ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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PANIQUE, terreur
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PANIQUE, terreur, (Littérat.) c'est ainsi, dit
Pausanias, qu'on appelle ces frayeurs qui n'ont aucun
fondement réel, parce qu'on les croit inspirées
par le dieu Pan. Brennus ayant fait une irruption dans
la Grece à la tête d'une nombreuse armée de Gaulois, la seconde année de la cent - vingtieme olympiade,
s'avança jusqu'à Delphes; les habitans consternés
recoururent à l'oracle; le dieu leur déclara
qu'ils n'avoient rien à craindre, & les assura de sa
puissante protection. En effet, continue l'historien,
on vit tout - à - coup des signes évidens de la vengeance
du ciel contre les barbares: le terrein qu'occupoit
leur armée, fut agité de violens tremblemens de
terre; des tonnerres & des éclairs continuels, non seulement
les effrayoient sans cesse, & les empêchoient
d'entendre les ordres de leurs généraux. La
foudre tomboit sur leurs têtes, & des exhalaisons
enflammées les réduisoient en poudre eux & leurs
armes.... Mais la nuit leur fut encore plus funeste,
car l'horreur des ténébres les agita d'une terreur panique, & leur fit prendre de fausses allarmes. La
crainte s'empara de tous leurs sens, & l'épouvante fut
si grande, que se divisant en plusieurs pelotons, ils
s'entretuoient les uns les autres, croyant se battre
contre des Grecs. Cette erreur qui ne pouvoit être
qu'un effet de la colere des dieux, dit encore Pausanias, dura jusqu'au jour, & causa à ces barbares
une perte de plus de dix mille hommes; le reste périt
en se sauvant. (D. J.)
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