ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"624"> ptisanes purgatives détournent l'humeur des oreillons naissans. Les cataplasmes résolutifs y sont fort convenables, quand l'embarras cause de la douleur par tension; la laine imbibée de parties égales d'huiles de lis & de camomille calme & détend: ce topique aidé du régime & des purgatifs suffit communément à la cure des oreillons. J'ai vû une constitution épidémique où après quelques accès de fievre, sans aucun mauvais symptome, il survenoit des oreillons; ceux qu'on différoit de purger se trouvoient attaqués d'une fluxion sur les testicules par la disposition spontanée des oreillons. Les pilules mercurielles parurent le purgatis le mieux indiqué; il réussissoit mieux que les autres, & procuroit plus promptement la résolution parfaite des engagemens contre lesquels on les administroit. (Y)

Oreillons (Page 11:624)

Oreillons, en Architecture, voyez Crossettes & Oreilles.

Oreillons (Page 11:624)

Oreillons, (Menuiserie.) ce sont des retours aux coins des chambranles de portes ou de croisées; on les appelle aussi crossettes. (D. J.)

Oreillons (Page 11:624)

Oreillons ou Orillons, terme de Mégisserie, ce sont les rognures de cuir ou peaux de boeufs, vaches, veaux, moutons, &c. dont on se sert pour faire la colle forte; on les appelle oreillons, parce que les oreilles de ces animaux se trouvent en quantité parmi ces rognures; ensorte que le tout a pris sa dénomination d'une partie, ou parce qu'en effet les plus grands morceaux de ces rognures ne le sont pas plus que les oreilles de ces bêtes. (D. J.)

OREL (Page 11:624)

OREL, voyez Aigle.

OREMBOURG (Page 11:624)

OREMBOURG, (Géog. mod.) petit pays nouvellement formé, appartenant à la Russie, & qui est situé au sud - est du royaume d'Astracan; on y a bâti en 1734. sur le bord du fleuve Jaïk, une ville qui porte le nom d'Orembourg; cette contrée est hérissée des branches du mont Caucase. Des forteresses élevées de distance en distance, défendent les passages des montagnes & des rivieres qui en descendent. C'est dans cette région, auparavant inhabitée, qu'aujourd'hui les Persans viennent déposer & cacher à la rapacité des brigands, leurs effets échappés aux guerres civiles. La ville d'Orembourg est devenue le refuge des Persans, & de leurs fortunes, & s'est accrue de leurs calamités; les Indiens, les peuples de la grande Buckarie y viennent trafiquer; elle devient l'entrepôt de quelques pays désolés de l'Asie. Hist. de Russie, par M. de Voltaire. (D. J.)

ORENOQUE (Page 11:624)

ORENOQUE, (Géog.) plusieurs géographes écrivent Orinoque, grand fleuve de l'Amérique méridionale dans la terre ferme. Christophe Colomb découvrit le premier cette riviere à son troisieme voyage en 1498, & Diego de Orgas y entra le premier en 1531.

L'Orenoque a sa source dans le Popayan, province de l'Amérique méridionale au nouveau royaume de Grenade entre l'audience de Passama, celle de Quito, & la mer du Sud. Il coule du couchant au levant dans le vaste pays de la nouvelle Andalousie, où il se sépare en deux branches; l'une descend vers le midi & perd son nom; l'autre qui le conserve, tourne vers le septentrion, & va se jetter dans la mer du nord. Il forme à son embouchure un tel labyrinthe d'îles, que personne n'est d'accord sur le nombre exact des bouches de ce fleuve. Ce qu'il y a de certain, c'est que la plus grande bouche de l'Orenoque qu'on appelle bouche des vaisseaux, est située à 8 degrés 5'de latitude, & à 318 de longitude.

Il y a soixante - cinq brasses de fond dans certains endroits, & quatre - vingt lorsque les eaux viennent à croître; son étendue, sa largeur & sa profondeur sont si considérables, qu'il paroît qu'on peut le join<cb-> dre aux trois fleuves que les géographes nous donnent, comme les trois plus grands du monde connu; savoir, le fleuve de Saint - Laurent dans le Canada, celui de la Plata dans le Paraguay, & le Maragnon dans les consins du Brésil.

Nous avons aujourd'hui des connoissances certaines de la communication de Rio negro ou la riviere Noire, avec l'Orenoque, & par conséquent de l'Orenoque avec le sleuve des Amazones. La communication de l'Orenoque & de la riviere des Amazones avérée en 1743, peut d'autant plus passer pour une découverte en Géographie, que quoique la jonction de ces deux fleuves soit marquée sans aucune équivoque sur les anciennes cartes, tous les géographes modernes l'avoient supprimé dans les nouvelles, comme de concert, & qu'elle étoit traitée de chimérique par ceux qui sembloient devoir être le mieux informés des réalités. Ce n'est pas la premiere fois, dit M. de la Condamine, que les vraissemblances & les conjectures purement plausibles l'ont emporté sur des faits attestés par des relations de témoins oculaires, & que l'esprit de critique poussé trop loin, a fait nier décisivement ce dont il étoit tout au plus permis de douter.

Mais comment se fait cette communication de l'Orenoque avec la riviere des Amazones? Une carte détaillée de la riviere Noire ou rio Negro, que nous aurons quand il plaira à la cour de Portugal, pourroit seule nous en instruire exactement. En attendant, M. de la Condamine pense que l'Orenoque, la riviere Noire & l'Yutura, ont le Caquétat pour source commune. Voyez les Mém. de l'académie des Sciences, année 1745. P. 450. (D. J.)

ORENSE (Page 11:624)

ORENSE, (Géog.) ancienne ville d'Espagne dans la Galice, avec un évêché suffragant de Compostelle. Elle est renommée par ses bains que les Romains ont connu, & qui ont valu à ce lieu le nom de aquoe calicoe. Une partie de cette ville qui est au pié d'une montagne éprouve la rigueur des hivers, tandis qu'en un autre quartier on jouit des douceurs du printems. Elle est sur le Minho, que l'on y passe sur un pont à 19 lieues S. E. de Compostelle, 26 N. O. de Bragance, 92 N. O. de Madrid. Long. 10. 8. lat. 42. 16. (D. J.)

OREOL (Page 11:624)

OREOL, voyez Maquereau.

OREON (Page 11:624)

OREON, s. m. (Botan.) nom donné par les anciens à une plante, que nous avons quelque lieu de supposer être l'equisetum; ils disent du moins qu'elle croissoit sur les montagnes dans les endroits humides: de plus, leurs descriptions, & les vertus qu'ils lui attribuent conviennent à celles de notre grande prèle. (D. J.)

OREOSELINUM (Page 11:624)

OREOSELINUM, (Botan.) Tournefort compte quatre especes de ce genre de plante, que nous nommons en françois persil de montagne. La plus commune est appellée oreoselinum, apii folio, majus, R. H. 318.

Cette plante pousse des feuilles férulacées, à la hauteur de quatre ou cinq piés, divisées en ailes: les feuilles sortent les unes de sa racine, les autres de ses tiges, grandes, amples, ressemblant à celles du persil, attachées à des queues longues. Ses fleurs naissent sur de grands parasols aux sommets des tiges & des branches, petites, blanches, composées chacune de cinq feuilles disposées en rose: quand ces fleurs sont passées, il leur succede des semences jointes deux à deux, larges, ovales, applaties, rayées sur le dos, bordées d'une membrane de couleur rougeâtre. Ses racines sont attachées plusieurs à une tête, longues, grosses comme le petit doigt, s'étendant beaucoup dans la terre, noires en - dehors, blanches en - dedans, empreintes d'un suc mucilagineux d'un goût résineux, mais aromatique & agréable, approchant de celui du panais. Cette [p. 625] plante croît aux lieux montagneux parmiles pâturages; elle passe pour incisive. (D. J.)

ORESCA (Page 11:625)

ORESCA, (Géog.) ville de l'empire Russien, en Carélie, sur la côte occidentale du lac de Ladoga, dans une île formée par la Neva. Elle a un fort bâti par Pierre le Grand, pour la défense de Saint - Pétersbourg. (D. J.)

ORESTAE (Page 11:625)

ORESTAE, (Géog. anc.) ancien peuple de la Grece, dans la Molosside, qui du tems de Strabon faisoit partie de l'Epire; c'est pour cela qu'il compte ce peuple entre les Epirotes. Leur pays étoit nommé Orestide ou Orestiade. Tite Live dit, que les Orestiens ou les Orestes, ayant été les premiers à quitter le parti de Philippe, les Romains leur accorderent la liberté de se gouverner par leurs propres lois. (D. J.)

ORESTE, Port d (Page 11:625)

ORESTE, Port d', (Géog. anc.) en latin Orestis portus; port de la grande Grece, au pays des Brutiens, sur la côte occidentale de la Calabre ultérieure. Quelques géographes croyent que c'est aujourd'hui Porto Ravaglioso. (D. J.)

ORETAE (Page 11:625)

ORETAE, (Géog. anc.) Denis le Périégete les nomme Oritoe; les Oretes ou Orites étoient des peuples, entre la Perse & les Indes, aux confins de la Carmanie: aussi Lucain, l. III. vers. 249. a joint ces pays ensemble.

Tunc furor extremos movit Romanus Oretas, Carmanos que duces.

Les Orètes prenoient leur nom de la ville d'Ora, que Ptolomée place dans la Carmanie. (D. J.)

ORÉTAINS, les (Page 11:625)

ORÉTAINS, les (Géog. anc.) Oretani; ancien peuple de l'Espagne Tarragonoise, dont Ptolomée vous indiquera les villes. La capitale nommée Oretum, étoit dans la campagne de Calatrava, sur la Guadiana, & a été épiscopale.

Les Oretana juga de Pline, sont aujourd'hui nommés par les Espagnols la Sierra di Alcaras. (D. J.)

ORÉE (Page 11:625)

ORÉE, (Géog. anc.) Oreum, Oreos, Oreus ou Horoeus; car c'est le même lieu qu'on nommoit auparavant Istiée ou Histiée.

L'Orée étoit une ville maritime & forte de l'Eubée, dont les habitans vivoient sous le gouvernement républicain; cette ville étoit puissante; car la quatrieme partie du pays appartenoit à ses habitans. Philippe y établit cinq tyrans pour la gouverner.

Tous les anciens ont fait mention de cette ville; mais Diodore de Sicile, liv. XV. & Tite - Live, liv. VIII. ch. v. & vj. s'y sont le plus étendas. Pausanias dans ses Achaïques, ch. xxvj. dit, que quoique fort déchue de son ancien éclat, elle gardoit encore un rang de ville dans le tems où il écrivoit. Son nom moderne est Oreo sur la côte orientale de l'île. (D. J.)

ORÉXIE (Page 11:625)

ORÉXIE, s. f. (Médec.) appetit presque continuel dans l'état de santé, & qui n'est accompagné d'aucun fâcheux symptome, comme dans la faim canine & la boulimie.

Les personnes qui ont. cette faim vorace deviendroient même malades si elles ne prenoient souvent de la nourriture. Sennert rapporte l'histoire d'un écolier d'un tempérament mélancholique, qui se portoit d'ailleurs à merveille, mais qui avoit besoin de manger le jour & la nuit. Les mets délicats ne pouvoient pas le rassasier, il lui falloit des mets solides & difficiles à digérer, comme, par exemple, du gros pain dont se nourrissent les paysans.

M. de Thou, hist. t. I. p. 10:, cite l'exemple de M. de Beaulne de Samblançay, archevêque de Bourges, sou parent & son ami, avec lequel il vivoit. M. de Beaulne avoit besoin d'un aliment presque continuel pour entretenir sa santé. A peine dormoit - il tous les jours quatre heures. au bout desquelles le besoin de manger le réveilloit: à deux heures après minuit il se faisoit appporter à manger, & expédioit ses affaires particulieres jusqu'à quatre heures, qu'il se remettoit à table; à huit heures, on le servoit pour la troisieme fois. Il rentroit chez lui pour dîner à midi, il mangeoit encore à quatre heures & le soir. Avec tout cela on ne le vit jamais plus assoupi, ni la tête plus embarrassée, que s'il étoit très petit mangeur.

Cette faim dévorante peut être causée par les vers. On en trouve des exemples dans plusieurs auteurs, & en particulier dans Tralianus & dans Nicolus. L'expérience journaliere confirme leurs observations, & la théorie découvre la cause de cette voracité. 1° Les vers privent alors le corps d'une partie du suc nourricier que lui auroient fourni les alimens. 2° Par l'agitation des vers, l'estomac est mis en action, les houppes nerveuses sont chatouillées; ce sentiment oblige ceux qui ont des vers à prendre continuellement des alimens. 3° Par cette agitation, l'estomac se vuide, & devient plus exposé aux impressions de la faim.

Mais on trouve aussi dans la construction du corps humain des causes particulieres qui peuvent produire dans certains sujets un appétit dévorant; comme la grandeur de l'estomac, la grosseur du foie, l'abondance de la bile, & autres jeux de la nature telle que la forme des intestins qui sont plus courts & ont moins de circonvolutions. Il est rapporté par Antoine de Pozzis qu'une femme qui étoit tourmentée d'un appétit dévorant, n'avoit que trois intestins très - courts. Cabrolius nous a laissé une semblable observation dans un homme famélique. On peut ajouter à ces observations un fait assez constant, c'est que les animaux sont plus voraces à proportion que leurs intestins sont plus courts, & ont moins de circonvolutions.

La masse du foie peut encore être regardée comme une des causes de voracité. Jemma, Argentier & Bartholin confirment cette théorie par la dissection des cadavres de personnes faméliques, & la théorie s'accorde avec leurs observations; car lorsque le foie a un grand volume, il s'y filtre beaucoup plus de bile, & une bile plus âcre, parce que la chaleur de ce viscere est plus considérable; or cette âcreté & la grande quantité de bile forment un aiguillon plus vif, cet aiguillon donne plus de mouvement à l'estomac & aux intestins; d'où l'on est plutôt affamé. On peut rapporter ici l'observation de Vesale sur un forçat extrèmement vorace, il trouva à l'ouverture du cadavre que par une conformation particuliere la bile se dégorgeoit dans l'estomac; or, dans ce cas, ce viscere étant exposé à l'action de la bile, devoit se vuider plus promptement.

Nous trouvons dans divers écrits des médecins, que le volume excessif de la rate & la grosseur de la veine splénique avoient produit la voracité. Nous remarquerons aussi que les animaux auxquels on enleve la rate deviennent extrèmement voraces; cela peut venir de l'action des nerfs qu'on a blessés, & du surplus de sang que reçoit l'artere gastrique, cette action d'excès dans ies nerfs s'étend sur le ventricule; d'ailleurs le sang qui a séjourné dans la rate qui se trouve d'un volume considérable, forme dans le foie une bile plus âcre & plus abondante, l'estomac & les intestins doivent donc se vuider plus promptement.

Il n'est pas étonnant que les mélancholiques ayent beaucoup d'appétit, ou du - moins qu'un appétit dévorant les tourmente quelquefois; le sang s'accumule dans leurs visceres & il y séjourne long - tems, ils sont donc dans le cas de ceux qui ont le volume de la rate fort gros. C'est pour cela encore qu'on ne doit pas être surpris, si dans des estomacs faméliques on a trouvé des sucs noirâtres, c'est - à - dire des

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.