ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"752"> noines dans quelques églises. Il étoit autrefois si excellent, qu'on appelloit pain de chapitre les meilleures choses. « S'il est question, dit Henri Etienne, de parler d'un pain ayant toutes les qualités d'un bon & friand pain, (voire tel que celui de la ville Eresias, pour lequel Mercure prenoit bien la peine de descendre du ciel, & en venir faire provision pour les dieux, si nous en croyons le poëte Archestrate), ne faut - il pas venir au pain de chapitre, je dis au vrai pain de chapitre, dont celui que vendent à Paris les boulangers, a retenu le nom, mais non la bonté, sinon qu'en partie ». Ainsi l'auteur de la satyre a entendu, sous le nom de pain de chapitre, les grands biens dont les ecclésiastiques sont en possession. Richelet. (D. J.)

Pain conjuré (Page 11:752)

Pain conjuré, étoit un pain d'épreuve fait de farine d'orge, que les Anglois, Saxons donnoient à manger à un criminel non convaincu, après que le prêtre avoit proféré des imprécations sur ce pain; persuadés que s'il étoit innocent, le pain ne lui feroit point de mal; mais que s'il étoit coupable, il ne pourroit l'avaler, ou qu'après l'avoir avalé il étoufferoit. Voyez Purgation, Epreuve, &c.

Le prêtre qui faisoit cette cérémonie, demandoit à Dieu dans une priere faite exprès, « que les mâchoires du criminel restassent roides, que son gosier s'étrecît, qu'il ne pût avaler, & qu'il rejettâtle pain de sa bouche ». Voyez Jugement de Dieu, Ordalie , &c.

Pain a coucou (Page 11:752)

Pain a coucou (Botan.) voyez Alleluia.

Pain a coucou (Page 11:752)

Pain a coucou, ou Alleluia, (Mat. médic.) plante. Voyez Alleluia, Médec. cette plante a les mêmes qualités extérieures & les mêmes vertus que l'oseille. Voyez Oseille, Mat. méd. & Diete.

Pain de craie (Page 11:752)

Pain de craie, (Amidonnier.) c'est un morceau de craie dé forme quarrée, arrondie, long de six pouces, & épais de trois à quatre.

Pain d'épice (Page 11:752)

Pain d'épice, est un pain de miel & de farine de seigle. Avant d'employer le miel dans le pain d'épice, il faut qu'il ait bouilli long - tems, & qu'on l'ait bien écumé. On y détrempe la farine de seigle pendant qu'il est encore chaud, avec une espece de gache exprès.

Le pain d'épice peut servir utilement en Chirurgie; il tient lieu de cataplasme maturatif dans la formation des abscès qui surviennent dans la bouche, à la racine des dents, & aux gencives entre les mâchoires & les joues. On coupe une tranche de pain d'épice, de l'épaisseur d'un écu de six livres, & de la grandeur convenable: on la trempe dans du lait chaud, & on l'applique sur les tumeurs inflammatoires disposées à suppuration. Ce topique n'a aucun désagrément; il tient sans aucun moyen sur le lieu malade, & il remplit parfaitement les intentions de l'art en favorisant celles de la nature. Voyez Maturatif & Maturation, Suppuratif & Suppuration. Voyez pour le cas particulier, l'article maladies des gencives, à la suite du mot Gencives. (Y)

Pain - d'épicier (Page 11:752)

Pain - d'épicier, qui fait & vend du pain d'épice. Les pains - d'épiciers composent une communauté fort ancienne à Paris. Leurs ouvrages étoient fort à la mode avant que les Pâtissiers fussent érigés en corps de jurande: mais la pâtisserie d'invention plus moderne, & plus variée dans ses ouvrages, a prévalu sur le pain d'épice, quoiqu'il soit beaucoup plus sain que la pâtisserie qui est lourde & pesante.

Pain fossile (Page 11:752)

Pain fossile, (Hist. nat.) artolithus, panis doemonum; quelques auteurs ont donné ce nom à des pierres à qui la nature a donné la forme d'un pain. Il s'en trouve de fort grands ensemble dans le voisinage de la ville de Rothweil: on dit qu'il s'en trouve aussi dans les montagnes des environs de Boulogne en Italie. On en a rencontré qui pesoient plusieurs quintaux dans le voisinage d'Ilefeld, près de Nordhausen, dans le Hartz. On assure que dans la grotte de Baumann au Hartz, on voit une cavité semblable à un four, dans laquelle sont plusieurs pains ou gâteaux. Il y a encore plusieurs autres endroits où l'on a trouvé de ces prétendus pains, & même des biscuits fossiles, que quelques personnes ont eu la simplicité de regarder comme des pains pétrifiés; qui n'ont pris cette forme que par hasard, & qui sont de vrais jeux de la nature propre à amuser ceux qui ne cherchent que le singulier & non l'instruction dans l'histoire naturelle. Voyez Bruckmanni epistol. itineraria. Centuria I. epist. 66.

Pain de lie (Page 11:752)

Pain de lie, (Vinaigriers.) c'est la lie seche que les Vinaigriers tirent de leurs presses, après en avoir exprimé tout le vin pour faire leur vinaigre. Les Chapeliers se servent aussi du pain de lie pour la fabrique de leurs chapeaux. Savary.

Pains de liquation (Page 11:752)

Pains de liquation, (Métallurgie.) ce sont les gâteaux de cuivre qui restent sur le fourneau de liquation, après que le plomb & l'argent en ont été dégagés. On les nomme aussi pieces de liquation. Voyez les articles Liquation & Cuivre.

Pain de munition (Page 11:752)

Pain de munition, est à la guerre, le pain qu'on distribue aux troupes en campagne, & qui contient deux rations. Voyez Ration & Munitions. (Q)

Pain de pourceau (Page 11:752)

Pain de pourceau, (Botan.) cyclamen; genre de plante à fleur monopétale, ronde, en forme de rosette, & découpée ordinairement en cinq parties recourbées en haut. Le pistil sort du calice; il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit presque rond & membraneux, qui s'ouvre de plusieurs façons, & qui renferme des semences le plus souvent oblongues, anguleuses & attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Il contient trente especes, dont la plus commune est nommée cyclamen orbiculato folio, infernè purpurascente, dans les I. R. H. 154.

Sa racine est sphérique, épaisse, charnue, un peu applatie, noirâtre en dehors, blanchâtre en dedans, & garnie de fibres noirâtres. Sa saveur est âcre, piquante, brûlante, désagréable, sans odeur; ses feuilles nombreuses, presque rondes, portées sur des queues longues d'environ une palme, sont assez semblables aux feuilles de cabaret; cependant moins épaisses, d'un verd foncé en dessus, parsémé de quelques taches blanches, de couleur de pourpre en - dessous, un peu sinuées à leur bord.

Ses fleurs panchées vers la terre, sont portées sur des pédicules longs & tendres; elles sont d'une seule piece en rosette, taillées en maniere de godet, de couleur pourpre clair ou foncé, & d'une odeur suave. Leur calice est partagé en cinq quartiers; il en sort un pistil attaché à la partie postérieure en maniere de clou; ce pistil est porté sur un pédicule faisant plusieurs spirales. Après que la fleur est tombée, il se replie jusqu'à ce qu'il touche la terre sur laquelle il croît, & devient un fruit presque sphérique, membraneux, & qui s'ouvre en plusieurs parties. Il renferme de graines oblongues, anguleuses, d'un brun jaunâtre, attachées à un placenta.

Cette graine semée dans la terre ne germe pas, mais elle se change en un tubercule, ou en une racine qui pousse des feuilles. Dans la suite ses fleurs paroissent sur la fin de l'été, ou au commencement de l'automne; ensuite ses feuilles ayant duré tout l'hiver, se perdent en Avril ou en Mai. On cultive cette plante dans nos jardins. Ses racines sont d'usage. (D. J.)

Pain de pourceau (Page 11:752)

Pain de pourceau, (Mat. médic.) la racine de cette plante, qui est sa seule partie usuelle, est d'une saveur âcre, brûlante, désagréable lorsqu'elle est fraîche. Cette saveur disparoit presqu'entierement par la dessication. Cette racine est inodore. [p. 753]

Soit fraîche, soit seche, c'est un très - violent purgatifs hidragogue, que les paysans les plus robustes peuvent prendre cependant jusqu'à la dose d'un gros en substance, & jusqu'à celle de demi - once en décoction; mais même dans ces sujets très - vigoureux, elle excite souvent des inflammations à l'oesophage, & dans tout le trajet intestinal. Voyez Purgatif.

On se sert aussi extérieurement de cette racine. Elle est comptée parmi les plus puissans résolutifs & apéritifs. Elle possede même ces vertus aussi - bien que la qualité purgative à un degré qui les rend capables de porter leur action jusques sur les parties intérieures, lorsqu'on l'applique sur les régions qui contiennent ces parties. Etant appliquée, par exemple, en forme de cataplasme sur les régions de la rate, elle passe pour en fondre les tumeurs. Si on frotte le ventre avec sa décoction ou son suc, elle lâche le ventre, tue les vers, fait revenir les regles, peut chasser le foetus mort & l'arriere - faix, & a tous les effets propres aux purgatifs violens.

C'est à cette plante que doit son nom l'onguent appellé de arthanita, qui est composé d'ailleurs de tous les purgatifs végétaux les plus violens; savoir, la colloquinte, le concombre sauvage, le glayeul, la scammonée, le turbith, le garou, l'aloës, l'euphorbe, la maroute; de plusieurs gommes, résines & d'aromates exotiques les plus âcres, tels que le poivre long & le gingembre; onguent qui étant appliqué sur le creux de l'estomac, fait vomir, qui vuide puissamment les eaux des hydropiques par les selles & par les urines, si on en frotte la région ombilicale & celle des reins; qui excite les regles, si on l'applique au pubis & à la région hypogastrique, qui est un insigne fondant des tumeurs skirrheuses, &c. & qui est, malgré toutes ces vertus, un fort mauvais remede. (b)

Pain de proposition (Page 11:753)

Pain de proposition, (Critiq. sac.) les pains de proposition étoient des pains qu'on offroit tous les samedis sur la table d'or posée dans le saint: pones super mensam panes propositionis in conspectu mco, Exod. 25. 30. Il devoit y en avoir douze, en mémoire des douze tribus, au nom desquelles ils étoient offerts. Ces pains se faisoient sans levain; on les présentoit tout chauds chaque jour de sabbat. & en même tems on ôtoit les vieux, qui devoient être mangés par des prêtres, à l'exclusion des laïcs, à qui il étoit défendu d'en manger; c'est ce qui faisoit appeller le pain de proposition pains sanctus, I. Reg. xxj. 4.

Les anciens Hébreux cuisoient leur pain sous la cendre, & quelquefois on le faisoit cuire avec de la bouze de vache allumée. Voyez encore Proposition, pains de. (D. J.)

Pain de Reims (Page 11:753)

Pain de Reims, les pains d'épiciers donnent ce nom à des pains qu'ils font selon la maniere qu'on en fait dans la ville de Reims, avec de la pâte d'assortiment, que l'on assaisonne d'écorce - de - citron, d'anis, d'épices, &c.

Pain de rive (Page 11:753)

Pain de rive, (terme de Boulanger.) c'est du pain qui n'a point de biseau, ou qui en a très - peu. Il ne manquera pas, dit Moliere dans son Bourgeois - Gentilhomme, act. IV. scène I. de vous parler d'un pain de rive, relevé de croûtes croquantes sous la dent.

Pain de roses (Page 11:753)

Pain de roses, en Pharmacie, remede composé avec les roses, ramassées & comme pétries en forme de pain, que l'on trempe dans le vin ou dans le vinaigre.

On s'en sert dans la diarrhée, dans la dyssenterie, dans le vomissement, & dans les épuisemens des humeurs après les remedes généraux.

On applique avec un heureux succès un pain de roses que l'on a fait tremper dans le vin rouge; dans le cas d'une indisposition chaude, on le mettra trempé dans une lqueur composée d'oxicr at & d'une eau calmante.

Voici comme on s'en sert:

Prenez encens, mastic, roses, corail rouge; de chacun un gros: mettez - les en poudre; saupoudrezen un pain de roses qui aura trempé dans l'eau - rose avec une troisieme partie de vinaigre, ou dans du vinaigre rosat: appliquez - le chaudement sur le basventre.

On le laisse pendant trois heures sur la partie, que l'on frotte ensuite avec un peu d'huile de lin ou d'amandes douces, ou d'huile rosat.

Pain de roses (Page 11:753)

Pain de roses, (Parfumeur.) on le nomme aussi chapeau de roses; c'est le marc des roses qui reste dans les alembics après qu'on en a tiré l'eau, l'huile exaltée, & le sel volatil.

Pain (Page 11:753)

Pain, terme de Potier de terre, c'est proprement la terre en motte telle qu'elle vient chez le potier, qui ne lui a encore donné qu'une façon.

Pain de savon (Page 11:753)

Pain de savon, (Savonnerie.) on l'appelle plus ordinairement table de savon; c'est du savon dressé dans des moules d'un pié & demi en quarré, & d'environ trois pouces de hauteur; il y a cependant quelque différence entre la table & le pain de savon, la table s'entendant du savon au sortir du moule, & le pain lorsque la table a été coupée en morceaux. Savary.

Pain de sucre (Page 11:753)

Pain de sucre, (Raffinerie.) c'est du sucre affiné, que l'on dresse dans des moules de figure conique, & que l'on vend enveloppé de gros papier bleu ou gris: les pains de sucre pesent 3, 4, 5, jusqu'à 12 livres.


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