ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"731"> quefois cancéreux; ils sont souvent accompagnés de la carie des cornets supérieurs ou inférieurs du nez.

La cause de l'ozene le rend plus ou moins fâcheux, ou de plus ou moins facile guérison.

Les ulceres simples doivent être traités par des remedes généraux suivant le tempérament du sujet; puis on fait tomber les croutes du nez avec des décoctions émollientes, attirées dans les narines ou injectées. On peut toucher les croutes avec la barbe d'une plume, trempée dans un liniment d'huile d'amandes - douces & de blanc de baleine, à la suite de la petite vérole: on desséche ensuite l'ulcere avec l'huile d'oeufs. S'il y avoit disposition cancéreuse, l'onguent nutritum seroit fort bon, après avoir lavé l'ulcere avec l'eau de solanum ou de jusquiam: si la cure vient de quelques vices, il faut tâcher de les attaquer primitivement par les remedes spécifiques: on a remarqué que le mercure devoit être donné avec grande circonspection dans ce cas pour ne pas exciter de désordres au mal local; les décoctions de gayac & de sassafras seront indiquées, tant extérieurement que pour boisson dans ce cas.

On propose communément les injections pour dessécher les ulceres de l'intérieur du nez, mais il est difficile qu'elles portent sur le lieu malade; on préfere avec raison les fumigations séches; avec le mastic, l'encens, la myrrhe, le styrax calamite, le benjoin & autres corps odoriférans, dont on forme des pastilles ou trochisques, avec de la térébenthine. Rondelet rapporte avoir guéri par ce moyen un ulcere, que des Médecins italiens & françois n'avoient pu guérir. Voyez Fumigation.

Celse parle de la cure de l'ozene par 'application du cautere, s'il ne cede point aux médicamens: mais comment aller porter le fer rouge dans une cavité, dans laquelle on ne voit point les endroits qui pourroient être utilement cautérisés?

Une observation plus intéressante est celle de Drake, qui a décrit une espece d'ozene dont le siége est dans le sinus maxillaire; entr'autres signes, il se connoît à un plus grand écoulement de pus, lorsqu'on est couché du côté opposé à la maladie. Elle exige pour sa curation, l'extraction d'une ou de plusieurs dents, au moyen dequoi on peut injecter facilement le sinus maxillaire, après avoir pénétré dans sa cavité par la perforation des alvéoles qui contenoient les dents arrachées. Nous avons parlé amplement de cette opération, en traitant des maladies des gencives, à la suite de l'article Gencive. (Y)

OZOLES, les (Page 11:731)

OZOLES, les (Géog. anc.) ozoloe, nom distinctif d'une partie des Locres. Voyez Locres.

OZZALA (Page 11:731)

OZZALA, (Géog. anc.) lieu d'Asie dans la Ga atie, entre Ancyre & Tyane, & plus particulierement selon Antonin, entre Parnassus & Nitazi. (D.J.) [p. 733]

P (Page 11:733)

P, s. m. c'est la seizieme lettre & la douzieme consonne de notre alphabeth. Nous la nommons communément pé; les Grecs l'appelloient pi, PI=. Le système naturel de l'épellation exige qu'on la désigne plûtôt par le nom pe, avec un e muet. Les anciennes langues orientales ne paroissent pas avoir fait usage de cette consonne.

L'articulation représentée par la lettre p, est labiale & forte, & l'une de celles qui exigent la reunion des deux levres. Comme labiale, elle est commuable avec toutes les autres de même organe. Voyez Labiale. Comme formée par la réunion des deux levres, elle se change plus aisément & plus fréquemment avec les autres labiales de cette espece b & m, qu'avec les sémilabiales v & f. Voyez B & M. Enfin comme forte, elle a encore plus d'analogie avec la foible b, qu'avec toutres les autres, & même qu'avec m.

Cette derniere propriété est si marquée, que quoique l'on écrive la consonne foible, le méchanisme de la voix nous mene naturellement à prononcer la forte, souvent même sans que nous y pensions. Quintilien, inst. orat. I. vij. en fait la remarque en ces termes: Cùm dico obtinuit, secundam B litteram ratio poscit, aures magis audiunt P. L'oreille n'entend l'articulation forte que parce que la bouche la prononce en effet, & qu'elle y est contrainte par la nature de l'articulation suivante t, qui est forte elle - même; & si l'on vouloit prononcer b, ou il faudroit insérer après b un e muet sensible, ce quiseroit ajouter une syllabe au mot obtinuit, ou il faudroit affoiblirle t & dire obdinuit, ce qui ne le défigureroit pas moins. Nous prononçons pareillement optus, optenir. apsent, apsoudre, quoique nous écrivions obtus. obtenir, absent, absoudre. C'est par une raison contraire que nous prononçons prezbytere, dizjoindre, quoique l'on écrive presbytere, disjoindre; la seconde articulation b ou j étant foible, nous mene à affoiblir le s & à le changer en z.

M. l'abbé de Dangeau, opusc. 148. remarque que si dans quelque mot propre il y a pour finale un b ou un d, comme dans Aminadab ou David, on prononce naturellement Aminadap, Davit, parce que si l'on vouloit prononcer la finale foible, on seroit nécessité à prononcer un petit e féminin. Mais, dit M. Harduin, secrétaire perpétuel de l'académie d'Arras, Rem. div. sur la prononc. p. 120, « il me semble qu'on prononce naturellement & aisément Aminadab, David comme ils sont écrits. Si nos organes en faisant sonner le b ou le d à la fin de ces mots, y ajoutent nécessairement un e féminin, ils l'ajoutent certainement aussi après le p ou le t, & toute autre consonne articulée ». Cette remarque est exacte & vraie, & l'on peut en voir la raison article H.

Si l'on en croit un vers d'Ugution, le p étoit une lettre numérale de même valeur que c, & marquant cent.

P Similem cùm C numerum monstratur habere. Cependant le p surmonté d'une barre horisontale, vaut, dit - on, 400000; c'est une inconséquence dans le système ordinaire: heureusement il importe assez peu d'éclaircir cette difficulté; nous avons dans le système moderne de la numération, de quoi nous consoler de la perte de l'ancien.

Dans la numération des Grecs, P/ signifie 80.

Les Latins employoient souvent p par abbréviation. Dans les noms propres, P. veut dire Publius; dans S. P. Q. R. c'est populus, & le tout veut dire Senatus Populusque Romanus; R. P, c'est - à - dire Respublica; P. C, c'est Patres conscripti; C. P, c'est Constantinopolis, &c.

La lettre p sur nos monnoies indique qu'elles ont été frappées à Dijon. (M. E. R. M.)

P p p (Page 11:733)

P p p, (Ecriture.) dans sa figure est le milieu de la lettre t, la 4, 5, 6, 7 & 8e parties d'o, & la queue de la premiere partie d'x. L'o italien & le coulé se forment en deux tems du mouvement simple des doigts dans leur premiere partie, & des doigts & du poignet dans leur seconde. L'o rond se fait du mouvement mixte des doigts & du poignet. Voyez le volume des Planches à la table de l'Ecriture, Pl. I. des alphabets.

P (Page 11:733)

P, en Musique par abréviation, signifie piano ou doux. Voyez Doux. Le double pp signifie très - doux. (S)

P (Page 11:733)

P, dans le Commerce, seul ou joint à quelques autres lettres, forme plusieurs abréviations usitées parmi les banquiers, marchands - teneurs de livres, &c. Ainsi P signifie protesté, A. S. P. accepté sous protêt; A. S. P. C. accepté sous protêt pour mettre à compte; P pour cent. Voyez Abréviation. Dictionnaire de Commerce, tome III. p. 663.

PAAL - GOWAM (Page 11:733)

PAAL - GOWAM, s. m. (Hist.) douzieme mois de l'année des Indiens. Voyez l'Inde de Dapper, & la description de la côte de Malabar de Boile.

PABONS (Page 11:733)

PABONS, s. m. (Hist.) c'est en Perse le baiser des piés, cérémonie dont on fait remonter l'institution jusqu'à Caioumarrath, le premier roi de la Perse. C'est la marque du respect des seigneurs envers le souverain, & c'est aussi la marque de foi & hommage à l'égard des seigneurs.

PACA (Page 11:733)

PACA, s. m. (Zoolog.) animal d'Amérique du genre des cochons de Guinée; il tient des caracteres du rat, avec le poil & le cri du cochon; il a la taille d'un petit cochon de lait, sa tête est faite comme celle d'un lapin. Sa moustache ressemble à celle du lievre; ses oreilles sont lisses, un peu pointuës; ses narines sont fort larges; sa mâchoire supérieure est plus longue que l'inférieure. Ses piés ont chacun quatre orteils; ses jambes de derriere sont plus grandes que celles de devant. Son poil est rude comme celui du cochon, & de couleur brune foncée. Il est tacheté en long sur les côtés; son ventre est blanc; il ne se sert pas de ses piés de devant en guise de mains, mais il les porte sur la terre comme le porc. Il est ordinairement fort gras, & d'une chair de très bon goût. Ray, synops. quadruped. (D. J.)

PACAGE ou PASCAGE (Page 11:733)

PACAGE ou PASCAGE, s. m. (Jurisprud.) du latin pascere; est un pâturage humide dont on ne fauche point l'herbe, & qui sert pour la nourriture des bestiaux. Quand le pâturage est sec, on le nomme patis ou pâquis; il faut néanmoins avouer que dans l'usage on confond souvent les termes de près, prairies, pâturages, pâtures, patis ou pasquis, pascage ou pâcage, pasqueirage, herbages, communes.

Quelquefois le terme de pascage est pris pour le droit de faire paître les bestiaux dans un certain lieu; quelquefois on entend par - là l'exercice de ce droit; quelquefois enfin c'est le terrein sur lequel ce droit s'exerce.

On distingue ordinairement les pâtures en vives ou grasses, & en vaines.

Les pâtures vives ou grasses sont les prés, les pascages ou communes, les bois, les droits de pâturage & de panage que plusieurs communautés d'habitans ont dans les forêts & autres bois dont ils sont voisins, & qui consistent à y mener paître leurs chevaux

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