ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"641"> on en voit, par exemple à Tivoli, dans la vigne d'Est: on trouve la description de ces orgues dans l'hydraulica pncumatica de Scot. (D. J.)

Orgues (Page 11:641)

Orgues, dans la Fortification, sont des pieces de bois suspendues à un moulinet sous le milieu des portes, qu'on peut faire tomber pour boucher promptement la porte en cas de surprise. On a substitué les orgues aux herses, parce qu'on pouvoit empêcher la herse de tomber, & que les orgues n'ont pas le même inconvénient. Voyez Herse. (Q)

Orgue (Page 11:641)

Orgue est aussi, dans l'Artillerie, une machine composée de plutieurs canons de mousquet attachés ensemble, & dont on se sert pour défendre des breches & des retranchemens; parce que par leur moyen on tire plusieurs coups à - la - fois. Voyez le premier livre des Elémens de la guerre des siéges, seconde édition. (Q)

Orgues de morts (Page 11:641)

Orgues de morts, (Artillerie.) machine d'artillerie composée de sept ou huit canons de fusils pour tirer plusieurs coups à - la - fois. On afferm t ces canons sur une petite poutre, & leur lumiere passe par une gouttiere de ser - blanc, où l'on met de la poudre, & qu'on couvre jusqu'au moment qu'on veut tirer. Cette machine sert dans les chemins couverts, dans les breches, & dans les retranchemens, souvent même sur les vaisseaux pour empêcher l'abordage. (D. J.)

ORGUEIL (Page 11:641)

ORGUEIL, sub. masc. ORGUEILLEUX, adj. (Morale.) L'orgueil est une opinion excessive de son propre mérite; c'est un sentiment qui consiste à s'estimer soi - même plus que les autres ou sans raison, ou sans sujet suffisant; & dans cette prévention à les mépriser mal - à - propos. Je dis sans raison, & c'est alors une folie: j'ajoute & sans sujet suffisant, parce que quand quelqu'un a légitimement acquis un droit qui lui donne une prééminence par - dessus les autres, il est maître de faire valoir ce droit & de le maintenir, pourvu qu'il évite un mépris injurieux vis - à - vis de ses inférieurs. Mais le bon sens, la réflexion, la philosophie, la foiblesse humaine. l'égalité qui est entre les hommes, doivent servir de préservatiss contre l'orgueil, ou du - moins de correctits de cette passion; c'est ce qui fait dire spiritueliement à l'auteur des maximes, que l'orgueil ne monte dans l'esprit de quelqu'un, que pour lui épargner la douleur de voir ses imperfections. (D. J.)

Orgueil (Page 11:641)

Orgueil, (Architect.) c'est une grosse cale de pierre, ou un coin de bois, que les ouvriers metrent sous le bout d'un levier ou d'une pince, pour servir de point d'appui, ou de centre de mouvement d'une pesée, ou d'un abattage. (D. J.)

ORGYA (Page 11:641)

ORGYA, (Littérat.) c'étoient de petites idoles que gardoient précieusement les femmes initiées aux mysteres de Bacchus. Dans les jours consacrés à ce dieu, elles prenoient ces petites statues, & les emportoient dans les bois, en hurlant comme des fol les. Voyez Orgies. (D. J.)

ORGYE (Page 11:641)

ORGYE, (Mesure anc.) mesure égyptienne qui, selon Hérodote, étoit de quatre coudées, ou de six piés grecs. En comparant ce qu'en dit cet historien, l. I. n. 149. & l. II. c. vj. il paroît que quatre palmes font un pié grec, six palmes une coudée, & quatre coudées ou six piés grecs, font une orgye. (D. J.)

ORICHALQUE (Page 11:641)

ORICHALQUE, s. m. (Littérat.) en latin orichalcum, dans Virgile, métal mixte que nous ne connoissons plus.

L'orichalque des anciens, & le laiton des modernes, sont deux choses bien différentes. L'orichalque des anciens n'a point de nom parmi nous, parce que nous n'en avons aucune connoissance. Outre l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, le fer, le plomb, dit Lucrece, l. VI. vers 1241, qui se trouverent séparés dans les creusets de la terre, il se fit en quel<cb-> ques endroits de la terre un mélange de plusieurs de ces métaux; & ce métal mixte fut estimé le plus précieux de tous. C'est pourquoi Virgile mêle l'orichalque avec l'or dans la belle cuirasse qu'il donne à Turnus.

Ipse dehinc auro squallentem, alboque orichalco Circumdat loricam humeris. AEnéid. l. XII. v. 87.

« Il endossa une magnifique cuirasse d'or & d'orichalque blanc». Plaute dans plusieurs endroits de ses comédies, en parle comme d'une chose de très grand prix. Pline, l. XXXIV. sect. 2. convient aussi de l'estime générale où étoit ce métal; mais il ajoute qu'on n'en trouvoit plus de son tems.

Au défaut de la nature, on a eu recours à l'art, & on a fait une espece d'orichalque avec de l'or, du cuivre, & de la calamine. Ce melange de l'or & de l'airain donna lieu dans la suite de l'appeller aurichalcum, mot que les copistes postérieurs qui ne connoissoient plus l'orichalque naturel, n'ont pas manqué de mettre par - tout où ils l'ont pu, dans les anciens auteurs.

Enfin, nos Métallurgistes modernes ont composé l'orichalque avec le seul mêlange de cuivre & de pierre calaminaire; & ils ont continué de nommer ce mêlange aurichalcum, ou orichalcum. Ainsi l'orichalque des modernes est le pur laiton. Voyez Laiton.

L'électrum des anciens, outre l'ambre qu'il désigne dans Virgile. signifie dans Pline, l. XXXIII. c. iv. un mêlange d'or & d'argent, qui est cette espece d'orichalque, qui, selon Homere, brilloit à la lumiere beaucoup plus que l'argent.

Le métal dont il est question dans Ezéchiel, ch. jv. 4. sous le terme hébreu hachasmal, est l'orichalque des anciens, & non celui des modernes, quoiqu'en dise Bochard, qui a ignoré que notre laiton est d'une invention assez récente. Peut - être enfin, que le caracoli employé par les Caraïbes dans leurs ajustemens, & dont parle le pere Labat dans ses voyages, tome II. est l'orichalque des anciens; c'est un métal des Indes qui paroît comme de l'argent, surdoré legerement avec quelque chose d'éclatant, comme s'il étoit un peu enflammé. Les Orfévres françois & anglois qui sont aux îles, ont fait quantité d'expériences, pour imiter ce métal. On dit que ceux qui en ont approché de plus près, ont mis dans leur alliage sur six parties d'argent, trois parties de cuivre rouge purifié, & une d'or. On fait des bagues, des boules, des poignées de cannes, & autres ouvrages de ce métal, qui ont une grande beauté, quoiqu'inférieur au caracoli naturel des Indiens. (D. J.)

ORICUM (Page 11:641)

ORICUM, ou ORICUS, ou ORICOS, (Géog. anc.) ancienne ville maritime de l'Epire septentrional dans la Chaonie, avec un port fameux, dont il est parlé dans les commentaires de César, de Bello civili, cap. vij. viij. xj. xij. Tite - Live, l. XXVI. en appelle les habitans Oricini.

La ville d'Oricum fut bâtie, au rapport de Pline, par des peuples venus de la Colchide, dans une petite île qui se réunit depuis au Continent. Scymnus de Chio dir au contraire, qu'elle fut bâtie par les Eubéens qui revenoient du siége de Troie, & qui furent jettés dans cet endroit par les gros vents. Quoi qu'il en soit, cette ville se nomme aujourd'hui Orto, & elle est dans le canton appellé la Canina, vis - à - vis des côtes de la Pouille. (D. J.)

ORIENT (Page 11:641)

ORIENT, s. m. se dit dans l'Astronomie & dans la Gèographie, du point de l'horison qui répond au levant, ou à l'est. Voyez Est & Levant. Ce mot vient du latin oriri, se lever, parce que c'est dans le point dont il s'agit, que le soleil paroît se lever. Voyez Lever. [p. 642]

Orient équinoctial, signifie le point de l'horison où le soleil se leve, quand il est dans l'équateur, c'est - à - dire, quand il entre en aries ou en libra. Voyez Printems & Automne.

Orient d'été, est le point où le soleil se leve au commencement de l'été, dans le tems des plus longs jours.

Orient d'hiver, est le point où le soleil se leve au solstice d'hiver, dans les tems des plus courts jours. Chambers. (O)

Orient (Page 11:642)

Orient, (Critique sacrée.) les Hébreux désignoient l'orient par kedem, qui signifie le devant; ils l'entendoient souvent par rapport à la Judée; magi ab oriente venerunt, Math. ij. 1. les mages vinrent de l'Arabie ou de la Chaldée, pays qui sont à l'orient de la Judée. Ils l'entendoient aussi à l'égard de la ville de Jérusalem; qui mons est contra Jerusaiem ad orientem. Zach. xiv. 4. la montagne des oliviers est vis - à - vis de Jérusalem vers l'orient. Ils l'entendoient encore par rapport au tabernacle, asperget digito septies ad orientem, Levit. xvj. 14. Ils prenoient même ce mot absolument, sicut fulgur exit ab oriente, Marc, xxiv. 27. Orient signifie quelquefois en général un pays éloigné, qui suscitavit ab oriente justum, Is. xlj. 2. qui a fait sortir le juste de l'orient. Enfin, il se prend pour J. C. le soleil de justice, visitavit nos oriens ex alto, Luc, j. 78. Jesus - Christ nous est venu visiter d'en haut. (D. J.)

Orient (Page 11:642)

Orient, empire d'(Hist.) c'est ainsi qu'on appella l'empire romain, lorsque Constantin par la vanité de faire une ville nouvelle, & de lui donner son nom, transporta le trône à Bizance. Alors on vit Rome presque entiere passer en orient; les grands y menerent leurs esclaves, c'est à - dire presque tout le peuple, & l'Italie fut privée de ses habitans. Par cette division du sceptre les richesses allerent à Constantinople, & l'empire d'occident se trouva ruiné. Toutes les nations barbares y firent des invasions consécutives; il alla de degré en degré de la décadence à la chûte, jusqu'à ce qu'il s'affaissa tout - à - coup sous Arcadius & sous Honorius.

Justinien reconquit à la vérité l'Afrique & l'Italie par la valeur de Bélisaire; mais à peine furent-elles subjuguées, qu'il fallut les perdre. D'ailleurs Justinien désola ses sujets par des impôts excessifs, & finalement par un zele aveugle sur les matieres de religion. Animé de cette fureur, il dépeupla son pays, rendit incultes les provinces, & crut avoir augmenté le nombre des fideles, lorsqu'il n'avoit fait que diminuer celui des hommes. Par la seule destruction des Samaritains, la Palestine devint déserte, & il affoiblit justement l'empire par zele pour la Religion, du côté par où quelques regnes après, les Arabes pénétrerent pour la détruire.

Bien - tôt toutes les voies furent bonnes pour monter sur le trône: un centenier nommé Phocas, y fut élevé par le meurtre. On y alla par les présages, par les soldats, par le clergé, par le sénat, par les paysans, par le peuple de Constantinople, par celui des villes, des provinces, par le brigandage, par l'assassinat; en un mot, par toutes sortes de crimes.

Les malheurs de l'empire croissant de jour en jour, on fut naturellement porté à attribuer les mauvais succès dans la guerre, & les traités honteux dans la paix, à la conduite de ceux qui gouvernoient. Les révolutions firent les révolutions; & l'effet devint lui - même la cause. Comme les Grecs avoient vu passer successivement tant de diverses familles sur le trône, ils n'étoient attachés à aucune; & la fortune ayant pris des empereurs dans toutes les conditions, il n'y avoit pas de naissance assez basse, ni de mérite si mince, qui pût ôter l'espérance.

Phocas dans la confusion étant mal affermi, Héraclius vint d'Afrique, & le fit mourir; il trouva les provinces envahies, & les légions détruites.

A peine avoit - il donné quelque remede à ces maux, que les Arabes sortirent de leurs pays pour étendre la religion & l'empire que Mahomet avoit fondés d'une même main. Apôtres conquérans, comme avoit été leur chef, animés d'un zele ambitieux pour leur nouvelle doctrine, endurcis aux fatigues de la guerre, sobres par habitude, par superstition, & par politique, ils conduisoient sous l'étendart de leur prophete des troupes d'enthousiastes, avides de carnage & de butin, contre des peuples mal gouvernés, amollis par le luxe, livrés à tous les vices qu'entraîne l'opulence, & depuis long tems épuisés par les guerres continuelles de leurs souverains. Aussi jamais progrès ne furent plus rapides que ceux des premiers successeurs de Mahomet.

Enfin, on vit s'élever en 1300 une nouvelle tempête imprévue qui accabla la Grece entiere. Semblables à cette nuée que vit le prophete, qui petite dans sa naissance, vint bien - tôt à couvrir le ciel, les Turcs méprisables en apparence dans leur origine, fondirent comme un tourbillon sur les états des empereurs grecs, passerent le Bosphore, se rendirent maîtres de l'Asie, & pousserent encore leurs conquêtes jusques dans les plus belles parties de l'Europe; mais il suffit de dire ici, que Mahomet II. prit Constantinople en 1453, fit sa mosquée de l'église de sainte Sophie, & mit fin à l'empire d'orient, qui avoit duré 1123 années. Telle est la révolution des états. (D. J.)

Orient (Page 11:642)

Orient, (Commerce.) ce terme s'entend de toutes les parties du monde qui sont situées à notre égard vers les lieux où nous voyons lever le soleil. Il ne se dit néanmoins communément que de celles qui sont les plus éloignées de nous, comme la Chine, le Japon, le Mogol, & le reste de l'Inde, l'Arabie, & la Perse. Les autres dont nous sommes plus voisins, comme les îles de l'Archipel, & les côtes de la Méditerranée, où sont Constantinople, Smirne, Alep, Seyde, &c. même le Caire, ne sont connues dans le Commerce que sous le nom du Levant. (D. J.)

Orient (Page 11:642)

Orient, port de l'(Géog.) ou simplement Orient, port de France en Bretagne, au fond de la baie du Port - Louis, à l'embouchure de la riviere de Scorf, qui vient du pont Scorf. On y a bâti depuis environ 35 ans une ville, où la compagnie des Indes tient ordinairement ses gros magasins. Long. suivant Cassini, 14d. 8'. 40". lat. 47d. 44'. 50". (D. J.)

ORIENTAL (Page 11:642)

ORIENTAL, adj. (Ast. & Géog.) se dit proprement de quelque chose qui est située à l'est ou au levant par rapport à nous; il est opposé à occidental; mais on dit plus généralement oriental de tout ce qui a rapport aux pays situés à l'orient par rapport à nous. Voyez Est, Levant & Occidental.

C'est dans ce sens qu'on dit, perles orientales, lorsqu'on parle des perles qui se trouvent dans les Indes orientales. Voyez Perle. On dit encore langues orientales, en parlant de l'hébreu, du syriaque, du chaldéen, & du cophte. Voyez Langue.

Dans l'Astronomie on dit qu'une planete est orientale lorsqu'elle paroît précéder le soleil vers le levant. Voyez Levant, voyez Lucifer. Chambers. (O)

Orientale (Page 11:642)

Orientale, Philosophie, (Hist. de la Philosoph.) peu de tems après la naissance de Jesus - Christ, il se forma une secte de philosophes assez singuliere dans les contrées les plus connues de l'Asie & de l'Afrique. Ils se piquoient d'une intelligence extraordinaire dans les choses divines, ou celles sur lesquelles on croit le plus parce qu'on y entend le moins, & où il ne faut pas raisonner, mais soumettre sa raison, faire des actes de foi & non des systèmes ou des syllogismes. Ils donnoient leur doctrine pour

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