ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"241"> re; 15°. le beau peigne, nommé la vierge par Rumphius; 16°. le peigne nommé par le même amusium; il est fait en table lisse & polie; 17°. le peigne à coquille inégale, bariolé de taches fauves.

Dans la classe des peignes qui n'ont qu'une oreille, on distingue les especes suivantes; 1°. le peigne noir, épineux: il est par - tout couvert de pointes aiguës; 2°. le peigne épineux, rouge; 3°. le peigne épineux, gris; 4°. le peigne épineux, jaune; 5°. le peigne épineux, bariolé; 6°. le peigne épineux, orangé; 7°. le peigne blanc & tout uni.

Dans la classe des peignes qui n'ont point du tout d'oreilles, on compte les especes suivantes: 1°. le peigne appelle la ratissoire ou la rape, en anglois the file cockle; 2°. le peigne oblong, blanc & raboteux; 3°. le peigne à côtes jaunes, & découpé dans son contour; 4°. le peigne bariolé, avec un pourtour déchiré; 5°. le peigne épais, chargé de cordelettes bariolées de bleu, de jaune & de brun; 6°. le peigne uni & bariolé; 7°. le peigne rond & blanc, nommé sourdon, en anglois the common cokle.

Parmi les peignes de ces trois especes, on estime particulierement celui qui imite par son rouge la couleur du corail: de grandes stries cannelées, sur lesquelles sont des tubercules élevés & creux, le coupent dans toute son étendue; ses oreilles sont inégales, & ses bords sont régulierement chantournés.

Le manteau ducal rouge est également beau deffus & dessous; le travail grené de ses stries, les bords orangés de ses oreilles, & le chantournement de ses contours le font rechercher des curieux.

Le peigne appellé la rape ou la ratissoire, est remarquable par les éminences qui suivent ses stries, & qui le rendent fort rude au toucher; ce peigne est tout blanc, & n'a point d'oreilles.

En un mot, la famille des peignes est une des plus agréables qu'on ait, en fait de coquilles, pour la beauté des couleurs. Parlons de l'animal.

Ce coquillage a deux grandes membranes brunes qui s'attachent chacune à une des pieces de la coquille; de leur contour sortent dans l'eau de la mer une multitude prodigieuse de poils blancs, assez longs pour déborder les valves. L'intervalle est garni de petits points noirs, ronds & brillans. I'intérieur des deux membranes renferme quatre feuillets fort minces, chargés transversalement de stries très - fines. Il se voit, au - dessus de ces quatre feuillets, une petite masse molle & charnue qu'on peut croire être le ventre ou les entrailles. Elle cache, sous une pellicule assez mince, une espece de pié, dont la pointe regarde le centre de l'animal. Cette partie est ordinairement de la même nuance que celle qui l'enveloppe, mais dans le tems du frai, elle se gonfle, change de couleur, & devient d'un jaune foncé: quelque tems après elle diminue, maigrit & reprend son ancienne teinte.

Voici le mouvement progressif de ce coquillage sur terre. Lorsque le peigne est à sec, & qu'il veut regagner la mer, il s'ouvre autant que ses deux valves peuvent le lui permettre, & étant parvenu à un pouce ou environ d'ouverture, il les referme avec tant de vîtesse, qu'il communique aisément à sa valve inférieure un mouvement de contraction par lequel elle acquiert assez d'elasticité pour s'élever & perdre terre de deux à trois pouces de haut: il importe peu sur quel côté de la coquille il puisse tomber; il suffit de savoir que c'est par cette manoeuvre réiterée qu'il avance toujours vers le but qu'il s'est proposé. Cependant si le peigne étoit attaché à quelque corps étranger par le grand nombre de filamens ou de poils qui s'implantent sur la surface de ses deux valves, il est vrai qu'alors il n'auroit point de mou<cb-> vement progressif; mais c'est un cas assez rare, excepté dans le pétoncle.

La progression de cet animal dans l'eau est bien différente. Il commence par en gagner la surface sur laquelle il se soutient à - demi plongé: il ouvre alors tant - soit - peu ses deux coquilles, auxquelles il communique un battement si prompt & si accéléré, qu'il acquiert un second mouvement; on le voit du moins en réunissant ce double jeu, tourner sur lui - même très - vîte de droite à gauche; par ce moyen il agite l'eau avec une si grande violence, qu'au rapport de Rondelet, elle est capable de l'emporter, & de le faire courir sur la surface des mers.

On sent bien que ceux qui sont attachés à plusieurs corps étrangers ne jourssent d'aucun des mouvemens dont nous venons de parler. Voyez sur les peignes, Lister, Dargenville, & les Mémoires de l'académie des Sciences. (D. J.)

Peigne (Page 12:241)

Peigne, s. m. (terme de Boulang.) les Boulangers qui font le biscuit de mer, appellent quelquefois peigne, un petit instrument dont ils se servent à faire plusieurs figures sur leurs galettes; son véritable nom est une croisoire.

Peigne (Page 12:241)

Peigne, dans l'art de la Corderie, est un instrument composé de six ou sept rangs de dents de fer à - peu - près semblables à celles d'un rateau; ces dents sont fortement enfoncées dans une planche de bois de chêne fort épaisse.

Il y a quatre sortes de peignes différens: ceux de la premiere grandeur, voyez les Pl. d'Agric. ont les dents de 12 à 13 pouces de longueur, quarrées, grosses par le bas de 6 à 7 lignes, & écartées les unes des autres de 2 pouces par la pointe. Ces peignes ne sont pas destinés à affiner le chanvre, mais seulement à former les peignons. On les appelle peigne pour les peignons.

Les peignes de la seconde grandeur, appellés peignes à dégrossir, ont les dents longues de 7 à 8 pouces, grosses de 6 lignes par le bas, & écartées les unes des autres de 15 lignes par la pointe. Ces peignes servent à dégrossir le chanvre, & à en séparer la plus grosse étoupe.

Le peigne de la troisieme grandeur, nommé peigne à assiner, a les dents de 4 à 5 pouces de longueur, de 5 lignes de grosseur par le bas, & éloignées les unes des autres de 10 à 12 lignes. C'est sur ce peigne qu'on affine le chanvre, & que le second brin se sépare du premier.

Enfin il y a des peignes qui ont les dents plus courtes, plus menues & plus serrées que les précédens; on les nomme peignes fins. On se sert de ces peignes pour préparer le chanvre destiné à faire de petits ouvrages plus délicats.

Il faut remarquer 1°. que les dents des peignes doivent être rangées en échiquier ou en quinconce, & non pas sur une même ligne; autrement plusieurs dents ne feroient que l'effet d'une seule.

2°. Qu'elles doivent être taillées en losange, & posées de maniere que la ligne qui passeroit par les deux angles, coupât perpendiculairement le peigne dans sa longueur: par ce moyen les dents résistent mieux aux efforts qu'elles ont à souffrir, & refendent mieux le chanvre. Voyez l'article Cordfrie.

Peigne (Page 12:241)

Peigne, (Draperie.) voyez l'article Manufacture en laine; c'est une partie du métier.

Peigne (Page 12:241)

Peigne, (terme d'Hautelisserie.) instrument dentelé dont se servent les Hautelissiers pour battre & serrer leurs ouvrages. Il est de bois dur & poli, de 8 à 9 pouces d'épaisseur du côté du dos, d'où il va toujours en diminuant jusqu'à l'extrémité des dents. On s'en sert à la main.

Le peigne des basselissiers est à - peu - près de même, [p. 242] hormis qu'il v a des dents des deux côtés. Les uns & les autres sont ordinairement de buis ou d'ivoire.

Peigne (Page 12:242)

Peigne, (Lainage.) sorte d'instrument en forme de grande carde de fer, dont les dents sont longues, droites & fort pointues par le bout. On s'en sert dans les manufactures de lainage à peigner la laine destinée pour faire la chaîne de certaines étoffes. C'est cette laine ainsi peignée que l'on appelle ordinairement estaim. On se sert aussi de peignes dans quelques autres manufactures, pour peigner diverses sortes de matieres, comme bourre de soie, chanvre, &c. Ces sortes de peignes sont en quelque maniere semblables à ceux qui sont d'usage pour la laine, mais ils sont plus petits. (D. J.)

Peigne (Page 12:242)

Peigne, instrument à l'usage du marbreur. Cest une barre de bois plate dans laquelle sont enfoncés des fils de fer d'environ deux doigts de longueur. Le peigne sert à mêler les couleurs qui nagent à la superficie de l'eau gommée dans le bacquet.

Les marbreurs se servent de trois différentes sortes de peignes, savoir le peigne au commun, le peigne à l'Allemagne, & le peigne à frison. Le peigne au commun est celui dont on se sert pour le papier marbré ordinaire, c'est - à - dire, pour celui qui n'est que veiné; il a cinq ou six rangs de dents.

Le peigne à l'Allemagne sert pour le papier marbré qui imite celui que l'on fabrique en Allemagne. Ce peigne n'a qu'une rangée de dents.

Le peigne à frisons est celui dont on se sert pour marbrer le papier dont les relieurs font usage pour la relieure des livres. On l'appelle peigne à frisons, parce que ses dents sont placées alternativement l'une d'un côté, l'autre de l'autre, de maniere que le marbreur en tournant le poignet, arrange les couleurs en cercles ou srisons. Ce peigne n'a qu'une seule rangée de dents, qui en forme deux par leur situation oblique qui en tourne les pointes les unes d'un côté, les autres de l'autre. Voyez l'article Marbreur & les Planches.

Peignes (Page 12:242)

Peignes, les Maréchaux appellent ainsi des gratelles farineuses qui viennent aux panerons du cheval, & qui y font hérisser le poil sur la couronne.

Peigne de corne, instrument dont les Palefreniers se servent pour peigner les crins & la queue des chevaux.

Peigne (Page 12:242)

Peigne, (Ruban.) à l'usage de ce métier; il y en a de quantité de sortes: il faut, avant de les détailler, parler de la maniere dont on les fabrique. Ils sont faits de canne de Provence, qui est proprement le roseau; mais celui de ce pays est le seul propre à cet usage. La canne est d'abord coupée entre ses noeuds, & forme de longueurs, puis elle est refendue avec une serpette; ces refentes se font à plusieurs reprises, pour parvenir à la rendre assez étroite pour l'usage auquel on la destine: ces différens éclats sont étirés sur les rasoirs des poupées; ces poupées de figure cylindrique, qui portent sur l'établi, doivent être à leur base comme à leur sommet, ce qui leur donne plus d'assiette, & les empêche de varier sur l'établi. Elles sont de bois tourné, & ont au centre de leur base une queue qui passe dans des trous percés à l'établi; la face supérieure qui est très - unie, porte au centre une lame d'acier très - tranchante, en forme de rasoir, qui y est sichée debout: à côté de ce rasoir est aussi fichée une piece de fer plate non tranchante, qui est aussi debout comme le rasoir, & qui l'approche de très - près en lui présentant une de ses faces plates; cette piece est placée de façon qu'il n'y a entr'elle & le rasoir que la place nécessaire pour passer une dent ou éclat de canne; cette piece de fer dirige le passage de la dent contre be rasoir, & par conséquent ne doit laisser entr'elle & lui que la distance proportionnée à l'épaisseur que l'on veut donner à la dent; il y a done de ces poupées dont les fers sont en plus grande, d'autres en plus petite distance, puisqu'il y a des dents plus ou moins épaisses: il y a encore de ces poupées dont il faut que les deux pieces dont on parle, soient fort écartées, puisqu'il faut que la dent passe entr'elles à plat pour en unir les bords; la dent, par cette opération, est mise à 2 lignes de largeur environ; cet étirage se fait en plaçant la dent (qui est encore de toute la longueur que les noeuds de la canne l'ont permis), entre les deux fers de la poupée, tenant la dent avec la main droite, pendant que la gauche posée de l'autre côté des fers, ne fait que la tenir en respect. Il faut observer que c'est le côté intérieur de la canne qui passe sur le rasoir, puisqu'on ne touche jamais à son côté extérieur & poli. Cette dent est déchargée par ce moyen de tout son bois & n'en est presque plus que l'écorce. Après ce premier passage sur le rasoir, la dent est retournée bout pour bout pour repasser encore contre le rasoir; car le bout tenu par la main droite n'a pu y passer: ceci bien entendu, il faut parler du fil qui servira à la construction du peigne. Ce sont plusieurs brins de fil unis ensemble, en telle quantité qu'on le juge à propos, puisque c'est de cette grosseur que dépend l'éloignement plus ou moins grand des dents, suivant la nécessité; ainsi il est de conséquence de savoir proportionner cette grosseur. Ces fils ainsi unis & tortillés ensemble sont graissés avec de la poix, & sont de très grande longueur, l'opération que l'on verra en son lieu en employant beaucoup: ces fils sont ensuite mis en paquets pour attendre l'usage. Il en faut de bien des grosseurs différentes, ayant aussi quantité de grosseurs de peignes, ainsi qu'il en sera parlé. Il faut àprésent faire connoître les jumelles. Ce sont de petites tringles de bois d'hêtre, larges de 5 à 6 lignes sur une ligne d'épaisseur, & de 4 piés, 4 piés & demi de long; on n'en fait point de plus longues, leur foiblesse ne le permettant pas. S'il s'agissoit d'avoir des peignes plus longs, puisqu'on en fait qui ont 6 piés & plus, on en joint plusieurs ensemble par le moyen de la colle forte; ces tringles si minces ont un côté de leur épaisseur qui est plat, & c'est celui - ci qui formera le dedans; l'autre côté est arrondi autant que cette épaisseur peut le permettre, de sorte que les extrémités en sont presqu'aiguës. Lorsqu'on veut faire un peigne d'une longueur donnée, il faut quatre de ces jumelles unies deux - à - deux, mais plus longues que la longueur déterminée; on en verra dans peu la nécessité. Deux de ces jumelles sont unies ensemble & de leurs côtés plats, au moyen de petites échancrures aux bouts, & d'une ligature. On les place sur la piece de fer plate fixée invariablement sur la poupée qui entre dans les trous de i'établi, l'autre bout est attaché de même & placé sur une piece de ser reçue dans la machoire portée par une vis qui passe par le trou de la poupée, qui se place elle - même à volonté dans différens trous de l'établi, suivant la longueur dont on a besoin; ces quatre jumelles sont tendues roides & égales par le moyen de la noix. On ne doit point craindre qu'elles cassent pat la grande tension où elles ont besoin d'être pour acquérir plus de rectitude, pourvu que le tirage soit direct & égal. Ceci étant ainsi disposé, on mesure avec l'instrument appellé compartissoir, pour voir si la distance est la même, ce qui se fait en conduisant cet instrument dans l'espace que laissent entr'elles les jumelles; si le peigne est d'une grande longueur, on y laisse ce compartissoir lié légerement aux jumelles à une distance convenable, pour laisser la jouissance à l'ouvrier: lorsqu'on en approche de trop près par le travail, on le recule, & toujours de même; par - là on conserve l'égalité de l'ouverture que la trop grande longueur pourroit faire varier; on voit qu'il faut avoir différens compartissoirs, suivant les différentes hauteurs des peignes, car c'est lui qui donne cette hauteur. Si l'ouvrier a plusieurs peignes à faire de petite ou de

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