ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ORNE, l (Page 11:657)

ORNE, l'(Géog.) riviere de France en Normandie. Elle prend sa source au village d'Aunont, & après avoir fait beaucoup de détours, se jette dans la mer à trois lieues au - dessous de Caën. Elle a été nommée Olena par les anciens.

Il y a une autre riviere dans le Maine qu'on nomme aussi l'Orne. Cette derniere a sa source aux frontieres du Perche, & tombe dans la Sarte.

Orne (Page 11:657)

Orne, s. m. (Botan.) espece de frêne nommé fraxinus humilior, sive altera Theophrasti, minore & tenuiore folio C. B. P. Voyez Frêne.

ORNEE (Page 11:657)

ORNEE, (Antiq. Grecq.) surnom que les Corinthiens donnerent autrefois au dieu Priape, en l'honneur duquel ils célébroient des fêtes, & faisoient des sacrifices qu'on appelloit semblablement ornées; mais c'est à Colophon, ville d'Ionie, qu'on les solemnisoit avec plus d'éclat. Le dieu n'avoit alors pour ministres que des femmes mariées.

Ornées (Page 11:657)

Ornées, (Géog.anc.) Orneoe, au génit. Ornoearum, , ville du Péloponnese, fameuse par la bataille qui s'y donna entre les Argiens & les Lacédemoniens. Diodore de Sicile, Pausanias, & Thucydide en font mention. Ce dernier en particulier, l. VI. nous instruit de la destruction de cette ville par les Argiens. (D. J.)

ORNEMENT (Page 11:657)

ORNEMENT, s. m. (Gram.) ce qui sert à parer une chose, quelle qu'elle soit. Le grand principe c'est que les parties essentielles & principales se ournent en ornemens; car alors le spectateur qui voit l'utile servir de base à l'agréable, est affecté le plus doucement qu'il est possible. Les belles personnes n'ont pas besoin d'ornemens. Les habits dont les prêtres se vêtissent en officiant, s'appellent des ornemens. L'Architecture demande un grand choix d'ornemens. On dit d'un grand homme, qu'il sera la gloire de sa nation, & qu'il est l'ornement de son siecle. Les figures de la Réthorique sont les ornemens du discours. La science est l'ornement de l'esprit.

Ornemens funebres (Page 11:657)

Ornemens funebres, (Littérat.) ce sont en général le lit, les habits, les marques de digisité, & autres choses de cette espece, dont les anciens paroient un corps mort, & l'exposoient à la vue du public, avant que de le mettre en terre, ou de le brûler; à cet usage répond en partie ce que nous nommons le lit de parade des princes & princesses avant leur enterrement. Le mot grec qui désigne ces ornemens funebres des anciens, est E)NTAFIASMON, ou E=(NTAFI/ON, dont l'action d'embaumer faisoit une partie chez les Egyptiens. Ptolomée voulant donner une effigie d'Alexandre qu'il avoit fait faire à la place de son véritable corps, mit à cette effigie un manteau royal, & l'enrichit de divers autres ornemens, E)NTAFI/OIS2, qu'il jugea propres à son dessein. Apollodore porta à Socrate, dans sa prison, une tunique & un manteau fort riche, & le priant de s'en revêtir avant que de boire la ciguë, lui dit qu'il en usoit de la sorte, afin qu'il ne fût pas privé des ornemens funebres; mais sa mort glorieuse n'étoit - elle pas le plus bel ornement funebre, le plus beau mausolée, la plus honorable sépulture, comme dit OElian? (D. J.)

Ornement des armes (Page 11:657)

Ornement des armes, (Hist. milit.) les ornemens des armes ont été inventés pour donner aux armes de la beauté, du relief & de l'agrément, comme étoient autrefois les cimiers qu'on ajoutoit aux heaumes, & qu'on mettoit sur les casques. Les lambrequins étoient encore un ornement de casque.

Cet ornement a passé dans les armoiries, aussi - bien que le casque. On mettoit quelquefois des pierres précieuses au casque; mais il étoit de la prudence de celui qui le portoit, de les ôter pour sa sûreté, quand il alloit au combat. Aux cimiers succéderent les panaches ou bouquets de plumes en touffe au haut du casque. C'étoit un ornement de l'armure de tête des soldats romains. Les panaches furent aussi mis sur la tête des chevaux au - dessus du chamfrain. Un autre ornement des armes étoit la cotte d'armes. Dans la suite des tems on se contenta d'orner la cuirasse d'une écharpe, qui tantôt fut portée en baudrier, tantôt en ceinturon. Ce qui distinguoit encore nos anciens chevaliers, étoient les éperons dorés. Les écuyers en portoiens d'argent. Les armories du chevalier, ou de l'écuyer étoient sur son bouclier, ce qui faisoit encore un ornement. Tout ce qu'on voit aujourd'hui d'ornement, c'est le plumet au chapeau des officiers, & des chevaux richement caparaçonnés, mais plus ou moins, suivant le rang & la dignité de ceux qui les montent. (D. J.)

Ornement (Page 11:657)

Ornement, (Archit. & Sculpt.) mot général qu'on donne à la sculpture qui décore l'architecture. Vitruve & Vignole comprennent sous ce nom l'entablement.

Ornement de coins. Ornemens qu'on met au coin des chambranles, au - tour des portes ou des fenêtres formés des membres de l'architecture, lorsqu'on ne les fait pas unis & paralelles aux côtés, mais qu'on les brise aux coins. On distingue ces ornemens en simples & en doubles. Leur module est communément de à de largeur.

Ornemens de relief. Ornemens taillés sur les contours des moulures, comme les feuilles d'eau & de refend, les joncs, les coquilles, &c.

Ornemens er creux. Ornemens fouillés dans les moulures, comme les oves, rais - de - coeur, &c.

Ornemens maritimes. On appelle ainsi les glaçons, mascarons, poissons, festons, coquillages, &c. qui servent à décorer les grottes & les fontaines.

Vitruve gémit sur la corruption du goût en fait d'ornemens d'architecture; ce goût s'est encore bien plus depravé depuis cet écrivain, soit par les grotesques que Morto peintre a mis en usage, soit par d'autres idées de caprice qui ne sont pas mieux raisonnées. Des trophées & des armures employés à décorer une maison de chasse sont aussi déplacés, que Ganimede & l'aigle, Jupiter & Léda qu'on voit sur les reliefs des portes de S. Pierre de Rome. Les colifichets & les coquillages de fantaisie dont on croit aujourd'hui décorer les appartemens, sont aussi peu naturels, que les lustres du tems de Vitruve, que l'on chargeoit de petits châteaux & de petits palais.

Ornement (Page 11:657)

Ornement, (terme de Peinture.) ce mot se dit en général des peintures dont on orne nos appartemens, & en particulier de celui d'une galerie pour servir d'accompagnement au sujet principal, au tableau principal, sans en faire cependant partie. Notre goût d'ornemens en peinture n'est pas moins gâté qu'en architecture. Dans nos plafonds, par exemple, & dans nos dessus de portes, on ne se propose ordinairement d'autre but, que celui de couvrir des places vuides, qui ne pouvoient pas être entierement chargées de dorures. Non - seulement ces peintures n'ont aucun rapport à l'état & à la situation du possesseur, mais souvent même elles présentent des idées qui lui sont préjudiciables; cependant l'horreur du vuide remplit les murs de peintures vuides de sens. (D. J.)

Ornemens (Page 11:657)

Ornemens, distribution d' (Archit. Décor.) c'est l'espacement égal des ornemens, & figures pareilles & répétées dans quelque partie d'architecture, comme dans la frise dorique, la distribution des triglyphes & métopes; dans la corniche corinthienne, celle des modillons, &c. Daviler.

Ornemens (Page 11:657)

Ornemens, (Hydraul.) ce sont les figures, les vases, les consoles, les pilastres, les arcades, les masques, les glaçons, les coquillages & autres morceaux d'architecture qui décorent les fontaines & les cascades. (K) [p. 658]

Ornement (Page 11:658)

Ornement, terme de Blason, se dit de tout ce qui est hors de l'écu, comme les timbres, les bourlets, les lambrequins, les cimiers, les suppots, colliers, manteaux, pavillons, &c.

ORNER (Page 11:658)

ORNER, v. act. (Gramm.) embellir par le secours de l'art. Voyez l'article Ornement.

ORNEY, l (Page 11:658)

ORNEY, l'(Géog.) riviere de France en Champagne; elle prend sa source dans le Vallage, & va se joindre à la Marne, au couchant de Vitri - le - brûlé, où elle passe.

ORNICUS LAPIS (Page 11:658)

ORNICUS LAPIS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une pierre qui est, dit - on, le lapis lazuli.

ORNIS (Page 11:658)

ORNIS, s. m. toile des Indes, (Comm.) sortes de toiles de coton ou de mousseline, qui se font a Brampour ville de l'Indoustan, entre Surate & Agra. Ces toiles sont par bandes, moitié coton & moitié or & argent. Il y en a depuis quinze jusqu'à vingt aunes.

ORNITHIES (Page 11:658)

ORNITHIES, (Géog. anc.) ornithioe, les Grecs nommoient ornithies, les vents du printems, avec lesquels arrivent les hirondelles & les autres oiseaux de passage. Pline dit que ces vents soufflent de l'occident; quelques autres les appellent vents étésiens; d'autres au contraire pensent que ces vents sofflent du nord, ou du nord - est.

ORNITHOGALUM (Page 11:658)

ORNITHOGALUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en lis, composée de six pétales disposés en rond. Le pistil occupe le milieu de cette fleur, & devient dans la suite un fruit arrondi, qui est divisé en trois loges, & qui renferme des semences arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre, qu'il differe du phalangium en ce qu'il a la racine bulbeuse ou tubereuse. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ce genre de plante établi par Tournefort, est des plus étendu, car il renferme, selon lui, 59 especes différentes par leurs fleurs ou leurs oignons; de ce nombre on en connoît deux principales dans les boutiques, qu'on nomme squille rouge & squille blanche. Voyez Squille, Botan.

ORNITHOLOGUE, ou ORNITHOLOGISTE (Page 11:658)

ORNITHOLOGUE, ou ORNITHOLOGISTE, s. m. (Hist. nat.) phisicien qui cultive, qui traite par écrit de la partie de l'histoire naturelle concernant les oiseaux. Voici ceux que je connois, avec l'indication de leurs ouvrages; mais voyez en mêmetems les mots Ornitologie & Oiseau.

Aristoteles, de animalibus, groecè & latinè, Basileae, 1534. in fol. édit. précieuse. Item. ex interpretat. & cum notis Scaligerii, Tolosae, 1619. in - fol.

Aldovrandus, (Ulysses) Ornithologia, Bonon. 1599, 1600 & 1603. trois vol. in - fol.

Albins, (Eléazar) A natural history of birds, Lond. 1731. fol. avec figures 101.

Bellon, (Pierre) Histoire de la nature des oiseaux avec leurs portraits, Paris, 1551. fol. figures. Item, Portraits d'oiseaux & autres animaux d'Arabie & d'Egypte, Paris, 1557. in - 4°.

Blasius, (Gerhardus) Anatome animalium volatilium, aquatilium, &c. Amstoel. 1681. in - 4°. fig.

Catesby, (Alarc) dans son histoire naturelle, of Carolina, Florida, aud the Bahama, Lond. 1731. fol. fig. C de la plus grande beauté.

Cavalerius, (Joh. Bapt.) Aves oeneis typis incisoe, Romae, 1595. form. obs. in - 4°.

Cortes, (Geronimo) Tratado de los animales terrestres y volatiles, Valenciae, 1672. in - 8°.

Edward's, Natural history of birds, London, 1743. in - 4°. & 1751. in - 4°. fig.

Ericius (Ericus) Epistola de avibus, Haffn. 1671. in - 8°.

Gesnerus, (Couradus) Libri tres de avibus, Tiguri, 1555. fol. edit. prim. Francofurti, 1585. edit. secunda.

Jonstonus, (Johannes) De avibus libri sex, Francof. 1650. fol. fig.

Klein, (Jac. Theodor.) Historia avium, Lubecae, 1750. in - 4°. fig.

Langolius, (Gisbert) Dialogus de avibus cum nominibus groecis, latinis & germanicis, Coloniae, 1544. in - 8°.

Lonicerus, (Adamus) Historia naturalis ubi de volatilibus, &c. Francof. 1551. fol. fig.

Marschaleus, (Nicolaus) Aquatilium & piscium historia, Rostochiî, 1520. fol. fig.

Mochringius (Philippus - Henric.) Avium genera, Aaricae, 1752. in - 8°.

Marsigli, (comte de) dans son Danube & son Histoire physique de la mer, deux ouvrages magnifiques.

Olina, (Gio - Pietro) Occeliera, overo Discorso della natura di diversi uccelli, Romae, 1622. in - 4°. Ibid. 1684. fol. fig.

Perrault, dans ses Mémoires sur l'histoire des animaux, Paris 1676. imp. royal. fol. fig. & Paris, 1722. in - 4°. fig.

Petiver, (Jacob.) dans son ouvrage intitulé, Gazophilacium naturoe & artis, Lond. 1702. fol. fig. Item, Aquatilium animalium amboinoe, &c. icones & nomina, xx. tabulis, Lond. 1713. &c.

Raius, (Johan.) Synopsis methodica avium & piscium, Lond. 1713. .

Turnerus, (Guillelm.) Historia avium quarum apud Plinium & Aristolelem fit mentio, Coloniae, 1543. in - 8°.

Willughby, (Franers.) Ornithologia, Lond. 1676. fol. fig. C'est le meilleur de tous les ouvrages sur l'Ornithologie.

Zinanni (Comte Giuseppu) Delle vove e dei nidi de gli uccelli, in Venetia, 2737. in - 4°. cum tavole xxij.

Description philosophale de la nature des oiseaux, Rouen, 1541. . L'auteur est resté anonime, & son livre rare est très - mauvais.

A ces ouvrages, il faut ajouter ce qui se trouve sur les oiseaux dans les Musoea, dans les relations des célebres voyageurs, comme l'histoire de la Jamaïque du chevalier Hans Slane, Marggrave & autres; ainsi que dans les Trans. philosop. les mémoires de l'acad. des Sciences, &c. les différentes tailles douces qui ont été gravées sur les oiseaux rares, & entr'autres celles de Robert, qui sont à la bibliotheque du roi, méritent encore d'être connues des Ornithologues. (D. J.)

ORNITHOMANCIE (Page 11:658)

ORNITHOMANCIE, s. f. (Art de divin.) divination qu'on tiroit de la langue, du vol, du cri ou du chant des oiseaux. *W)\RNIS2, O)\RNIQOS2, oiseau, & MANTIS2, devin, nom que les Grecs donnoient à ce qui s'appelloit chez les Romains, un augure. Ils tiroient des présages heureux ou malheureux des oiseaux, & cela de deux manieres; ou de leur cri, de leur chant ou de leur vol. Les oiseaux dont on consultoit le cri, le chant, étoient proprement nommés oscines, comme le corbeau, la corneille, le hibou; ceux dont on ne consultoit que le vol, étoient appellés alitee & proepetes, comme l'aigle, le busard, le vautour. Il y en avoit qui étoient oscines & alites; tels étoient le pivert, le corbeau, &c.

Mais tous les gens un peu sensés se moquoient de ces présages & des augures qui les tiroient. Pacuve parloit très - bien d'eux.

Istis qui linguam avium intelligunt Plusque ex alieno jecore sapiunt quam ex suo, Magis audiendum quam auscultandum censeo.

« Pour ces devins qui se piquent d'entendre le langage des oiseaux, & qui tirent plus de sens du coeur des animaux que de leur propre coeur, je

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