ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"830"> à l'autre par deux petites courroies. Cette jarretiere est de cuir de roussi, & est garnie intérieurement de chamois.

Au milieu de la partie extérieure du circulaire inférieur de la jarretiere, il y a un passant de cuir pour contenir la courroie attachée par un bout au talon de la pantoufle.

Sur le milieu de la partie extérieure du circulaire supérieur de cette jarretiere, est attachée fixement une platine de cuivre, de laquelle s'élevent parallellement deux montans, terminés par deux plaques circulaires, percées pour laisser passer l'essieu d'un treuil. Il y a sur le milieu de ce treuil deux crochets ou boutons, pour retenir l'extrémité libre de la courroie cousue au talon de la pantoufle. Ce treuil a une roue à rochet, dont les dents sont arrêtées par un petit ressort à cri ou à clapette, fig. 3 & 4. On peut, au moyen d'un petit mentonnet, dégager le ressort d'avec les dents de la roue, lorsqu'il est nécessaire de relâcher le pié. Le treuil est percé quarrément dans toute son étendue. En conséquence la manivelle, fig. 5. qui le fait mouvoir, est une tige d'acier quarrée, terminée par une plaque ou tête applatie; c'est en quelque sorte la clé de l'instrument. Cette clé est mobile & ne reste point à l'instrument.

La fig. 1. Pl. XXXIII. montre cette machine en situation. Son usage est de tenir le pié en extension & la jambe en flexion au degré qu'on le juge convenable. Le circulaire inférieur de la jarretiere, en comprimant les têtes des muscles auxquels le tendon d'Achille appartient, empêche la retraction de ces muscles; ce qui est important pour la cure. De plus, ce bandage en contenant de la maniere la plus efficace la jambe fléchie & le pié étendu pour les raisons que nous avons déduites en parlant de la rupture du tendon; ce bandage, dis - je, a l'avantage de laisser la jambe & le talon libres, ensorte qu'on peut appliquer les compresses & autres pieces d'appareil convenables aux accidens & complications de cette rupture, & panser journellement le malade, si le cas le requiert, sans causer le moindre dérangement à la machine contentive: ce qu'on ne peut obtenir dans l'usage du bandage décrit au mot Rupture. Quoique quelques personnes s'obstinent à le préférer à la pantoufle, on peut consulter à ce sujet le Traité des maladies des os de feu M. Petit, & le Discours préliminaire de la derniere édition, publiée en 1758, chez Cavelier. (Y)

Pantoufle (Page 11:830)

Pantoufle, fer à pantoufle, (Maréchallerie.) espece de fer à cheval, forgé de façon qu'il est beaucoup plus épais en - dedans des éponges qu'en - dehors, & qu'il va en talus du côté qu'il s'applique contre la corne, afin que son épaisseur en - dedans chasse le talon & le pousse en - dehors. Il sert à rétablir les talons serrés & encastelés. La ferrure à pantoufle est bonne aussi pour les chevaux qui ont les scimes. Voyez Scime.

PANTOUFLIER (Page 11:830)

PANTOUFLIER, s. m. nom que l'on donne en Amérique au marteau. Voyez Marteau.

PANT - SÉE (Page 11:830)

PANT - SÉE, (Hist. des supplices.) nom de l'instrument dont on punit les coupables à la Chine. C'est une grosse canne de bambou, bois dur & massif, fendue à - demi, plate, & de quelques piés de longueur. Elle a par le bas la largeur de la main, & est par le haut polie & déliée.

Lorsque le mandarin tient son audience, il est assis gravement devant une table, sur laquelle est un étui rempli de petits bâtons longs d'un demi - pié, & larges de deux doigts. Plusieurs huissiers armés de pantsée l'environnent. Au signe qu'il donne, en tirant & jettant ces bâtons, on faisit le coupable, on l'étend ventre contre terre, on lui abaisse le haut - de - chausse jusqu'aux talons; & autant de petits bâtons que le mandarin tire de son étui, & qu'il jette par terre, autant d'huissiers se succedent, qui appliquent les uns après les autres chacun cinq coups de pant - sée sur la chair nue du coupable. On change l'exécuteur de cinq coups en cinq coups, ou plutôt deux exécuteurs frappent alternativement chacun cinq coups, afin qu'ils soient plus pesans & que le châtiment soit plus rude. Il faut néanmoins remarquer que quatre coups sont réputés cinq; & c'est ce qu'on appelle la grace de l'empereur, qui comme pere, par compassion pour son peuple, diminue toujours quelque chose de la peine.

Ce n'est pas seulement en siégeant au tribunal qu'un mandarin a le droit de faire donner la bastonade, il a le même privilege en quelque endroit qu'il se trouve, même hors de son district: c'est pourquoi quand il sort, il est toujours accompagné d'officiers de justice qui portent des pant - sée. Il suffit à un homme du petit peuple qui est à cheval, de n'avoir pas mis pié à terre, ou d'avoir traversé la rue en présence d'un mandarin, pour recevoir quatre coups de bâton par son ordre. L'exécution est si prompte, qu'elle est souvent faite avant que ceux qui sont présens s'en soient apperçus. Les maîtres usent du même châtiment envers leurs disciples, les peres envers leurs enfans, & les seigneurs envers leurs domestiques; avec cette différence, que le pant - sée dont ils se servent, est moins long, & moins large, que celui des huissiers d'un mandarin. (D. J.)

PANTUN (Page 11:830)

PANTUN, voyez PENTUN.

PANUCO (Page 11:830)

PANUCO, (Géog. mod.) grande province de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au nord de Mexico, avec un évêché suffragant de Mexico. On y trouve des veines d'or & des salines; Panuco, sa capitale, est à quelques lieues du golfe du Mexique. Long. 277. 30. lat. 24. (D. J.)

PANUNGIAN (Page 11:830)

PANUNGIAN, (Hist. nat.) grand arbre des îles Philippines. Il produit un fruit rouge de la grosseur d'un oeuf de pigeon; il a la forme d'une pomme de pin; sa chair est transparente & fort saine.

PANYASUS (Page 11:830)

PANYASUS, (Géog. anc.) fleuve de la Macédoine. Ptolomée en place l'embouchure chez les Tulantii, entre Dirrachium & l'embouchure du fleuve Apsus. Le Panyasus des anciens, est le Siomini d'aujourd'hui; & l'Apsus, est le Chrevesta des modernes.

PANYSUS (Page 11:830)

PANYSUS, (Géog. anc.) fleuve de la basse - Moesie, dont le nom moderne est Laniza, selon Niger. (D. J.)

PAON (Page 11:830)

PAON, s. m. (Hist. nat. Ornith.) pavo, oiseau très - beau par ses couleurs: on dit qu'il a été apporté de la Chine en Europe où il est très - commun; il égale en grosseur un dindon de six mois, il a trois piés huit pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & deux piés onze pouces jusqu'au bout des ongles. Les paons, & sur - tout les mâles, ont un caractere qui les distingue de tous les autres oiseaux; c'est la longueur des plumes qui recouvrent la queue; elles sont beaucoup plus longues que les plumes de la queue, même celles du milieu, c'est - à - dire, les plus grandes, ont quatre piés quatre pouces de longueur; les autres de chaque côté diminuent successivement de longueur jusqu'à la derniere qui est la plus courte; elles forment plusieurs rangées, & elles sont couchées les unes sur les autres; celles du milieu de chaque rangée ont toujours plus de longueur que les autres. Le tuyau de toutes ces plumes est blanc, & garni dans toute sa longueur de longues barbes détachées les unes des autres, qui sont d'un beau verd doré, cette couleur change à différens aspects. Les barbes de l'extrémité de ces plumes sont réunies les unes contre les autres, & ont une grande tache que l'on a appellée oeil; ces taches sont arrondies & ont de très - belles couleurs; le centre est d'un beau noir luisant, en forme de coeur, entouré d'une couleur verte changeante, qui, à certains aspects, paroît être [p. 831] d'un beau violet ou d'un bleu éclatant; ce cercle est aussi entouré de deux autres cercles de couleur d'or & de différentes teintes: quelques - unes des plus longues de ces plumes n'ont pas de taches à l'extrémité, & paroissent comme coupées quarrément. Le paon porte ordinairement ces plumes couchées sur celles de la queue, il les éleve souvent perpendiculairement, & les étale en rond de façon qu'elles présentent toutes en - devant les taches dont il vient d'être fait mention. Le bec a un pouce six lignes de longueur depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche; la longueur de la queue est d'un pié sept pouces; les aîles étant pliées s'étendent à environ cinq pouces au - delà de l'origine de la queue. La tête, la gorge, le cou & la poitrine, sont d'un verd brillant mêlé d'une teinte de couleur d'or; ce verd paroît bleu à certains aspects. Il y a de chaque côté de la tête deux longues taches blanches, dont l'une s'étend au - dessus de l'oeil, l'autre qui est la plus courte & la plus large passe par - dessous. Cet oiseau a sur le sommet de la tête une hupe composée de vingt - quatre petites plumes, longues de deux pouces, & dont les tuyaux sont blanchâtres & garnis, depuis leur origine jusque vers l'extrémité, de barbes noirâtres & très - éloignées les unes des autres; l'extrémité de ces plumes est conformée à l'ordinaire, & du même verd doré que la tête; les plumes du dos & du croupion sont d'un beau verd doré éclatant qui change à certains aspects, & elles ont les bords d'un beau noir luisant; le ventre & les côtés sont d'une couleur noirâtre mêlée d'un peu de verd doré; les jambes sont d'un fauve clair. Il y a vingt - quatre grandes plumes dans chaque aîle: les dix premieres sont rousses; la onzieme a le côté extérieur de couleur noirâtre, mêlée d'un peu de verd doré, le côté intérieur est roux & a des taches noirâtres; les neuf qui suivent sont noirâtres, & ont un peu de verd doré seulement sur le côté extérieur du tuyau; les autres sont mêlées de fauve & de noir. Les petites plumes des aîles & les grandes plumes des epaules ont les mêmes couleurs que les quatre grandes plumes intérieures de l'aîle; il y a seulement une légere teinte de verd doré sur les petites plumes des aîles qui n'est pas sur celles des épaules; les moyennes plumes de l'aîle sont d'un bleu foncé, qui se changent en verd doré à certains aspects; la queue est composée de dix - huit plumes d'un gris brun, qui ont des taches d'un gris rousatre sur les barbes extérieures, & sur le bord des barbes intérieures; les deux plumes du milieu sont les plus longues, les autres diminuent successivement de longueur. Le mâle a sur la partie postérieure de chaque pié un ergot très - gros. fort pointu, & long de neuf lignes.

La femelle differe beaucoup du mâle par les couleurs, elle est aussi plus petite, & elle a les plumes du dessus de la queue beaucoup plus courtes, car elles ne sont pas à - beaucoup - près aussi longues que celles de la queue. Le dos, le croupion, le ventre, les côtés du corps, les jambes, les aîles en entier, & la queue ont une couleur tirant sur le cendré; le sommet de la tête & la hupe sont de la même couleur, & ont de très - petites taches d'un beau verd brillant; les deux taches blanches des côtés de la tête sont beaucoup plus grandes que dans le mâle; la gorge est blanche; les plumes du cou sont vertes, celles de la poitrine ont la même couleur, à l'exception de l'extrémité qui est blanche. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau. (I)

Paon (Page 11:831)

Paon, (Diete, Mat. méd.) Les paons ne sont que médiocrement estimés à titre d'aliment: on sert pourtant sur nos tables le jeune paon, qu'on appelle communément paoneau. Il est dit dans la premiere addition au chapitre Coq d'inde, du Traité des alimens de Lemery, qu'on ne laisse pas que d'en manger aux îles de l'Amérique, où on les éleve fort aisément, & où bien des gens les estiment plus que les faisans.

Il paroît par ce qu'en disent les auteurs latins, que cette nourriture étoit inconnue aux anciens Romains, & qu'ils la servirent pour la premiere fois dans leurs festins d'apparat plutôt à titre de mets extraordinaire & recherché, qu'à titre d'aliment agréable. Galien dit que la chair du paon est dure, fibreuse, & de difficile digestion.

On trouve dans les auteurs d'Histoire naturelle & de Diete, un préjugé singulier sur la chair du paon: ils disent qu'elle se conserve pendant un tems très - considérable, sans subir la moindre putrétaction. Aldovrande a écrit qu'on lui avoit présenté, en 1598, un morceau de chair de paon, qui avoit été cuit en 1592, & qui avoit une odeur agréable approchant de celle du fenouil, quoiqu'elle fut un peu vermoulue.

La chair de paon a été louée contre les vertiges, & le bouillon de cette chair contre la pleurésie; sa langue est vantée contre l'épilepsie; son fiel est mis par Dioscoride au rang des ophtalmiques; ses oeufs sont recommandés contre la goutte; & enfin la siente de paon est le principal remede qu'on retire de cet animal. Elle est comptée parmi les antiépileptiques les plus éprouvés, soit prise en substance à la dose d'un gros, soit délayée dans du vin, observant soigneusement pendant l'usage les nouvelles lunes, les pleines lunes; choisissant de la fiente d'un paon mâle pour un épileptique mâle, & celle d'une femelle pour une femme épileptique. Voyez Etmuler & Jean Boacler. (b)

Paon blanc (Page 11:831)

Paon blanc, pavo albus, c'est une variété du paon ordinaire, dont il ne differe qu'en ce qu'il est entierement blanc.

Paon de la Chine (Page 11:831)

Paon de la Chine, pavo sinensis, oiseau qui est plus grand que notre faisan: il a les plumes du sommet de la tête d'un brun obscur; leur extrémité est un peu recourbee en - avant, & cet oiseau les dresse en forme de hupe: il y a entre les yeux & le bec un petit espace dégarni de plumes; on y voit seulement quelques poils noirs: les côtés de la tête sont blancs; le cou est brun, & il a des bandes transversales d'un brun plus foncé. Les grandes plumes des épaules, celles de la partie antérieure du dos, & les petites des aîles sont d'un brun obscur, & ont beaucoup de petites taches, semblables à de petits points d'un brun clair & jaunâtre; chacune de ces plumes a près de son extrémité une tache ronde, d'une belle couleur pourprée qui paroît bleue, verte, &c. à différens aspects, & qui est entourée d'un cercle noir. La partie inférieure du dos & le croupion sont d'une couleur brune avec de petits points d'un brun plus clair; la poitrine, le ventre & les côtés, ont une couleur brune, obscure, & sont rayés transversalement de noir. Les grandes plumes des aîles sont d'un brun très foncé, ou noirâtres; les plumes du dessus de la queue excedent de beaucoup celles de la queue, leur couleur est brune, parsemée de petits points d'un brun clair; elles ont chacune près de l'extrémité deux taches ovales, une de chaque côté du tuyau, colorées comme les taches du dos, & entourées d'un cercle noir qui est aussi entouré d'une couleur orangée obscure; les plus longues plumes se trouvent au milieu, les autres diminuent successivement de longueur jusqu'à la premiere qui est la plus courte. Le mâle a deux ergots à chaque pié; le plus long est placé environ à la moitié de la longueur du pié; l'autre se trouve plus bas.

La femelle est d'un tiers plus petite que le mâle, elle en differe aussi par les couleurs. La tête, le cou, la poitrine, le ventre, les côtés du corps, les jambes & les plumes du dessous de la queue, sont en entier d'un brun obscur. Les plumes de la partie antérieure du dos, celles des épaules, & les petites des aîles ont

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.