ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"681"> d'autres parce qu'elles furent instituées en l'honneur de Minerve & de Bacchus qui avoient assisté Thesée dans cette entreprise; quelques - uns veulent qu'on y honorât Bacchus & Ariane.

Dans les oscophories tous les jeunes gens qui avoient leur pere & leur mere, prenoient des habits de fille & couroient au temple de Bacchus & à celui de Minerve, ayant des grappes de raisin dans leurs mains. Celui qui y arrivoit le premier étoit déclaré vainqueur, & offroit un sacrifice en versant une liqueur qui étoit contenue dans une phiole, & composée de vin, de miel, de fromage, de fleurs, & d'huile. Voyez l'article Oschophories.

OSCULUM PACIS (Page 11:681)

OSCULUM PACIS, s. n. (Théologie.) baiser de paix; c'étoit autrefois la coûtume dans l'Eglise, que pendant la célébration de la messe, après que le prêtre avoit fait la consécration & proferé ces paroles, pax Domini vobiscum, la paix du Seigneur soit avec vous, les fideles s'embrassoient les uns & les autres, ce qui s'appelloit le baiser de paix.

Après que cette coûtume eut été abrogée, on en introduisit une autre qui est, que le prêtre ayant proferé les paroles ci - dessus, le diacre ou sous-diacre donnoit à baiser au peuple une image qu'on appelloit la paix, c'est ce qui se pratique encore en partie dans l'église de Paris, où après l'agnus Dei, deux acolythes ou enfans de choeur vont présenter à baiser au clergé une espece de reliquaire.

Dans d'autres diocèses, aux messes solemnelles, le célébrant, après l'agnus Dei, donne le baiser de paix au diacre en lui disant, pax tibi frater & Ecclesioe sanctoe Dei. Celui - ci répond, & cum spiritu tuo. Le diacre la donne ensuite au soudiacre, puis au premier choriste, celui - ci au second, & ceux - ci donnent chacun de leur côté le baiser de paix à l'ecclésiastique qui occupe la premiere stale, celui - ci à son voisin, & ainsi de suite en répétant les mêmes paroles. On voit que cette cérémonie retient l'idée de l'union & de la charité que la primitive église exigeoit entre ses enfans.

OSCULATEUR (Page 11:681)

OSCULATEUR, adj. en Géométrie, rayon osculateur d'une courbe, est le rayon de la developpée de cette courbe; & cercle osculateur est le cercle qui a pour rayon le rayon de la développée. Voyez Osculation & Developpé.

On appelle ce cercle osculateur, parce qu'il embrasse pour - ainsi - dire la developpée en la touchant; car il la touche & il la coupe tout - à - la - fois, étant d'un côté à la partie concave de la courbe, & à l'autre à la partie convexe.

Dans le cercle tous les rayons osculateurs sont égaux, & sont le rayon même du cercle; la développée du cercle n'étant qu'un point.

Lorsque la courbure est finie, le rayon osculateur est fini, lorsqu'elle est infiniment petite, le rayon osculateur est infini, & enfin lorsqu'elle est infiniment grande, le rayon osculateur est = o. V. Courbure.

Nous avons promis au mot Engendrer, que nous donnerions ici de nouvelles remarques sur les courbes, qui en se développant s'engendrent en elles - mêmes; mais ayant vû depuis que le savant M. Euler a traité profondément ce sujet dans le tom. XII. des anciens Mémoires de Petersbourg, nous y renvoyons le lecteur. (O)

OSCULATION (Page 11:681)

OSCULATION, s. f. ou baisement, terme en usage dans la théorie des développées. Soit P C la developpée d'une courbe; un cercle décrit du point C comme centre (Pl. analys. fig. 12.) & du rayon de la developpée M C, est dit baiser, en M, la developpée, & M. Huyghens, inventeur des developpées, a appellé ce point M, point d'osculation, ou point baisant. Voyez Developpée.

La ligne M C est appellée rayon osculateur, & le cercle décrit du rayon M C, cercle osculateur ou cercle baisant, Voyez Osculateur.

La developpante P C F, est le lieu des centres de tous les cercles qui baisent la développante A M, décrite par le développement de la courbe B C F. Voyez Developpement & Developpante.

La théorie de l'osculation est dûe à M. Leibnitz, qui a le premier enseigné la maniere de se servir des developpées de M. Huyghens, pour mesurer la courbure des courbes. Voyez Courbure.

On appelle aussi osculation en Géométrie, le point d'attouchement de deux branches d'une courbe qui se touchent. Par exemple, si on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version], il est aisé de voir que la courbe a deux branches qui se touchent au point où x = o, à cause que les radicaux emportent chacun le signe + & - . Voyez Branche & Courbe.

Le point d'osculation differe du point de rebroussement (qui est aussi un point d'attouchement de deux branches), en ce que dans celui - ci les deux branches finissent au point de rebrouslement, & ne passent point au - delà, au - lieu que dans le point d'osculation les deux branches existent de part & d'autre de ce point. Dans la fig. 14. n°. 1. d'analyse, D est un point d'osculation; & dans la fig. 5. G ou C est un point de rebroussement. Voyez Rebroussement. L'osculation s'appelle embrassement quand la concavité d'une des branches embrasse la convexité de l'autre, c'est - à - dire quand les deux branches qui se touchent sont concaves ou convexes du même côte. (O)

OSE (Page 11:681)

OSE, participe d'Oser.

OSER (Page 11:681)

OSER, v. act. (Gram.) avoir le courage d'entreprendre une chose hardie, périlleuse, difficile. Qu'il ose? Celui qui ose a mesuré en lui - même ses forces avec son entreprise.

OSÉE (Page 11:681)

OSÉE, (Théol.) le premier des douze petits prophêtes: on regarde ses livres comme les plus anciens, les plus prophétiques que nous ayons. Quoiqu'Amos & Isaïe aient paru sous le regne d'Osias, ainsi qu'Osee; celui - ci les a précédés de quelques années. Il est pathétique, court, vif, & sententieux. Le prophête, quoiqu'inspiré, a toujours le caractere de l'homme; en parlant par sa bouche, Dieu lui laisse ses préjugés, ses idées, ses passions, ses expressions, son métier, s'il en a un.

OSEILLE (Page 11:681)

OSEILLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) acetosa, genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines soutenues par un calice à six feuilles. Le pistil devient dans la suite une semence triangulaire, enveloppée d'une capsule formée par trois feuilles du calice, les trois autres se flétrissent. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Parmi les trente - une especes d'oseille que comptent les Botanistes, il y en a deux principales qui sont en usage dans la Médecine & dans les cuisines, savoir l'oseille ordinaire & la ronde.

L'oseille ordinaire, icetosa vulgaris, acetosa pratensis, oxalis pratensis, a la racine fibreuse, longue, jaunâtre, amere, & styptique; ses feuilles sont alternes, grandes d'une palme & plus, pointues, échancrées, & à oreilles du côté qu'elles tiennent à leur queue, d'un verd foncé, acides, & succulentes. Sa tige est cannelée, longue d'une coudée, & branchue; elle porte des fleurs sans pétales, chargées d'étamines garnies de sommets jaunâtres, & qui s'élevent d'un calice composé de six feuilles.

Ray observe que dans cette espece de plante il y a des fleurs stériles ou incomplettes, & d'autres fertiles ou complettes. Les fleurs stériles ne portent point de fruit, & le pistil de celles qui sont fertiles se changent en une graine triangulaire, de couleur de châtaigne, luisante, enveloppée dans une [p. 682] capsule feuillée, composée de trois feuilles du calice, & dont les trois autres se fannent.

L'oseille ronde, acetosa & oxalis rotundifolia, seu hortensis, a la racine menue, rampante, d'une saveur astringente; elle pousse des tiges longues d'une coudée & plus, menues, rampantes. Ses feuilles varient quelquefois; elles sont presque rondes; d'autres rois elles sont à oreilles, & d'autres fois elles sont pointues comme une lance, de couleur verd de mer, un peu grasses, d'une saveur aigrelette & délicate: les fleurs & les graines ne sont pas différentes de celles de l'oseille ordinaire.

On cultive beaucoup ces deux especes d'oseille dont les feuilles, la racine, & la graine sont d'usage médicinal.

Le suc des racines donne la couleur de pourpre au papier bleu; mais cette couleur disparoît bien - tôt après, & il reste une tache brune à cause de la grande quantité d'huile qu'elles contiennent, laquelle tache s'étend peu - à - peu sur les parties qui ont été développées par l'acide.

Les racines contiennent en effet presque trois fois autant d'huile & de terre que les feuilles: elles enveloppent un sel essentiel ammoniacal, nitreux, tel que celui que l'on découvre dans les feuilles: c'est de - là que vient ce goût styptique & amer des racines; c'est aussi de - là que vient la vertu qu'elles ont d'ouvrir & de lever les obstructions. Au contraire on découvre dans les feuilles qui contiennent un acide plus développé, la vertu de rafraîchir & de calmer le mouvement de fermentation du sang & de la bile.

La vertu cardiaque des graines est entierement différente de celle des feuilles & des racines, car elle dépend d'une huile abondante, mêlée avec une grande portion de sel ammoniacal, les graines ont encore par leurs parties huileuses la qualité d'adoucir les humeurs âcres, d'amollir les fibres des parties, & de les rendre plus flexibles.

Il résulte de ces détails, que le suc d'oseille s'emploie avec succès dans les fievres bilieuses, soit simples, soit pestilentielles, & que c'est en particulier un excellent remede dans le scorbut alkalin. La racine d'oseille étant amere & astringente, convient dans les décoctions apéritives: les feuilles d'oseille pilées ou bouillies, appliquées extérieurement, sont puissamment résolutives & maturatives. (D. J.)

Oseille (Page 11:682)

Oseille, (Diete, Mat. méd.) oseille ordinaire, oseille longue, vinette, & oseille ronde.

On prend indifféremment l'une & l'autre oseille, soit pour les usages de la Cuisine, soit pour ceux de la Pharmacie. Ce n'est que les feuilles de ces plantes qu'on emploie à titre d'aliment; & l'on se sert comme remede de leurs feuilles, de leurs racines, & de leurs semences.

Les feuilles d'oseille dont tout le monde connoît le goût très - acide, se mangent dans les potages avec les viandes, le poisson, les oeufs, &c. Cet assaisonnement est regardé avec raison comme très - salutaire, & sur - tout en été, tems auquel il est principalement en usage, parce que c'est - là la saison de l'oseille. Il tempere, rafraîchit, donne de l'appétit, & réveille le jeu des parties relâchées par la chaleur. Il n'est cependant utile qu'aux sujets vraiment sains; car on ne doit point le permettre à ceux qui sont sujets aux aigreurs de l'estomac, aux hypocondriaques, aux personnes du sexe qui sont attaquées des pâles - couleurs; à ceux qui sont sujets à la toux, à l'asthme, au crachement de sang, car ce sont - là les affections principales dans lesquelles les alimens & les assaisonnemens acides sont pernicieux.

L'oseille soit en substance accommodée à la maniere des épinards, & mêlée avec cette derniere plante peut tempérer convenablement son acidité; la décoction & le suc de cette plante, sont regardés par tous les Médecins comme un spécifique dans le scorbut: ces mêmes remedes sont très - utiles aussi, lorsqu'on en combine l'usage avec celui des plantes alkalines, telles que le cochlearia, le cresson, &c. Le célebre Thomas Bartholin a même observé que l'oseille & le cochlearia croissoient en abondance l'un à côté de l'autre dans le Groenland où le scorbut est endémique; comme si la nature avoit fait naître ces deux plantes ensemble pour que les hommes de ces contrées pussent commodément les tempérer l'une par l'autre, & qu'ils trouvassent dans leur mélange un remede facile & assuré. Cette observation botanique a été vérifiée par les Naturalistes qui ont voyagé postérieurement dans la plûpart des pays du nord.

Les remedes tirés des feuilles d'oseille dont nous venons de parler, possedent toutes les propriétés communes des acides végétaux spontanés. Ils sont rafraîchissans, anti - putrides, utiles dans les coliques bilieuses, les chaleurs d'entrailles, les digestions languissantes, les fievres ardentes, continues, les fievres tierces, intermittentes, printannieres, &c.

On distille une eau des feuilles d'oseille, qui est de la classe des eaux distillées dépouillées de toute vertu (voyez Eau distillée), & qu'il est bien singulier de voir donner encore par Geoffroi comme analogue au suc & à la décoction de cette plante, & seulement comme un peu plus foible que ces remedes.

La racine d'oseille n'est point acide; elle a un goût amer & légérement styptique. On la compte parmi les remedes apéritifs & diurétiques, & on l'emploie communément à ce titre dans les bouillons & les aposemes apéritifs. Elle a la propriété singuliere, lorsqu'elle est seche, de donner à l'eau dans laquelle on la fait bouillir une belle couleur rouge délayée. On peut profiter de cette propriété pour faire une tisane dont la couleur imite celle du vin, & tromper avec cette boisson certains malades qui demandent opiniâtrement du vin, & à qui il pourroit être dangereux d'en accorder. Il ne faut pas se mettre en peine dans ce cas qu'ils puissent découvrir la fraude par la différence du goût, parce que ce n'est communément que de la part des malades en délire qu'on a à se délivrer de cette sorte d'importunités; & qu'au surplus on peut toûjours leur faire entendre que la maladie leur a perverti le goût. Un aposème apéritif, fort usité sous le nom de bouillon rouge, doit sa couleur à la racine d'oseille & à celle de fraisier.

La semence d'oseille qui est émulsive, est comptée parmi les remedes cordiaux & astringens, mais elle est fort peu employée; & certes il est très - vraissemblable qu'elle est négligée avec raison, sur - tout à ces titres, & qu'elle ne possede que les qualités très communes des substances émulsives. Voyez Émulsion.

Les feuilles d'oseille appliquées extérieurement en forme de cataplasme sur des tumeurs inflammatoires, sont puissamment résolutives & maturatives. Ce remede est employé très - communément & avec beaucoup de succès.

On fait avec les feuilles d'oseille une conserve & un sirop simple avec leur suc. Le sucre ne fait que tempérer l'acidité de ces feuilles & de ce suc, mais ne la détruit point. Ainsi ces remedes ont les mêmes usages, & à - peu - près les mêmes vertus que les feuilles & que le suc.

La conserve d'oseille entre dans l'opiate de Salomon, la graine dans la confection d'hyacinthe, la poudre diamargariti frigidi, le diascordium, &c. de la plûpart des pharmacopées; car ces ingrédiens sont bannis de toutes ces compositions dans la pharmaco<pb->

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