ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"243"> moyenne longueur, il peut les faire sur de longues jumelles, en interrompant le travail par une petite distance d'un peigne à l'autre; il s'épargnera par - là la peine & le tems de monter & démonter plusieurs fois: les choses en cet état, l'ouvrier fait plusieurs tours avec le fil à l'entour des jumelles qu'il échancre un peu avec la serpette, pour éviter que ce sil ne glisse; il en fait autant avec un second l qui est de son côté, en le faisant tourner de dedans en dehors, au lieu que le premier fil tourne de dehors en dedans; ces tours de fil sont frappés avec une batte, qui demeure ainsi placée dans les jumelles pendant tout le travail qui va suivre; après cela, l'ouvr place une premiere dent, qui donnera entre les jumelles la juste ouverture pour le logement convenable de la denture. Cette premiere dent est un morceau de canne épais, plié en deux, les deux extérieurs du bois se touchant; cette dent se pose à plat contre les tours de sil qui viennent d'être faits. Si on n'a pas assez d'épaisseur, on remplit l'entre - deux intérieur de cette dent avec les menues parcelles qui sont sorties de la canne par l'opération des rasoirs, & cela tant qu'il le faut; cette dent parvenue à son point d'épaisseur, est sixée contre le fil par plusieurs tours de ce même fil recroisés plusieurs fois & frappés avec la batte; ensuite on met uneautre dent, mais bien moins épaisse; celle - ci est posée sur son champ, & de même entourée de plusieurs tours de fil, & toujours frappés avec la batte; toutes ces précautions servent beaucoup à la perfection du peigne: après tout ceci, on pose les dents qui composent le peigne, l'une après l'autre, & toujours après un tour de chaque fil, dont l'un, comme il a été déja dit, & qui est le premier, se passe du dehors en - dedans, & le second du dedans en - dehors; c'est - à - dire, qu'il jette le paquet par - dessus les jumelles, qui retombe sur l'établi, après avoir passé par l'ouverture entre les jumelles. A l'égard du paquet qui est du côté de l'ouvrier, comme ses deux mains se trouvent voisines, il le reçoit de la main gauche; puis roidissant avec la main gauche, & à la sois les deux bouts ainsi passés, il a la main droite libre pour frapper avec la batte contre c tour des deux sils; puis il place une autre dent, & fait de même jusqu'au boux. Il est bon d'observer dans cette ion ds dents, qu'elles se posent toutes sur leur champ, & le poli du même côté. Ce poli extérieur de la canne se trouve ainsi placé du côté gauche de l'ouvrier puisqu'après avoir passé sa dent à plar d'abord dans les jamelles, il la releve ensuite pou la placer sur son champ, ayant le poli du côté du pouce droit. On voit aussi qu'il ne frappe jamais sur la dent qu'il seroit n danger de casser, mars bien contre le fil qui forme ainsi les separations de la denture. Ce fil, au moyen de la poix dont il est enduit, & du coup de batte, se tint comme collé sur les jumelles. On concevra sans doute que les dents sont plus lorgues qu'il ne faut, puisqu'il faut que l'ouvrier les tienne par ie bout en - dehors des jumes de son côté, elles passent de même ingalement de l'autre côté, cela comme elles se trouvent, ou que l'ouvrier apperçoit un défaut à l'un oa à l'autre bout; car il faut que ces dents n'en ayent aucun; il ne lui est pas poilible d'en employer de trop courtes puisqu'elles ne pourroient être arrétées par le fil; on voit la nécessite de l'égalité de ce fil, puisque s'il devenoit plus gros ou plus sin, la denture seroit dérangée, dérangement qui peut avoir encore plusiurs autres causes; d'abord par la differente grosseur des fils, par la differente ur des dents, ou par la differente pression des coups de batte. L'ouvrier a lusieurs moyens pour s'appercevoir si son égalité est toujours l même: premierement, il forme lui - même ses fils avec toute la justesse qu'il sait leur être re; il s'appercevroit de l'inegalité de l'épaisseur des dents en en mettant une certaine quantité qu'il sait devoir être contenue dans l'espace du compartissoir. A l'égard des coups de batte, la grande habitude de l'usage réglant sa force, il parvient à les donner toujours égaux; s'il s'apperçoit que quelque dent gauchisse, il y remedie avec un petir instrument de fer plat appellé retroussotr, qu'il introduit dans le peigne pour redresser ce défaut. Toutes les dens qui composent le peigne étant ainsi posées, il termine le tout comme quand il a commencé. Il coupe les jumelles avec une petite scie à main devant les pieces de fer, c'est - à - dire dans les dedans. Il a été dit qu'il salloit que les jumelles fussent plus longues que les peignes que l'on veut faire avec: voici pourquoi; si on ne donnoit que la longueur juste à ces jumelles, il ne se trouveroit pas assez de chasse pour le jeu de la batte, ou pour l'introduction des dents, l'excédent donne cette place nécessaire. Le peigne en cet état, & débarrassé de ses liens est brut, on commence par le debrutir, par couper avec la serpette tous les bouts des dents qui sortent des jumelles, on les coupe à l'uni du fil, prenant garde de ne point couper ce fil avec; ensuite les dents se tronvant toujours un peu raboteuses & inégales entrelles, il faut les unir toutes, ce qui se fait avec l'instrument appellé coucau à ratir. On pose le tranchant de cet outil à plat sur la denture en l'amenant à soi jusqu'auprès du fil, puis on coupe les bavures à fleur de ce fil; ce qui étant fait haut & bas, devant & derriere, avec un autre petit instrument tranchant appellé évidoir, qu'on introduit entre chaque dent aussi haut & bas, devant & derriere, on ébarbe tout ce qui peut être resté aux bords de chaque dent, enfin il n'y doit rien rester de superflu; après quoi on le polit; puis l'on couvre le fil dont on a tant parlé, avec de petites bandes de papier blanc collées, qui s'y appliquent en tournant depuis une superficie des dents jusqu'à l'autre, & le voilà enfin ni. J'ai dit, en commençant, qu'il y avoit de bien de sortes de peignes, je vais en détailler quelques - unes pour en donner uneidée: premierement pour le ruban; ils sont petits & extrèmement sins; d'autres plus longs & d'une denture plus grosse, sont pour le galen, la grandear & grosseur variant suivant les différens ouvrages qui y seront poses; il y en a de deux en deux, ce qui se fait au moyen de ce qu'après avoir placé deux dents comme à l'ordinaire, on fait plusieurs tours de fil à l'entour des jumelles avant d'y en placer deux autres, & cela se continue de même; ceux - ci sont pour la chenille: enfin on en fait jusqu'à 6 piés de long & davan<-> age, & qui contiennent jusqu'à 11 ou 12 cens dents; ceux - ci sont pour les Ferandiniers & Tisserans qui les appellent . Voyez les Pl. du Passementier.

Peigne (Page 12:243)

Peigne, instrument du métier d'étosses de soie. Le pgne est un petit cadre de deux pouces & demi de hauteur sur la longueur dont on veut la largeur de l'étosse, il est garni de petites dents qui sont faites en acier bien poli, ou de la pellicule du roseau; les baguettes qui forment le cadre dans la hauteur du peigne, sont liées avec un fil pour tenir les dents en raison.

Le travail des peignes pour la manufacture d'étoffes d'or, d'argent & de soie. La façon dont les pignes sont faits tant suffisamment démontrée dans l'article de Passementerie, voyez les Planches, on ne donnera l'expliion que de ceux qui sont faits avec du fil de fer, lels sont appellés communément peignes d'a<-> .

Pour fabriquer les peignes de cette espece, on choisit du fil de fer proportionné à la largeur de la dent qui convient, & à son epaisseur, le nombre des dents de peigne pour les étosses etant depuis douze & demi jusqu'à trente de compte, ce qui signifie depus 500 dents jusqu'à 1200 dans une même largeur de 20 pouces environ. Il est évident que plus un peigne est [p. 244] fourni de dents, plus elles doivent être minces & étroites, conséquemment que le fil de fer doit être proportionné. On passe ce fil de fer sous la meule, c'est - à - dire, entre deux rouleaux d'acier semblables à ceux qui servent à battre ou écacher l'or & l'argent. Quand le fil de fer est applati jusqu'au point convenable, on le passe dans une filiere de mesure pour la dent qu'on desire, qui ne lui laisse que sa largeur & son epaisseur, après quoi on coupe le fil de fer de la longueur de 9 pouces ou de trois dents; on met ces parties dans un sac de peau avec de l'émeri & de l'huile d'olive, ensuite on le roule sur une grande table où elles se polissent. L'opération finie, on coupe ces parties à trois pouces de longueur, & on monte le peigne de la même façon que ceux dont les dents sont de roseau. Mais comme les peignes de cette espece seroient éternels, pour ainsi dire, s'ils ne manquoient pas par e lien, qui n'est qu'une quantité de fils poissés, plus ou mois grosse, selon la largeur ou le resserrement qu'il faut donner à la dent; les Anglois ont trouvé le secret de les faire aussi justes sans se servir de liens ni de jumelles, qui sont deux baguettes entre lesquelles les dents sont arrêtées avec le fil. Cette façon de monter les peignes est d'autant plus singuliere, qu'ils en ont encore plus d'égalité, le défaut ordinaire des peignes d'acier étant de n'avoir pas les dents rangées aussi également que l'étoffe l'exigeroit, soit par le défaut de l'inégalité du fil, soit par celui qui le fait, qui ne frappe pas avec la même justesse.

Quand les Anglois veulent monter un peigne de quelque compte qu'on le desire, ils ont soin d'avoir autant de dents de refente que de dents ordinaires pour le peigne, toutes du même calibre; on donne le nom de dents de. refente à celles qui n'ont que deux pouces de longueur, & celui de dents ordinaires, à celles qui en ont trois, parce que les deux jumelles en retiennent ordinairement un demi - pouce de chaque côté. Sur une bande de fer polie de deux pouces moins deux ou trois lignes de large, & de lon<cb-> gueur de deux piés plus ou moins, ils commencent à poser de champ une dent ordinaire & une dent de refente, & continuent alternativement jusqu'à ce que le nombre de dents que le peigne doit avoir soit complet, ayant soin de laisser un demi - pouce de chaque côté entre les dents ordinaires pour celles de refente. Le nombre de dents complet, on le resserre avec une vis, jusqu'au point de jauge ordonné pour la largeur des étoffes, qui ordinairement est de 20 pouces pour celles qui sont des plus riches & des plus en usage.

Les dents étant bien arrêtées, ils bordent un côté avec de la terre battue, de façon qu'ils puissent jetter une composition d'étain & de cuivre à un demi-pouce d'élevation, & arrêter toutes les dents ordinaires qui se trouvent prises dans la matiere. Ce côté fini, ils font la même opération de l'autre, après quoi ils lâchent la vis, qui donne la liberté aux dents de refente de tomber & de laisser un vuide de la largeur de leur calibre, après quoi ils polissent & unissent ou égalisent des deux côtés la composition, qui, par la façon dont on vient d'expliquer, ne retient que les dents dont la longueur étoit supérreure à celles de refente. Il n'est pas possible de faire des peignes plus justes, & s'il se trouvoit quelques défauts dans ceuxci, ce ne seroit que dans le cas où la dent de resente ne seroit pas de calibre, ce qui ne sauroit arriver. Avant cette derniere façon de faire les peignes justes, il arriveroit que l'inégalité des dents causeroit un défaut essentiel dans l'étoffe fabriquée, sur - tout dans l'unie; en ce que l'étoffe fabriquée rayoit dans sa longueur, ce qui ne se rencontroit pas dans le peigne de canne ou roseau travaillé de même, attendu que dans ce dernier la flexibilité de la dent se trouve rangée par l'extension du fil de la chaîne; au lieu que la roideur de cette même dent dans le premier, rangeant les sils avec la même inégalité qui lui est commune, il s'ensuit un défaut irréparable; de façon qu'il convient beaucoup mieux pour la perfection de l'étoffe, que la chaîne range la dent du peigne, que si cette même dent range la chaîne. [omission: image; to see, consult fac-similé version]

Peigne de Vénus (Page 12:244)

Peigne de Vénus, scandix; (Bot.) genre de plante à fleur en rose & en ombelle composee de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenue par un calice qui devient dans la suite un fruit composé de deux parties qui ressemblent chacune à une aiguille, & qui renferment une semence. Tournefort, inst. rei berb. Voyez Plante.

Peigne (Page 12:244)

Peigne, en terme de Cornetier, se dit d'un ustencile de toilette dont l'usage est de faire tomber la poudre de la téte & de démêler les cheveux. Il y en a encore de buis & d'os dont personne n'ignore l'usa Les peignes se sont d'un morceau degalin taillé de la largeur, grosseur & épaisseur qu'on veut leur donner. Quand ces morceaux sont dressés, on les

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