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OPTIQUE (Page 11:517)
OPTIQUE, en Anatomie, est la dénomination
qu'on donne à deux nerfs de la seconde conjugaison,
qui prennent leur origine des cuisses de la moëlle
allongée, & qui vont aux yeux. Voyez
Ces nerfs s'approchent peu - à - peu, à mesure qu'ils
s'éloignent de leur origine, & s'unissent enfin à la
base du cerveau, proche de l'entonnoir. Ils se séparent
ensuite, mais sans se croiser, & il en va un à
chaque oeil. Voyez
Ils sont revêtus de deux tuniques qui viennent de la dure & de la pie - mere, & forment par leurs ex<cb->
La rétine qui est une troisieme membrane; & l'organe
immédiat de la vûe, n'est que l'expansion de
la partie fibreuse ou intérieure de ces nerfs. Voyez
La construction des nerfs optiques est tout - à - fait différente de celle des autres nerfs, qui tous paroissent composés de dures fibres; car ceux - ci avant d'entrer dans l'orbite de l'oeil, ne sont qu'une tunique ou un canal formé par la pie - mere. qui enferme une production de la moëlle du cerveau, & que l'on en fait aisément sortir. A leur entrée dans les yeux ils reçoivent une autre tunique de la duremere; & ces deux tuniques sont attachées ensemble par des filets prodigieusement menus. Celle qui est formée par la dure mere se prolonge jusqu'à la choroïde, & celle qui l'est par la dure - mere, jusqu'à l'uvée.
Depuis leur entrée dans l'orbite de l'oeil jusqu'à la
prunelle, la moëlle enfermée dans ces deux tuniques
se séparent en une grande quantité de petites
cellules qui répondent l'une à l'autre. Voyez
Le lecteur ne sera point surpris si nous ajoutons ici differens points qui peuvent servir à expliquer divers phenomenes de la vision. Il saura donc qu'on a beaucoup dispute sur l'union de ces nerfs. Galien dit qu'ils se joignent & ne se croisent pas, comme Gabriel de Zerbis & autres l'ont pensé depuis. Vésale a confirmé la chose par une expérience. Dans une maladie il trouva le nerf droit plus grêle. devant & derriere leur union; le gauche au contraire, étoit dans son état naturel: Valverda dit avoir souvent fait la même remarque. Riolan, Santorini, Cheselden, Loeselius viennent à l'apput du même fait; Vésale a encore l'exemple d'un homme dont les nerfs n'étoient pas unis, & qui n'avoit rien de dérangé dans la vision. Charles Etienne, Colombe, Casséricq, Hovius, Briggs & Boerhaave sont tous du même avis.
Galien dit que cette union est cause que nous ne voyons qu'un objet, quoique nous ayons deux yeux. Enstnte le grand Neuwton a proposé dans ses petites questions, la même opinion qu'avoit notre auteur; savoir que la moitié droite des deux yeux venoit de la couche droite du cerveau, & que les moitiés gauches de l'un & l'autre oeil, venoient de la couche gauche. Voilà en passant, la raison pour laquelle les maux de l'oeil droit passent si facilement dans l'oeil gauche. Lorsqu'on coupe le nerf optique droit, les deux yeux perdent la vûe, suivant l'obsevration de Magatus. Dans les paralysies chroniques, les deux yeux sont presque inutiles, au jugement de S Yves; & Méibom a vu une paralysie à l'oeil droit naître de la blessure du gauche. Selon Stenon les nerfsine sont point unis dans leur épaisseur, si ce n'est dans le lamia. Willis, Briggs, &c. sont dans la même opinion. Monroo, Bartholin & autres, prétendent aussi que cette union ne se tiouve point dans le caméleon; mais MM. de l'académie de Paris, ont démontré après Valisnieri, que ces nerfs s'unissoient dans cet animal comme dans tous les autres, à l'entrée du nerf optique. Dans l'oeil il y a une papille évidente, applatie: au milieu du fond de cette papille sort une artériole, très - facile à voir dans le boeuf, décrite dans le lion, par MM. de l'académie de Paris, par Pertault, Ridley, Morgagni, &c: il y en a quelquefois plusieurs ensemble. De Haller, comment. Boerrh.
Optique (Page 11:517)
Optique, se dit aussi dans un sens plus étendu de
la science de la vision en général. Voyez
L'Optique prise en ce dernier sens, renferme la Catoptrique & la Dioptrique, & même la Perspective.
Barrow nous a donné un ouvrage intitulé lectiones
opticoe, leçons optiques, dans lesquelles il ne traite
que de la Catroptrique & de la Dioptrique. Voyez
On appelle aussi quelquefois Optique, la partie de
la Physique qui traite des propriétés de la lumiere
& des couleurs, sans aucun rapport à la vision; c'est
cette science que M. Newton a traitée dans son admirable
optique, où il examine les différens phénomenes
des rayons de différentes couleurs, & où il
donne sur ce sujet une infinité d'expériences curieuses.
On trouve dans le recueil des opuscules du
même auteur, imprimé à Lausanne, en 3 vol. in - 4°.
un autre ouvrage intitulé lectiones opticoe, dans lequel
il traite non seulement des propriétés générales
de la lumiere & des couleurs, mais encore des
lois générales de la Dioptrique. Voyez
L'Optique prise dans le sens le plus particulier &
le plus ordinaire qu'on donne à ce mot, est une partie
des mathématiques mixtes, où l'on explique de
quelle maniere la vision se fait, où l'on traite de la
vûe en général, où l'on donne les raisons des différentes
modifications ou altérations des rayons dans
leur passage au - travers de l'oeil, & où l'on enseigne
pourquoi les objets paroissent quelquefois plus
grands, quelquefois plus petits, quelquefois plus
distincts, quelquefois plus confus, quelquefois plus
proches, quelquefois plus éloignés, &c. Voyez
L'Optique est une branche considérable de la Philosophie naturelle, tant parce qu'elle explique les lois de la nature, suivant lesquelles la vision se fait, que parce qu'elle rend raison d'une infinité de phénomenes physiques qui seroient inexplicables sans son secours. En effet, n'est ce pas par les principes de l'Optique qu'on explique une infinité d'illusions & d'erreurs de la vûe, une grande quantité de phénomenes curieux, comme l'arc - en - ciel, les parhélies, l'augmentation des objets par le microscope & les lunettes? Sans cette science, que pourroit - on dire de satisfaisant sur les mouvemens apparens des planetes, & en particulier sur leurs stations & rétrogradations, sur leurs éclipses, &c?
On voit par conséquent que l'Optique fait une partie considérable de l'Astronomie, & de la Physique.
Mais cette partie si importante des mathématiques, est d'une difficulté qui égale au - moins son utilité. Cette difficulté vient de ce que les lois générales de la vision tiennent à une métaphysique fort élevée, dont il ne nous est permis d'appercevoir que quelques rayons. Aussi n'y a - t - il peut - être point de science sur laquelle les Philosophes soient tombés dans un plus grand nombre d'erreurs; il s'en faut même beaucoup encore aujourd'hui, que les principes généraux de l'Optique & ses lois fondamentales, soient démontrées avec cette rigueur & cette clarté qu'on remarque dans les autres parties des Mathématiques. On ne viendra à bout de perfectionner cette science, que par un grand nombre d'expériences, & par les combinaisons qu'on fera de ces expériences entre elles, pour tâcher de découvrir d'une maniere sûre & invariable les lois de la vision, & les causes des différens jugemens, ou plutôt des
Il est assez probable, selon M. de Montucla, dans
son hist. des Mathématiques, que la propagation de la
lumiere en ligne dtoite, & l'égalité des angles d'incidence
& de réflexion (voyez
Ptolomée, l'auteur de l'Almageste (voyez
Maurolicus de Messine, en 1575, commença à dévoiler l'usage du crystallin dans son livre de lumine & umbrâ, & il résolut très - bien le premier la question proposée par Aristote, pourquoi l'image du soleil reçue à - travers un trou quelconque, est semblable à ce trou à une petite distance, & circulaire, lorsqu'elle s'éloigne beaucoup du trou?
Porta dans son livre de la Magie naturelle, donna
les principes de la chambre obscure (voyez
De l'Optique naît la Perspective, dont toutes les
regles sont fondées sur celles de l'Optique; la plûpart
des auteurs, entre autres le pere Jacquet, font de
la Perspective une partie de l'Optique: quelques - uns,
comme Jean, évêque de Cantorbery, dans sa perspectiva communis, réunissent l'Optique, la Catoptrique, & la Dioptrique, sous le nom général de perspective. Voyez
L'Optique en général, soit qu'elle ne considere que
la vision par des rayons directs, soit qu'elle considere
la vision par des rayons réfléchis ou rompus,
a principalement deux questions à résoudre; celle
de la distance apparente de l'objet ou du lieu auquel
on le voit, sur quoi voyez
Optique (Page 11:519)
Angle optique, Voyez
Cône optique, est un faisceau de rayons, qu'on
imagine partir d'un point quelconque d'un objet, &
venir tomber sur la prunelle pour entrer dans l'oeil.
Voyez plus bas
Axe optique, est un rayon qui passe par le centre
de l'oeil, & qui fait le milieu de la pyramide ou du
cône optique. Voyez
Chambre optique, voyez
Verres optiques, sont des verres convexes ou concaves,
qui peuvent réunir ou écarter les rayons,
& par le moyen desquels la vûe est tendue meilleure,
ou conservée si elle est foible, &c. Voyez
Inégalité optique, se dit en Astronomie, d'une irrégularité apparente dans le mouvement des planetes; on l'appelle apparente, parce qu'elle n'est point dans le mouvement de ces corps, mais qu'elle ne vient que de la situation de l'oeil du spectateur, qui fait qu'un mouvement qui seroit uniforme, ne paroît pas tel; cette illusion a lieu, lorsqu'un corps se meut uniformement dans un cercle, dont l'oeil n'occupe pas le centre. Car alors le mouvement de ce corps ne paroît pas uniforme, au lieu que si l'oeil étoit au centre du mouvement, il le verroit toujours uniforme.
On peut faire voir par l'excmple suivant, en quoi
consiste l'inégalité optique. Supposons qu'un corps
se meuve dans la circonférence du cercle A B D E
F G Q P (
On voit par cette explication, que l'inégalité dont
nous parlons, dépend de la situation de l'oeil qui
n'est point au centre du mouvement de la planete:
car si l'oeil au lieu d'être en O, est transporté au
point C (
Si l'on prenoit dans le cercle tout autre point que
le centre, & que l'observateur fùt, par exemple,
(
Il est visible par la
On appelle cette inégalité inégalité optique, pour
la distinguer de l'inégalité réelle; car dans l'explication
que nous venons de donner de l'inégalité optique, nous avons supposé que le mouvement de la
planete ou du corps dans la courbe A E G P étoit
uniforme, & que cette courbe étoit un cercle, au
lieu qu'en effet cette courbe est une ellipse dont la
planete ne parcourt point des arcs égaux en tems
égaux. Ainsi le mouvement des planetes est tel qu'il
n'est pas uniforme en lui - même, & que quand il le
seroit, il ne nous le paroîtroit pas. C'est pourquoi
on distingue dans ce mouvement deux inégalités,
l'une optique, l'autre réelle. Voyez
Si un corps se meut autour d'un point quelconque, de sorte qu'il décrive autour de ce point des airs proportionnels aux tems, sa vîtesse angulaire apparente à chaque instant, sera en raison inverse du quarré de la distance; car puisque l'instant étant constant, [p. 520]
On appelle en général illusions optiques, toutes
les erreurs où notre vûe nous fait tomber sur la distance
apparente des corps, sur leur figure, leur
grandeur, leur couleur, la quantité & la direction
de leur mouvement. Voyez
Pinceau optique, ou pinceau de rayon, c'est l'assemblage
des rayons, par le moyen desquels on
voit un point ou une partie d'un objet. Voyez
Quelques écrivains d'Optique regardent ces prétendus
pinceaux comme une chimere. Cependant
on ne sauroit douter de l'existence de ces pinceaux,
si on fait réflexion que chaque point d'un objet pouvant
être vû de tous côtés, envoye nécessairement
des rayons de toutes parts & dans toutes sortes de
directions, & que par conséquent plusieurs de ces
rayons tombent à - la - fois sur la prunelle qui a une
certaine largeur, & que ces rayons traversent ensuite
le globe de l'oeil où ils sont rompus & rapprochés
par les différentes liqueurs dont le globe de
l'oeil est composé, de maniere qu'ils se réunissent
au fond de l'oeil. Cette réunion est nécessaire pour
la vision distincte; & le fond de l'oeil est une espece
de foyer où doivent se rassembler les rayons que
chaque point de l'objet envoie. Voyez la
Lieu optique d'une étoile, c'est le point du ciel où
il paroît à nos yeux qu'elle est. Voyez
Ce lieu est ou vrai ou apparent; vrai, quand l'oeil
est supposé au centre de la terre ou de la planete de
laquelle on suppose qu'il voit; & apparent, quand
l'oeil est hors du centre de la terre ou de la planete.
Voyez
Pyramide optique se dit dans la perspective d'une
pyramide A B C O (
On peut aussi entendre facilement par cette définition ce que c'est que le triangle optique. C'est un triangle comme A C O, dont la base est une des lignes droites A C de la surface de l'objet, & dont les côtés sont les rayons O A, O C.
Rayons optiques se dit principalement de ceux qui terminent une pyramide ou un triangle optique, comme O A, O C, O B, &c. Chambers. (O)
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