ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"675"> une bande de deux ou trois lignes de largeur & de couleur de pourpre; enfin on en voit aussi qui sont verdâtres, & qui ont des taches brunes éparses.

Les orties errantes ont l'une des faces convexe, & l'autre concave à - peu - près comme un champignon. On distingue sur la surface convexe une infinité de grains ou de petits mamelons qui sont de la même couleur que le reste de l'ortie, & on voit sur l'autre surface des parties organisées. Il y a un peu au - delà de son bord, qui est mince & découpé, des cercles concentriques, qui ne regnent cependant pas toutau - tour de la circonférence. Les plus près du centre sont divisés en seize arcs, & les extérieurs seulement en huit. Ces séparations sont des especes de canaux, ou reservoirs toujours pleins d'eau. M. de Reaumur a fait bouillir dans de l'eau une gelée de mer dont la base avoit plus de deux piés de diametre; elle a conservé sa figure, mais son diametre n'étoit plus que d'un demi - pié; sa substance étoit devenue plus solide.

Les gelées de mer jettées par les vagues sur la côte, n'ont plus de mouvement: les chocs qu'elles éprouvent contre les pierres & le sable suffisent sans doute pour leur ôter la vie; alors elles vont au fond de l'eau. Celles qui sont vivantes se soutiennent sur l'eau par un espece de mouvement de contraction & de dilatation de leur corps. Elles battent l'eau de tems en tems par le moyen de ces deux mouvemens répétés alternativement, qui suffit pour les empêcher d'aller au fond de l'eau. Mém. de l'acad. royale des Sciences, année 1710. par M. de Réaumur.

Ortif (Page 11:675)

Ortif toile d', (Comm.) on appelle toile d'ortie, la toile qui est faite de la filasse qui se tire de cette plante: elle est un peu grisâtre, & l'on s'en sert le plus souvent en écru.

ORTIVE (Page 11:675)

ORTIVE, adject. f. (terme d'Astronomie.) l'amplitude ortive ou orientale d'une étoile, est l'arc de l'horison compris entre le point où cette étoile se leve, & le point est de l'horison, c'est - à - dire, le point où l'horison coupe l'équateur. Voyez Amplitude & Horison. (O)

ORNTAU (Page 11:675)

ORNTAU, (Géog.) pays d'Allemagne dans la Suabe, le long du Rhin qui le sépare de l'Alsace. Il est borné S. par le Brisgaw; N. par le margraviat de Bade; E. par le duché de Wurtemberg: il contient trois villes impériales; Offenbourg, Gegenbach & Zell. Il appartient en partie à la maison d'Autriche, en partie à l'évêque de Spire, & en partie au comte de Hanau.

ORTOLAN (Page 11:675)

ORTOLAN, ortolanus s. m. (Hist. nat. Ornithol.) oiseau qui ressemble beaucoup à la bergeronnette. Le bec est court & rougeâtre dans les mâles; la gorge & la poitrine sont cendrées; tout le reste de la face inférieure de l'oiseau jusqu'à la queue est roux. Les mâles ont la poitrine un peu rouslâtre; le croupion a une couleur rousse foncée: il y a une tache jaune sur le bec. La tête est d'une couleur cendrée verdâtre. Les plumes du dos ont le milieu noir, & les bords extérieurs roussâtres ou d'un cendré verdâtre.

L'ortolan differe du moineau à collier, en ce qu'il est plus roux, & en ce qu'il a une tache jaune sur la gorge. Il ne reste pas, comme le moineau à collier, dans les endroits plantés de jonc, & il n'a pas de collier. Raii, Synops. meth. avium. Voyez Oiseau. (I)

Ortolan (Page 11:675)

Ortolan, (Diete & Cuis.) on ne mange ordinairement cet oiseau qu'après l'avoir engraissé dans des volieres. Lorsqu'il y a été nourri un certain tems, il ne paroît plus qu'un petit peloton de graisse. On le met rôti, ou après l'avoir fait tremper pendant une ou deux minutes, dans du bouillon ou du jus bouillant; car il est si délicat, que cette courte application d'une chaleur légere suffit pour le cuire parfaitement. On pourroit aussi facilement l'enfermer dans des coques d'oeufs de poule bien réunies, le cuire dans l'eau ou sous la cendre, & répéter à peu de frais, une des magnificences de Trimalcion, qui est un jeu de festin assez plaisant. On l'assaisonne avec le sel, le poivre & le jus de citron: malgré ce correctif, il est peu de personnes qui puissent en manger une certaine quantité sans les trouver fastidieux: mais si on n'en mange que deuxou trois, on les digere communément assez bien, c'est - à - dire pourtant les estomacs accoutumés aux viandes délicates; car l'ortolan est éminemment & exclusivement consacré aux sujets de cet ordre. Les manoeuvres & les paysans ne sauroient s'en accommoder. V. Graisse, Diete.

On doit ranger avec l'ortolan dans le même ordre des sujets diétetiques, plusieurs autres petits oiseaux tres - gras, que nous avons coutume de manger; tels que le bequefigue, le rouge - gorge, les meuriers de Gascogne, la fauvette & le rossignol, qui sont tres gras en automne, le guignard de Beauce, &c. (b)

ORTONE (Page 11:675)

ORTONE, (Géog. anc.) *O)RTW=N, ville du Latium, située au - delà de l'Algidum, fort près de Corbion, aux environs de Préneste & de Labicum. C'est aujourd'hui Ortone - sur - mer, qui a été érigé en évêché en 1570. par le pape Pie V.

ORTUGUE (Page 11:675)

ORTUGUE, s. f. (Comm.) monnoie de Danemarck, de la valeur de deux oboles.

ORTYGIE (Page 11:675)

ORTYGIE, (Géog. anc.) petite île sur la côte orientale de Sicile, jointe à Syracuse par un pont, & à l'ambouchure de l'Alphée. La fontaine d'Aréthuse l'arrosoit. Virgile nous apprend toutes ces choses:

Sicanio proetenta sinu jacet insula contra Plemmyrium undosum, nomen dixere priores Ortygiam. Alpheum fama est huc, Elidis amnem, Occultas egisse vias subter mare qui nunc Ore, Arethusa, tuo siculis confunditur undis. Numina magna loci jussi veneramur. AEneid. l. III. v. 692.

« Vis - à - vis des rochers de Plemmyre est une île que les premiers habitans de la Sicile ont nommé Ortygie. On dit que le fleuve Alphée, qui arrose les champs d'Elide, amoureux de vous, ô fontaine d'Aréthuse, se fraie une route secrete sous la mer, & se rend dans l'Ortygie pour y mêler ses eaux avec les vôtres. Lorsque nous fumes près de cette île, nous adressâmes des voeux aux divinités qu'on y revere ».

Cette île d'Ortygie se nomme aujourd'hui l'île de san Marciano, qui est devant le port de Siragusa.

On sait que l'île de Délos est quelquefois appellée Ortygie, à cause de l'abondance des cailles qu'elle nourrissoit. (D. J.)

ORVALA (Page 11:675)

ORVALA, (Botan.) nom donné par Linnaeus à un genre de plante, que Micheli appelle papia. En voici les caracteres. Le calice particulier de la fleur est en forme d'entonnoir évasé au sommet, tortu & partagé en cinq segmens, dont les deux inférieurs sont plus courts que les autres. La fleur est monopétale, & n'est pas du genre des labiées. Le tuyau est de la longueur du calice; il est droit, long & séparé en quatre parties. Les étamines sont quatre filets de la longueur de la fleut. Les bossettes des étamines sont au nombre de deux. Le germe du pistil est divisé en quatre; le stile est simple, & de la même longueur que les étamines; le stygma est fendu en deux, & pointu. Les grains sont au nombre de quatre, & d'une forme ovale, coupée en maniere de rein. Linnaei gen. plant. p. 278.

ORVALE (Page 11:675)

ORVALE, (Botan.) c'est la principale espece du genre des sclarées de Tournefort, & c'est celle qu'il désigne sous le nom de sclorea pratensis, flore coeruleo. Sa racine est unique, ligneuse, garnie de plusieurs fibres papillaires, brune, d'une saveur qui n'est pas désagréable & qui échauffe le palais & la gorge. Sa tige est haute de deux coudées, de la grosseur du petit doigt, quadrangulaire, velue, noueuse, par<pb-> [p. 676] tagée en des rameaux conjugués & en sautoir, remplie d'une moëlle blanche. Ses feuilles sont deux - à - deux, opposées, portées sur des longues queues; elles sont velues, ridées, gluantes, puantes, ovalaires, longues d'un empan, larges d'une palme & demie, amples à leur base, terminées en pointe, dentelées en quelque maniere, & crenelées toutau tour.

Ses fleurs sortent des aisselles des feuilles. Elles sont disposées en longs épis, & comme par anneaux d'une seule piece, en gueule, bleuâtres; la levre supérieure est longue, coupée en feuille, & cache un pistil grêle, recourbé, un peu saillant, fourchu, accompagné de quatre enbryons, & de deux étamines garnies de sommets oblongs; la levre inférieure est divisée en trois parties, dont celle du milieu est creusée en cueilleron.

Le calice est un godet, en tuyau cannelé, gluant, partagé en cinq petites pointes. Les embryons sont cachés au fond du calice à l'origine du pistil; ils se changent en quatre grosses graines arrondies, convexes d'un côté, anguleuses de l'autre, de couleur roussâtre, lisses & polies.

Au sommet de chaque tige sont deux feuilles opposées, d'une figure & d'une texture bien différente des feuilles inférieures; car elles sont petites, creuses, larges à leur base, sans queue, terminées par une pointe, & d'une couleur purpurine. Cette plante a une odeur forte, puante & une saveur amere; elle se seme dans les jardins & dans les vergers. Elle est toute d'usage. (D. J.)

Orvale (Page 11:676)

Orvale, (Mat. médec.) toute - bonne; les feuilles d'orvale ont une odeur qui approche de celle du citron, vive, pénétrante, qui porte à la tête, & une saveur amere aromatique.

L'orvale est connue sur - tout des cabaretiers allemands, dit Ettmuller, pour falsifier leurs vins; car ils ont coutume de changer le vin du Rhin en un vin muscat par l'infusion des fleurs d'orvale & de sureau.

On en fait beaucoup d'usage dans les pays du nord pour faire de la biere, quand le houblon est rare, ou quand on veut faire la biere plus forte: la biere ainsi préparée est fort enivrante, & inspire de la gaieté qui tient de la folie.

L'orvale est sur - tout recommandée contre la stérilité de cause froide, ou l'intempérie froide de la matrice, contre les fleurs blanches & les vapeurs, soit employée intérieurement, soit employée extérieurement. F. Hostman compte l'orvale parmi les remedes anti - spasmodiques spécifiques. On en fait boire l'eau distillée ou l'infusion, ou bien on les fait prendre en lavement. Ces remedes calment efficacement les coliques intestinales. J. Ray prétend que des gâteaux frits, ou des especes de beignets préparés avec les fleurs d'orvale guérissent la foiblesse des lombes, & portent à l'amour. Ce même auteur dit, d'après Schwenckfeld, que cette plante réduite en poudre & prise en guise de tabac, guérit l'épilepsie; elle fait éternuer.

La graine d'orvale est très mucilagineuse. Le mucilage qu'on en retire est fort recommandé pour les maladies des yeux. On dit même que cette graine entiere introduite dans l'oeil, en fait sortir les corps étrangers qui y sont tombés. Extrait de la mat. méd. de Geoffroi. Le suc d'orvale entre dans l'emplâtre diabotanum.

ORVET, ORVERT, ANVOYE (Page 11:676)

ORVET, ORVERT, ANVOYE, (Hist. nat.) serpent aveugle, coecilia; serpent dont la morsure n'est point dangereuse. On lui a donné le nom de serpent aveugle parce qu'il a les yeux fort petits. On le trouve dans les trous & dans les fentes des rochers. Il a ordinairement douze ou quinze pouces de longueur; il est de forme cylindrique; il a la tête petite & l'ouverture de la bouche fort grande. Le corps est couvert en entier de petites écailles, qui sont en partie brunes, en partie blanches & en partie jaunes. La couleur de l'orvet varie comme celle des autres serpens, selon leur âge & selon la saison. On voit des orvets qui ont une couleur jaune cendrée, ou même blanchâtre; d'autres sont d'un gris mêlé de brun noirâtre. Le dos est toujours plus foncé que les autres parties du corps. Les couleurs des serpens sont toujours claires & brillantes immédiatement après la mue, qui est le tems où ils changent de peau. Ce renouvellement arrive au printems. A mesure qu'ils s'éloignent du tems de la mue, leurs couleurs deviennent de plus en plus foncées & plus obscures. Voyez Sfrpent.

ORVIETAN (Page 11:676)

ORVIETAN, s. m. (Pharmacie.) fameux antidote ou contre - poison, ainsi appellé parce qu'il fut inventé & débité par un opérateur qui étoit d'Orviete en Italie, qui en fit des expériences publiques sur lui - même, en prenant différentes doses de poison. Voyez Antidote & Poison.

Dans la pharmacopée de Charas, il y a une méthode de faire l'orvietan où il paroît que la thériaque de Venise est un des principaux ingrédiens qui y entrent. Voyez Thériaque.

ORVIETE (Page 11:676)

ORVIETE, (Géog. mod.) ancienne ville d'Italie, capitale d'un petit pays de même nom, au patrimoine de S. Pierre, avec un évêché suffragant du pape. Cette ville est sur un rocher escarpé, près du confluent de la Paglia & de la Chiana, à 60 milles de Rome, 6 de Bolsena, & 20 de Viterbe. Long. 29. 45. lat. 42. 42.

Orviete est l'Urbiventum des anciens. Ludovico Monaldelco, qui fleurissoit dans le xiij. & le xiv. siecle, étoit natif d'Orviete. Il est célebre pour avoir écrit des mémoires de son tems à l'âge de cent quinze ans.

ORVINIE (Page 11:676)

ORVINIE, (Géog. anc.) en latin Orvinium; ville d'Italie dans le territoire d'Orviete. Elle devoit être entre Rieti, Norcia, & les frontieres de l'Abruzze ultérieure.

Denys d'Halicarnasse, l. I. c. vj. dit que cette ville étoit autrefois la plus grande & la plus renommée de tout le pays. Il ajoute: on découvre encore les fondemens de ses murs, anciens restes de sa magnificence, & l'enceinte de plusieurs sépulchres qui s'étendent fort loin sur les hauteurs: on y voit même un temple antique de Minerve bâti dans l'endroit le plus élevé de la ville.

ORNIUM, ou ORUBIUM (Page 11:676)

ORNIUM, ou ORUBIUM, (Géog. anc.) promontoire de l'Espagne tarragonnoise, au pays des Callaici lucenses, selon Prolomée, l. II. c. vj. Ce promontoire doit être entre le cap de Finistere & l'embouchure du Minho. (D. J.)

ORULA (Page 11:676)

ORULA, (Hist. nat. Bot.) arbre de l'île de Ceylan, qui est de la grandeur d'un pommier. Il porie un fruit assez semblable à une olive, mais qui se termine en pointe par les deux bouts; sa peau est d'un verd rougeâtre, & couvre un noyau fort dur qui est purgatif, & propre à teindre en noir. Si on écrase ce noyau, & qu'on le laisse tremper dans de l'eau, cette liqueur devient propre à emporter la rouille du fer, & elle prend une couleur aussi noire que l'encre.

ORUS (Page 11:676)

ORUS, s. m. (Mythol. égypt.) ou Horus, fils d'Osiris & d'Isis, fut le dernier des dieux qui regnerent en Egypte. Il déclara la guerre au tytan Typhon, qui avoit fait périr Osiris; & après l'avoir vaincu & tué de sa main, il monta sur le trône de son pere: mais il succomba dans la suite sous la puissance des princes tytans, qui le mirent à mort. Isis sa mere, qui possédoit les secrets les plus rares, ayant trouvé le corps d'Orus dans le Nil, lui redonna la vie & lui procura l'immortalité, en lui apprenant, dit Diodore, la Médecine & l'art de la divination.

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