ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"943">

PARIA (Page 11:943)

PARIA, (Géog. anc.) île de la mer de Phénicie. Pline, l. V. c. xxxj. la place vis - à - vis de Joppé. Elle donnoit le nom aux peuples *PARI/ANOI, Pariani, dont parle Josephe, Ant. jud. l. XIV. c. xvij.

PARIADE (Page 11:943)

PARIADE, s. f. (Chasse) c'est le tems où les perdrix s'apparient. La chasse est alors séverement défendue.

PARIADES (Page 11:943)

PARIADES, (Géog. anc.) montagne d'Asie, selon Pline l. V. c. xxvij. Les manuscrits varient beaucoup sur l'ortographe de ce nom. Les uns lisent Pariadrul, d'autres Pariadrel, d'autres Paryadis. Le pere Hardouin veut qu'on lise Paryadres, comme l'ortographe qui approche le plus des anciens manuscrits. Strabon, l. XI. p. 497. qui a écrit Paryadra, dit que cette montagne fait partie du mont Taurus.

PARIAGE (Page 11:943)

PARIAGE, s. m. (Jurisprud.) du latin pariatio, qui signifie association, est une espece de société entre le roi ou quelqu'autre grand seigneur, & un autre seigneur moins puissant, lequel recherche la société & la protection d'un seigneur plus puissant que lui, auquel il cede une partie de ses droits, afin de se mettre à couvert des violences qu'il avoit à craindre, & d'avoir lui - même la force en main pour jouir plus surement de la portion qu'il se réserve.

Les pariages ont ordinairement pour objet l'exploitation de la justice, & des droits qui en dépendent, ou la perception de quelques droits seigneuriaux, comme tailles, rentes, bannalités, &c.

Ces associations étoient sur - tout recherchées par les évêques, abbés, & autres seigneurs ecclésiastiques, lesquels pour avoir main - forte entroient en pariage avec le roi ou quelqu'autre grand seigneur laïc.

Tel fut le pariage d'entre le roi & l'évêque de Mende, dont le registre de la cour du 18 Juillet 1369 est chargé. Tel fut encore le pariage d'entre le roi & l'évêque de Cahors pour la jurisdiction commune; comme aussi par un arrêt des prieurs de la charité & porte S. Leon, du 27 Mars 1405, appert que les pariages des associations faites entre le roi & aucuns de ses sujets, à la charge qu'il ne les mettra hors ses mains, doivent y demeurer, & le roi ne peut les transporter même en appanage, ou récompense d'appanage: tel fut aussi le pariage de l'an 1263, fait entre l'abbaye de Luxeu, & le comte de Champagne, qui est rappellé par Pithou dans ses mémoires.

Les pariages furent fort fréquens dans les xiij. & xiv. siecles. Ils se faisoient alors en deux manieres, à tems ou à perpétuité. Les premiers étoient limités à la vie des grands seigneurs, avec lesquels les abbés & les monasteres traitoient, & souvent ils étoient renouvellés avec leurs successeurs. Il ne reste plus aucun vestige de ces pariages à tems; ceux qui étoient à perpétuité sont demeurés dans leur force & vertu, quoique la cause qui les avoit produitsne subsiste plus.

La Rocheflavin, tit. des droits seigneuriaux, décide que le roi qui est en pariage avec un autre seigneur, ne peut vendre ni aliener en aucune maniere sa part, ni rien innover aux clauses & conditions du traité.

Dans les lieux où le roi est en pariage avec quelque seigneur, celui - ci ne peut contraindre les vassaux & amphitéotes communs à lui faire hommage, & passer reconnoissance sans appeller le procureurgénéral du roi, ou son substitut, afin d'obvier aux usurpations que l'on pourroit faire sur les droits du roi.

Quand une justice est tenue en pariage entre le roi & quelque seigneur, le juge doit être nommé alternativement de trois ans en trois ans par le roi & par le seigneur particulier, il en est de même d'une justice tenue en pariage entre deux seigneurs. Ordonnance de Roussillon, art. 25 & 26. Voyez le gloss. de Ducange, celui de Lauriere, la Rocheflavin, Graverol, Cambolas, Guyot. (A)

PARIAIRE (Page 11:943)

PARIAIRE, s. m. (Jurisprudence.) signifie celui qui tient en pariage avec quelqu'un; dans des lettres de Charles VI. du mois de Janvier 1395, il est dit que Bernard de Sanclava étoit seigneur en partie de Montfaucon en Bigore, & qu'il étoit pariaire de ce lieu avec le roi. (A)

PARIER (Page 11:943)

PARIER. Voyez l'article Pari.

PARIETAIRE (Page 11:943)

PARIETAIRE, s. f. (Hist. nat. Bot.) parietaria; genre de plante dont la fleur n'a point de pétales; elle est composée ordinairement de quatre étamines, qui sortent d'un calice divisé en quatre parties. Cette fleur a la forme d'une cloche, d'un entonnoir ou d'une rosette. Le pistil devient dans la fuite une semence, le plus souvent oblongue, & renfermée dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Pariétaire (Page 11:943)

Pariétaire, (Mat. méd. & Chimie.) la pariétaire est une plante éminemment nitreuse. Voyez Nitre. Elle est du petit nombre de celles dont les vertus médicinales peuvent se déduire évidemment d'un principe chimique bien connu, bien distinct; & ce principe c'est le nitre.

Le suc & la décoction de cette plante sont apéritifs, résolutiss, diurétiques. On l'emploie utilement à ces titres dans les obstructions commençantes, les suppressions d'urine, de gravelle, l'hydropisie, & les maladies chroniques commençantes de la poitrine. Or la vertu du nitre est reconnue dans tous ces cas, & les autres principes constituans de la substance extractive de la parietaire sont & peu abondans & très inactifs. C'est cette derniere circonstance de sa composition qui rend dans l'usage extérieur la pariétaire vraiment émolliente; c'est - à - dire capable d'agir principalementt à raison de son suc aqueux. Cette plante est employée très - communément & avec succès dans presque toutes les applications extérieures émollientes, comme fomentations, lotions, demi-bains, cataplasmens, &c. La décoction de la pariétaire est aussi un ingrédient très - commun des lavemens appellés émolliens. On retire une eau distillée de la pariétaire qui certainement ne retient aucune des vertus de cette plante. (b)

PARIETAUX (Page 11:943)

PARIETAUX, os parietaux, (Anat.) ce sont deux os du crâne, ainsi nommés parce qu'ils forment les parois ou les côtes de la tête. Voyez Crane.

On les appelle aussi ossa bregmatis & ossa sincipitis.

Les os ont la figure d'un quarré, & on y distingue 1°. deux faces, une latérale, externe, convexe, unie & polie; une latérale, interne, concave, inégale & remplie de sillons formés par les battemens de l'artere de la dure - mere: on donne à l'assemblage de ces sillons le nom de feuille de figuier. 2°. Quatre bords, un supérieur, un inférieur, arrondi, taillé en biseau & inegal; un antérieur & un postérieur inégal. 3°. Quatre angles, un supérieur antérieur, un supérieur postérieur, un inférieur postérieur, un inférieur antérieur, le plus saillant de tous. 4°. Une empreinte demi - circulaire, à deux pouces environ du bord inférieur, face externe. 5°. Un trou le long du bord supérieur près de l'angle postérieur; ce trou ne se trouve pas toujours. 6°. Une portion de gouttiere le long du bord supérieur, face interne. 7°. Un petit canal ou une gouttiere par où passe l'artere de la dure - mere, situé sur l'angle antérieur inférieur, face interne. 8°. Une petite partie de la gouttiere des sinus latéraux, située sur l'angle postérieur inférieur, face interne.

Ces os sont articulés ensemble par suture sagittale avec le coronal, par suture coronale avec l'occipital, par suture lambdoïde avec le temporal, par suture temporale, & avec le sphénoïde par suture sphénoïdale. Voyez Coronal, Temporal, &c.

Quelquefois l'os parietal devient monstrueux par son épaisseur. M. Morand a fait voir à l'académie des [p. 944] Sciences le parietal gauche d'un crâne humain, qui avoit neuf lignes & demi d'épaisseur; il n'avoit point de diploë, & sa substance étoit serrée comme celle de l'ivoire. Du reste, il avoit tous les caracteres d'un parietal, par ses autres dimensions: des vaisseaux de la dure - mere, gravés sur la table interne, ne paroissoient pas en avoir logés de plus gros; on n'a point su l'origine de cet os singulier par son épaisseur. M. Morand l'avoit reçu d'un de ses amis, qui étoit pour lors employé à l'armée de Westphalie, & qui le lui avoit envoyé comme une piece curieuse. Hist. des l'acad. des Scienc. année 1742. (D. J.)

PARIEUR (Page 11:944)

PARIEUR, s. m. (Jeu.) celui qui parie. Voyez Pari.

PARILI (Page 11:944)

PARILI, s. m. (Botan. exot.) nom d'un grand arbre qui croît au Malabar. Sa racine & ses feuilles passent pour adoucir la salure du sang & des humeurs. On prépare avec les feuilles, & celles du caretti, cuites dans le suc laiteux du cacao, une décoction qu'on applique aux hémorroïdes pour en appaiser les douleurs. (D. J.)

PARILIES (Page 11:944)

PARILIES, s. f. pl. (Ant. rom.) en latin parilia; fêtes en l'honneur de la fondation de Rome. Hadrien étant monté sur le trône, trouva qu'il étoit convenable de célébrer l'anniversaire de la fondation de Rome, par des témoignages publics de vénération & de joie: plein de ce projet, il fit bâtir dans Rome même un temple à la ville de Rome, qui en avoit déja plusieurs dans les provinces, changea le nom de Parilia, qu'on donnoit au jour de sa fondation, en celui de Romana, & ordonna qu'à l'avenir ce jour seroit célebré par des fêtes & par des jeux publics; c'est ce que nous apprenons d'Athénée. Le sénateur Buonarotti croit que le temple bâti par Hadrien est représenté sur un médaillon de ce prince, où l'on voit un temple à dix colomnes avec un fronton & des statues, ayant de chaque côté une colonne détachée du reste de l'édifice, sur laquelle s'éleve une statue, & pour légende, S. P. Q. R. E. X. S. C.

On ne faisoit aucun sacrifice sanglant le jour des parilies, parce que c'étoit le jour natal de la ville éternelle; d'où il est aisé de juger, que quelque usités que fussent ces sortes de sacrifices, ils ne laissoient pas d'être toujours comme ils devoient être naturellement en quelque sorte d'horreur, puisqu'on croyoit honorer une fête en s'en abstenant. Il falloit donc bien que l'usage s'en fût introduit par politique plus que par dévotion. (D. J.)

PARILLA, Santa (Page 11:944)

PARILLA, Santa, (Géograph. mod.) ville de l'Amérique méridionale, au Pérou, audience de Lima, dans la vallée & sur la riviere de Santa, au bord de la mer, à 20 lieues de Truxillo, & 60 de Lima. Long. 300. long. 9.

PARIMA, lac de (Page 11:944)

PARIMA, lac de, (Géogr. mod.) lac d'Amérique qui est situé directement sous l'équateur. Il a 305 milles d'Allemagne de longueur de l'est à l'ouest, & dans l'endroit le plus large, cent milles ou environ; de sorte qu'on peut le comparer aux plus grands lacs du monde, s'il n'est pas le plus grand; cependant il ne reçoit & ne produit point de rivieres.

On peut douter, avec raison, comment ce lac a été formé, si c'est par quelque innondation ancienne de l'Océan, par des sources souterraines, ou par les eaux pluviales qu'il est entretenu: vraissemblablement il y a dans le fond des sources qui suppléent à l'eau qui se perd tous les jours par l'évaporation: car les lacs semblent avoir la même origine que les rivieres; ils ne different que par la situation, & la quantité d'eau de leurs sources. En effet, qu'une source soit environnée de tous côtés d'un terrain élevé, qu'elle coule sur un lit plat & large, & ne fournisse qu'une petite quantité d'eau, elle ne forme point de courant, & s'évapore à mesure qu'elle sort.

Il n'y a donc réellement de différence entre les sources, les lacs & les rivieres, que dans quelques circonstances: on peut trouver des sources qui ne forment point de courant; mais on les appelle plus proprement des puits. (D. J.)

PARIS (Page 11:944)

PARIS, (Géog. mod.) ville capitale du royaume de France, située sur la Seine, à environ 90 lieues sud - est de Londres, 95 sud d'Amsterdam, 260 nordouest de Vienne, 240 nord - est de Madrid, 270 nordouest de Rome, 490 nord - ouest de Constantinople, 340 de Lisbonne, 590 sud - est de Moscou, 300 sudouest de Cracovie, 230 sud - ouest de Coppenhague, 350 sud - ouest de Strockolm, Long. orient. de Paris à Notre - Dame, 20d. 21'. 30". latit. 48d. 51'. 20". long. de Paris à l'observatoire; suivant Cassini, 19d. 51'. 30". latit. 48d. 50'. 10".

Paris est une ancienne ville, une des plus grandes, des plus magnifiques & des plus peuplées de l'univers. Elle a produit seule plus de grands personnages, plus de savans, plus de beaux esprits que toutes les autres villes de France réunies ensemble.

On y compte sept cent mille ames, environ 23 mille maisons, un grand nombre d'hôtels magnifiques. Il y a trois palais superbes distingués sur tous les autres; savoir, celui des Tuileries, du Louvre & du Luxembourg; celui du Louvre n'est point fini. Chaque roi depuis François I. y a fait travailler plus ou moins. Louis XV. aura peut - être la gloire d'y avoir mis la derniere perfection.

La Seine qui traverse Paris, passe sous plusieurs, pont, entr'autres sous le pont - neuf, qui est le plus beau, soit par sa longueur, soit par sa largeur. Les plus belles places publiques sont la place royale, où l'on voit la statue de Louis XIII. la place Vendôme, où est la statue équestre de Louis XIV. & la place des Victoires, où est la statue pédestre du même roi; mais on fait actuellement entre les Tuileries & le Cours, une nouvelle place, où l'on a déja placé la statue équestre de Louis XV. on ne peut rien encore prononcer sur la place; mais quant à la statue, il est décidé que c'est le plus beau monument en ce genre qu'il y ait à Paris.

De toutes les fontaines de Paris, il n'y en a que deux belles, celle des Innocens, & celle de la rue de Grenelle.

On compte dans Paris trois maisons de théâtres qui semblent être des prisons; 41 paroisses, 11 chapitres ou collégiales, 53 couvents d'hommes, 70 couvents de filles, 12 séminaires, 8 abbayes de filles, & 3 abbayes d'hommes; sçavoir, S. Victor, S. Martin - des - Champs, & S. Germain - des - Prés.

L'évêché de Paris fut érigé en archevêché en 1622. Les archevêques sont ducs & pairs depuis 1674. La métropole, quoiqu'ancienne, a des grandes beautés, & un coeur richement orné. Les autres églises remarquables sont 1°. Celle de la maison professe des Jésuites, où se trouve les coeurs de Louis XIII. & de Louis XIV. ainsi que le mausolée en marbre du grand Condé. 2°. L'église de la paroisse de S. Roch, nouvellement bâtie. 3°. celle de la paroisse S. Sulpice, qui n'est pas encore finie. 4°. Celle du Val - de - Grace, décorée de peintures; c'est une des huit abbayes de filles qui sont dans la ville. 5°. On a commencé brillamment l'église de sainte Génevieve.

L'université de Paris, célebre dans le monde chrétien, est composée de trente - six colléges, dont dix sont de plein exercice. Il y a deux écoles publiques de Théologie, la Sorbonne & Navarre. Le cardinal de Richelieu a été restaurateur de la Sorbonne, où il a dans la chapelle un superbe mausolée. Le college le plus beau, & qui est de plein exercice, est celui des Quatre - Nations, appellé aussi Mazarin, parce qu'il a pour fondateur le cardinal de ce nom. Les jésuitesa voient un vieux college dans la rue S. Jacques,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.