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ORATOIRE (Page 11:574)
ORATOIRE, s. m. (Hist. ecclésiast.) petit édifice, ou partie d'édifice dans une grande maison près de la chambre à coucher, & consacré à la priere en particulier. L'oratoire d'une maison differe de la chapelle, en ce que la chapelle a un autel où l'on célebre les saints mysteres; au lieu que l'oratoire n'a point un pareil autel; car quoiqu'il y ait une table en forme d'autel, on n'y célebre point.
On commença à appeller oratoire, les petites chapelles qui étoient jointes aux monasteres, où les moines faisoient leurs prieres, avant qu'ils eussent des églises. Ce mot a passé depuis aux autels, ou chapelles qui étoient dans les maisons particulieres, & même aux chapelles bâties à la campagne qui n'avoient point droit de paroisse.
Dans le vj. & vij. siecle, un oratoire étoit une espece de chapelle placée souvent dans les cimetieres, & qui n'avoient ni baptistaire comme les églises titulaires, ni office public, ni prêtre cardinal. L'évêque y envoyoit un prêtre quand il jugeoit à propos d'y faire célébrer la messe; cependant quelques oratoires avoient un prêtre cardinal pour y célébrer la messe quand le fondateur le desiroit, ou quand le concours des fideles le demandoit; c'étoit comme de moindres titres. Enfin, il y avoit déja dans ce tems - là comme à présent des oratoires chez les hermites, & dans les maisons particulieres. Le conciliabule de Constantinople, tenu en 861 par Photius, défend de célébrer la liturgie, & de baptiser dans les oratoires domestiques.
On voit en France beaucoup de bourgs & de villages du nom d'Oroir, Oroair, Ozouer, Orouer, Aurouer, Oradour, qui prennent leur nom & leur origine de quelques oratoires de religieux retirés dans des hermitages de la campagne voisine. (D. J.)
Oratoire des Hébreux (Page 11:574)
Oratoire (Page 11:574)
Il y a néanmoins cette différence entre la congrégation des peres de l'oratoire de Rome & celle de France, que la premiere n'a été fondée que pour la seule maison de Rome, sans se charger du gouvernement d'aucune autre maison; au lieu que celle de France renferme plusieurs maisons qui dépendent d'un chef, lequel prend la qualité de supérieur général, & gouverne avec trois assistans toute cette congrégation.
Le cardinal de Bérulle obtint des lettres patentes
de Louis XIII. datées du mois de Décembre 1611,
& enregistrées au parlement de Paris, le 4 Décembre 1612, avec cette clause:
M. de Bérulle desirant de répandre sa congrégation en France, obtint à cet effet en 1613, une bulle du pape Paul V. en conséquence de laquelle la congrégation de l'oratoire s'étendit en peu de tems en plusieurs villes du royaume.
Ces peres sont différens de tous les ordres religieux; leur congrégation est la seule où les voeux sont inconnus, & où n'habite point le repentir. C'est une retraite toujours volontaire aux dépens de la maison; on y jouit de la liberté qui convient à des hommes; la superstition & les petitesses n'y deshonorent guere la vertu; leur général demeure en France, idée si convenable à tous les ordres de l'Eglise; leurs ouvrages méritent généralement des élo<cb->
Oratoire (Page 11:574)
L'harmonie des syllabes, des mots avec les objets qu'ils expriment, se fait par des sons imitatifs. On retrouve ces sons imitatifs dans toutes les langues: c'est ainsi qu'on dit en françois, gronder, murmurer, tonner, siffler, gasouiller, claquer, briller, piquer, lancer, bourdonner, &c. L'imitation musicale saisit d'abord les objets qui font bruit, parce que le son est ce qu'il y a de plus aisé à imiter par le son; ensuite ceux qui sont en mouvement, parce que les sons marchant à leur maniere, ont pu, par cette maniere, exprimer la marche des objets. Enfin, dans la configuration meme & la couleur, qui paroissoient ne point donner prise à l'imitation musicale, l'imagination a trouvé des rapports analogiques avec le grave, l'aigu, la durée, la lenteur, la vîtesse, la douceur, la dureté, la légereté, la pesanteur, la grandeur, la petitesse, le mouvement, le repos, &c. La joie dilate, la crainte rétrécit, l'espérance souleve, la douleur abat: le bleu est doux, le rouge est vif, le verd est gai; de sorte que, par ce moyen, & à l'aide de l'imagination, qui se prête volontiers en pareil cas, presque toute la nature a pu être imitée plus ou moins, & représentée par les sons. Concluons de là que le premier principe pour l'harmonie est d'employer des mots ou des phrases, qui renferment par leur douceur ou par leur dureté, leur lenteur ou leur vîtesse, l'expression imitative qui peut être dans les sons. Les grands Poëtes & les Orateurs ont toujours suivi cette regle.
Pour sentir tout l'effet de cette harmonie, qu'on suppose les mêmes sons dans des mots qui exprimeroient des objets différens: elle y paroîtra aussi déplacée, que si on s'avisoit de donner au mot siffler la signification de celui de tonner, ou celle d'éclater à cesui de soupirer: & ainsi des autres.
De même que tous les objets qui sont liés entr'eux dans l'esprit, le sont par un certain caractere de conformité ou d'opposition qu'il y a dans quelqu'une de leurs faces; de même aussi les phrases qui représentent la siaison de ces idées, doivent en porter le caractere. Il y a des phrases plus douces, plus légeres, plus harmonieuses, seson la place qu'on leur a donnée, selon la mamere dont on les a ajustées entr'elles. Quelque fine que paroisse cette harmonie, elle produit un charme réel dans la composition, & un écrivain qui a de l'oreille ne la néglige pas. Ciceron y est exact autant que qui que ce soit: Etsi homini nihil est magis optandum, quam prospera, oequabilis perpetuaque fortuna, secundo vitoe, sine ulla offensione, cursu: tamen si mihi tranquilla & placata omnia fuissent, incredibili quadam & penè divinâ, quâ nunc vestro beneficio fruor, loetitioe voluptate caruissem. Toute cette période est d'une douceur admirable; nul choc désagréable de consonne, beaucoup de voyelles, un mouvement paisible & continu que rien n'interrompt, & qui semble aidé & entretenu partous les sons qui le remplissent.
La seconde espece d'harmonie oratoire est celle du ton général de l'orateur, avec le sujet pris dans sa totalité. L'essentiel est donc de bien connoître le sujet qu'on traite, d'en sentir le caractere & l'éten<pb-> [p. 575]
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