ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"701"> avons parlé sous le nom que Kempfer lui donne, & qui est Odowara. (D. J.)

OUDENARDE (Page 11:701)

OUDENARDE, (Géog.) forte ville des Bays - Bas, dans la Flandre autrichienne, capitale de la châtellenie du même nom; Louis XIV. la prit en 1667, & la rendit au roi d'Espagne Charles II. par la paix de Nimegue. Le maréchal d'Humieres la bombarda en 1684. Les François y furent battus par les alliés en 1708. Elle est sur l'Escaut, dans une vallée, à 5 lieuesS. de Gand, 6 N. E. de Tournai, 12 N. O. de Mons, 11 O.de Bruxelles. Long. 21. 16. lat. 50. 49.

Quoi que disent les auteurs flamands de l'antiquité d'Oudenarde, il paroit qu'elle ne doit son origine qu'aux comtes de Flandres. Elle s'est distinguée dans le dernier siecle par sa manufacture de tapisserie d'haute - lisse.

Cette ville est la patrie de Drusius (Jean), un des savans théologiens du xvj. siecle, & d'ailleurs très - versé dans les langues orientales. Son recueil des fragmens des Hexaples; ses notes critiques sur l'Ecriture, & d'autres ouvrages de sa plume, lui ont fait une grande réputation. Il mourut en 1616, âgé de 66 ans. (D. J.)

OUDENBORG (Page 11:701)

OUDENBORG, (Géog.) petite ville des Pays - Bas, dans la Flandre teutone, à 1 lieue d'Ostende, & à 2 de Bruges. Long. 20. 35. lat. 51. 8.

OUDWATER (Page 11:701)

OUDWATER, (Géog.) petite ville des Pays - Bas, dans la province de Hollande, sur l'Yssel, entre Gouda & Montfort, aux confins de la seigneurie d'Utrecht. Long. 22. 12. lat. 52. 2.

Cette petite ville a acquis plus de célébrité pour avoir donné la naissance à Arminius (Jacques), que par aucune autre particularité qui la concerne. Il y vit le jour l'an 1560, & devint professeur en théologie à Leiden l'an 1603. Ses écrits théologiques ont fait bien du bruit dans les sept Provinces - Unies, non - seulement il y condamne le supralapsaire Beze, mais de plus il établit qu'il ne faut reconnoître d'autre élection que celle qui a pour fondement l'obéissance des pécheurs à la vocation de Dieu par Jesus - Christ. Il se fit un grand nombre de partisans qui furent condamnés par le synode national; mais leur condamnation n'a servi qu'à étendre leur secte, qui a finalement triomphé de ses adversaires ensevelis. Arminius est mort en 1609, avec tous les sentimens d'un homme dont la piété étoit véritablement éclairée. (D. J.)

OUDON, l (Page 11:701)

OUDON, l', (Géog.) en latin Oldo ou Odo, nom de deux petites rivieres de France, en Normandie, dont l'une coule dans le diocèse de Bayeux, & l'autre sépare les diocèses de Lizieux & de Séez: toutes les deux se jettent dans l'Orne.

OUDRE; (Page 11:701)

OUDRE; on a donné ce nom au dauphin & à l'épaulard. Voyez Dauphin & Épaulard.

OVE (Page 11:701)

OVE, s. m. (Architect. civile.) c'est une moulure ronde, dont le profil est ordinairement un quart de cercle: Vitruve l'appelle échine, & lui donne une convexité plus petite que celle d'un demi - cercle. Sa hauteur est de 3 à 6 minutes d'un module, & sa saillie de la hauteur. On met les oves dans les moulures des corniches pour y servir d'ornement; & dans le chapiteau d'une colonne on place l'ove sous l'abaque. Voyez les édifices antiques de Rome par Desgodets. (D. J.)

OVES (Page 11:701)

OVES, s. m. pl. (Architect.) ornemens qui ont la forme d'un oeuf renfermé dans une coque imitée de celle d'une châtaigne, & qui se taillent dans l'ove, voyez Ove.

On appelle oves fleuronnés ceux qui paroissent enveloppés par quelques feuilles de sculpture: on en fait en forme de coeur; aussi les anciens y mettoient - ils des dards pour symboliser avec l'Amour. (D. J.)

OVERFLACKÉE (Page 11:701)

OVERFLACKÉE, (Géog.) petite île des Pays - Bas, dans la partie méridionale de la Hollande, au - dessus de l'île de Gorée.

OVER - ISSEL, l (Page 11:701)

OVER - ISSEL, l', (Géogr.) en latin Transidalana provincia, l'une des sept Provinces - Unies, au - delà de l'Issel, bornée N. par la Frise & le terrein de Groningue, O. par l'Issel, S. par le comté de Zutphen, E. par l'évêché de Munster: on la divise en trois parties principales, qui sont le pays de Drente, de Twente, & le Sallant.

Il est remarquable que dans la province d'Over - Issel tous les gentilshommes qui y possedent des terres seigneuriales de la qualité requise, font partie des états de cette province. Lorsque la république paye cent mille florins, la cotte - part de la province de Hollande est 58309 florins 1 sos 12 deniers, & celle de l'Over - Issel est 3571 florins 8 sols 4 deniers. (D. J.)

OVERLANDERS (Page 11:701)

OVERLANDERS, s. m. pl. terme de Marinier. Les overlanders sont des petits bâtimens qui navigent sur le Rhin & sur la Meuse, & qui chargent ordinairement de la terre & du sable pour faire des ouvrages de poterie & de verre. (D. J.)

OUESSANT (Page 11:701)

OUESSANT, (Géog. mod.) île de France dans l'Océan, sur les côtes de Bretagne, à l'opposite du conquêt. Elle a trois lieues de tour, & renferme plusieurs hameaux & un château. Elle est entourée par quelques autres îles moins grandes, qu'on appelle les îles d'Ouessant. Long. 12. 28. lat. 48. 30.

L'âge d'or, cette chimere ingénieuse plus propre à exciter nos regrets que nos espérances, que l'imagination chérit & dont le sentiment de la misere humaine s'irrite; ce contraste de l'âge véritable qui déchire l'ame après avoir amusé l'esprit; ce conte philosophique enfin échappé à la bienfaisance & à la vertu dans l'ardeur de ses souhaits pour la félicité des hommes; l'âge d'or s'est presque réalisé dans ce petit coin de la terre. La loi de tous les coeurs, la loi naturelle d'un côté & la loi des coeurs choisis, le christianisme de l'autre forment les liens d'une harmonie éternelle entre ses habitans, & dissipent sans aigreur & sans bruit par la voix de l'âge ces petits nuages inséparables du tien & du mien. La probité y est une richesse commune, mais si nécessaire que celui qui ne la possede pas est proscrit sans retour par un arrêt général. La chasteté n'est pas l'unique dot, mais l'essentiel de la dot des filles dans ce canton ignoré. Celle qui se seroit mise hors d'état de la porter à son époux, seroit bannie avec la même sévérité que le voleur; car ces hommes simples, c'est - à - dire, sages, pensent que la perte de la chasteté est un vol fait à la société conjugale. Quand les Philosophes ont voulu faire un peuple d'hommes vertueux, ils ont étalé des spéculations pompeuses, édifices majestueux élevés par le génie, mais roseaux fragiles qui n'ont pû soutenir les tempêtes des grandes sociétés. La simplicité de la nature est un cercle étroit qui ne convient qu'à un petit nombre d'hommes qui s'imposent à tous la pratique de la vertu, parce qu'ils sont sans cesse observés par tous; ils y goûtent un bonheur que les colifichets philosophiques de Platon & de l'Utopie ne procurent point. Le peuple obscur & conséquemment heureux dont je parle, a dans son sein, depuis le commencement de cette guerre, des défenseurs qui pourroient bien lui faire acheter leur protection; les troupes ..... je tremble pour lui quand je songe que la licence militaire est le tombeau des moeurs.

OUEST (Page 11:701)

OUEST, s. m. en termes de Cosmographie, est un des points cardinaux de l'horison, & celui qui est diamétralement opposé à l'est. Voyez Points cardinaux, Est , &c.

L'ouest, à proprement parler, est l'intersection du premier vertical & de l'horison, du côté où le soleil se couche. Voyez Couchant. [p. 702]

Le point où le soleil se couche, lorsqu'il est dans l'équateur, est nommé l'ouest équinoctial ou vrai point de l'ouest.

Le mot d'ouest est principalement employé par les Marins pour désigner le couchant ou l'occident, & les vents qui viennent de ce côté - là. Ainsi ils disent un vent d'ouest, faire route à l'ouest, telle île est à l'ouest de telle autre. Mais, dans l'usage ordinaire, on se sert plus communément du mot de couchant pour déterminer les positions des lieux. Ainsi on dit qu'une telle maison est exposée au couchant, que la France a la mer au couchant, &c. (O)

OUGLY (Page 11:702)

OUGLY, (Géog.) ville d'Asie dans l'Indoustan, au royaume de Bengale. Elle est située sur le bord occidental du Gange, à 18 lieues de son embouchure. Long. 105. 30. lat. 22. (D. J.)

OUICOU (Page 11:702)

OUICOU, s. m. boisson composée par les Caraïbes avec des patates coupées, des bananes bien mûres, de la cassave rompue par morceaux, du gros sirop de sucre, ou, à son défaut, des cannes à sucre, le tout bien écrasé & mis en fermentation avec une suffisante quantité d'eau claire dans de grands vases de terre cuite qu'ils nomment canaris: cette boisson, à l'amertume près, ressemble à de la biere; elle est très - forte & enivre facilement.

Lorsque les Caraïbes se rassemblent pour quelque réjouissance publique, ils font un oliicou général; ces fêtes tumultueuses, ou plutôt ces especes d'orgies, ne se passent guere sans desordre & sans quelque événement tragique.

Les habitans blancs & noirs des îles Antilles ont beaucoup perfectionné la composition du oiiicou; ils ajoutent à une quantité d'eau suffisante & de beau sirop de sucre mêlés ensemble, des patates & des bananes coupées par morceaux, quelques racines de gingembre fraîches & écrasées, le suc & l'écorce d'un certain nombre de citrons & un morceau de cassave grillée, ou une croute de pain rôtie sur les charbons; ils laissent fermenter ces substances pendant deux ou trois jours dans un grand pot de terre non - verni & uniquement destiné à cet usage, plus il a servi mieux il vaut. La force de la fermentation fait monter le marc vers l'orifice du pot, c'est alors qu'il faut l'écumer bien proprement, après quoi on passe la liqueur à deux ou trois reprises au - travers d'une chausse de laine, & on l'enferme dans des bouteiles bien bouchées dans chacune desquelles on a eu soin de mettre un ou deux clous de gerofle. Il est dommage que cette boisson ne puisse pas se conserver plus de trois ou quatre jours, elle est infiniment plus agréable que du cidre mousseux, à quoi elle ressemble beaucoup par la couleur & le pétillement, & même un peu par le goût. On l'estime rafraîchissante en supprimant les épices; mais comme elle occasionne des flatuosités, & qu'un long usage pourroit nuire à l'estomac, on y ajoute comme correctifs le gingembre & le gerofle en quantité modérée par l'expérience. (M. le Romain.)

OVICULE (Page 11:702)

OVICULE, s. m. (Archit.) c'est un petit ove; Baldus croit que c'est l'astragale lesbien de Vitruve. Quelques auteurs nomment ovicule, l'ove ou moulure ronde des chapiteaux, ionique & composite, laquelle est ordinairement taillée de sculpture. (D. J.)

OVIDOS (Page 11:702)

OVIDOS, (Géog.) petite ville de Portugal dans l'Estramadure, sur une hauteur, à 9 lieues de Sautareu. Long. 9. 45. lat. 39. 5. (D. J.)

OVIÉDA (Page 11:702)

OVIÉDA, (Botan.) nom que donne Linnaeus au genre de plante, appellé valdia par le pere Plumier. En voici les caracteres. Le calice de la fleur est court, formé d'une seule feuiille, large, légérement divisée en cinq segmens droits & pointus. Ils subsistent après que la fleur est tombée. La fleur est monopétale & du genre des labiées. Le tube est fort long, fort menu, & attaché au germe du pistil. Il est un peu plus épais au sommet qu'à la base; la levre supérieure est creuse & évasée; l'inférieure est partagée en trois segmens. Les étamines sont quatre filets plus longs que la fleur. Les bossettes des étamines sont arrondies. L'embryon du pistil est rond & placé entre le calice & la fleur. Le style est chevelu & de la longueur des étamines; le stygma est fendu en deux & aigu. Le fruit est une baie sphérique, placée dans le calice qui grossit pour le recevoir, & qui est fait en forme de cloche. Les graines sont ovales & au nombre de deux. Linnaei, gen. plant. p. 295. Plumier, gen. 24. (D. J.)

OVIÉDO (Page 11:702)

OVIÉDO, (Géog.) ville d'Espagne, capitale de l'Asturie d'Oviédo, avec un évêché qui ne releve que du pape, & une université. Il s'y tint un concile en 901. Elle est sur les ruisseaux nommés l'Ove & la Deva, à 46 lieues N. E. de Compostelle, 20 N. O. de Léon, 83 N. O. de Madrid. Long. 11. 48. lat. 43. 23. (D. J.)

OUïE (Page 11:702)

OUïE, s. f. (Physiologie.) L'ouïe est une sensation excitée par les sons reçus dans l'oreille; ou, si l'on aime mieux, c'est une perception du son qui se fait dans l'ame par le secours de tout l'organe nommé auditif.

La nature libérale a pris soin d'étendre notre commerce avec les autres êtres au - delà de ceux qui nous environnent, par l'ouïe, & même au - delà du monde où nous vivons, par la vûe. Ce commerce se fait toûjours par une matiere qui affecte un organe; mais dans l'ouïe cette matiere est plus subtile, plus répandue loin de nous que dans le tact, le goût & l'odorat.

Ici nous commençons à sortir de notre atmosphere, car l'objet de l'ouïe est le bruit en général; or le bruit consiste dans un vif trémoussement de l'air communiqué jusqu'à l'organe de cette sensation, & cette communication, comme on sait, se fait de fort loin. Le bruit dans lequel les vibrations de l'air sont plus amples, plus régulieres, & par - là plus agréables à l'oreille, s'appelle le son. Voyez Son.

C'est en - vain que l'air remué par les corps bruyans ou sonores nous frapperoit de toutes parts, si nous n'avions des organes particuliers pour recevoir son impression. Le vent se sent au toucher, mais la partie de l'air qui fait le son, est trop subtile pour affecter ce sens grossier, il n'y fait pas la moindre impression.

L'oreille est l'organe propre à cette sensation: son entonnoir ou son pavillon est capable de ramasserun grand nombre de rayons sonores & de les réunir: cet entonnoir est beaucoup plus grand dans certains animaux, comme dans l'âne & le lievre; il y a des muscles qui le redressent & l'ouvrent quand l'animal écoute, c'est pourquoi ces animaux ont l'ouie très fine. Cet entonnoir extérieur est suivi d'un canal aboutissant à une membrane qui est comme la premiere porte des grottes de l'ouie.

Cette membrane est tendue comme celle d'un tambour, & elle porte aussi ce nom: son centre s'enfonce un peu vers la premiere grotte qui est derriere & qu'on appelle la caisse. Dans cette grotte, il y a des ressorts qui font l'office des bascules qu'on met aux sonnettes, & qui aboutissent d'une part au centre de cette membrane, & de l'autre à l'entrée d'une seconde grotte. Ces bascules sont tirées par des muscles. Cette membrane & ses ressorts paroissent avoir dans l'ouïe le même usage que la prunelle semble avoir dans l'oeil. La prunelle se resserre ou se dilate pour recevoir une image plus parfaite, & qui ne blesse point l'organe; le tympan se tend, ou se relâche de même, pour transmettre à l'ouïe des vibrations plus parfaites & proportionnées à cet organe. Quand l'oreille est frappée d'un son trop violent,

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