ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"161"> connue; c'est que quoique tout le pays qui est au nord de la riviere de la Plata soit rempli de bois & d'arbres de haute futaie, tout ce qui est au sud de cette riviere est absolument dépourvû d'arbres, à l'exception de quelques pêchers que les Espagnols ont plantés & fait multiplier dans le voisinage de Buenos - Ayres; de sorte qu'on ne trouve dans toute cette côte de quatre cens lieues de longueur, & aussi avant dans les terres que les découvertes ont pu s'étendre, que quelques chétives brossailles. Le chevalier Narboroug, que Charles II. envoya exprès pour découvrir cette côte & le détroit de Magellan, & qui en 1670 hiverna dans le port Saint - Julien & dans le port Désiré, assure qu'il ne vit pas dans tout le pays un tronc d'arbre assez gros pour en faire le manche d'un couperet. Voyage de G. Anson, in - 4°. Amsterdam 1749. (D. J.)

PATAGONULA (Page 12:161)

PATAGONULA, s. f. (Botan.) genre de plante dont voici les caracteres dans le système de Linnaeus. Le calice particulier de la fleur est extrèmement petit; il se partage en cinq segmens, & demeure après que la fleur est tombée. La fleur consiste en un seul pétale ovoïde dont le bord est découpé en cinq parties aiguës. Les étamines sont cinq filets de la longueur de la fleur; leurs bossettes sont simples. Le germe du pistil est oval & pointu. Le stile est très - délié, & légérement fendu en deux; il reste aussi après la chûte de la fleur. Les stigmates sont simples. Le fruit est une capsule pointue, ovoide, placée sur un large calice formé de cinq longs segmens, légérement découpés dans les bords. Les graines de cette plante sont encore inconnues, mais la structure du calice qui porte la capsule, est seule suffisante pour la distinction de ce genre de plante. (D. J.)

PATAIQUES dieux (Page 12:161)

PATAIQUES dieux, ou Patoeques, (Mythol.) images de certains dieux que les Phéniciens mettoient sur les proues de leurs vaisseaux. Hérodote, l. IV. les appelle PATAIUOI; Bochard dérive ce mot du phénicien; Scaliger n'est point de cet avis. M. Morin le tire du grec PIQH/UOS2, animal qui étoit l'objet du culte des Egyptiens, & qui de - là peut avoir été honoré par ses voisins. M. Elsner, mémoires de Berlin, t. II. a observé qu'Hérodote n'appelle pas Patoeci des dieux, mais ceux qui avoient obtenu cette dignité de la libéralité d'Hesychius, de Suidas, & d'autres anciens lexicographes qui les ont placés à l'éperon des vaisseaux, au lieu qu'Hérodote les plaçoit à la proue. Scaliger, Bochard & Selden se sont donnés bien des tourmens sur cette matiere. Le discours de M. Morin dans les mémoires de l'académie des Inscriptions, tome I. n'apprend rien de plus; & toutes les étymologies du mot même sont chimériques. M. Elsner croit que les Pataci étoient les mêmes que les dioscures, non pas Castor & Pollux inventés par les Grecs, mais les dioscures orientaux d'une plus haute antiquité. Hérodote dit que les Pataci ressembloient à de petites statues de Vulcain. Pausanias leur donne environ un pié de hauteur. On les regardoit pour être les protecteurs de la navigation. (D. J.)

PATALA (Page 12:161)

PATALA, (Géog. anc.) île des Indes à l'embouchure du fleuve Indus. Arrien nous apprend qu'on la nomme aussi Delta, à cause de sa figure triangulaire. Il y avoit dans cette île une ville qui portoit le même nom. (D. J.)

PATALAM (Page 12:161)

PATALAM ou Padalas, (Hist. mod.) c'est ainsi que les Banians ou Idolâtres de l'Indoustan nomment des abîmes souterreins ou des lieux de tourmens qui, suivant leur religion, sont destinés à recevoir les criminels sur qui Dieu exercera sa vengeance. Ils les nomment aussi padala - logum ou enfer; c'est Emen ou le dieu de la mort qui y préside: sa cour est composée de démons appellés Rashejas; c'est - là que les ames des damnés seront tourmentées. Suivant la mythologie de ces peuples, il y a sept royaumes dans le pata - lam; les hommes qui seront condamnés à ce séjour affreux, ne recevront d'autre lumiere que celle que leur fourniront des serpens qui porteront des pierres étincelantes sur leurs têtes. Cependant les Indiens ne croient point que les tourmens des damnés seront éternels: le patalam n'est fait, selon eux, que pour servir de purgatoire aux ames criminelles, qui rentreront ensuite dans le sein de la divinité, d'où elles sont émanées.

PATALÈNE (Page 12:161)

PATALÈNE, s. f. (Mythol.) divinité romaine qui présidoit aux blés lorsqu'ils commencent à faire paroître leurs épis. Le peuple lui donnoit le soin de les faire sortir heureusement. Arnobe parle d'une divinité à - peu - près semblable, qu'il nomme Patella & Patellana. (D. J.)

PATAMAR (Page 12:161)

PATAMAR, (Hist. mod.) c'est le nom qu'on donne dans l'Indostan ou dans les états du grand-mogol, à des messagers qui vont d'une ville à l'autre.

PATANES (Page 12:161)

PATANES ou Patans, (Hist. mod.) c'est ainsi que l'on nomme les restes de l'ancienne nation sur qui les Mogols ou Tartares monguls ont fait la conquête de l'Indostan. Quelques auteurs croient que leur nom leur vient de Patna, province du royaume de Bengale au - delà du Gange; mais d'autres imaginent avec plus de vraissemblance que ce sont des restes des Arabes, Turcs & Persans mahométans, qui vers l'an 1000 de l'ere chrétienne, firent la conquête de quelques provinces de l'Empire sous la conduite de Mahmoud le Gaznévide. Les Patanes habitent les provinces septentrionales de l'empire Mogol; ils sont courageux & remuans, & ont eu part à la révolution causée dans l'Indostan par le fameux Thamas - Kouli - Kan, usurpateur du trone de Perse.

Patane (Page 12:161)

Patane ou Patany, (Géog. mod.) royaume des Indes dans la presqu'île de Malaca, sur la côte orientale, entre le royaume de Siam & de Paha. Les habitans sont en partie mahométans & en partie payens. Les Chinois font avec eux un grand commerce; on n'y distingue que deux saisons, l'hiver & l'été; l'hiver dure pendant les mois de Novembre, Décembre & Janvier, pendant lesquels il pleut sans cesse. Les bois sont remplis d'éléphans, de sangliers & de guenons. Le royaume, dit Gervaîse, releve du roi de Siam, & est gouverné par une reine qui ne peut se marier, mais qui peut avoir des amans tant qu'elle veut. La lubricité des femmes y est si grande, que les hommes sont contraints de se faire de certaines garnitures pour se mettre à l'abri de leurs entreprises. C'est là, c'est aux Maldives, c'est à Bantan, que la nature a une force & la pudeur une foiblesse qu'on ne peut comprendre; c'est - là, dit M. de Montesquieu, qu'on voit jusqu'à quel point les vices du climat laissés dans la liberté, peuvent porter le désordre. Long. 119. lat. 7. (D. J.)

Patane (Page 12:161)

Patane, ou Patany, (Géog. mod.) ville des Indes dans la presqu'île de Malaca, sur la côte orientale du royaume de Patane, dont elle est capitale. C'est une des villes fortes des Indes orientales; elle a un port & est peuplée de Patanois qui sont mahométans, de Chinois & de Siamois. Long. 119. lat. 7. 34.

PATANQUIENS (Page 12:161)

PATANQUIENS, Pantochins, voyez Pantoquins.

PATANS (Page 12:161)

PATANS, (Géog. mod.) peuples des Indes dans les états du grand - mogol. Ils habitent les montagnes de Dhely & d'Agra.

PATARASSE (Page 12:161)

PATARASSE, ou Mal - bete, s. f. (Marine.) c'est une espece de ciseau à froid dont on se sert pour ouvrir les joints d'entre deux bordages quand ils sont trop serrés, afin de mieux faire la couture. (Z)

PATARE (Page 12:161)

PATARE, Patara, (Géog. anc.) yille d'Asie dans la Lycie, dont elle étoit capitale, selon Tite - Live, l. XXXVII. c. xv. Elle avoit un temple célebre dédié à Apollon Pataréen; ce temple étoit aussi riche que celui des Delphites, & l'oracle des deux temples pas<pb-> [p. 162] soit pour mériter la même croyance. Horace, l. III. ode 4. le dit.

. . . . . . Qui Lycia tenct. Dumeta, natalem que silvam, Delius & patareus Apollo.

On ne consultoit l'oracle de Patare que dans les six mois de l'hiver: durant les six mois de l'été l'oracle étoit à Delphes. C'est ce que Virgile explique dans l'Eneide, l. IV. v. 143.

. . . Ubi hibernam Lyciam, Xantique fluenta Deserit, ac Delum maternam invisit Apollo.

La ville de Patare étoit située dans la peninsule, qu'Etienne le géographe appelle la Chersonèse des Lyciens. C'étoit, selon Tite - Live, liv. XXXVII. c. xvij. & l. XXXVIII. c. xix. une ville maritime qui avoit un port. Ptolomée Philadelphe après avoir accru Patare, la nomma Arsinoé, du nom de sa femme, mais cette ville ne laissa pas que de conserver toujours son ancien nom, sous lequel elle fut plus connue que fous celui d'Arsinoé. Elle devint avec le tems un evèché suffragant de Myre.

Acésée, brodeur de Patare, s'immortalisa par son adresse à l'aiguille. C'est lui qui fit le voile nommé pour la Minerve d'Athenes; c'est encore lui qui fit l'ouvrage de ce genre que les Delphiens consacrerent à Apollon, & l'on ecrivit dessus que Minerve elle - même par sa faveur divine avoit dirigé le travail de l'ouvrier, & avoit conduit ses mains. (D. J.)

PATARINS, Paterins (Page 12:162)

PATARINS, Paterins, ou Patrins, s. m. (Hist. ecclésiasi.) hérétiques qui s'éleverent dans le xij. siecle, & suivoient une partie des erreurs des Vaudois & des Henriciens. Ils soutenoient que Lucifer avoit créé toutes les choses visibles: que le mariage est un adultere; que ce fut une illusion que Moïse vit un buisson ardent, & diverses autres impostures qui furent condamnées en 1170 dans le concile général de Latran, sous Alexandre III. avec les erreurs des Cathares, & de divers autres hérétiques. On tire leur nom du mot latin pati, qui veut dire souffrir, parce qu'ils assectoient de tout souffrir avec patience, & se vantoient encore d'être envoyés dans le monde pour consoler les affligés: ce qui fut cause qu'on les appella les consolés ou consolateurs en Lombardie, & les bonshommes en Allemagne. Baronius, A. C. 1179. Sponde, A. C. 1198. n. 28. Sander. har. 147.

PATAVINITE (Page 12:162)

PATAVINITE, s. f. (Belles - Lettres.) Chez les critiques, c'est une faute qu'on reproche à Tite - Live, & qu'il a tirée de Padoue sa patrie, qu'on appelloit autrefois Patavium. Asinius Pollion, comme nous l'apprend Quintilien, a taxé Tite - Live de patavinité. Les critiques se sont donné des peines infinies pour découvrir en quoi consistoit cette patavinité.

Paul Beni, professeur d'Eloquence dans l'universié de Padoue, croit que ce mot doit s'entendre du penchant que cet historien avoit pour le parti de Pompée. Mais Pollio lui auroit - il reproché un penchant dont il n'étoit pas exempt lui - même? Pignorius pense que la pataviniré consiste en ce que Tite - Live a retenu l'orthographe vicieuse de ses compatriotes de Padoue, qui écrivoient sibe & quase pour sibi & quasi: ce qu'il prouve par plusieurs anciennes inseriptions.

Le P. Rapin regarde la patavinité comme une mauvaise prononciation qui choquoit les oreilles délicates de ceux qui étoient à la cour d'Auguste, & qui sentoit la province.

Morhof croit que c'étoit une certaine tournure de style, & quelques phrases particulieres aux Padouans. Tout ce que nous en savons de certain, c'est que c'étoit une faute de langage reprochée à Tite - Live, mais non un défaut de sentiment ou de moeurs. Très - probablement c'est une de ces délicatesses qui sont perdues dans une langue morte. M. Balzac ne pouvoit pas mieux rendre son radoteur ridicule, qu'en supposant qu'il se glorisioit d'avoir découvert ce que c'etoit que la patavinité reprochée à Tite - Live par Pollion.

Dan. Georg. Mothof a sait un traité intitulé, de patavinitate liviana, imprimé à Kiel en 1685, ou il explique doctement l'urbanité & la péregrinite de la langue latine.

Pollion, dit M. Roll'n, prétendoit découvru dans le style de Tite - Live de la patavinité, c'est - à - dire apparemment quelques termes ou quelques tours qui sentoient la province. Il se peut faire qu'un homme né & élevé à Padoue eût conservé, s'il est permis de parler ainsi, un goût de terroir, & qu'il n'eut pas toute cette finesse, cette delicatesse de l'mbanité romaine, qui ne se communiquoit pas à des etrangers aussi facilement que le droit de bourgeoisie; mais c'est ce que nous ne pousons pas appercevoir ni sentir. Hist. anc. tom. XII. p. 300.

PATAY (Page 12:162)

PATAY, (Géog. mod.) petite ville ruinée de France, dans la Beauce, au diocèse de Chartres, élection de Châteaudun. Les Anglois y furent défaits en 1429, & Talbot prisonnier. Long. 19. 18. lat. 48. 5. (D. J.)

PATE (Page 12:162)

PATE, s. f. (Boulanger.) farine pétrie & préparée pour faire du pain. La farine pétrie dont on fait le pain est ordinairement levée ou avec du levain de pâte, si c'est du gros pain, ou quelquefois avec de la mousse ou écume de biere, si c'est du pain léger & mollet.

Avant de pétrir la pâte, on prépare le levain, c'est - à - dire, qu'on met un morceau de pâte aigrie & réservée à cet usage, ou une partie de levûre de biere dans une petite partie de la farine qu'on vent pétrir; & qu'après avoir pétris ensemble avec de l'eau chaude, on laisse fermenter.

Cette premiere pâte suffisamment levée, se méle avec le reste de la farine en la délayant de même avec de l'eau chaude, qu'on met en moindre ou plus grande quantité, suivant la température de l'air, moins si le tems est doux, plus s'il est froid.

La pâte réduite à une certaine consistance qui se regle suivant que le pain doit être ferme ou leger, on la coupe avec le coupe - pâte; on la pese à la bilance; si ce sont des boulangers qui petrissent, on la tourne sur le tour, & on la dresse sur la table à coucher; ou on la laisse jusqu'à ce qu'elle soit assez levée, & propre à mettre au four.

On pétrit ordinairement la farine, & on la réduit en pâte avec les mains, en la repliant plusieurs fois, & en la foulant avec les points fermés; ce qui se fait dans des pétrins, ou des bacquets.

Quelquefois pour certaines sortes de pain, lorsqu'elle est en consistence de bonne pâte, on la pétrit encore avec les piés dans un sac. Dans cette maniere de pétrir, au lieu de replier la pâte, on la coupe avec le coupe - pâte, & l'on en met les morceaux les uns sur les autres. Dictionnaire du Minage. Voyez l'article Pain. (D. J.)

Pate batarde (Page 12:162)

Pate batarde ou ferme, (chez les Boulangers.) est une pâte que l'on a bassinée avec ou lait ou de l'eau, pour faire le gros pain. On l'appelle ferme, parce qu'on l'a pétri plus dure, & avec moins d'eau que la pâte molle. On fait du pain de pâte ferme d'une, de deux, de trois, de quatre, de six, de huit, & de douze livres. Il est défendu aux Boulangers d'en faire & d'en exposer dans leur boutique, de cinq, de sept, de neuf, de dix, & de onze livres.

Pate molle (Page 12:162)

Pate molle, c'est en Boulangerie, une pâte légere & délicate, dont on fait le pain mollet. Pour la rendre telle, quand on a acquis une certaine consistance, on la coupe avec les mains, c'est - à - dire, on a sépare en lambeaux que l'on jette les uns sur les

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