ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"725"> culaire Q L, L R de 23 toises, si L P est de 70 toises, & de 20 toises, si cette ligne est seulement de 60 toises. Par les points O & P & par le point R, on menera les lignes de défense indéfinies O X, P V, sur lesquelles on prendra les faces P S, O T, chacune de 40 toises, si L P est de 70, & de 35, si cette ligne est de 60. On achevera ensuite la fortification du côté extérieur O P, comme dans le premier système de M. de Vauban. Voyez ce système à la suite du mot Fortification. Voyez aussi sa construction, Pl. II. de Fortific. fig. 7.

On donnera 12 toises de largeur au fossé de l'ouvrage à corne: on le tracera vis - à - vis le front O P comme au corps de la place, en décrivant des points O & P pris pour centres, & d'un intervalle de 12 toises des arcs de cercle en - dehors de l'ouvrage, & tirant ensuite par les angles de l'épaule T & S des lignes tangentes à ces arcs. A l'égard du fossé des aîles O M, P N, il sera terminé par des paralleles à ces côtés à la distance de 12 toises. Le terre - plein du rempart de cet ouvrage a quatre toises de largeur comme celui de la demi - lune.

Remarques. 1°. Il faut prendre garde que les angles flanqués O & P des demi bastions de l'ouvrage à corne aient au - moins 60 degrés: s'ils n'avoient pas cette valeur, il faudroit, pour les augmenter, diminuer le côté extérieur O P.

2°. Quelle que soit la grandeur de O P, on déterminera toûjours la perpendiculaire L R en lui donnant environ la sixieme partie de ce côté; on déterminera de même les faces en leur donnant les deux septiemes du même côté.

3°. Les aîles ou les branches de l'ouvrage à corne sont flanquées par les faces des bastions sur lesquelles tombent leur prolongement; à l'égard de la partie extérieure ou du front de l'ouvrage, il se défend lui - même de la même maniere que les fronts des places.

4°. Indépendamment de l'ouvrage à corne construit devant la courtine E F, on y fait aussi une demi-lune Y qui se construit comme il a été enseigné à l'article Demi - Lune. On en construit aussi une Z devant le front de l'ouvrage à corne, & de la même maniere. Elémens de fortific. (Q)

Ouvrage a couronne (Page 11:725)

Ouvrage a couronne, c'est, dans la Fortification, un ouvrage composé de deux fronts, c'est - à - dire, d'un bastion entre deux courtines, & de deux demi - bastions, qui avance dans la campagne, & qui est joint à la place comme l'ouvrage à corne par deux longs côtés, appellés ses alles ou ses branches.

L'ouvtage à couronne se place ordinairement devant les courtines, mais on peut le placer aussi devant les bastions.

Pour construire un ouvrage à couronne devant une courtine A B (Pl. IV. de Fortific. fig. 5.), on prolongera indéfiniment vers la campagne la perpendiculaire élevée sur le milieu du côté du polygone, pour la construction de l'enceinte de la place, de l'angle rentrant L de la contrescarpe, & de l'intervalle de 150 ou 160 toises; on décrira un arc indéfini H K I, qui coupera la perpendiculaire prolongée en K; on prendra ensuite le point K pour centre, & de l'intervalle de 120 toises, on décrira de part & d'autre, du point K, deux arcs de cercles qui couperont le premier arc en H & en I; l'on tirera les lignes K H, K I, qui seront les côtés extérieurs de l'ouvrage à couronne, que l'on fortifiera comme l'on a fortifié le côté extérieur de l'ouvrage à corne, c'est - à - dire, en observant de donner 20 toises à la perpendiculaire élevée sur le milieu de chacun de ces côtés, ou la sixieme partie du côté, & deux septiemes ou 35 toises pour les faces du bastion & des demi - bastions de cet ouvrage.

Pour avoir les aîles de l'ouvrage à couronne, on marquera les points C & D sur les faces des bastions, vis - à - vis lesquels l'ouvrage à couronne est construit; à 15 toises des angles de l'épaule E & F, l'on tirera les lignes I D, H C, seulement jusqu'à la rencontre de la contrescarpe en N & en M, & I N & H M seront les aîles de cet ouvrage.

Le parapet, le rempart, & le fossé de l'ouvrage à couronne, le construisent comme dans l'ouvrage à corne; on donnera de même 4 toises au terre - plein du rempart, & 12 toises de largeur au fossé.

On peut construire des demi - lunes O devant chaque front de l'ouvrage à couronne, comme devant celui de l'ouvrage à corne.

On pourra construire un ouvrage à couronne devant un bastion, comme on vient de le faire devant une courtine, en prolongeant sa capitale de 140 ou 150 toises, & décrivant de l'angle flanqué un arc indéfini de cet intervalle pris pour rayon, & portant ensuite de part & d'autre de cet arc, du point où il est coupé par le prolongement de la capitale du bastion, 120 toises pour avoir les côtés extérieurs de cet ouvrage: on tirera de leurs extrémités les aîles sur les faces du bastion, devant lequel cet ouvrage sera construit à 15 ou 20 toises des angles de l'épaule; & l'on achevera le reste de cet ouvrage comme le précédent, construit devant une courtine.

On observera que les angles flanqués de demi-bastions, aient au - moins 60 degrés. S'ils se trouvent trop aigus en alignant les côtés sur la face du bastion, on pourra les aligner sur les faces des demi - lunes collatérales, ou plutôt à 10 toises des angles de l'épaule des deux bastions collatéraux de l'ouvrage à couronne, parce qu'alors la défense du fossé de ses côtés sera plus directe. Elémens de fortific. (Q)

Ouvrage a corne couronné (Page 11:725)

Ouvrage a corne couronné, c'est un ouvrage à corne au - devant duquel est construit un ouvrage à couronne. Voyez Ouvrage a corne & a couronne. (Q)

Ouvrages de campagne (Page 11:725)

Ouvrages de campagne, en termes de Fortification, sont ceux que fait une armée qui assiége une place, ou ceux que construisent les assiégés pour sa défense. Telles sont les fortifications des camps & les différens forts qu'on construit pour assurer des passages, & couvrir des portes dont il est important que l'ennemi ne s'empare point. Voyez Forts & Retranchemens. Le meilleur ouvrage qu'on ait sur cette matiere est l'Ingénieur de campagne, par M. le chevalier de Clairac. Il laisse peu de choses à desirer sur cet important objet. (Q)

Ouvrages détachés (Page 11:725)

Ouvrages détachés, (Fortificat.) On appelle ainsi les ouvrages du dehors qui couvrent le corps de la place, du côté de la campagne, comme les ravelins, demi - lunes, cornes, tenailles, couronnes, queues d'hirondes, enveloppes, & semblables. (D. J.)

Ouvrages détachés (Page 11:725)

Ouvrages détachés, (Art milit.) On appelle ainsi dans l'art militaire les parapets avec lesquels les assiégeans se retranchent de nouveau, pour pouvoir se défendre contre l'attaque des ennemis. On les divise en généraux & en particuliers. Les ouvrages détachés généraux sont des ouvrages tous nouveaux, construits dans une place attaquée, moyennant lesquels les ouvrages qui se défendent encore, sont rejoints les uns aux autres, comme lorsque deux bastions sont entierement ruinés & qu'on est contraint de les abandonner, ce qui arrive souvent dans les longs siéges. Au contraire quand les assiégés tâchent encore de maintenir un bastion ou un ouvrage de dehors, quoique presque ruiné & mis hors d'état de défense par l'ennemi; & qu'en abandonnant une partie de ces ouvrages, ils se retranchent de nouveau avec des parapets, on donne alors à cette partie fortifiée une seconde fois le nom d'ouvrage détaclié particulier, ou d'ouvrage renversé. On renforce sou<pb-> [p. 726] vent les bastions & les ouvrages de dehors par de semblables ouvrages détachés particuliers; & on en construit quelquetois avec les ouvrages mêmes, ainsi qu'on le voit à Maëstricht, Ypres, Philippeville, &c. (D. J.)

Ouvrage (Page 11:726)

Ouvrage, (grosses Forges.) partie du fourneau du fusion. Voyez l'article Forge.

Ouvrages noirs (Page 11:726)

Ouvrages noirs, (Forgerie.) ce sont les gros ouvrages de fer que peuvent forger les maîtres Maréchaux en vertu de leurs statuts, comme sont des socs de charrues, des houes, des fourges, &c.

Ouvrage (Page 11:726)

Ouvrage, (Menuiserie.) On en distingue d'un grand nombre d'especes. Voyez les articles suivans.

Ouvrage assemblé à petit quadre, est celui dont les moulures sont détachées du champ, dit battant, par une gorge.

Ouvrage assemblé à petit quadre ravalé, est celui dont les moutures qui forment le quadre font saillie sur le battant & la traverse.

Ouvrage assemblé tout quarré, est celui dont les joints sont coupés sur toutes les faces quarrément, & où il n'y a aucune moulure.

Ouvrages assemblés à clé ou goujon, c'est qu'outre les languettes & rainures on y met encore des clés ou des goujons, pour qu'ils soient plus solides. La clé est un morceau de bois de fil, de l'epaisseur de la languette de trois pouces ou environ, qui entre environ de deux pouces dans les mortoises des bois qu'on veut assembler ensemble, lesquelles on a eu soin de faire bien vis à vis les unes des autres.

Ouvrages assemblés avec moulure, soit à bouvement simple ou autres moulures, sont toûjours coupés d'ongiets, & se nomment assemblages en onglets.

Ouvrages assemblés à plat joint, sont ceux où l'on ne fait ni languettes ni rainures, mais que l'on dresse le plus parfaitement qu'il est possible, de sorte qu'il n'y ait aucun jour. Ensuite on fait chauffer les joints. & on les colle ensemble. Ces sortes d'assemblages sont d'uiage pour les portes, les tables, les panneaux, &c. A ces assemblages on y met quelquefois des clés ou des goujons.

Ouvrages collés à languette & rainure, c'est lorsque les bois sont trop étroits on en assemble plusieurs ensemble où l'on fait des languettes & des rainures, & ensuite on les colle pour leur donner plus de stabilité. Il faut que la colle soit bien chaude & point trop épaisse, & que les joints soient bien dressés, & les faire chauffer pour qu'ils se collent mieux.

Ouvrages emboîtés, sont ceux au bout desquels on met une piece de bois que l'on nomme emboîture, laquelle est assemblée à tenons & mortoises.

Ouvrages emboîtés à refuite, c'est lorsque les emboîtures étant bien assemblées on a percé des trous pour les cheviller. Avant que de les cheviller, on fait sortir l'emboîture du tenon & les trous qui ont été faits dans le tenon; on les élargit un peu à droite & à gauche, ce qui les rend ovales & donne de la facilité au bois qui se retire à cause de la sécheresse, ou qui renfle à cause de l'humidité & empêche les tenons de casser.

Ouvrage à petit cadre et embrevement (Page 11:726)

Ouvrage à petit cadre et embrevement, est celui dont le cadre est une piece séparée du battant ou traverse, & y est assemblé par doubles languettes & rainures.

Ouvrage (Page 11:726)

Ouvrage, (Rubanier.) s'entend de tout généralement ce qui sort de la fabrique ou des mains de l'ouvrier de ce métier.

OUVRAGER (Page 11:726)

OUVRAGER, v. act. terme de Manufacture, c'est enrichir un ouvrage de divers ornemens, on le dit des brocards à fleurs, des velours à ramage, des damas, &c. comme aussi de plusieurs autres choses que fabriquent divers artisans, menuisiers, orfevres, seulpteurs, &c.

OUVRÉ (Page 11:726)

OUVRÉ, terme de Tisserand; le linge ouvré est ce<cb-> lui sur lequel le tisserand a fait divers onvrages, & représente des figures, des fleurs, des compartimens. On l'appelle aussi linge damasse; ce linge ne s'emploie qu'au service de la table, ou tout - au plus à faire des rideaux de fenêtres.

OUVREAUX (Page 11:726)

OUVREAUX, s. m. terme de Verrerie, c'est dans les fourneaux à verre les bouenes ou ouvertures où sont les pots, dans lesquels se fondent les matieres propres à la vitrification. C'est aussi par les ouvreaux que l'on cueille, c'est à - dire que l'on prend le verre au bout de la felle pour le souffler, qu'on le chauffe & qu'on l'ouvre.

On appelle le grand ouvreau une ouverture du fourneau qui a plus du double des autres ouvertures, & qui est assez grande pour que le plat de verre dont le diametre a plus de deux piés & demi, puisse s'y ouvrir & en sortir sans courir aucun risque d'être cassé en le retirant. Les deux ouvreaux des côtes s'appellent les ouvreaux des aîles, & plus ordinairement les ouvreaux à cueillir.

OUVREUR ou OUVRIER - FABRIQUANT (Page 11:726)

OUVREUR ou OUVRIER - FABRIQUANT, (Papetier.) c'est le nom qu'on donne à l'ouvrier qui plonge les formes dans les chaudieres, & les en retire chargées de papier pour les donner au coucheur, qui les pose sur les feutres. Voyez au mot Papier, & nos Planches de Papeterie.

Ouvreur (Page 11:726)

Ouvreur, terme de Verrerie, ouvreur est celui qui ouvre la bosse après que le gentilhomme l'a soufflée; on le nomme plus ordinairement bossetier.

OUVRIER (Page 11:726)

OUVRIER, s. m. terme général, se dit en général de tout artisan qui travaille de quelque métier que ce soit.

On appelle ouvriers en drap d'or, d'argent & soie, & autres étoffes mélangées, ou ouvriers de la grande navette, les fabriquans & manufacturiers qui fabriquent & font sur le métier avec la navette toutes sortes d'étoffes d'or & d'argent & de soie, ou mêlées d'autres matieres, comme fleurets, laine, coton, poil & fil; telles que sont les velours, les damas, les brocards & brocatelles, les satins, les taffetas & tabis, les moires, les papelines, les gazes, les crêpes & autres semblables marchandises, dont les largeurs sont d'un tiers d'aune & au - dessus; celles au - dessous étant réservées aux maîtres Tissutiers Rubaniers. (D. J.)

Ouvrier (Page 11:726)

Ouvrier, s. m. (Archit.) c'est la qualité d'un homme qui travaille aux ouvrages d'un bâtiment, & qui est à sa tâche ou à la journée.

Ouvriers (Page 11:726)

Ouvriers, terme de Monnoies, on appelle ainsi dans les hôtels des monnoies, & particulierement dans l'hôtel de la monnoie de Paris, ceux qui coupent, taillent & ajustent les flaons pour les réduire au poids des especes, & les rendre conformes aux déneraux du poids matrices. On leur a donné le nom d'ouvriers pour les distinguer des autres ouvriers, à qui les rois de toute ancienneté ont accordé le droit d'être reçus à travailler avec leurs peres & meres, à tailler les especes; les femmes sont aussi appellées ouvrieres, mais plus ordinairement tailleresses. Boizard. (D. J.)

Ouvriers de forge (Page 11:726)

Ouvriers de forge, (Eperonnier.) on nomme ainsi dans les anciens statuts des maîtres Selliers - Lormiers ceux d'entr'eux, qu'on appelle autrement lormiers - éperonniers, c'est - à dire ceux qui forgent, vendent les mords, éperons, étriers & autres pieces de fer servant aux harnois des chevaux, ou qui sont propres à monter & surpendre des carrosses, chaises roulantes & autres sortes de voitures: les autres mailres s'appellent Selliers - garnisseurs.

Ces deux sortes d'ouvriers, qui ne faisoient autrefois qu'une même & seule communauté, sont présentement séparés en deux corps de jurande; l'un qu'on nomme vulgairement des maitres éperonniers, quoiqu'ils conservent toujours leur commune qua<pb->

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