ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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me vulnéraire de la pharmacopée de Paris, & en
sont un ingrédient inutile. (b)
Oreille
(Page 11:622)
Oreille, (Conchyl.) on appelle oreille en Conchyologie, une ou deux parties plates & saillantes
de celles de la charniere d'une coquille, sur - tout de
celle qui est nommée peigne. Il faut distinguer les
oreilles des aîles; car aîles se dit de l'extension d'une
des levres de la bouche d'une coquille; on dit, par
exemple, un murex aîlé, & l'on ne doit pas prendre
cette aîle pour une oreille. (D. J.)
Oreille de mer
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Oreille de mer, (Conchyliol.) nom que l'on a
donné à un genre de coquillage de la classe des univalves,
à cause de la grande ressemblance qu'il a
par sa forme avec l'oreille de l'homme; on ne le
trouve en France que sur les côtes de Bretagne, il se
tient de même que le lepas attaché contre les rochers;
sa coquille est percée de sept trous pour l'ordinaire.
Tant qu'il est jeune, il y en a moins; mais
à mesure que la coquille augmente, il se forme un
nouveau trou. Voyez Coquillage & Coquilles.
Aldrovandus & Rondelet ont appellé l'oreille de
mer, patella fera; ce qui la confond avec la patelle:
ils l'ont mise encore parmi les bivalves, quoique
rien ne fût plus opposé.
Son nom françois lui vient de sa ressemblance
avec l'oreille humaine: il y a des endroits où on l'appelle
ormier; Bélon la nomme le grand bourdin; &
les Hollandois, stockfiche.
Les oreilles de mer donnent quelquefois de petites
perles, dont on voit les semences dans le milieu de
leur cavité, qui présente un fort bel orient. Cette
partie est traversée dessus & dessous par de grandes
rides ou des ondes, qui se terminent en - dehors à un
oeil formant une espece de volute, avec un rebord
applati d'un côté, & de l'autre tout uni. Les oreilles
ont un rang de trous ronds, dont il y en a ordinairement
six d'ouverts. Quand le poisson veut augmenter
sa coquille pour couvrir l'augmentation de sa
chair, il fait un nouveau trou & en ferme un autre.
Lister met l'oreille de mer parmi les turbinées ou
contournées: il dit, turbinatorum more claviculatim
contorquetur, adeò ut ab aliquibus univalvibus malè annumerata
est. Sur ce principe, toutes les coquilles seront
turbinées, jusqu'à la porcelaine, qui a une pyramide
ou clavicule contournée, qui est applatie,
& qui rentre en elle - même vers son sommet.
Parmi les diverses especes d'oreilles de mer, on
compte 1°. l'oreille percée à six trous; 2°. la polie;
3°. la verte; 4°. la rougeâtre; 5°. celle qui est tachetée
de brun & de verd; 6°. de forme longue; 7°.
l'oreille de mer sans trous & qui n'est point nacrée,
ayant une volute en - dedans détachée de son bord.
Ce coquillage n'est pas moins connu que le lepas;
mais il ne se trouve pas si communément: nous ne
l'avons en France que sur les côtes de Bretagne. Le
poisson de cette coquille est ordinairement attaché
au rocher à fleur d'eau, & s'y tient si fortement
cramponné, qu'on a encore plus de peine à détacher
sa coquille que le lepas. Il meurt incontinent apres
qu'on l'a détaché du rocher; il fait quelques mouvemens,
en alongeant sa tête & ses barbes qui sont auhaut
de sa circonférence. Sa chair est jaunâtre &
bonne à manger. On lui remarque une tête ronde,
tranchée sur le dessus, avec une bouche garnie de
quatre cornes, dont deux plus grandes sont peu distantes
des deux autres. Les deux yeux ou points
noirs sont placés au sommet des deux plus petites
cornes.
Il rend ses excrémens par les trous qui sont sur la
superficie de sa coquille; & ses principaux visceres
sont logés sur la bordure. Lorsqu'il est en marche,
son pié déborde beaucoup la superficie de sa coquille
qui est revêtue de légers sillons, lesquels tournent
autour de la robe en forme de deux rangs frai<cb->
sés, & vont se perdre au sommet. Sa couleur ordinairement
très - variée est d'un cendré noir; mais il y
en a de vertes, de rougeâtres, avec une très - belle
nacre en - dedans. Dargenville, Conchyliologie.
(D. J.)
Oreille
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Oreille, (Critique sacrée.) ce mot se prend d'ordinaire
métaphoriquement dans l'Ecriture: il signifie
quelquefois exaucer. Verba mea auribus percipe
Domine, Ps. v. i. Seigneur, exaucez nos prieres. 2°.
Il signifie un entier dévouement: Sacrificium & oblationem
noluisti, aures autem perfecisti mihi, Ps. xxxix.
7. Vous n'avez voulu ni sacrifice ni oblation, mais
vous m'avez donné des oreilles parfaites. L'hébreu
porte fodisti, par allusion à la coutume de percer
avec une aleine l'oreille du serviteur, qui renonçoit
au privilege de l'année sabbatique, & se consacroit
au service de son maître pour toujours. 3°. Aures
zeli audit omnia, Sap. j. 10. L'oreille de Dieu, qui
s'appelle un Dieu jaloux, entend tout. 4°. Revelare
aurem, déclarer une chose inconnue. Si perseveraveris,
revelabo aurem tuam, I. Regum, xx. 13. Si le
mauvais dessein de mon pere continue toujours contre
vous, je vous en donnerai avis, dit Jonathas à
David. 5°. Erigere aurem, exciter à entendre avec
docilité. Erigit mihi aurem, ut audiam quasi magistrum, Is. l. 4. Le Seigneur me touche l'oreille, afin
que je l'écoute comme un maître. 6°. Le Seigneur
dit à Ifaïe: laissez l'oreille de ce peuple s'appésantir,
c'est - à - dire, laissez - le endurcir son coeur. (D. J.)
Oreilles de l'ancre
(Page 11:622)
Oreilles de l'ancre, (Marine.) c'est la largeur
des pattes de l'ancre. Voyez Ancre. (Q)
Oreille de lievre
(Page 11:622)
Oreille de lievre, (Marine.) une voile appareillée
en oreille de lievre est une voile latine, ou
à tiers point; ce qui la rend différente des voiles à
traits quarrés. (Q)
Oreille
(Page 11:622)
Oreille, terme d'Arts & de Métiers; il y a quantité
de chose dans les Arts & Métiers auxquelies
les ouvriers donnent ordinairement le nom d'oreilles,
soit parce qu'elles ont quelque sorte de ressemblance,
bien qu'éloignées avec les oreilles naturelles,
soit seulement à cause qu'elles sont doubles comme
elles.
Les oreilles d'un ancre sont les deux bouts plats
& pointus faits en langue de chat, qu'on appelle
aussi pattes, qui lui servent à mordre & à tenir dans
le sable.
Les oreilles d'un minot à mesurer les grains, sont
les deux pieces plates qui sont attachées au ceintre
pour y affermir la potence.
Les oreilles d'un chaudron, d'un sceau, d'une marmite,
sont les morceaux de fer plat, dans lesquels
l'anse est mobile.
On dit aussi les oreilles d'une écuelle, les oreilles
d'un soulier, les oreilles d'un peigne, les oreilles d'un
ballot, & quelques autres. Comme celles du peigne
& du ballot semblent plus considérables que les autres
par rapport au commerce; l'on en a fait des articles
particuliers. Savary. (D. J.)
Oreilles
(Page 11:622)
Oreilles, (Hydr.) on dit les oreilles ou les oreillons d'une piece d'eau en miroir; ce sont les pètites
parties échancrées & en retour, qui se joignent à
celles qui sont ceintrées.
Oreille
(Page 11:622)
Oreille, terme d'Architecture, est le racord de
deux moulures, qui tend à former un angle droit,
par une forme circulaire de quart de cercle, soit endans,
soit en - dehors.
Oreille
(Page 11:622)
Oreille, (partie du métier à bas.) Voyez à Bas,
Métier a bas.
Oreille
(Page 11:622)
Oreille, en terme de Bourserie, ce sont de petits
tirans qui tiennent au dos d'un étui à livre, & qui
en couvre la tranche jusque sous la patte de l'étui.
Voyez Patte.
Oreille de charrue
(Page 11:622)
Oreille de charrue, (Agriculture.) les Laboureurs appellent ainsi la partie de la charrue à la<pb->
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quelle est attaché le soc, & qui sert pour tourner la
terre que le soc a fendue. En plusieurs endroits l'oreille de la charrue est un petit ais triangulaire qui
s'applique à la partie où se met le soc; en sorte que
par sa pointe il y sort attaché avec un crochet de
fer qui est à cette pointe, & que l'on engage dans
un anncau qui est proche du soc; par l'autre bout
elle s'en éloigne au moyen d'une cheville de bois,
longue d'environ un pié. Ainsi l'oreille fait un angle
aigu avec la partie de la charrue qui porte le soc.
Cette oreille est mobile, & se met tantôt d'un côté,
& tantôt d'un autre. On la change quand le sillon
est achevé, & que l'on veut tourner pour en commencer
un autre, afin qu'elle soit toujours en - dedans
des sillons. Dans d'autres endroits, c'est la partie
postérieure du bois même auquel le soc se met, &
que l'on peut appeller le manche du soc, qui s'élargit,
mais qui est immobile. Alors il faut labourer à deux
rangs de sillons, l'un à droite, & l'autre à gauche,
afin que cette oreille, qui ne se peut changer, soit
toujours en - dedans du sillon, & qu'elle rejette sur
les sillons déja tracés, & non pas sur la terre non
encore labourée, celle que le soc coupe à mesure
qu'il avance. Voyez les Pl. d'Agricul. (D. J.)
Oreille de frisquette
(Page 11:623)
Oreille de frisquette, terme d'Imprimerie.
voyez Languette.
Oreilles
(Page 11:623)
Oreilles, terme d'emballeur, ce sont des morceaux
de toile qu'on ménage aux quatre coins d'un
ballot ou d'une balle, lorsqu'on en fait l'emballage,
afin que les crocheteurs, forts, ou gagne - denters,
qui ont coutume de les charger ou décharger, ayent
plus de prise pour les remuer & changer de place.
On leur a donné le nom d'oreilles, parce qu'en effet
ils ont quelque ressemblance avec celles des animaux
qui les ont les plus grandes.
Oreilles
(Page 11:623)
Oreilles, (Luth.) ce sont dans les jeux de
l'orgue de petites lames de plomb e d, fig. 32.
Pl. d'orgue, minces & flexibles, que l'on soude aux
deux côtés de la bouche des tuyaux bouchés & à
cheminées, & qui servent à les accorder. On fait
baisser les tuyaux de ton en inclinant les oreilles vers
la bouche; ce qui alonge le chemin que le vent qui
anime le tuyau est obligé de faire avant de frapper
l'air extérieur, & diminue la fiéquence de ces vibrations.
Au contraire, lorsqu'on écarte les oreilles,
le chemin que le vent qui remplit le tuyau doit faire
est d'autant racourci, & qu'à vîtesse égale, les tems
sont comme les espaces à parcourir. La frequence
des vibrations de l'air est augmentée, ce qui fait
hausser le tuyau de ton. Au moyen de ces deux opérations,
il est facile d'accorder tel tuyau que l'on
veut; car s'il est trop bas, en levant les oreilles petit - à - petit, on le fait facilement venir à l'accord qu'il
doit faire. Si au contraire il est trop haut, on le
fera baisser on ouvrant les oreilles jusqu'à ce qu'il
soit d'accord. Voyez Partition.
Oreille
(Page 11:623)
Oreille, (Maréchallerie.) les oreilles du cheval
doivent être petites, placées naut & droites. Boiteux de l'oreille, voyez Boiteux. Redresser les
oreilles, voyez Redresser. Regarder entreles deux
oreilles, voyez Regarder. Couper les oreilles, voyez
Couper. Aller de l'oreille, voyez Aller. Le bouquet
sur l'oreille, est une marque que l'on met à l'oreille d'un cheval pour marquer qu'il est à vendre.
Oreilles
(Page 11:623)
Oreilles, (Menuiserie.) sont les pieces qu'on
met dans les angles pour les arrondir.
Oreille
(Page 11:623)
Oreille, en terme de Potier, c'est une espece de
manche qui ne differe du manche proprement dit,
que par sa forme qui est applatie & arrondie sur le
bout extérieur, l'oreille a le même usage que le manche.
Voyez Manche.
Oreilles
(Page 11:623)
Oreilles, (Serrureric.) parties saillantes qu'on
laisse excéder le corps de l'ouvrage, & qui ser vent
de guides à une autre piece, conime dans les cade<cb->
nats d'Allemagne, les quatre éminences qui sont
sur la tête du cadenat, entre lesquelles passent les
branches du crampon.
Oreilles
(Page 11:623)
Oreilles, (Blason.) ce sont deux petites pointes
qui sont au - haut des grandes coquilles, comme
à celles de saint Jacques. Ce mot se dit encore des
grandes coquilles quand elles ont des oreilles aussi
d'email différent. Menétrier. (D. J.)
OREILLE
(Page 11:623)
OREILLE, adj. en termes de Blason, se dit des
dauphins & des coquilles dont les oreilles sont d'un
émail différent de celui de leurs corps. Feydeau, à
Paris, d'azur au chevron d'or, accompagne de trois
coquilles d'or.
OREILLER
(Page 11:623)
OREILLER, s. m. (Gram.) espece de sac quarré
de grosse toile cirée, qu'on remplit de plumes ou de
duvet, & qu'on recouvre d'une autre toile plus fine,
qu'on appelle la taye de l'oreiller. L'oreiller se place
sur le chevet du lit, & tient la tête élevée.
Oreiller
(Page 11:623)
Oreiller, en Architecture, voyez Coussinet
de chapiteau.
Oreiller
(Page 11:623)
Oreiller, (Boutonnier.) qu'on appelle aussi
coussinet, ou carreau, terme de Passementiers Boutonniers, pour désigner une sorte de petit pupitre
quarré fait de bois leger plus long que large, & recouvert
pour l'ordinaire d'une etoffe verte, rembourée
un peu ferme. L'oreiller se place sur les genoux,
& sert à fabriquer à la main avec des fuseaux
& des épingles, des dentelles, guippures, & autres
ouvrages semblables, dependans du métier des Boutonniers.
Oreiller
(Page 11:623)
Oreiller, terme de Couteliers, est une espece
de coussin de toile, rempli de paille d'avoine ou de
bourre, que ces ouvriers mettent sur le chevalet de
leur roue à remoudre, afin de n'en être pas incommodés
dans la situation contrainte où ils sont en rémoulant.
OREILLERE
(Page 11:623)
OREILLERE, voyez Perce - oreille.
OREILLETTE
(Page 11:623)
OREILLETTE, s. f. en Anatomie, nom de deux
cavités situées à la base du coeur. Voyez Coeur.
Le mot est dérivé du latin auricula, petite oreille,
diminutif de aures, qui signifie les oreilles.
Les oreillettes sont deux sacs musculeux situés à la
base du coeur, l'un du côté du ventricule droit,
l'autre du côté du ventricule gauche, & unis ensemble
par une cloison interne & par des fibres communes
externes, à - peu - pres comme les ventricules. On
appelle aussi l'un l'oreillette droite, & l'autre l'oreillette gauche.
L'oreillette droite est plus ample que l'oreillette gauche,
& elle s'abouche avec le ventricule du même
côté. Elle a encore deux ouvertures formées par la
rencontre de la veine cave ascendante & de la descendante
qui y aboutissent.
L'oreillette gauche est un grand sac auquel s'abouchent
quatre veines appellées veines pulmonaires.
Voyez Pulmonaire. (L)
Oreillette
(Page 11:623)
Oreillette, (Botan.) par les Botanistes, asarum. Voyez Cabaret, (Botan.)
Oreillette
(Page 11:623)
Oreillette, (Orfévrerie.) petit cercle de métal,
que les femmes qui ne veulent pas se faire percer
les oreilles, y appliquent pour soutenir les boucles
& les pendans d'oreilles. (D. J.)
OREILLONS
(Page 11:623)
OREILLONS, s. m. pl. nom que le vulgaire donne
aux tumeurs des parotides, parce qu'elles viennent
autour des oreilles. Voyez Parotides.
Les parotides sont ordinairement des tumeurs
inflammatotres ou fort dures; & l'on donne plus
particulierement le nom d'oreillons à des engorgemens
lymphatiques qui ressemblent plutôt à un oedeme
qu'à un phlegmon, & dont le siége paroît
plutôt dans le trssu celluiaire qui avoisine la glande
maxillaire ou la parotide, qu'attaquer le corps même
de ces glandes. Les enfans sont sujets aux oreillons; c'est la lymphe stagnante qui les produit. Les
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