ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"727"> lité de Selliers - Lormiers; & l'autre des maîtres Selliers, qui à ces deux anciens noms ajoutent encore celui des Carrossiers. Savary. (D. J.)

Ouvriers à façon (Page 11:727)

Ouvriers à façon, (Manufact.) on appelle ainsi dans les manufactures de drap d'or, d'argent & de soie de la ville de Lyon, les maîtres ouvriers qui travaillent, ou font travailler pour les maîtres marchands, & à qui on ne paye que la facon de leurs ouvrages; le reste, comme l'or, l'argent, la soie, &c. leur étant fourni par ceux qui les leur commandent. (D. J.)

OUVRIERE (Page 11:727)

OUVRIERE, s. f. femme qui travaille à quelqu'ouvrage des mains que ce soit. Voyez l'article Ouvrier.

Ouvriere (Page 11:727)

Ouvriere, (Maréchal.) la cheville ouvriere d'un carrosse, c'est une grosse cheville de fer qui joint le train de devant à la fleche.

OUVRIR (Page 11:727)

OUVRIR, v. act. (Gramm.) c'est en général séparer ce qui étoit auparavant voisin ou contenu; c'est le contraire de fermer. On ouvre une porte; on ouvre une armoire, une serrure; on ouvre une lettre; on s'ouvre des vûes sur la campagne; on ouvre un pâté, des huîtres, une bouteille; on ouvre la terre, la tranchée; on ouvre la bouche, un livre, la veine, un cadavre, la transpiration, un canal; on ouvre les rangs; on ouvre un corps en relâchant le tissu; on ouvre une haie, les bras, les jambes, les cuisses; on ouvre le fruit qui s'ouvre quelquefois de lui - même; on ouvre une boutique, & l'on ouvre boutique; on ouvre sa bourse à son ami; on ouvre l'oreille; on ouvre deux pointes de montagnes ou de clochers, c'est - à - dire qu'on les sépare à l'oeil l'une de l'autre par la position qu'on prend à leur égard; on ouvre un bon avis; on ouvre le chemin à une découverte; on ouvre la porte à l'honneur, à la honte, au crime, au sort, au plaisir; on ouvre son coeur à des traîtres, son sentiment à des aveugles, sa pensée à des fourbes; l'ame s'ouvre à la joie; on s'ouvre à son directeur; on s'ouvre au jeu dans les affaires, dans une négociation; l'esprit des jeunes gens s'ouvre quelquefois avec l'âge: on ouvre une assemblée; on l'ouvre par un discours; on ouvre le champ de bataille; on ouvre le jeu; la foule s'ouvre devant le roi, &c.

Ouvrir un compte (Page 11:727)

Ouvrir un compte, (Commerce.) c'est le placer dans le grand livre. Voyez Compte & Livre.

Ouvrir les peaux (Page 11:727)

Ouvrir les peaux, termes de Chamoiseur, c'est les faire passer sur le poinçon, pour les rendre plus molles & plus maniables.

Ouvrir (Page 11:727)

Ouvrir, terme de Fourbisseur, c'est par le moyen de l'écarissoir agrandir l'oeil du pommeau pour y introduire la soie.

Ouvrir (Page 11:727)

Ouvrir, en terme de Gantier - Parfumeur, c'est élargir & détirer le gant à mesure qu'il seche pour qu'il ne se ride point.

Ouvrir la laine (Page 11:727)

Ouvrir la laine, (Lainage.) c'est la battre sur une claie, pour en faire sortir la poussiere & les ordures, & la passer ensuite entre les deux grosses cardes, qu'on nomme cardasses en Languedoc, dont le cardeur en tient une à la main, & l'autre est attachée sur une espece de chevalet. (D. J.)

Ouvrir une applique (Page 11:727)

Ouvrir une applique, (Metteur - en - oeuvre.) c'est y percer avec le drille les trous, pour recevoir les pierres, & les ouvrir avec une lime roude.

Ouvrir (Page 11:727)

Ouvrir, en terme de Serrurier, c'est lorsqu'on a percé une piece à froid ou à chaud, en finir l'ouverture, & lui donner la derniere forme qu'elle doit avoir; on ouvre l'anneau d'une clé lorsqu'elle est enlevée & que l'on a percé le bout avec un poinçon: on l'ouvre sur le bout de la bigorne, & on le ravale dans l'étau.

Ouvrir (Page 11:727)

Ouvrir, en terme de Cornettier, est l'action d'applatir en gros les galins fendus; ce qui se fait à l'aide d'une tenaille & d'une pince attachée par un bout à un banc ou établi. Cette pince tient le galin pen<cb-> dant qu'on l'ouvre, en l'abaissant avec les tenailles en main. Voyez Pinces & Tenailles à main.

Ouvrir la bosse (Page 11:727)

Ouvrir la bosse, terme de Verrerie, c'est lorsqu'après le verre soufflé à plusieurs reprises a pris enfin la forme d'un bocal ou d'une calebasse, ce que les ouvriers appellent bosse, & qu'il a été incisé & branché, on le présente au feu du grand ouvreau, & qu'on l'y tourne en rond jusqu'à ce que cette bosse s'étende d'elle - même, & s'ouvre tout - à - fait, en sorte qu'elle forme ce qu'on appelle un plat ou rond de verre.

On dit aussi ouvrir le verre à l'égard du verre en table, lorsque le gentilhomme - verrier ayant incisé en long le cylindre qu'il a soufflé, & l'ayant coupé par deux extrémités, le reporte à l'ouvreau; & qu'après qu'il est suffi samment chauffé, il l'ouvre & l'applatit avec une verge ou baguette de fer. Savary. (D. J.)

Ouvroir (Page 11:727)

Ouvroir, s. m. (Archit. civile.) c'est dans un arsenal, ou une manufacture, un lieu séparé où les ouvriers sont employés à une même espece de travail. C'est aussi, dans une communauté de filles, une salle longue en forme de galerie, dans laquelle à des heures réglées, elles s'occupent à des exercices convenables à leur sexe. Il y a un bel ouvroir dans l'abbaye royale de S. Cyr, près de Versailles. (D. J.)

Ouvroir (Page 11:727)

Ouvroir, (Com.) vieux mot qui signifie la même chose que boutique. Voyez Boutique. Il signifie encore aujourd'hui ces boutiques légeres & mobiles, faites de bois, qu'ont les maîtres Savetiers de Paris, presqu'à tous les coins des rues, derriere lesquelles ils étalent leurs marchandises, & travaillent de leur métier. On les appelle autrement des étals ou étaux. Voyez Etal & Etau. Diction. de Com.

Ouvroir (Page 11:727)

Ouvroir, s. m. (Lainage.) c'est dans les manufactures de lainage, le lieu où sont montés les métiers, & où les ouvriers travailllent.

OWERRE (Page 11:727)

OWERRE, (Géog.) bourgade & royaume d'Afrique sur la côte méridionale de la Guinée. L'air y est mal sain, & le terrein sec & maigre. Long. de la Bourgade, 25. 35. lat. 6. (D. J.)

OUY, OUI (Page 11:727)

OUY, OUI, adj. (Gramm.) c'est le signe d'assirmation; il devient quelquefois celui de la négation, lorsque la prononciation le rend ironique: il obéit. Il a encore d'autres acceptions dont l'usage ne permet guere de méconnoître la valeur.

OUZOIR (Page 11:727)

OUZOIR, (Géog.) il y a quantité de lieux en France qui portent le nom d'Ouzoir ou Ozoir, ou Ozoner, ou Oroer, ou enfin Ovoir. Tous ces mots de bourgs, villages & lieux, viennent du latin oratorium, oratoire, mot qui signifie un monastere, un autel, une chapelle, un petit édifice consacré à la priere. Voyez Oratoire. (D. J.)

OXALME (Page 11:727)

OXALME, s. m. (Matiere médicale.) les médecins grecs nommoient oxalme, du vinaigre impregné de saumure, ou de sel marin dissous dans de l'eau. Ils l'employoient extérieurement pour guérir les ulceres putrides, comme aussi pour la teigne & la gale de tête des enfans; quelquefois ils l'employoient en lavement, mais alors ils avoient grand soin de donner aussitôt un second lavement de lait. Dioscoride, liv. V. ch. xxiij. (D. J.)

OXFORD (Page 11:727)

OXFORD, (Géog.) ville d'Angleterre dans la province à laquelle elle donne son nom, & dont elle est la capitale, avec un évêché suffragant de Cantorberi, fondé par Henri VIII. qui établit six nouveaux évêchés en Angleterre, après qu'il en cut supprimé tous les couvens. Oxford est au confluent du Cherwel & de l'Issis, à 16 milles S. O. de Buckingham, 45 O. de Londres, 60 S. O. de Cambridge. Long. suivant Cassini, 16. 17. 30 Long. suivant Halley, 16. 15. 30. lat. suivant les mêmes, 50. 45. [p. 728]

L'université d'Oxford, érigée en 895, est une des plus fameuses qu'il y ait au monde. Elle a 25 colleges, dont 18 ont de grands revenus. Ils entretiennent chacun un certain nombre de fellows ou aggregés, & de scholars ou étudians; en sorte qu'on compte à Oxford jusqu'à mille étudians entretenus par les colleges, & deux mille qui ne le sont pas. Chaque college a sa bibliothéque; la plus belle est celle de Bodley, the Bodleyan library, qui contient un grand nombre de manuscrits orientaux. Il y a 16 professeurs & un orateur public dans cette université.

Oxford se distingue encore par son théâtre, par son musoeum, par son jardin de simples, & par son imprimerie. Gilbert Scheldon, archevêque de Cantorbéri, fit bâtir le théâtre à ses propres frais. Le musoeum s'appelle Ashmoleanum, du nom d'Elie Ashmole qui en fit présent à l'université. On l'a depuis enrichi d'antiquités d'Egypte, d'un grand cabinet de raretés naturelles, données par le D. Lister, &c.

Mais ce qui immortalise la gloire d'Oxford, ce sont les savans hommes dont elle est la nourrice ou la patrie. Le D. Wood, qui lui - même y est né en 1632, vous les fera connoître dans ses deux ouvrages intitulés antiquitates Oxonienses, qui forment ensemble 3 vol. in fol. & qui composent une histoire littéraire d'Angleterre. Je n'ai pas ces deux ouvrages sous les yeux pour les consulter; mais je me rappelle assez bien que Chillingworth, Fell, Gale, Hariot, Hody, Lydiat, Owen, Pocock, le comte de Rochester, &c. sont du nombre des savans auxquels Oxford a donné la naissance: combien y en a - t il d'autres qui échappent à ma mémoire? On connoît assez ceux que je viens de nommer.

Chillingworth (Guillaume) savant théologien de l'église anglicane, étoit encore grand mathématicien. Il naquit en 1602, se trouva au siege de Glocester en 1643, & y fit la fonction d'ingénieur; mais ayant été fait prisonnier à la prise du château d'Arondel, on le conduisit à Chichester, où il mourut en 1644, des fatigues qu'il avoit essuyées. Entre ses ouvrages on estime particulierement celui qui est intitulé, la religion protestante, voie sûre pour le salut: c'est un modele de bonne logique.

Fell (Jean) évêque d'Oxford, est connu des étrangers par son excellente édition des oeuvres de S. Cyprien, à Oxford 1682 in fol. Il mourut en 1686, à 61 ans.

Gale (Thomas) savant littérateur, a donné plusieurs ouvrages très - estimés. Les principaux sont, 1°. Historioe poëticoe antiqui scriptores; 2°. Historioe anglicanoe seriptores quinque; 3°. Historioe Britannicoe, Saxonicoe, Anglo Danicoe, scriptores quindecim, &c. Il mourut en 1709.

Hariot (Thomas) mathématicien, a donné une relation de la Virginie fort cûrieuse, & mourut en 1621, à 60 ans.

Hody (Humfrey) grand littérateur, mort en 1706, à 47 ans, a donné plusieurs ouvrages, dont le plus curieux est une histoire en latin des illustres grecs qui ont rétabli en Europe l'étude de la langue grecque, & des humanités. Samuel Jebb l'a fait imprimer à Londres, en 1742 in - 8°. avec la vie de l'auteur.

Lydiat (Thomas) mit au jour plusieurs traités sur des matieres de physique & de chronologie; le principal est celui des notes sur les marbres d'Arondel, Oxonii 1676 in - fol. Il mourut en 1646, à 74 ans.

Owen (Jean) théologien presbytérien, publia divers ouvrages théologiques, dans lesquels il sema beaucoup de traits d'érudition, de politique & de philosophie. On lui doit des remarques sur les prologomenes & la polyglotte de Walton. Son livre, de naturâ, ortu & studio veroe Theologioe, a été réimprimé plusieurs fois. Il prêcha en 1648, contre Charles II. & les Royalistes. Il mourut en 1683, âgé de 67 ans.

Pocock (Edouard) célebre théologien, & l'un des plus savans hommes dans les langues orientales, qui ait jamais paru. Il naquit en 1604, fit deux voyages au levant, & acheta dans le dernier plusieurs manuscrits orientaux. Il mourut en 1691, à 87 ans. Il a traduit les annales d'Eutichius, patriarche d'Alexandrie; l'histoire des dynasties d'Abulpharage, & une version du syriaque de la seconde épître de S. Pierre, de celles de S. Jean, & de S. Jude; une version du livre intitulé, porta Mosis; un essai de l'histoire des arabes; des commentaires sur Michée, Malachie, Osée & Joël; une traduction en hebreu du traité de Grotius sur la vérité de la religion chrétienne; un recueil de lettres, & autres ouvrages, qui ont été imprimés à Londres en 1740, en 2 vol. in - fol.

Wilmot (Jean) comte de Rochester, étoit un des beaux esprits de la cour de Charles II. mais il mourut en 1680, à la fleur de son âge, à 32 ans. M. de S. Evremond nous le peint trop comme un homme à bonnes fortunes; c'étoit en même tems un homme de génie, & un grand poëte. Entr'autres ouvrages brillans, d'une imagination ardente, qui n'appartenoit qu'à lui, il a publié quelques satyres sur les mêmes sujets que Despréaux avoit choisis; & si ses idées manquent quelquefois de ces bienséances délicates dont nous faisons tant de cas, il est toujours vrai qu'elles sont exprimées avec la force & l'énergie qui constituent le poëte. (Le chevalier de Jaucourt.)

OXFORD - SHIRE (Page 11:728)

OXFORD - SHIRE, (Géog.) province maritime d'Angleterre au diocèse d'Oxford, avec titre de comté. Elle a 130 milles de tour, & environ 534 milles arpens. L'air y est bon, & le terrein fertile en blé, fruits & pâturages. Elle est arrosée par la Tamise, le Cheweld, le Windruds, l'Evenlode, &c. Richard Plot vous instruira de l'histoire naturelle de cette province; son ouvrage intitulé, the natural history of Oxford - shire, a paru pour la premiere à Oxford, en 1676 in fol. mais il a été réimprimé en 1686 & en 1705. (D. J.)

OXFOOFT (Page 11:728)

OXFOOFT, (Commerce.) mesure de liquide, connue en Hollande & à Hambourg: c'est une barrique de vin e Bordeaux, c'est - à - dire environ 240 bouteilles.

OXU (Page 11:728)

OXU, (Géog.) grande province du Japon dans l'île de Niphon, dont elle fait la pointe septentrionale du côté de l'orient. (D. J.)

OXUMORON (Page 11:728)

OXUMORON, s. m. (Rhetorique.) c'est le nom grec donné par les Rhéteurs à la figure que nous appellons opposition, voyez Opposition. On la trouve souv ent employée dans les Orateurs & les Poëtes. Horace dit arcani fides prodigua, une fidélité indiscrete; parjura fides, une fidélité parjure; insaniens sapientia, soevus jocus, amabilis insania, lene tormentum, dulce periculum, &c.

OXUS (Page 11:728)

OXUS, (Géog. anc.) grande riviere d'Asie. Comme elle arrose beaucoup de pays, soit en les traversant, soit en les terminant par quelque endroit, les anciens ne sont point d'accord sur les détails de ce fleuve; & il y a eu un tems où ils le connoissoient si peu, qu'ils l'ont confondu avec l'Araxe. Le pays situé au delà de l'Oxus s'appelloit la Transoxane ou Transoxiane; les Arabes l'appellent Mauwaralnahr.

L'Oxus se déchargeoit autrefois dans la mer Caspienne, mais aujourd'hui les habitans incommodés par les pyrates, ont fermé son embouchure, & détourné ses eaux par des canaux qui arrosent leurs terres. Le nom moderne de ce fleuve est le Gihou. Voyez Gihou.

OXIBIENS les (Page 11:728)

OXIBIENS les, (Géog. anc.) Oxibii; anciens

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