ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"742"> « faut que je n'ajoute sans honneur, pour n'être pas piqué de cette curiosité, la plus agréable, la plus belle, la plus digne d'un honnête homme ». C'est Pline le jeune qui fait cette réflexion dans une de ses lettres.

Un grand homme, philosophe stoïcien, natif de Padoue, & qui vivoit peu de tems après Tite - Live, est Poetus Thrasea qui écrivit la vie de Caton d'Utique. Cet homme d'une probité austere & intrépide, osa défendre en plein sénat le préteur Sosianus accusé de lese - majesté, & que Neron vouloit perdre. La liberté de Thrasea sauva le préteur: mais Neron fit périr le philosophe; & sa femme Arria, à l'exemple de sa mere, voulut mourir avec son mari. Elle ne céda à ses instantes prieres, que lorsqu'il lui représenta vivement le devoir qu'elle devoit remplir d'élever Fannia leur fille commune. Il faut lire Tacite, Annal. lib. XIII. cap. lxix. lib. XIV. cap. xij. lib. XV. cap. xx. & xxiij. lib. XVI. cap. xxj. xxij. xxiv. xxxiij. xxxv. Les tableaux de Trhasea sont de la plus grande beauté.

On peut consulter sur Padoue moderne, & les gens de lettres qu'elle a produits, outre Thomasini, Riccoboni, de Gymnasio patavino. Scardeoni, de illust. patav. Patavii, 1560, in - 4°. & ses origin. di Padoua. Angelo Portenari, della felicita di Padua. Cortusio, de novit. Pad. Orsato (Sertorio) istoria di Padoua, & ses monumenta patavina. Orsato étoit né lui - même à Padoue en 1617. Il est connu par son commentaire de notis Romanorum, ouvrage rare, fort estimé, & qui se trouve dans le trésor des antiquités romaines de Graevius. (Le Chevalier de Jaucourt.)

PADOUIR (Page 11:742)

PADOUIR, vieux terme de droit coutumier, qui signifie mener ses bestiaux paître dans des landes, ou pâturages communs.

PADRI (Page 11:742)

PADRI, s. m. (Botan. exot.) arbre à siliques du Malabar. Sa fleur est pentapétaloïdale; ses siliques sont longues, étroites, quarrées & recourbées. La décoction de ses feuilles s'emploie dans les tensions du bas - ventre: son suc mêlé avec celui de limon, est un remede qu'on donne dans les maladies aiguës.

PADRON (Page 11:742)

PADRON, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne dans la Galice, à l'embouchure de l'Ulla, à 4 lieues de Compostelle. Long. 9. 18. lat. 42. 40. (D. J.)

PADOUAN (Page 11:742)

PADOUAN, s. m. (Art numismat.) est le nom que les antiquaires donnent aux médailles modernes faites à l'imitation de l'antique, c'est - à - dire, aux médailles modernes qui semblent frappées au coin de l'antique, & avoir tous les caracteres de l'antiquité. Voyez Médailles.

Ce mot vient d'un célebre peintre italien, qui réussissoit si bien dans la fabrique de ces sortes de médailles, que les plus habiles avoient beaucoup de peine à les distinguer des médailles antiques. Ce peintre fut appellé le Padouan, du nom de Padoue sa ville natale; son vrai nom étoit Giovanni Carino, ou, selon d'autres, Levis Lee. Il fleurissoit dans le xvij. siecle. Gosher Rink prétend qu'il avoit un associé dans la fabrique de ses médailles, qui s'appelloit Alexander Bassianus. Son fils Octavien, quoique né à Rome, fut aussi appellé le Padouan.

Padouan s'appliqua principalement aux médailles frappées sur les matrices de l'ancien Padouan, & que l'on conserve encore. Cependant on s'en sert en général pour désigner toutes les médailles d'une espece semblable à celles - là.

Le pere Jobert observe qu'en Italie le Padouan, le Parmesan & Carteron en Hollande, ont eu le talent d'imiter parfaitement l'antique. Le Parmesan s'appelloit Laurentius Parmesanus. Il y a eu aussi un autre italien qui a excellé dans ce genre, savoir Valerius Bellus Vincentinus; mais ses médailles ne sont pas si communes que celles des autres. Voyez Monnoie & Monnoyage.

PADUS (Page 11:742)

PADUS, (Géog. anc.) nom latin du Pô, fleuve d'Italie. Les anciens le nomment premierement Eridanus. Lucain lib. IV. v. 427. lui donne le nom de Padus, dans ce vers:

Sic Venetus, stagnante Pado, fusoque Britannus Navigat Oceano.

PAEAN (Page 11:742)

PAEAN, s. m. (Littérat.) PAI/AN, c'est - à - dire, hymne, cantique en l'honneur des dieux ou des grands hommes. Thucy dide donne seulement ce nom aux hymnes que les Grecs chantoient après une victoire en l'honneur d'Apollon, ou pour détourner quelque malheur; & cette idée est aussi fort juste: ensuite on nomma paeans, poeanes, les cantiques qui étoient chantés par de jeunes gens à la gloire de Minerve dans les panathénées. Il paroît par Zosime, qu'entre les chants séculaires, il devoit y avoir des cantiques & des poeans; ces deux pieces ne differoient que par le style, qui devoit être plus relevé & plus pompeux dans la seconde que dans la premiere.

Le nom de poean tire son origine d'une aventure qu'Athenée nous a conservée, sur le rapport de Cléarque de Soles, disciple d'Aristote. Il dit que Latone étant partie de l'île d'Eubée avec ses deux enfans Apollon & Diane, passa auprès de l'antre où se retiroit le serpent Pithon; le monstre étant sorti pour les assaillir, Latone prit Diane entre ses bras, & cria à Apollon I)E PAI/AN, frappe, mon fils. En même tems les nymphes de la contrée étant accourues, pour encourager le jeune dieu, crierent, à l'imitation de Latone, I)E PAI\AN, I)E PAI/EOWN, ce qui servit insensiblement de refrain à toutes les hymnes qu'on fit en l'honneur d'Apollon.

Dans la suite on fit de ses poeans ou cantiques pour le dieu Mars; & on les chantoit au son de la flûte en marchant au combat. Il y en a divers exemples dans Thucydide & dans Xénophon; sur quoi le scholiaste du premier observe qu'au commencement d'une action, l'on invoquoit dans ces poeans le dieu Mars; au lieu qu'après la victoire, Apollon devenoit le seul objet du cantique. Suidas dit la même chose; mais enfin les poeans ne furent plus renfermés dans l'invocation de ces deux divinités: ils s'étendirent à celle de quantité d'autres; & dans Xénophon les Lacédémoniens entonnent un poean à l'honneur de Neptune.

On fit même des poeans pour illustrer les grands hommes. On en composa un où l'on célébroit les grandes actions du lacédémonien Lysandre, & qu'on chantoit à Samos. On en fit un autre qui rouloit sur les louanges de Cratère le macédonien, & qu'on chantoit à Delphes au son de la lyre. Aristote honora d'un pareil cantique l'eunuque Hermias d'Atarne son ami; & fut, dit - on, mis en justice pour avoir prodigué à un mortel un honneur qu'on ne croyoit dû qu'aux dieux. Ce poean nous reste encore aujourd'hui, & Jules César Scaliger ne le trouve point inférieur aux odes de Pindare; mais Athénée qui nous a conservé ce cantique d'Aristote, ne tombe point d'accord que ce soit un véritable poean, parce que l'exclamation IE PAI/AN, qui devroit le caractériser, dit - il, ne s'y rencontre en nul endroit; au lieu qu'elle ne manque point, selon lui, dans les poeans composés en l'honneur d'Agémon corinthien, de Ptolomée fils de Lagus roi d'Egypte, d'Antigone & de Démétrius Poliorcete. Nous sommes redevables au même Athénée de la conservation d'un autre poean adressé par le poëte Ariphron sicyonien à Hygiée, ou la déesse de la santé. (D. J.)

PAEANITES, ou PAEONITES (Page 11:742)

PAEANITES, ou PAEONITES, (Hist. nat.) pierre connue des anciens, & entierement ignorée des modernes. On ne nous en apprend rien, sinon qu'elle facilitoit les accouchemens. Il paroît que c'est la mê<pb-> [p. 743] me pierre que celle que les anciens nommoient peantides ou pheantides, que l'on croit avoir été une espece de stalactite, spatique & calcaire, produite dans les grottes de la Péonie contrée de Macédoine.

PAECILIA (Page 11:743)

PAECILIA, s. f. (Ichthiolog.) nom donné par Schomveldt & quelques autres, à une espece de cobitis ou de loche, appellée par Artedi le cobitis bleuâtre, marqué de cinq raies longitu dinales sur le corps.

PAEDARTHROCACÉ (Page 11:743)

PAEDARTHROCACÉ, s. m. (terme de Chirurgie.) maladie qui consiste dans une carie interne des os, & qui attaque principalement les articulations. Voyez Spina ventosa M. A. Severius a écrit un traité sur cette maladie.

Ce mot est composé de trois mots grecs, PAI=S2, W=AIDO/S2, puer, enfant, jeune personne; A)/RQRON, articulus, articulation; & KA/KH, malum, mal, à cause que ce mal attaque principalement les enfans & les jeunes gens, rarement ceux de 25 ou 30 ans, & parce qu'il commence presque toujours par les jointures. (Y)

PAEDEROS (Page 11:743)

PAEDEROS, (Hist. nat.) nom donné par Pline, d'après les Grecs, à l'opale. Voyez cet article. Quelques auteurs ont aussi entendu par - là l'amethyste.

PAEDEROTA (Page 11:743)

PAEDEROTA, adj. pris subst. (Botan.) c'est dans le système de Linnaeus, un genre distinct de plantes dont voici les caracteres. Le calice est une enveloppe de la fleur divisée en quatre segmens, droits, pointus, & qui subsistent après que la fleur est tombée. La fleur est composée d'un seul pétale qui forme un tuyau cylindrique partagée en deux levres; la levre supérieure est longue, creuse & étroite; l'inférieure est légérement divisée en trois parties égales: les étamines sont deux filets panchés en bas, & de la même longueur que le calice; le pistil a un embryon arrondi, & un stile délié de la même longueur que ses étamines: le fruit est une capsule applatie, de figure ovale, fendue & pointue au sommet; elle consiste en deux loges qui contiennent des graines nombreuses, obtuses & adhérentes aux panneaux de la capsule. (D. J.)

PAEDOTHYSIE (Page 11:743)

PAEDOTHYSIE, s. f. (Hist. du Paganis.) PAIDOQU/<-> SIA, coutume inhumaine pratiquée par quelques payens, de sacrifier aux dieux ses propres enfans pour appaiser leur colere. Nous lisons dans l'Ecriture, que le roi de Moab étant assiégé par les Israélites dans sa capitale, & réduit aux dernieres extrémités, prit son fils aîné qui devoit lui succéder, l'offrit en holacauste sur les murs de la ville, & le siege fut levé. Voyez Sacrifice, Victime humaine, Enfant , &c.

PAEDOTRIBA (Page 11:743)

PAEDOTRIBA, s. m. (Hist. anc.) officier du gymnase chez les anciens, dont les fonctions se bornoient à enseigner méchaniquement aux jeunes gens les exercices du corps: c'est ce que nous appellerions un prevôt de salle. Les anciens auteurs confondent quelquefois le poedotriba avec le gymnaste, mais Galien établit entre eux cette différence, que le gymnaste joignoit à la science des exercices un discernement exact de toutes leurs propriétés par rapport à la santé; au lieu que le poedotriba, peu inquiet sur ce dernier article, bornoit ses connoissances au détail méchanique de ces mêmes exercices, & ses soins à former de bons athletes; c'est pourquoi Galien compare le gymnaste à un médecin, ou à un général qui prescrivent avec connoissance de cause, & le poedotriba à un cuisinier, ou à un soldat qui se contentent d'exécuter sans rien approfondir. Mém. de l'acad. tome premier.

PAEMANI (Page 11:743)

PAEMANI, (Géog. anc.) peuples que César de bell. Gall. l. II. c. iv. place dans la Gaule belgique. Sanson croit que c'est le pays de Famene ou de Famine, où est Marche en Famine dans le duché de Luxembourg. D'autres géographes mettent le Poe - mani dans la forêt d'Ardenne, précisément dans le ieu où est le village de Pémont.

PAENOE (Page 11:743)

PAENOE s. m. (Bot. exot.) grand arbre de Malabar. On tire de son tronc une gomme résineuse qu'on fait bouillir dans de l'huile en consistance de poix dure. Les Indiens en brûlent quelquefois dans leurs temples, au lieu d'encens. La même résine de cet arbre fondue dans de l'huile de sésanne leur sert d'un baume médicinal.

PAENSAJIE (Page 11:743)

PAENSAJIE, s. f. (monn. de Perse.) c'est une monnoie d'argent qui vaut deux mamondis & demi, & le mamondi vaut environ vingt sous de France.

PAEON (Page 11:743)

PAEON, s. m. (Poés. lat.) mesure de la poésie latine. Les anciens versificateurs latins comptoient quatre sortes de piés qui s'appelloient poeons. On leur donna ce nom parce qu'on les employoit particulierement dans les hymnes d'Apollon, qu'on nommoit poeans. Le premier poean est composé d'une longue & trois breves, comme colligere; le second est composé d'une breve, une longue & deux breves, comme refolvere; le troisieme est composé de deux longues, une breve & une longue, comme communicant; & le quatrieme est composé de trois breves & une longue, comme temeritas. (D. J.)

PAEONIENNE (Page 11:743)

PAEONIENNE, adj. f. (Hist. anc.) surnom qu'on donnoit Minerve, conservatrice de la santé.

PAEONIE (Page 11:743)

PAEONIE, Poeonia, (Géog. anc.) contrée de la Macédoine. Elle tira son nom, suivant Pausanias, de Poeon, fils d'Endimion, qui, vaincu à la course par son frere, en fut si désolé, qu'il abandonna sa patrie, & se retira vers le fleuve Axius. Philippe subjugua les Poeoniens, & Mégabise, qui commandoit pour Darius dans la Thrace, eut ordre d'envoyer dans l'Asie des peuplades de poeoniens aussi - tôt qu'il les eut assujettis. Voici le fait.

Les Poeoniens prétendoient descendre d'une colonie athénienne. Les hommes & les femmes étoient également forts & laborieux. Une aventure assez plaisante, racontée par Hérodote, l. V. mit Darius fils d'Hystaspe, en goût d'avoir des poeoniens & des poeoniens dans ses états. Un jour qu'il passoit à Sardes ville de Lydie, il apperçut une femme qui en même tems filoit, portoit une cruche & menoit un cheval. La nouveauté du spectacle frappa Darius, & lui fit naître la curiosité d'apprendre le pays de cette femme. On lui dit qu'elle étoit poeonienne; & sur l'idée avantageuse qu'il se forma d'une nation où le sexe le plus foible & le plus délicat embrassoit à la fois tant de travaux différens, il ordonna à Mégabise qui commandoit pour lui dans la Thrace, d'envoyer en Asie des peuplades de poeoniens. Dès que ce gouverneur eut assujetti ce peuple, il exécuta fidellement l'ordre de son maître.

Les Poeoniens, selon Thucydide, étoient habitués sur le bord du Strymon; mais par la suite des tems, on confondit les Poeoniens avec les Illyriens, les Thraces & les Getes; en sorte qu'il semble que ce nom a été une désignation vague donnée à la plûpart des peuples de la nation des Mysiens.

Strabon appelle Poeoniens, une partie des peuples de la Macédoine, & assure que les Pélagons étoient poeoniens. Dion ne veut pas que ce nom soit le même que celui des Pannoniens: cependant plusieurs écrivains les ont confondus; & vraissemblablement il avoit la même origine, quoique les Romains eussent restraint le nom de Pannonie au pays compris entre le Danube, la Drave & la Save. En un mot, le nom de poeoniens se donnoit à des peuples très - éloignés les uns des autres. Homere joint les Poeoniens aux Léleges & aux Pélasges de l'Asie mineure, sujets de Priam. (D. J.)

PAESTANUS SINUS (Page 11:743)

PAESTANUS SINUS, (Géog. anc.) golfe d'Italie, sur la côte du pays des Brutiens, selon Pline, l. III. c. V. Il prenoit son nom de la ville de Pastum,

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