ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"659"> suis d'avis qu'il vaudroit mieux leur prêter l'oreille que notre confiance ».

Ces trois vers de Pacuve contiennent une réflexion digne des siecles éclairés. Cependant comme les maladies de l'esprit ne se guérissent guere parmi les hommes, l'Astrologie, & l'art de prédire par les objets vus dans l'eau, succederent chez les Chrétiens aux extispices, c'est - à - dire, aux divinations par les entrailles des victimes & à l'Ornithomancie.

Je voudrois bien n'avoir pas à reprocher à Montagne un discours pitoyable, où, selon lui, de toutes les prédictions, les plus certaines étoient celles qui se tiroient du vol des oiseaux. « Nous n'avons rien, dit - il, de si admirable: cette regle, cet ordre du branler de leurs aîles dont on tire des conséquences des choses futures, il faut bien qu'il soit conduit par quelque excellent moyen à cette noble opération; car l'attribuer à une ordonnance naturelle, ce seroit une idée évidemment fausse ».

Il est plaisant de voir un pyrrhonien, qui se joue de l'histoire, traiter d'idée évidemment fausse, celle des Physiciens de tous les âges. Montagne devoit bien être physicien autant que Virgile, qui n'attribue qu'à la diversité de l'air les changemens réglés du mouvement de leurs aîles, dont on peut tirer quelques conjectures pour la pluie & le tems serein; Montagne, dis - je, devoit connoître aussi - bien que moi, ces beaux vers des Géorgiques.

Non equidem credo quia sit divinitus in illis Ingenium, aut rerum fato prudentia major; Verùm ubi tempestas & coeli mobilis humor Mutavere vias, & Jupiter humidus austris Densat, erant quoe rara modo, & quoe densa relaxat; Vertuntur species animorum, ut corpora motus Nunc hos, nunc alios: dùm nubila ventus agebat, Concipiam, hinc ille avium concentus in agris, Et loetoe pecudes, & ovantes gutture corvi.

Enfin, si Montagne n'a pas cru un mot de ce qu'il disoit, il est inexcusable de s'être joué ainsi de ses lecteurs, en leur inspirant de fausses & de puériles opinions. (D. J.)

ORNITHOPODE (Page 11:659)

ORNITHOPODE, (Botan.) entre les six especes d'ornithopode, ou de pié d'oiseau que compte Tournefort, arrêtons - nous à la principale, la grande ornithopodium majus; sa racine est blanche, simple, fibreuse, chevelue, accompagnée de tubercules. Elle pousse plusieurs petites tiges, menues, foibles, rameuses, presque couchées à terre, longues d'environ un demi - pié, rondes & velues. Ses feuilles sont plus petites que celles de la lentille, rangées à l'opposite l'une de l'autre le long d'un côté, dont l'extrémité est occupée par une seule feuille. Ses fleurs sont petites, légumineuses, jointes plusieurs ensemble en maniere de parasol au sommet des rameaux sur des courts pédicules, de couleur jaune mêlée de purpurin & de blanc. Leur calice est un cornet dentelé.

Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede autant de siliques applaties, courbées en faucille, & réfléchies en en - haut, composées chacune de cinq, six ou sept pieces attachées bout - à - bout, terminées par une sorte de petit onglet pointu; ces siliques naissent deux ou trois ensemble, disposées comme les serres d'un oiseau, d'où lui vient son nom. On trouve dans chacune de leurs pieces une semence menue, presque ronde, ressemblante à celle du navet.

Cette plante fleurit l'été, ordinairement en Juin; elle croît dans les champs aux lieux secs & incultes, sur les collines, dans les prés arides, dans les sables & le long des chemins. (D. J.)

ORNITHOSCOPE (Page 11:659)

ORNITHOSCOPE, s. m. (Divinat.) les Grecs nommoient ornithoscopes, ORNIQOSKO/POI, ornithomantes, ornéoscopes, ceux qui se mêloient de former des prédictions & de tirer des présages des oiseaux. Potter, Archoeol. groec. l. II. c. xv. t. I. pag. 321. (D. J.)

ORNITOLITES (Page 11:659)

ORNITOLITES, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à des oiseaux, à quelques - unes de leurs parties, à leurs oeufs, leurs os, ou à leurs nids, que l'on suppose avoir été pétrifiés, ce qui demanderoit à être sérieusement examiné pour s'assurer de la réalité de ces pétrifications. On fait quelquefois passer pour des nids d'oiseaux pétrifiés ceux qui ont été artificiellement revétus d'une croûte semblable à de la pierre, ce qui se fait en les plaçant dans les chambres graduées des salines, où l'eau chargée de sel, en passant continuellement par - dessus, dépose sur ces nids un enduit qui les enveloppe & qui les incruste. Voyez Incrustation. ( - )

OROANDA (Page 11:659)

OROANDA, (Géog. anc.) ville d'Asie, dans la Pisidie. Tite - Live en parle, liv. XXXVIII. ch. vij. mais il paroit que cette ville ne subsistoit plus du tems de Ptolomée, qui se contente d'en nommer le peuple Orondici. (D. J.)

OROATIS (Page 11:659)

OROATIS, (Géog. anc.) riviere de Perse, dans la Susiane. Pline, liv. VI. ch. xxv. dit qu'elle séparoit la Perside de l'Etimaïde. Saumaise croit, avec assez de vraissemblance, que c'est la même riviere que le Pasitigris.

OROBA (Page 11:659)

OROBA, (Géog. anc.) nom de deux villes de la Syrie, l'une près du Tigre, l'autre dans les terres. Selon Ptolomée, liv. VI. ch. j. la long. d'Oroba près du Tigre est 79d. 20'. lat. 30d. 20'. La long. d'Oroba dans les terres est 79d. 20'. lat. 38d. 10'. (D. J.)

OROBANCHE (Page 11:659)

OROBANCHE, Orobanche, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopetale, anomale, en masque, & divisée en deux lèvres, dont la supérieure a la forme d'un casque, & l'inferleure est partagée en trois pieces. Le pistil s'éleve du fond de la fleur, & devient dans la suite un fruit oblong qui n'a qu'une seule capsule, qui s'ouvre en deux loges, & qui renferme des semences très - menues pour l'ordinaire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Il suffira de caractériser l'orbanche sans entrer dans ses détails. Sa racine est écailleuse; la plante paroît comme dépouillée de feuilles; l'extrémité du pédicule forme en se dilatant un calice à plusieurs segmens; sa fleur est monopétale, irréguliere, bilabiée, en casque creux, & dont la barbe à trois divisions est en épi, & embrasse un ovaire long garni d'un long tube monocapsulaire à deux valvules; les deux valvules s'ouvrent dans le tems de la maturité & la capsule est pleine de semences très petites.

La principale espece d'orobanche est nommée orobanche major caryophyllum olens par Tour. Inst. 175. Elle croît fréquemment attachée aux racines du genet d'Espagne: on en fait un syrop d'usage dans les douleurs de coliques & d'hypocondres. (D. J.)

OROBANCHOIDES (Page 11:659)

OROBANCHOIDES, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée ordinairement de huit feuilles, dont quatre sont pliées en gouttiere, & creuiées en sabot à leur base, les autres quatre sont toutes simples: du milieu de ces feuilles s'éleve un pistil qui dans la suite devient un fruit oblong, divisé en quatre loges, lequel s'ouvre de la pointe à la base en autant de parties; ces loges sont remplies d'une semence très - menue. Tournefort, Mémoire de l'acad. royale des Sciences, année 1706. Voyez Plante.

OROBE (Page 11:659)

OROBE, s. m. (Hist. nat. Botan.) orobus, genre de plante à fleur papillonée, dont la piece supérieure ressemble à un pavillon, & les latérales à la forme de la carene d'un vaisseau. Il sort du calice un pistil enveloppé d'une membrane, qui devient dans la suite une silique ronde qui renferme des se<pb-> [p. 660] mences le plus souvent ovoïdes: ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles sont attachées par paires à une côte terminée en pointe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

On distingue quatre especes d'orobe ou d'ers: la principale nommée par Tournefort ervum verum, J. R. H. 398, a la racine menue, délicate & blanchâtre. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d'environ un pié, qui s'étendent au large. Ses feuilles sont semblables à celles de la lentille, rangées par paires le long d'une côte. Ses fleurs sont légumineuses, petites, purpurines, quelquefois blanches, rayées de pourpre bleu, soutenues par des calices formés en cornets dentelés. Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede des gousses longues d'un pouce, menues, pendantes, ondées de chaque côté, & blanchâtres dans la maturité. Ces gousses renferment des semences presque rondes, semblables à de petits pois d'un rouge - brun, & d'un goût de légume qui n'est ni amer ni désagréable.

Cette plante se seme dans les champs en plusieurs provinces pour la nourriture des bestiaux; elle croît naturellement parmi les blés en Espagne & en Italie. Elle fleurit en Avril, Mai & Juin. Sa semence est mûre en Juillet. C'est une nourriture très - agréable aux pigeons. L'orobe se plaît en terre maigre, légere, & sablonneuse.

La petite espece qu'on appelle communément orobe de Candie, n'est qu'une variété de la précédente, suivant le sentiment de J. Bauhin, de Parkinson & de Ray.

L'orobe sauvage, orobus sylvaticus nostras de Ray, a été décrit premierement & suffisamment par cet habile botaniste, ensuite inutilement & fort au long dans les Mémoires de l'académie des Sciences année 1706.

La semence d'orobe est la seule partie de cette plante qu'on emploie en Médecine; elle est résolutive, détersive, & apéritive. Les anciens médecins la réduisoient en poudre, & la donnoient incorporée avec le miel dans l'asthme humide, pour faciliter l'expectoration: on en a fait du pain dans des années de disette, mais de mauvais goût & qui fournissoit peu de nourriture. Aujourd'hui cette semence est une des quatre farines résolutives qu'on emploie communément en Chirurgie, & c'est son principal usage. (D. J.)

Orobe (Page 11:660)

Orobe, (Botan. & Mat. méd.) Voyez Ers.

OROBIAS (Page 11:660)

OROBIAS, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à la pierre appellée ammite ou hammite ou oolite. Voyez Oolite.

OROBIENS les (Page 11:660)

OROBIENS les, (Géog. anc.) Orobii, peuples de la Gaule cisalpine, selon Pline, liv. III. c. xvij. Ils avoient une ville située dans les montagnes, qui tomboit en ruine du tems de Caton, & qui ne subsistoit déjà plus du tems de Pline. (D. J.)

OROCONITES (Page 11:660)

OROCONITES, (Mat. méd.) nom donné par Hippocrate, & autres médecins grecs, à une racine bulbeuse qu'ils recommandent comme un excellent aliment. Il paroit que ce terme est composé du grec O)/ROS2, montagne, & KONI/TES2, figure conique; cette étymologie nous apprend bien que c'étoit une racine de cette forme qui croissoit dans les montagnes; mais les savans ont fait de vains efforts pour découvrir quelle étoit cette racine.

ORONTE l (Page 11:660)

ORONTE l', (Géog. anc.) fleuve de Syrie; Pline, liv. V. chap. xxij. le fait naître entre le Liban & l'Anti - liban, auprès d'Héliopolis, qui est aujourd'hui Balbec; mais cet auteur a été mal informé. M. de la Roque dans son voyage de Syrie, nous apprend que la source de l'Oronte est dans une plaine à 4 ou 5 lieues de distance du mont Liban, entre l'orient & le midi, & à un éloignement considérable de toutes les montagnes qu'on peut appel<cb-> ler Anti - liban. C'est à environ 14 lieues de Balbec que sont les sources de l'Oronte; il court d'abord en serpentant vers le nord, passe à 2 lieues d'Emese, traverse Apamée, arrose ensuite les murs d'Antioche, & se jette enfin dans la mer. (D. J.)

OROPESA (Page 11:660)

OROPESA, (Géog.) ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, pres des frontieres de l'Estramadure, avec titre de comté. Elle est entre Talavera & Plazentia, à 9 lieues de la derniere, au nord du Tage. Elle appartient à la famille royale de Portugal. Long. 13. 6. lat. 39. 40.

OROPE (Page 11:660)

OROPE, (Géog. anc.) Oropus; il y a plusieurs villes de ce nom; nous parlerons d'abord de la principale dans l'histoire de la Grece.

Elle étoit dans la Béotie, aux confins de l'Attique, auprès de la mer. Etant si voisine de l'Attique son territoire fut mis en litige par les Athéniens, à qui Philippe l'adjugea; mais les Athéniens prétendoient aussi d'être en possession de la ville, & ils trouverent le moyen de se l'approprier: de - là vient qu'elle est nommée ville de l'Attique par Tite - Live, liv. XLV. chap. xxvij.

Mais il faut savoir que Themesion, tyran d'Eritrie, l'avoit prise sur les Athéniens la troisieme année de la ciij. olympiade, & que les Athéniens ne la recouvrerent que par la liberalité de Philippe qui la leur rendit apres la bataille de Chéronée.

Je dois encore remarquer que nous avons en partie l'obligation à Orope d'avoir fait Démosthène orateur; car ce fut après avoir entendu les applaudissemens infinis qu'eut un discours de Callistrate sur Orope, que Démosthène dit un dernier adieu à l'école de Platon, se détacha entierement de la philosophie, & résolut de se vouer à l'éloquence.

La même ville, dans la suite des tems, fournit aux Grecs une occasion d'apprendre à leurs vainqueurs, que la force & l'autorité de la parole résidoient encore dans les vaincus. Les Athéniens pressés d'une extrème disette négligerent les bienséances, & pillerent sans façon Orope leur alliée; Orope se plaint au sénat de Rome. La cause des Athéniens avoit besoin d'un bon avocat, ils le trouverent en la personne de Carnéades, chef de leur ambassade. Cet excellent orateur, par ses tons & par ses figures, suppléa si merveilleusement aux raisons, & fascina si bien l'esprit des Romains, que le sénat disoit: « Athenes nous envoie des ambassadeurs, non pour se justifier, ou pour nous persuader, mais pour nous contraindre de faire ce qu'il lui plaît & ce qui lui convient ».

Le nom moderne d'Orope est Ropo, village de Grece, à 2 milles de la mer, & à 6 d'un autre village nommé Marcopoulo; à une lieue plus loin est une petite riviere, que M. Spon croit être l'Asopus; au - delà de cette riviere est un autre grand village appellé Sycuimo, qui est vraissemblablement la petite ville de Béotie, qu'on nommoit anciennement Sycaminum.

Venons aux autres lieux qui portoient le nom d'Orope. Il y avoit une ville de ce nom en Syrie; une autre en Macédoine; une troisieme en Eubée; une quatrieme dans la Tesprotie; enfin une cinquieme au Péloponnèse dans l'Argie. (D. J.)

OROSANGE (Page 11:660)

OROSANGE, s. m. (Littérat.) titre que les Perses donnoient à leurs bienfaiteurs; ils écrivoient leurs bienfaits dans les registres publics, comme nous l'apprenons par le témoignage des historiens. Josephe interprete orosange par le mot grec évergète, qui veut dire sauveur.

OROSPEDA (Page 11:660)

OROSPEDA, (Géog. anc.) ancien nom d'une chaîne de montagnes de l'Espagne. Strabon, l. III. comprend sous ce nom les diverses branches de montagnes qui courent depuis l'Arragon par les deux Castilles jusques dans l'Andalousie; toutes ces

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