ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"23"> jours été regardée comme un formulaire muet, pour assûrer les réconciliations, demander des graces, remercier de celles qu'on a reçûes, marquer sa vénération à ses supérieurs. Dans Homere, levieux Priam baise les mains d'Achille, lorsqu'il le conjure de lui rendre le corps de son fils Hector. Chez les Romains les tribuns, les consuls, les dictateurs donnoient leur main à baiser à leurs inférieurs, ce que ceux - ci appelloient accedere ad manum. Sous les empereurs, cette conduite devint un devoir essentiel, même pour les grands; car les courtisans d'un rang inférieur étoient obligés de se contenter d'adorer la pourpre en se mettant à genoux, pour toucher la robe du prince avec la main droite qu'ils portoient ensuite à leur bouche: honneur qui ne fut ensuite accordé qu'aux consuls & aux premiers officiers de l'Empire, les autres se contentant de saluer le prince de loin en portant la main à la bouche, comme on le pratiquoit en adorant les dieux.

La coûtume de baiser la main du prince, est en usage dans presque toutes les cours de l'Europe, & sur - tout en Espagne, où dans les grandes céremonies les grands sont admis à baiser la main du roi. Dapper, dans son Afrique, assûre que les Negres sont en possession de témoigner leurs respects pour leurs princes ou chefs par des baise - mains. Et Fernand Cortez trouva cette pratique établie au Mexique, où plus de mille seigneurs vinrent le saluer en touchant d'abord la terre avec leurs mains, & les portant ensuite à leur bouche. (G)

Baise - main (Page 2:23)

Baise - main, en Droit, signifie l'offrande qu'on donne aux curés. Les curés de Paris, dit - on en ce sens, n'ont point la dixme: ils n'ont que le baise - main. Cette expression vient de ce qu'autrefois en se présentant à l'offrande, on baisoit la main du célébrant. (H)

BAISER (Page 2:23)

BAISER, terme de Géométrie. On dit que deux courbes, ou deux branches de courbes se baisent, lorsqu'elles se touchent en tournant leurs concavités vers le même côté; c'est - à - dire, de maniere que la concavité de l'une regarde la convexité de l'autre: mais si l'une tourne sa concavité d'un côté, & l'autre d'un autre côté, ou ce qui revient au même. si les deux convexités se regardent, alors on dit simplement qu'elles se touchent. Ainsi le point baisnt & le point touchant sont différens.

On employe plus particulierement le terme de baiser, pour exprimer le contact de deux courbes qui ont la même courbure au point de contact, c'est - à - dire, le même rayon de développée. Le baisement s'appelle encore alors osculation. V. Osculation, Développée, Courbure , &c. (O)

BAISSAN (Page 2:23)

* BAISSAN, (Géog.) ville d'Afrique dans la Barbarie, à seize mille de Tripoli.

BAISSER (Page 2:23)

* BAISSER, abaisser, (Gramm.) Baisser se dit des objets qu'on veut placer plus bas, dont on a diminué la hauteur, & de certains mouvemens du corps. On baisse une poutre, on baisse les yeux. Abaisser se dit des choses faites pour en couvrir d'autres; abaisser le dessus d'une cassette; abaisser les paupieres. Exhausser, élever, sont les opposés de baisser; lever, relever, sont les opposés d'abaisser. Baisser est quelquefois neutre; abaisser ne l'est jamais. On baisse en diminuant; on se baisse en se courbant; on s'abaisse en s'humiliant; les rivieres baissent; les grandes personnes sont obligées de se baisser pour passer par des endroits moins élevés qu'eux; il est quelquefois dangereux de s'abaisser. Synom. Franç.

Baisser (Page 2:23)

Baisser les hanches, se dit, en Manége, du cheval. Voyez Hanches. (V)

Baisser (Page 2:23)

Baisser la lance. Voyez Lance. (V)

Baisser (Page 2:23)

* Baisser la vigne, (Agriculture.) c'est lier les branches taillées à l'échalas.

BAISSIERE (Page 2:23)

BAISSIERE, s. f. (Vinaigrier.) c'est ainsi qu'on appelle cette liqueur trouble & chargée, qui couvre la lie de l'épaisseur de quelques lignes, plus ou moins; lorsqu'un tonneau d'huile ou de liqueur fermentée, quelle qu'elle soit, tire à sa fin. On dit baissiere de vin, de cidre, de bierre.

BAISSOIRS (Page 2:23)

BAISSOIRS, s. m. pl. c'est le nom qu'on donne dans les Salines, aux réservoirs ou magasins d'eau. Le bâti en est de bois de chêne & de madriers fort épais, contenus par de pareilles pieces de chêne qui leur sont adossées par le milieu. La superficie de ces magasins est garnie & liée de poutres aussi de chêne, d'un pié d'épaisseur, & placées à un pié de distance les unes des autres. Les planches & madriers qui les composent, sont garnis dans leurs joints de chantouilles de fer, de mousse & d'étoupe, poussées à force avec le ciseau, & goudronnées. Le bâti est élevé au - dessus du niveau des poelles. Ce magasin d'eau est divisé en deux baissoirs, ou parties inégales, qui abreuvent à Moyenvic cinq poelles par dix conduits. Voyez la quantité d'eau & le toisé de ces baissoirs, à l'article Saline. Elles sont élevées au - dessus du niveau des poelles, & supportées par des murs d'appui, distans les uns des autres de trois piés ou environ; ce qui en assûre la solidité. Voyez Planche 1. des Salines; 8, 8, les auges qui conduisent les eaux aux baissoirs.

BAJULE (Page 2:23)

BAJULE, Bajulus, (Hist. anc.) nom d'un magistrat du bas Empire. On croit que c'étoit le nom qu'on donnoit aux personnes chargées de l'éducation du présomptif héritier de la couronne dans l'empire de Constantinople; & l'on tire ce mot du Latin bajulare, porter; comme pour signifier que les instituteurs de ce prince l'avoient porté entre leurs bras, & on en distinguoit de plusieurs degrés. Le précepteur portoit le titre de grand bajule, & celui de bajule simplement étoit donné aux soûprécepteurs. Si l'expression n'étoit pas noble, elle étoit du moins énergique pour insinuer que l'éducation d'un prince est un fardeau bien redoutable. (G)

Bajule (Page 2:23)

Bajule, (Hist. mod.) ministre d'état chargé du pds des affaires. Notre histoire remarque que Charlemagne donna Arnoul pour bajule, c'est - à - dire pour ministre, à son fils Louis d'Aquitaine; & les Italiens entendent par bajule d'un royaume, ce que les Anglois nomment protecteur, & ce que nous appellons régent du royaume dans une minorité. (G)

BAIVE (Page 2:23)

BAIVE, s. m. (Hist. mod.) faux dieu des Lapons idolatres, qu'ils adorent comme l'auteur de la lumiere & de la chaleur. On dit communément que c'est le soleil; d'autres croyent que c'est le feu; & quelques - uns rapportent qu'autrefois parmi ces peuples, le grand dieu Thor étoit appellé Thiermes ou Aijke, quand ils l'invoquoient pour la conservation de leur vie, & pour être défendus contre les insultes des démons; mais qu'il étoit nommé Baive, lorsqu'ils lui demandoient de la lumiere & de la chaleur. Ces idolatres n'ont aucune figure particuliere de ce dieu, soit parce qu'il est visible de lui - même, ou plûtôt parce que selon les plus intelligens dans les mysteres de cette superstition, Thor & Baive ne sont qu'une même divinité, adorée sous différens aspects. Scheffer, hist. de Laponie. (G)

BAKAN (Page 2:23)

* BAKAN, (Géog.) ville de Perse dans le Chirvan, à l'extrémité du golfe de Guillan sur la mer Caspienne. Long. 89. lat. 40. 20.

BAKINGLE (Page 2:23)

* BAKINGLE, (Géog.) l'une des Philippines dans l'océan de la Chine, elle a douze ou quinze licues de tour.

BAKISCH (Page 2:23)

BAKISCH. Voyez Bacar.

BALAATH ou BAALATH (Page 2:23)

* BALAATH ou BAALATH, (Géog. sainte.) ville de Palestine dans la tribu de Dan.

BALADIN (Page 2:23)

BALADIN, s. m. danseur farceur, bouffon, qui en dansant, en parlant ou en agissant, fait des postures de bas comique. Le bon goût sembloit avoir banni des spectacles de France ces sortes de caracteres, qui y étoient autrefois en usage, L'opera comique les y [p. 24] avoit fait revivre. La sagesse du gouvernement en abolissant ce spectacle, aussi dangereux pour les moeurs que préjudiciable au progrès & à la perfection du goût, les a sans doute bannis pour jamais. Voyez Opera comique. (B)

BALADOIRE (Page 2:24)

BALADOIRE, adj. danse baladoire, il se décline: ce sont les danses contre lesquelles les saints canons, les Peres de l'Eglise & la discipline ecclésiastique se sont élevés avec tant de force: les Payens mêmes réprouvoient ces danses licencieuses. Les danseurs & les danseuses les exécutoient avec les pas & les gestes les plus indécens. Elles étoient en usage les premiers jours de l'an & le premier jour de Mai. Voy. Danse.

Le pape Zacharie en 744 fit un decret pour les abolir, ainsi que toutes les danses qui se faisoient sous prétexte de la danse sacrée.

Il y a plusieurs ordonnances de nos Rois qui les défendent, comme tendantes à la corruption totale des moeurs. Recueil d'édits, ordonnances & déclarations des Rois de France. (B)

BALAGANSKOI (Page 2:24)

* BALAGANSKOI, (Géog.) ville des Moscovites dans la Sibérie, partie de la grande Tartarie: elle est sur la riviere d'Angara, au 114. degré de longit. & au 59. de lat.

BALAGNE (Page 2:24)

* BALAGNE (la) Géog. petite contrée septentrionale de l'île de Corse: Calvi en est la capitale.

BALAGUATE, ou BALAGATE (Page 2:24)

* BALAGUATE, ou BALAGATE, province d'Asie au Mogol: Aurengabad en est la capitale.

BALAGUER (Page 2:24)

* BALAGUER, (Géog.) ville d'Espagne dans la Catalogne sur la Segre. Long. 18. 28. lat. 41. 38.

BALAI (Page 2:24)

* BALAI, s. m. en general, instrument destiné principalement à ramasser des ordures éparses, & à en nettoyer les corps ou les lieux. Les balais domestiques sont faits, ou de petites branches de bouleau & de genêt attachées avec trois liens d'osier ou de châtaigner à l'extrémité d'un gros manche de bois long & rond; ou de joncs ficellés & fixés sur le manche avec un clou; on les poisse sur la ficelle quand ils doivent servir aux cochers & palfreniers; ou de barbe de roseaux; ou de plumes, ou de crins, ou poils de sangliers collés avec de la poix de Bourgogne dans une large patte de bois percée de plusieurs trous, & emmanchée d'un long bâton placé perpendiculairement au milieu de la pate. Ce sont des Bucherons qui sont les premiers, & les Vergetiers qui font les seconds. Les balais de bouleau servent à nettoyer les cours, les cuisines, les rues, & tous les endroits où il s'amasse de grosses ordures. Les balais de crin ou de poil ne s'employent que dans les appartemens frottés, où il se fait plus de poussiere que d'ordure. Les balais de plumes, selon que le manche en est court ou long, retiennent le nom de balai, ou s'appellent houssoirs. Les balais de plumes servent pour les glaces & les meubles, & ce sont aussi les Vergetiers qui les font.

Les Orfevres grossiers donnent le nom de balai à un vieux linge attaché au bout d'un bâton qui leur sert à nettoyer l'enclume.

Il y a encore d'autre sortes de balais: mais l'usage & la forme en sont si connus, qu'il seroit inutile d'en faire mention plus au long.

Balai du Ciel (Page 2:24)

Balai du Ciel, en Marine, c'est le vent de nordest, qu'on appelle ainsi à cause qu'il nettoye le ciel de nuages. (Z)

Balai (Page 2:24)

Balai, (Chirurgie.) brosses ou vergettes de l'estomac, instrument dont on peut se servir fort utilement pour repousser quelques corps étrangers arrêtés dans l'oesophage, les retirer s'il est possible, ou changer leur mauvaise détermination en une meilleure.

Cet instrument est composé d'un petit faisceau de soies de cochon, les plus molles & les plus souples, attachées à une tige de fil de fer ou de léton flexible. Voyez Plan. XXVIII. fig. 2. il a été inventé pour balayer l'estomac, & provoquer le vomissement.

Pour en faire usage, on fait avaller au malade un verre d'eau chaude, afin de délayer les mucosités glaireuses qui séjournent dans l'estomac; on trempe le petit balai dans quelque liqueur convenable, on l'introduit dans l'oesophage, & onle conduit doucement & avec précaution jusque dans l'estomac; on lui fait faire des mouvemens en divers sens de haut en bas & de bas en haut, comme on fait au piston d'une seringue; puis on retire tout - à - fait l'instrument: le malade rejette la liqueur qu'il a bûe, & les humeurs que le balai a détachées des parois de l'estomac.

Les Medecins étrangers qui se servent de cet instrument, recommandent de réitérer cette opération de tems en tems: ils prétendent que ce remede, qu'ils regardent comme excellent & supérieur à tous les purgatifs, est capable seul de conduire les hommes à une extrème vieillesse, si on le répete d'abord toutes les semaines, puis tous les quinze jours, & enfin régulierement tous les mois. Ces belles promesses n'ont encore surpris la bonne foi de personne en France.

M. Houstet, membre de l'Académie royale de Chirurgie, a vû en Allemagne un homme qui se servit de cet instrument pour gagner de quoi vivre: il se l'introduisoit dans l'estomac; il le tournoit en diverses manieres, comme font les Cabaretiers lorsqu'ils rincent leurs bouteilles avec leur goupillon; cet homme le retiroit ensuite, & rejettoit par le vomissement la liqueur qu'il bûvoit auparavant. (Y)

Balai (Page 2:24)

Balai, s. m. c'est ainsi qu'on nomme en Fauconnerie la queue de l'oiseau.

BALAIEURS PUBLICS (Page 2:24)

BALAIEURS PUBLICS, (Police.) gens établis par la police pour le nettoyement des places & des marchés. Voyez Placifr.

Balaieur (Page 2:24)

Balaieur d'un navire, (terme de Marine.) c'est celui qui est chargé de le tenir net.

BALAIS (Page 2:24)

BALAIS, (Hist. nat.) rubis balais, rubinus balassius, pierre précieuse mêlée de rouge & d'orangé. On a donné à ce rubis le nom de balais, pour le distinguer des autres rubis. Voyez Bubis.

On a prétendu dériver le mot balais du nom d'un royaume où il se tronve de ces rubis, & qui est situé en terre ferme entre ceux de Pégu & de Bengale. Il y a eu encore d'autres opinions sur cette étymologie. (I)

BALAMBUAN, ou PALAMBUAN (Page 2:24)

* BALAMBUAN, ou PALAMBUAN, (Géog. mod.) ville d'Asie dans les Indes sur la côte orientale de l'île de Java, dans le pays de mêmes noms, dont elle est capitale. Longit. 133. latit. méridion. 7. 50.

BALANCE (Page 2:24)

BALANCE, s. f. est l'une des six puissances simples n Méchanique, servant principalement à faire connoître l'égalité ou la différence de poids dans les corps pesans, & par conséquent leur masse ou leur quantité de matiere.

Il y a deux sortes de balance, l'ancienne & la moderne.

L'ancienne ou la romaine, appellée aussi peson, consiste en un levier qui se meut sur un centre, & qui est suspendu près d'un des bouts. D'un côté du centre on applique le corps qu'on veut peser; de l'autre côte l'on suspend un poids qui peut glisser le long du levier, & qui tient la balance en équilibre; & la valeur du poids à peser s'estime par les divisions qui sont marquées aux différens endroits où le poids glissant est arrêté.

La balance moderne, qui est celle dont on se sert communément aujourd'hui, consiste en un levier suspendu précisément par le milieu: il y a un plat ou bassin suspendu par une corde à chacun des deux bouts du levier: dans l'un & l'autre cas le levier est appellé jugum, traversant ou fléau, dont les deux moitiés qui sont de l'un & de l'autre côté de l'axe se nomment brachia, ou les bras; la partie par où on le

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