ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"939"> des pareres donnés sur toutes ces sortes de questions. M. Savary des Brulons, son fils, & auteur de la plus grande partie du Dictionnaire de Commerce, a donné en 1715 une nouvelle édition de cet ouvrage avec trente - neuf pareres nouveaux sur diverses questions. Voyez le Dictionnaire de Commerce, au mot Parere.

PARERGA (Page 11:939)

PARERGA, s. m. (Architect.) c'est un terme dont on se sert quelquefois en Architecture, pour signifier des additions ou supplémens faits à l'ouvrage principal, qui lui servent d'ornement.

On s'en sert aussi quelquefois en Peinture, pour exprimer de petits morceaux ou compartimens, places sur les côtés ou dans les angles du tableau principal.

PARERMENEUTES ou FAUXINTERPRETES (Page 11:939)

PARERMENEUTES ou FAUXINTERPRETES, s. m. pl. (Théol.) hérétiques qui s'éleverent dans le septieme siecle, & qui interprétoient l'Ecriture selon leur sens, se moquant de l'explication de l'Eglise & des docteurs orthodoxes. S. Jean de Damas, voyez Pratéole, Sandere, her. 127.

PARESSE (Page 11:939)

PARESSE, s. f. (Morale.) nonchalance qui empêche l'homme de travailler, de vaquer à ses affaires, & de remplir ses devoirs.

Un poëte anglois a peint cette reine du monde comme une indolente divinité:

A careless deity No probleme puzzle his lethargick brain: But dull oblivion guards his peaceful bed, And lazy fogs bedew his gracious head. Thus at full length, the pamper'd monarch lay, Fatt'ning in case, and slumb'ring life away. De tous nos défauts, celui dont nous tombons le plus aisément d'accord, c'est de la paresse; parce que nous nous persuadons qu'elle tient à toutes les vertus paisibles; & que, sans détruire les autres, elle en suspend seulement les fonctions. De - là vient qu'elle regne souverainement dans ce qu'on appelle le beau monde; & si quelquefois on trouble son empire, c'est plutôt pour chasser l'ennui, que par goût pour l'occupation.

L'esprit contracte aussi facilement l'habitude de la paresse que le corps. Un homme qui ne va jamais qu'en voiture, est bien - tôt hors d'état de se servir de ses jambes. Comme il faut lui donner la main pour qu'il marche, de même il faut aider l'autre à penser, & même l'y forcer; sans cela, l'homme craignant l'application, soupire vainement après la science qui est pour lui une plante succulente, mais dont il n'a pas le courage d'exprimer le suc. L'esprit ne devient actif que par l'exercice; s'il s'y porte avec ardeur, il trouve celui des forces & des ressources, qu'il ne connoissoit pas auparavant.

Au surplus la paresse de l'esprit & du corps, est un vice que les hommes surmontent bien quelquefois, mais qu'ils n'étouffent jamais. Peut - être est - ce un bonheur pour la société que ce vice ne puisse pas être déraciné. Bien des gens croient que lui seul a empêché plus de mauvaises actions, que toutes les vertus réunies ensemble. (D. J.)

Paresse, Fainéantise (Page 11:939)

Paresse, Fainéantise, (Synon.) La paresse est un moindre vice que la fainéantise. Celle - là semble avoir la source dans le tempérament, & celle - ci dans le caractere de l'ame. La premiere s'applique à l'action de l'esprit comme à celle du corps; la seconde ne convient qu'à cette derniere sorte d'action. Le paresseux craint la peine & la fatigue, il est lent dans ses opérations, & fait traîner l'ouvrage. Le fainéant aime à être desoeuvré, il hait l'occupation, & fuit le travail. Girard. (D. J.)

PARESSEUX (Page 11:939)

PARESSEUX, adj. (Gramm.) qui ne se porte qu'à regret à remplir ses devoirs. On dit aussi un ven<cb-> tre paresseux, une nature paresseuse. Voyez l'article Paresse.

Paresseux (Page 11:939)

Paresseux, tardigradus, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) Pl. IV. fig. 3. & Pl. V. fig. 2. animal quadrupede, long d'environ deux piés; il a la queue très courte, les jambes de devant plus longues que celles de derriere, & seulement trois doigts à chaque pié, avec des ongles forts & un peu recourbés. Le poil est fort épais, varié de brun & de blanc, & entierement blanc sur la face de cet animal. Les oreilles n'ont point de conque, on ne voit à l'extérieur que l'orifice du canal auditif. Il n'a ni dents incisives, ni canines, mais seulement des molaires. Le paresseux se trouve au Bresil, dans la Guyane, & aux Indes orientales. Il y a dans l'île de Ceylan un autre animal auquel on a aussi donné le nom de paresseux: il n'a que deux doigts aux piés de devant, & trois à ceux de derriere; ses oreilles sont plates & appliquées contre la tête; le poil est épais & de couleur incarnate foncée par - dessus le dos, & d'un cendré clair par - dessous le ventre: cet animal n'a point de queue. Regn. anim. par M. Brisson.

Pison rapporte que le paresseux marche si lentement, qu'en quinze jours entiers à - peine pourroit - il aller aussi loin que l'on pourroit jetter une pierre. Il met environ deux jours à monter sur un arbre, ou à descendre; on ne peut hâter sa démarche ni par des menaces, ni par des coups de fouet ou de bâton. Le museau de cer animal est toujours sale & couvert de salive; il se traîne sur son ventre sans jamais s'élever sur ses jambes; il saisit fortement avec ses ongles, & il dort suspendu aux arbres; on le trouve ordinairement sur leur sommet; il vit de feuilles sans boire. Hist. nat. Gulielmi Pisonis, lib. V. chap. xxiij. (I)

Paresseux (Page 11:939)

Paresseux, (Maréchallerie.) un cheval paresseux, est celui qui ralentit toujours son allure, & qu'il faut avertir incessamment.

PARETONIUM (Page 11:939)

PARETONIUM, (Hist. nat.) nom donné par les anciens naturalistes à une argille très - blanche, lisse & pesante, douce au toucher, friable ou facile à écraser entre les doigts, sans les colorer; elle ne s'attache que légerement à la langue, & se dissout aisément dans la bouche; elle est fort visqueuse lorsqu'elle a été mouillée. Il se trouve de la terre de cette espece en Angleterre, dans la principauté de Galles, ainsi qu'en Normandie. Elle seroit très - propre à faire de la porcelaine. Voyez Emmanuel Mendez d'Acosta, natural history of fossils.

Pline a cru que cette substance se formoit de l'écume de la mer congelée & devenue solide, parce qu'on la trouvoit sur les rivages d'Egypte, & de l'île de Crete. Il y a lieu de croire que la mer en baignant des couches de cette terre, la porte sur ces côtes.

PARÉTUVIER (Page 11:939)

PARÉTUVIER, s. m. (Botan. exot.) c'est un des principaux arbres qui naissent communément dans les Indes occidentales. On le trouve par - tout dans les îles de l'Amérique, & même dans la terreferme. Il croît dans les lieux marécageux, sur le rivage de la mer, & le long des rivieres & des torrens qui entrent dans la mer. La principale espece est le parétuvier noir, que les Indiens appellent guaparaiba, nom que Pison lui a conservé. Cet arbre s'éleve à vinge piés de hauteur; ses feuilles sont semblables aux grandes feuilles du poirier, mais plus longues & plus épaisses. Ses fleurs sont petites, contenues dans des calices oblongs; il leur succede, après qu'elles sont tombées des siliques ressemblantes en - dehors, au bâton de casse, mais plus courtes, de couleur obscure, remplies d'une pulpe blanche, semblable à la moëlle des os, & d'un goût amer. Les rameaux de cet arbre, après s'être élevés, se courbent jusqu'à terre, où ils prennent racine, s'enlacent les unes dans les autres, se soutiennent, & occupent un grand terrein. (D. J.) [p. 940]

PAREUR DE CORDES (Page 11:940)

PAREUR DE CORDES, terme de Riviere, officier qui sert à empêcher que la corde ne s'arrête lorsque le bateau monte. Il y en a un pour cette fonction au port de la Conférence.

PARFAIRE (Page 11:940)

PARFAIRE, v. act. rendre parfait, mettre la derniere main, achever, compléter, &c. parfaire un ouvrage, c'est n'y rien laisser à desirer; parfaire une somme, c'est y ajouter ce qui y manque pour un achat, un remboursement, un acquêt, &c. parfaire le procès de quelqu'un, c'est le conduire jusqu'au jugement définitif.

PARFAIT (Page 11:940)

PARFAIT, adj. terme relatif à parfaire. Voyez ce verbe.

Il se dit des personnes & des choses; un homme seroit parfait, une chose seroit parfaite, si on ne leur remarquoit aucun défaut, & qu'ils eussent toutes les qualités possibles, & au plus haut degré.

Il n'y a rien de parfait dans l'art.

Il n'y a rien d'imparfait dans la nature; tout ce qui est nécessaire dans toutes ses parties est parfait.

L'impossibilité d'atteindre à la perfection, ne nous dispense pas d'y viser. Voyez au mot parfaire, les autres acceptions de parfait. Voyez aussi les articles suivans.

Parfait (Page 11:940)

Parfait, adj. quelquefois pris substantivement: on dit en termes de Grammaire le prétérit parfait, ou simplement le parfait: ainsi amavi, j'ai aimé, est, dit - on, le parfait de l'indicatif; amaverim, que j'aye aimé, est celui du subjonctif; amavisse, avoir aimé, est celui de l'infinitif. On verra (article Temps), que celui dont il s'agit ici, est un prétérit indéfini, parce que faisant abstraction de toutes les époques, il peut être rapporté tantôt à l'une, & tantôt à l'autre, selon l'exigence des cas. Quant au nom de parfait dont on l'a décoré, ce n'est pas que les Grammairiens y ayent vu plus de perfection que dans d'autres temps; ce n'a été que par opposition avec le prétendu prétérit que l'on a appellé imparfait, parce que l'on y démêloit encore, quoique confusément, quelque chose qui n'étoit point passé, mais présent. Voyez Prétérit. (B. E. R. M.)

Parfait, Nombre (Page 11:940)

Parfait, Nombre, (Arithmétique.) les Arithméticiens appellent nombre parfait, celui dont les parties aliquotes ajoutées ensemble, font le même nombre dont elles sont les parties: ainsi 6 ou 28 sont des nombres parfaits, parce que 1, 2, & 3, qui sont les parties aliquotes du premier, font 6, & que 1, 2, 4, 7, & 14, qui font celles de 28, font aussi 28.

Parfait (Page 11:940)

Parfait, (Critique sacrée.) TELEI/OS2; ce mot est assez commun dans le nouveau - Testament; il signifie les Chrétiens qui réunissoient la foi, la lumiere, & les bonnes oeuvres. Parfait, TELEI/OS2, dit Clément d'Aléxandrie, est un terme qu'il ne faut pas étendre à tous égards: on est parfait dans une vertu, mais non pas en toutes au même degré; la nature humaine ne comporte pas cette sorte de perfection. (D. J.)

Parfait (Page 11:940)

Parfait, terme de Physiologie, quelques écrivains appellent animaux parfaits, ceux qui sont produits par une génération univoque, pour les distinguer des insectes, que ces auteurs prétendent être produits par une génération équivoque. Voyez Génération, Univoque, Equivoque , &c.

Parfait (Page 11:940)

Parfait, se dit aussi d'une maladie: il signifie le même que complet & total; ainsi on dit apopléxie parfaite.

Parfait (Page 11:940)

Parfait, en Musique, marque ce qui remplit & satisfait l'oreille & l'esprit. C'est dans ce sens, qu'on dit accord parfait, cadence parfaite. Voyez Accord, Cadence, &c.

Nos anciens musiciens divisoient le tems ou le mode par rapport à la mesure, en parfait & imparfait; &, prétendant que le nombre ternaire étoit plus parfait que le binaire, ils appelloient tems ou modes parfaits, ceux dont la mesure étoit à trois tems; ce qu'ils marquoient par un O plein, ou barré, O. Le tems ou mode imparfait, formoit une mesure à deux tems, & ils le marquoient par un O coupé ou un C de cette maniere C ou C. Voyez Tems, Mode, Mesure, Prolation, Valeur des notes , &c. (S)

Parfait contentement (Page 11:940)

Parfait contentement, terme de Metteur - enoeuvre, est le nom que l'on donne à un très - grand noeuf bouffant de diamant que les dames portent sur l'estomac au haut des pieces de corps.

PARFILER (Page 11:940)

PARFILER, v. act. c'est dépecer des morceaux d'étoffes riches, brin à brin, séparer la soie de l'or & de l'argent, rejetter la soie & remplir du fil d'or & d'argent la boîte à parfiler. On parfile aussi des morceaux d'étoffes en soie, sans dorure; c'est les décomposer, séparer les brins de la trame & de la chaîne, & en remplir la boîte à parfiler. On vend la parfilure d'or; on fait des jupons, des manteaux de lit ouettés & piqués de la parfilure en soie.

PARFILURE (Page 11:940)

PARFILURE, s. f. (Passementerie.) se dit de tous les endroits de l'ouvrage où se forment les contours des figures du dessein, tant en - dedans qu'en - dehors, & qui sont exprimés par les points noirs & blancs du dessein. Pour entendre ceci, il faut voir ce qui est dit au mot Pas, sur les croisées de la chaîne; quelle que soit une quantité des rames qui levent, elle est toujours terminée aux deux extrémités par un ou plusieurs points blancs ou laissés, qui en font la terminaison, de même à chaque marche; c'est cette opposition des pris & des laissés, qui est appellée parfilure. Supposons pour plus de clarté, que les points 1, 2, 3, 8, 9, 10, remplissent une ligne, levent, les points 4, 5, 6, 7, ne leveront pas cette ligne supposée en premiere marche; venons à la seconde: les points 1, 2, 5, 6, 9, 10, levent, les points blancs 3, 4, 7, 8, ne levant pas, font parfilure entre eux, & les points noirs qui les touchent, & forment ainsi la parfilure, ainsi des autres. Pour tout dire, en un mot, un point noir ou pris est parfilure d'un point blanc ou laissé qui le suit, de même qu'un laissé est parfilure d'un pris qui le suit.

PARFONDRE (Page 11:940)

PARFONDRE, (Peinture.) ce terme de peinture en émail signifie faire fondre également. Les couleurs que l'on applique sur l'émail & sur le verre, doivent se parfondre, c'est - à - dire se mêlanger, s'unir également. (D. J.)

PARFOURNISSEMENT (Page 11:940)

PARFOURNISSEMENT, s. m. (Jurisprud.) c'est lorsque l'on acheve entierement de fournir quelque chose dont on devoit livrer une certaine quantité, comme des deniers, des grains, ou autre espece. (A)

PARFUM (Page 11:940)

PARFUM, s. m. (Composition de parfums.) la plûpart des parfums se font avec le musc, l'ambre gris, la civette, le bois de rose & de cedre, l'iris, la fleur d'orange, la rose, le jasmin, la jonquille, la tubéreuse, & autres fleurs odorantes. On y fait encore entrer le storax, l'encens, le benjoin, le girofle, le macis, & autres semblables drogues, que l'on nomme communément des aromates. On compose aussi des sachets parfumés avec des herbes aromatiques, telles que peuvent être la lavande, la marjolaine, la sauge, le thim, la sarriette, l'hyssope, &c.

Autrefois les parfums où entroient le musc, l'ambre gris, & la civette, étoient recherchés en France, mais ils sont tombés de mode, depuis que nos nerfs sont devenus plus délicats. Parfum se prend souvent pour les corps mêmes d'où s'exhalent les parfums; en ce sens, les meilleurs parfums se tirent d'orient, & des pays chauds. (D. J.)

Parfum (Page 11:940)

Parfum, (Littérat.) les anciens regardoient les parfums non - seulement comme un hommage qu'on devoit aux dieux, mais encore comme un signe de leur présence. Les dieux, suivant la théologie des Poëtes, ne se manifestoient jamais sans annoncer leur apparition par une odeur d'ambroisie. Aussi

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