ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Le pacos est un animal si foible, qu'on ne peut l'employer par cette raison à porter aucun fardeau; mais on le parque comme nos moutons, à cause de son poil laineux & de sa chair qui est délicieuse. (D. J.)

PACOSEROCA (Page 11:738)

PACOSEROCA, s. f. (Botan. exot.) c'est une plante du Brésil & de la Martinique, dont parlent Marggrave & Pison; elle a le port & le feuillage du cannacorus ou de la canne d'Inde, & s'éleve à six ou sept piés. Sa principale tige est droite, spongieuse, verte, & ne produit point de fleurs; mais il s'éleve à ses côtés & de sa racine, deux ou trois autres petites tiges à la hauteur d'un pié & demi, grosses comme le petit doigt, chargées de fleurs rouges; il leur succede un fruit gros comme une prune, oblong, triangulaire, rempli d'une pulpe filamenteuse, succulente, de couleur safranée, d'une odeur vineuse, agréable, renfermant des s mences triangulaires, jaunâtres, rassemblées en pelotons, contenant chacune une amande blanche. Le fruit de cette plante donne une teinture rouge qui s'efface avec peine; en y mêlant du jus de citron, cette teinture fait un beau violet. Laracine de cette plante bouillie dans de l'eau, fournit aussi une teinture jaune. Les Indiens emploient cette plante dans leurs bains. (D. J.)

PACOTILLE ou PAQUOTILLE (Page 11:738)

PACOTILLE ou PAQUOTILLE, s. f. terme de Commerce de mer qui signifie un certain poids, volume ou quantité de marchandises qu'il est permis aux officiers, matelots & gens de l'équipage d'embarquer pour en faire commerce pour leur compte. On l'appelle aussi portée, voyez Portée. Dictionn, de Comm.

PACOUZII (Page 11:738)

PACOUZII, s. m. (Botan. exot.) grand arbre du Brésil; ses feuilles ressemblent à celles du poirier; sa fleur est blanche, & son fruit est de la grosseur des deux poings, avec une écorce qui a environ un demi-pouce d'épaisseur. On la cuit & on en fait avec du sucre une espece de conserve. (D. J.)

PACQUING (Page 11:738)

PACQUING, s. m. (Ornitholog.) petit oiseau des îles Philippines, du genre des passereaux, mais d'un plumage admirable. Il ne vit que de graines, sur - tout de celles de l'herbe.

PACQUIRES (Page 11:738)

PACQUIRES, s. m. pl. (Hist. natur. quadrup.) animaux qui se trouvent dans l'île de Tabago; ce sont des especes de porcs que les Sauvages ont ainsi nommés; ils ont le lard fort ferme, peu de poil, & le nombril sur le dos, à ce que l'on ajoute.

PACTA CONVENTA (Page 11:738)

PACTA CONVENTA, (Hist. mod. politiq.) c'est ainsi que l'on nomme en Pologne les conditions que la nation polonoise impose aux rois qu'elle s'est choisi dans la diete d'élection. Le prinoe élu est obligé de jurer l'observation des pacta - conventa, qui renferment ses obligations envers son peuple, & sur - tout le maintien des privileges des nobles & des grands officiers de la république dont ils sont très - jaloux. Au premier coup - d'oeil on croiroit d'après cela que la Pologne jouit de la plus parfaite liberté; mais cette liberté n'existe que pour les nobles & les seigneurs, qui lient les mains de leur monarque afin de pouvoir exercer impunément sur leurs vassaux la tyrannie la plus cruelle, tandis qu'ils jouissent eux - mêmes d'une indépendance & d'une anarchie presque toujours funeste au répos de l'état; en un mot, par les pacta - conventa les seigneurs polonois s'assurent que le roi ne les troublera jamais dans l'exercice des droits, souvent barbares, du gouvernement féodal, qui subsiste aujourd'hui chez eux avec les mêmes inconvéniens que dans une grande partie de l'Europe, avant que les peuples indignés eussent recouvré leur liberté, ou avant que les rois, devenus plus puissans, eussent opprimé les nobles ainsi que leurs vassaux.

Lorsqu'une diete polonoise est assemblée, on commence toujours par faire lecture des pucta - conventa, & chaque membre de l'assemblée est en droit de demander l'observation, & de faire remarquer les infractions que le roi peut y avoir faites.

PACTE (Page 11:738)

PACTE, s. m. pactum, signifie en général un accord, une convention.

Ulpien, dans la loi I. § ff. de pactis, fait venir ce mot de pactio, dont on prétend que le mot pax a aussi pris son origine; & en effet dans nos anciennes ordonnnances le terme de paix signifie quelquefois convention.

Chez les Romains on distinguoit les contrats & obligations des simples pactes ou pactes nuds, appellés aussi pactum solum.

Le pacte nud étoit ainsi appellé quasi nudatum ab omni effectu civili; c'étoit une simple convention naturelle, une convention sans titre, une simple promesse, qui n'étant fondée que sur la bonne foi & le consentement de ceux qui contractoient, ne produisoit qu'une obligation naturelle qui n'entraînoit avec elle aucuns effets civils. Voyez la loi 23. Cod. de pign. & hyp. & la loi 15. cod. de transact.

Le droit de propriété ne pouvoit être transmis par un simple pacte: ces sortes de conventions ne produisoient point d'action, mais seulement une exception. Voyez Obligation naturelle.

Parmi nous on confond le terme de pacte, accord & convention. Tout pacte est obligation, pourvû qu'il soit conforme aux regles. Le terme de pacte est néanmoins encore usité pour désigner certaines conventions.

Pacte appellé in diem addictio, étoit chez les Romains une convention qui étoit quelquefois ajoutée à un contrat de vente, par laquelle les contractans convenoient que si dans un certain tems quelqu'un offroit un plus grand prix de la chose vendue, on rendroit dans un certain tems la condition de celui qui vendoit meilleure par quelque moyen que ce fût; le vendeur pouvoit retirer la chose vendue des mains de l'acheteur. Voyez le tit. 2 du liv. XVIII. du Digeste.

Le pacte n'est point admis parmi nous pour les ventes volontaires, mais on peut le rapporter aux adjudications par decret qui se font sauf quinzaine, pendant laquelle chacun est admis à enchérir sur l'adjudicataire. Voyez Decret & Rabattement de decret.

Pacte de famille, est un accord fait entre les personnes d'une même famille, & quelquefois entre plusieurs familles, pour régler entre les contractans & leurs descendans, l'ordre de succéder autrement qu'il n'est réglé par la loi.

L'usage des pactes de famille paroît être venu d'Allemagne où il commença à s'introduire dans le xiij. siecle, en même tems que le droit romain.

Les anciennes lois des Allemands ne permettoient pas que les filles concourussent avec les mâles dans les successions allodiales.

Lorsque le Droit romain commença d'être observé en Allemagne, ce qui arriva dans le xiij. siecle, la noblesse allemande jalouse de ses anciens usages & de la splendeur de son nom, craignit que l'usage du Droit romain ne fît passer aux filles une partie des allodes: ce fut ce qui donna la naissance aux pactes de famille.

Ces pactes ne sont en effet autre chose que des protestations domestiques, par lesquelles les grandes maisons se sont engagées de suivre dans l'ordre des successions allodiales l'ancien droit de l'empire, qui affecte aux mâles tous les allodes, c'est - à - dire tous les biens patrimoniaux à l'exclusion des filles.

Il est d'usage de fixer dans ces pactes la quotité des dots qui doivent être données aux filles, & pour une plus grande précaution, la famille convient de faire en toute occasion, renoncer les filles à toutes successions en faveur des mâles: ces sortes de pactes [p. 739] sont très - communs dans les grandes maisons d'Allemagne.

En France au contraire ils sont peu usités, nous n'en connoissons guere d'autre exemple parmi nous que celui des différentes familles qui sont propriétaires des étaux de boucherie de l'apport Paris, & des maison de la rue de Gêvres, entre lesquels, par un ancien pacte de famille, les mâles sont seuls habiles à succéder à ces biens, à l'exclusion des filles; il y a même droit d'accroissement à défaut de mâles d'une famille au profit des mâles des autres familles.

Ces sortes de pactes ne peuvent produire parmi nous aucun effet, à moins qu'ils ne soient autorisés par lettres - patentes. Voyez Berengarius Ferrandus, Francisc. Marc. & Carondas en ses réponses.

Pacte de la loi commissoire, est une convention qui se fait entre le vendeur & l'acheteur, que si le prix de la chose vendue n'est pas payé dans un certain tems, la vente sera nulle s'il plaît au vendeur

Ce pacte est appellé loi, parce que les pactes sont les lois des contrats, & commissoire, parce que la chose vendue, venditori committitur, c'est - à - dire que dansce cas elle lui est rendue comme si la vente n'avoit point été faite.

L'effet de ce pacte n'est pas de rendre la vente conditionelle, mais il en opere la résolution au cas que la condition prévûe arrive, savoir le défaut de payement du prix dans le tems convenu.

Il n'est pas besoin pour cela que le vendeur ait averti l'acheteur de payer, parce que, dies interpellat pro homine.

Ce pacte étant en faveur du vendeur, il est à son choix de se servir de la faculté qu'il lui donne, ou de poursuivre l'acheteur pour l'exécution de la vente; mais quand une fois le vendeur a opté l'un ou l'autre des deux partis, il ne peut plus varier.

Le vendeur d'un héritage qui demande la résolution de la vente en vertu d'un tel pacte, peut faire condamner l'acheteur à la restitution des fruits, à moins que l'acheteur n'ait payé des arrhes, ou une partie du prix, auquel cas les jouissances se compensent jusqu'à dûe concurrence.

On ne peut pas demander la résolution de la vente faute de payement, lorsque l'acheteur a fait au vendeur, dans le tems convenu, des offres réelles du prix, ou qu'il a consigné, ou qu'il n'a pas tenu à lui de payer à cause de quelque saisie ou empêchement procédant du fait du vendeur.

Quoiqu'on n'ait pas apposé dans la vente le pacte de la loi commissoire, le vendeur ne laisse pas d'avoir la faculté de poursuivre l'acheteur pour résilier la vente faute de payement du prix convenu.

En fait de prêt sur gage, on ne peut pas opposer le pacte de la loi commissoire, c'est - à - dire stipuler que si le débiteur ne satisfait pas dans le tems convenu, la chose engagée sera acquise au créancier; un tel pacte seroit usuraire, & comme tel il étoit réprouvé par les lois romaines, lib. ult. cod. de pact. pign. à moins que le créancier n'achetât la chose son juste prix, l. XVI. § ult. ff. de pign. & hyp Voyez Henrys, tom. I. liv. IV. ch. vj. quest. xlj. & xlij. (A)

Pacte (Page 11:739)

Pacte de quotâ litis, est une convention par laquelle le créancier d'une somme difficile à recouvrer, en promet une portion, comme le tiers ou le quart, à quelqu'un qui se charge de lui procurer son payement.

Cette convention est valable quand elle est faite en faveur de quelqu'un qui ne fait que l'office d'ami & qui veut bien avancer son argent pour la poursuite d'un procès.

Mais elle est vicieuse & illicite quand elle est faite au profit du juge ou de l'avocat ou procureur du créancier, ou de quelque solliciteur de procès, parce que l'on craint que de telles personnes n'abusent du besoin que l'on peut avoir de leur ministere pour se faire ainsi abandonner une certaine portion de la créance. Voyez Papon, l. XII. tit. 2. n°. 1. Louet & son commentateur, let. L. s. 2. & Mornac sur la loi 6. § maurus ff. mandati, & sur la loi sumptus ff. de pactis, & la loi si qui advocatorum, cod. de postulando. (A)

Pacte de succeder (Page 11:739)

Pacte de succeder, est la même chose que pacte de famille. Voyez ci devant Pacte de famille.

PACTION (Page 11:739)

PACTION, s. f. (Jurisprud.) signifie convention. Chez les Romains on distinguoit un simple pacte ou paction d'un contrat. Voyez ci devant Pacte.

Parmi nous le terme de paction n'est guere usité qu'en parlant de certaines conventions qui ne sont pas légitimes, & qu'on appelle pactions illicites. Voyez Contrat, Convention. (A)

PACTOLE (Page 11:739)

PACTOLE, (Géog. anc.) Pactolus, fleuve d'Asie, dans la Lydie; c'est le Ludon, Lydon flumem de Varron, & le Lydius amnis de Tibulle. Il prenoit sa source dans le mont Tmolus, mouilloit la ville de Sardes, & se jettoit dans l'Hernus, qui va se perdre dans le golfe de Smyrne, selon Ptolomée, l. V. c. ij. & Strabon, l. XI. p. 520.

Son lit est étroit & sans profondeur, son cours très - borné; mais le canton qu'il traverse est un des plus beaux de la province. Il passe aujoard'aui près des ruines de Sardes; mais autrefois il couloit au milieu de cette ville, l'une des plus anciennes & des plus riches de l'Asie mineure.

Le Pactole, à peine remarqué de nos jours dans les lieux qu'il arrose, étoit jadis fameux par plusieurs choses, dont la plus considérable est un mélange de parcelles d'or avec le sable qui rouloit dans son lit. Les auteurs anciens parlent de cette singularité, les Poëtes sur - tout l'ont célébrée comme à l'envi, & les continuelles allusions que les modernes font au Pactole, lui conservent encore une réputation qu'il ne mérite plus depais long - tems.

Le Pactole a reçu le nom de Chrisorrhoas, épithete commune autrefois à plusieurs rivieres dont les eaux bienfaisantes fertilisoient leurs bords. Le Pactole la méritoit à ce titre & par une raison plus forte, les paillettes d'or qu'il entraînoit justifioient à son égard le surnom de Chr sorthoas, lequel pris à la lettre, désigne une riviere qui coule des flots chargés d'or.

Suivant Ovide, Hygin, & Planciades, c'est à Midas, roi de Phrygie, que le Pactole a dû ses richesses. Ce prince avoit obtenu de Bacchus, le don de convertir en or tout ce qu'il touchoit: don funeste, dont il sentit bien - tôt les affreuses conséquences. Pour s'en délivrer il implora la pitié du dieu, qui lui dit de se baigner dans le Pactole, dont les eaux en le recevant acquirent la propriété qu'il perdit. Nous rapportons cette tradition fabuleuse empruntée des Grecs par les mythologues latins, pour montrer qu'il fut un tems où le Pactole passoit pour n'avoir point roulé d'or avec ses eaux. Mais quand a - t - il commencé? C'est ce qu'il est impossible de déterminer. Hésiode ne fait aucune mention du Pactole, quoiqu'il ait donné dans sa Théogonie une liste de la plûpart des rivieres de l'Asie mineure, dont quelques - unes n'ont qu'un cours très - peu étendu. Homere n'en parle jamais; ce poëte étoit géographe: auroit - il ignoré que dans le voisinage des lieux où il place l'Iliade, & de ceux mêmes, où selon quelques écrivains, il avoit pris naissance, couloit un fleuve qui, pour nous servir de l'expression de Virgile, arrosoit de son or les campagnes de la Lydie? Et s'il ne l'ignoroit pas, auroit - il pu négliger cette singularité, si susceptible des ornemens de la poésie? Ce fut donc long - tems après que les eaux du Pactole commencerent à rouler de l'or, & nous savons seulement que Xerxès I. en tiroit de cette riviere; elle en fournissoit encore du tems d'Hérodote: mais enfin la source s'en tarit insensi<pb->

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