ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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PANATHÉNÉES (Page 11:810)

PANATHÉNÉES, s. f. pl. (Antiq. grecq.) anciennement athénées. Les panathénées, W=ANATH/NAIA, étoient des fêtes célébrées à Athenes en l'honneur de Minerve, elles furent d'abord instituées en Grece par Erictonius, fils de Vulcain, ou comme d'autres le prétendent, par Orphée.

Divers peuples depuis Cécrops & ses successeurs jusqu'à Thésée, habitoient les différentes bourgades de l'Attique; chaque bourgade avoit ses magistrats, & dans chaque endroit la police & la justice s'administroient sans nulle dépendance réciproque; on ne reconnoissoit Athenes pour ville principale qu'en tems de guerre. Thésée parvenu à la royauté, entreprit de lier ces parcelles de gouvernement, jusqueslà fort détachées; il réussit dans son projet; les villes subalternes s'incorporerent en une seule, & l'auteur de cette réunion mémorable résolut d'en éterniser la mémoire en rétablissant les panathénées; quelques auteurs même assurent que ce fut lui qui les institua.

Quoi qu'il en soit, on recevoit à ces fêtes, suivant l'intention de Thésée, tous les peuples de l'Attique dans la vûe de les habituer à reconnoître Athènes, où elles se célébroient, pour la patrie commune. Ces fêtes dans leur simplicité & dans leur premiere origine ne duroient qu'un jour; mais ensuite leur pompe s'accrut, & on leur donna un terme plus long.

On établit alors de grandes & de petites panathénées; les grandes se célébroient tous les cinq ans, le 23 du mois Hécatombeon, & les petites se solemnisoient tous les trois ans, ou plûtôt tous les ans le 20 du mois Thurgelion; chaque ville de l'Attique, chaque colonie athénienne, dans ces occasions, devoit en forme de tribut un boeuf à Minerve; la déesse avoit l'honneur de l'hécatombé, & le peuple en avoit le profit: la chair des victimes servoit à régaler les spectateurs.

On proposoit à ces fêtes des prix pour trois sortes de combats; le premier qui se faisoit le soir, & dans lequel les athletes portoient des flambeaux, étoit originairement une course à pié; mais depuis elle devint une course équestre, & c'est ainsi qu'elle se pratiquoit du tems de Platon. Le second combat étoit gimnique, c'est - à - dire que les athletes y combattoient nuds, & il avoit son stade particulier, construit d'abord par Lycurgue le rétheur, puis rétabli magnifiquement par Hérodes Atticus. Le troisieme combat institué par Périclès, étoit destiné à la poésie & à la musique.

On y voyoit disputer à l'envi d'excellens chanteurs, qu'accompagnoient des joueurs de flûte & de cithare; ils chantoient les louanges d'Harmodius, d'Aristogiton, & de Thrasybule. Des poëtes y faisoient représenter des pieces de théâtre jusqu'au nombre de quatre chacun, & cet assemblage de poëmes s'appelloit tétralogie; le prix de ce combat étoit une couronne d'olivier & un barril d'huile exquise, que les vainqueurs par une grace particuliere accordée à eux seuls, pouvoient faire transporter où il leur plaisoit hors du territoire d'Athènes; ces combats, comme on vient de le dire, étoient suivis de festins publics & de sacrifices qui terminoient la fête.

Telle étoit en général la maniere dont se célébroient les panathénées, mais les grandes l'emportoient sur les petites par leur magnificence, par le concours du peuple, & parce que dans cette fête seule, on conduisoit en grande & magnifique pompe un navire orné du voile ou du peplus de Minerve, & après que ce navire, accompagné du plus nombreux cortége, & qui n'alloit en avant que par des machines, avoit fait plusieurs stations sur la route, on le ramenoit au même lieu d'où il étoit parti, c'est - à - dire au céramique.

On sait que le péplus de Minerve étoit une robe blanche sans manches, brochée d'or, où étoient représentées, non - seulement les mémorables actions de cette déesse, mais encore celles de Jupiter; des héros, & même de ceux qui avoient rendu de grands services à la république. A cette procession assistoient toutes sortes de gens vieux & jeunes, de l'un & de [p. 811] l'autre sexe, portant tous à la main une branche d'olivier pour honorer la déesse, à qui le pays étoit redevable de cet art utile. Tous les peuples de l'Attique se faisoient un point de religion de se trouver à cette fête; de - là vient son nom de panathénées, comme si l'on disoit les athènes de toute l'Attique. Les Romains les célébrerent à leur tour, mais leur imitation ne servit qu'à relever davantage l'éclat des vraies panathénées. (D. J.)

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