ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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PACHTLI (Page 11:736)

PACHTLI, s. m. (Hist. mod.) le onzieme & douzieme des dix - huit mois de 20 jours qui composent l'année des Mexicains. Ils nomment encore le onzieme Hécolti, & le douzieme Hiteipachtli.

PACHYNEO (Page 11:736)

PACHYNEO, (Géogr. anc.) Pachynum promontorium ou Pachymus; promontoire de la Sicile dans la partie orientale de cette île du côté du midi: c'est l'un des trois promontoires qui ont fait donner à la Sicile le nom de Trinacrie. Plutarque parle de ce promontoire; on le nomme présentement le cap de Passaro. (D. J.)

PACHYS (Page 11:736)

PACHYS, s. m. (Médecine.) PAXOS2, épais. Hippocrate décrit dans son Traité des maladies intérieures, une indisposition ou plutôt différentes maladies, sous le nom de PAXONOSHMA, maladie épaisse. On fait quatre especes de cette maladie.

On ne trouve point que nos praticiens modernes, ni même ceux d'entre nos anciens qui sont venus après lui, aient décrit aucune maladie particuliere qui fût accompagnée de tant d'accidens à - la - fois, & si peu analogues les uns aux autres, d'où quelques - uns ont inféré, ou que ces maladies ont cessé & n'attaquent plus personne aujourd'hui, ou qu'elles n'ont jamais été, & que ce sont des maladies feintes dont la description est faite à plaisir. Mais ces conjectures n'ont aucune probabilité, il est beaucoup plus raisonnable de supposer que le livre où ces maladies sont décrites n'est point d'Hippocrate, mais que c'est l'ouvrage des Médecins cnidiens, que l'on accuse d'un défaut fort remarquable dans le livre où l'on trouve la description de la maladie épaisse. Ce défaut est de multiplier les classes de maladies sans aucune nécessité; c'est à cette multiplication & à cette distinction inutile qu'il faut attribuer l'obscurité dans ce que nous venons de dire du pachys. Leclerc. Hist. Med. lib. III. cap. xj.

PACHYNTIQUES (Page 11:736)

PACHYNTIQUES, (Médecine.) de PAXOS2, épais, dense, &c. sont des remedes incrassans ou d'une nature épaississante, mais d'ailleurs froids. Ces remedes en se mêlant dans un suc fort délayé en joignent les parties, l'épaississent & le rendent d'une composition plus dense & plus ferme. Blanchard. Voyez Incrassans.

PACIAIRE (Page 11:736)

PACIAIRE, s. m. (Hist. ecclésiast.) Le concile de Montpellier de l'an 1214, & celui de Toulouse de 1229, appellent paciaires, ceux qui étoient commis par le pape pour faire observer la paix. Clement IV. conféra le nom & la dignité de paciaire dans la Toscane, à Charles I. roi de Sicile. Les échevins des villes ont été paciaires entre les bourgeois.

PACIFERE (Page 11:736)

PACIFERE, (Art numismat.) Dans une médaille de Marc - Aurele, Minerve est surnommée pacifera; & dans une de Maximin on lit, Mars paciferus.

PACIFICATEUR (Page 11:736)

PACIFICATEUR s'entend ordinairement dans le même sens que médiateur, c'est - à - dire signifie quelqu'un qui s'entremet pour reconcilier ensemble des princes & des états divisés.

Wicquefort cependant met de la différence entre médiateur & pacificateur. La paix ayant été conclue entre l'Angleterre & la France en 1621, les actes furent remis de part & d'autre dans les mains de quelques ambassadeurs qui avoient été employés comme pacificateurs, non comme médiateurs, & ils furent chargés de garder ces actes jusqu'à l'échange des ratifications. De même l'archevêque de Pise, ambassadeur du grand duc de Toscane à Madrid, ne fut jamais regardé comme médiateur dans les conférences de la France avec l'Espagne, quoique les ambasseurs françois lui eussent permis d'y assister, & de se porter pour pacificateur des différens qui étoient entre les deux nations. Le grand duc n'avoit point offert la médiation, & la France d'ailleurs n'auroit pas voulu l'accepter. Wicquefort, p. 2. §. 11.

PACIFICATION (Page 11:736)

PACIFICATION, s. f. (Hist. mod.) l'action de re<cb-> mettre ou de rétablir la paix & la tranquillité dans un état.

Dans notre histoire, on entend par édits de pacification plusieurs ordonnances des rois de France, rendues pour pacifier les troubles de religion qui s'éleverent dans le royaume pendant le xvj. siecle.

François I. & Henri II. avoient rendu des édits très - séveres contre ceux qui feroient profession des nouvelles opinions de Luther & de Calvin. Charles IX. en 1561 suivit à cet égard les traces de ses prédécesseurs; mais les hommes souffriront toujours impatiemment qu'on les gène sur un objet, dont ils croyent ne devoir compte qu'à Dieu; aussi le prince fut - il obligé au mois de Janvier 1562, de révoquer son premier édit par un nouveau qui accordoit aux Prétendus Réformés le libre exercice de leur religion, excepté dans les villes & bourgs du royaume. En 1563, il donna à Amboise un second édit de pacification qui accordoit aux gentilshommes & hautsjusticiers, la permission de faire faire le prêche dans leurs maisons pour leur famille & leurs sujets seulement. On étendit même ce privilege aux villes, mais avec des restrictions qui le rendirent peu favorable aux Calvinistes; au lieu qu'on les obligea à restituer aux Catholiques les Eglises qu'ils avoient usurpées. L'édit de Lonjumeau suivit en 1558; mais les deux partis qui cherchoient à s'y tromper mutuellement, étant peu de tems après rentrés en guerre, Charles IX. par un édit donné à Saint - Maur au mois de Septembre 1568, révoqua tous les précédens édits de pacification. Cependant la paix ayant été faite le 8 Août 1570, dès le 10 du même mois, ce prince rendit un nouvel édit, qui, aux privileges accordés par les précédens, ajouta celui d'avoir quatre places de sûreté; savoir, la Rochelle, Montauban, Coignac & la Charité, pour leur servir de retraite pendant deux ans.

Le massacre de la saint Barthelemi & un édit qui le suivit de près, annulla toutes ces conditions; mais Henri III. en 1576 donna un nouvel édit de pacification plus favorable aux Calvinistes, qu'aucun des précédens; la ligue qui commença alors, le fit révoquer aux états de Blois sur la fin de la même année; mais le roi se vit obligé de faire en leur faveur l'édit de Poitiers du 8 Septembre 1577, par lequel en rétablissant à certains égards, & en restraignant à d'autres les privileges accordés par les précédens édits pour le libre exercice de leur religion, il leur accorda de plus d'avoir des chambres mi - parties, & huit places de sureté pour six ans; savoir, Montpellier, Aiguesmortes, Nyons, Seyne, la Grand'Tour, & Serres, en Dauphiné; Périgueux, la Réole, & le mas de Verdun en Guienne. Mais en 1585 & 1588, la ligue obtint de ce prince la révocation totale de ces édits.

Enfin Henri IV. en 1591, cassa les derniers édits d'Henri III. & en 1598 donna à Nantes ce fameux édit de pacification, qui entr'autres choses permettoit aux prétendus Réformés l'exercice public de leur religion dans tous les lieux où il avoit été fait publiquement pendant les années 1596 & 1597, & leur en accordoit l'exercice particulier à deux lieues des principales villes, pour chaque bailliage où on n'en pouvoit établir l'exercice public sans trouble. Louis XIII. le confirma à Nîmes en 1610, & Louis XIV. en 1652, pendant les troubles de la minorité; mais il le révoqua en 1656, & le supprima en 1685.

Les Protestans se sont plaints avec amertume de la révocation de l'édit de Nantes, & leurs plaintes ont été fortifiées de celles de tous les gens de bien Catholiques, qui tolerent d'autant plus volontiers l'attachement d'un protestant à ses|opinions, qu'ils auroient plus de peine à supporter qu'on les troublât dans la profession des leurs; de celles de tous les philosophes, qui savent combien notre façon de penser reli<pb-> [p. 737] gieuse dépend peu de nous, & qui prêchent sans cesse aux souverains la tolérance générale, & aux peuples l'amour & la concorde; de celles de tous les bons politiques qui savent les pertes immen ses que l'état a faites par cet édit de révocation, qui exila du royaume une infinité de familles, & envoya nos ouvriers & nos manufactures chez l'étranger.

Il est cettain qu'on viola à l'égard des Protestans, la foi des traités & des édits donnés & confirmés par tant de rois; & c'est ce que Bayle démontre sans réplique dans ses lettres critiques sur l'histoire du Calvinisme. Sans entrer ici dans la question, si le prince a droit ou non de ne point tolérer les sectes opposées à la relîgion dominante dans son état, je dis que celui qui penseroit aujourd'hui qu'un prince doit ramener par la force tous ses sujets à la même croyance, passeroit pour un homme de sang; que graces à une infinité de sages écrivains, on a compris que rien n'est plus contraire à la saine religion, à la justice, à la bonne politique & à l'intérêt public que la tyrannie sur les ames.

On ne peut nier que l'état ne soit dans un danger imminent lorsqu'il est divisé par deux cultes opposés, & qu'il est difficile d'établir une paix solide entre ces deux cultes; mais est - ce une raison pour exterminer les adhérans à l'un des deux? n'en seroit - ce pas plutôt une au contraire pour affoiblir l'esprit de sanatisme, en favorisant tous les cultes indistinctement; moyen qui appelleroit en même tems dans l'état une infinité d'étrangers, qui mettroit sans cesse un homme à portée d'en voir un autre séparé de lui par la maniere de penser sur la religion, pratiquer cependant les mêmes vertus, traiter avec la même bonne foi, exercer les mêmes actes de charité, d'humanité & de bienfaisance; qui rapprocheroit les sujets les uns des autres; qui leur inspireroit le respect pour la loi civile qui les protegeroit tous également; & qui donneroit à la morale que la nature a gravée dans tous les coeurs, la préférence qu'elle mérite.

Si les premiers chrétiens mouroient en bénissant les empereurs payens, & ne leur arrachoient pas par la force des armes des édits favorables à la Resigion, ils ne s'en plaignoient pas moins amérement de la liberté qu'on leur ôtoit, de servir leur Dieu selon la lumiere de leur conscience.

En Angleterre, par édit de pacification on entend ceux que fit le roi Charles I. pour mettre fin aux troubles civils entre l'Angleterre & l'Ecosse en 1638. Voyez Edit.

On appelle aussi pacification en Hongrie des conditions proposées par les états du royaume, & acceptées par l'archiduc Léopold en 1655; mais ce prince devenu empereur, ne se piqua pas de les observer exactement, ce qui causa de nouveaux troubles dans ce royaume pendant tout son regne.

PACIFIER (Page 11:737)

PACIFIER, v. act. (Gramm.) appaiser, rétablir la paix. Les troubles du royaume ont été pacifiés par les soins de ce ministre.

Pacifier, se pacifier (Page 11:737)

Pacifier, se pacifier, (Marine.) on se sert de ce terme sur mer. La mer se pacifia; l'air fut pacifié par un grand calme.

PACIFIQUE (Page 11:737)

PACIFIQUE, adj. (Gram.) qui aime la paix. On dit ce fut un prince pacifique. Le Christ dit bienheureux les pacifiques, parce qu'ils seront appellés enfans de Dieu. Voilà un titre auquel l'auteur de l'apologie de la révocation de l'édit de Nantes doit renoncer. Un regne pacifique est celui qui n'a été troublé ni par des séditions ni par des guerres. Un possesseur pacifique est celui dont le tems de la jouissance tranquillise & assure la possession. Un bénéfice pacifique celui dont le titre n'est & ne peut être contesté.

Pacifiques (Page 11:737)

Pacifiques ou Pacificateurs, s. m. (Hist. eccl.) est le nom qu'on donna dans le vj. siecle à ceux qui suivoient l'hénotique de l'empereur Zénon, & qui sous prétexte d'union entre les Catholiques & les Hérétiques, détruisoient la vérité de la foi, exprimée dans le concile de Chalcédoine. Evagre, liv. III. Scandere, Hoer, 103. Baronius A. C. 582. n. 25. Voyez Hénotique.

Pacifiques (Page 11:737)

Pacifiques, (Hist. ecclés.) on donna dans le xvj. siecle ce nom à certains anabatistes qui courant dans les bourgs, se vantoient d'annoncer la paix, & par cet artifice trompoient les peuples. Prateole V. pacif. foedere. Hoeer. 232.

Pacifiques (Page 11:737)

Pacifiques, (Jurisprud.) voyez Lettres Pacifique & le mot Pacificis.

Pacifique (Page 11:737)

Pacifique, adj. (Géogr.) les Géographes appellent la mer du Sud mer pacifique, mare pacificum, parce qu'elle est, dit - on, beaucoup moins sujette aux tempêtes que l'Océan atlantique ou mer du Nord. Cependant quelques navigateurs assurent qu'elle ne mérite point ce nom, & qu'ils y ont essuyé des tempêtes aussi violentes que dans aucune autre mer. Mais Magellan ayant vogué sur cette vaste mer avec un vent favorable, & y ayant fait un voyage fort tranquille lorsqu'il la traversa pour la premiere fois en 1520, lui donna le nom de mer pacifique, qu'elle a toujours conservé depuis.

Les vents y sont ordinairement si réglés, que les vaisseaux peuvent aller de l'Amérique aux îles Philippines en dix semaines de tems ou environ. Voyez Alisé & Vent. Chambers.

La mer Pacifique en Géographie, s'appelle mer du Sud. Voyez Mer du Sud. L'Océan pacifique ou grande mer du Sud est située entre la côte occidentale d'Asie & d'Amérique; elle s'étend jusqu'à la Chine & aux îles Philippines.

PACIFICIS (Page 11:737)

PACIFICIS, regle de, (Jurisprud.) Voyez au mot Regle. (A)

PACKBUYS (Page 11:737)

PACKBUYS, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi en Hollande les magasins de dépôt où l'on serre les marchandises soit à leur arrivée, soit à la sortie du pays, lorsque pour quelque raison légitime on n'en peut sur - le - champ payer les droits, ou qu'elles ne peuvent être retirées par les marchands & propriétaires, ou dans quelqu'autre pareille circonstance. Dictionn. de Comm.

PACO (Page 11:737)

PACO, s. m. (Minéralog.) c'est ainsi que les Espagnols d'Amérique nomment une substance minérale que l'on tire des mines d'argent du Pérou & du Chily. Elle est d'un rouge jaunâtre, tendre & naturellement brisée par morceaux; elle est peu riche, c'est - à - dire qu'elle ne produit que très - peu d'argent.

PACOBA (Page 11:737)

PACOBA, s. m. (Hist. nat. Botan.) petit arbre qui croìt dans plusieurs provinces des Indes orientales & occidentales; il s'appelle autrement musa. V. Musa.

PACO - CAATINGA (Page 11:737)

PACO - CAATINGA, s. m. (Botan. exot.) genre de canne conifere du Brésil qui contient quelques especes distinguées les unes par des fleurs tétrapétales rouges, & les autres par des fleurs tétrapétales bleues. Ray, hist. plant.

PACONIA (Page 11:737)

PACONIA, (Géog. anc.) île sur la côte septentrionale de la Sicile. Ptolomée la place vers l'embouchure du fleuve Bathys. Cluvier juge que cetteîle est celle que l'on nomme aujourd'hui isola di Fimi, ou isola delle Femine.

PACOS (Page 11:737)

PACOS, s. m. (Zoologie.) espece de chameau qui passe si communément pour être une espece de mouton, qu'on l'appelle le mouton des Indes, le mouton du Pérou. Il ressemble fort au chameau nommé glama par les Naturalistes; mais il est beaucoup plus petit, moins traitable, & même très - revêche.

Ce qui a fait regarder cet animal comme une espece de mouton, c'est qu'il est prodigieusement couvert d'un long poil qui imite de la laine; sa tête & son col seulement en sont plus garnis qu'il n'y a de laine sur les gros moutons d'Angleterre; tout le reste de son corps n'est pas moins chargé de poil laineux & très - fin.

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