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On saura, dit - on, quelle est l'opération qu'on
doit faire, par les connoissances anatomiques de la
partie malade; par les lumieres qu'on aura acquises
en lisant les auteurs qui ont traité des opérations, &
pour avoir vu pratiquer ces mêmes opérations par
les maîtres de l'art, voyez
Quand on a eu égard à ces choses, & qu'on est
déterminé à entreprendre une opération, il faut considerer
ce qui doit se faire avant, pendant & après.
Avant l'opération, toutes les choses nécessaires pour
la bien exécuter seront disposées, voyez
Toutes les opéraeions de chirurgie ne sont pas des secours urgens; il y en a qui toutes nécessaires qu'elles sont, peuvent être différées, & remises à une saison plus favorable, comme le printems & l'automne: l'hiver & l'été ne jouissent pas des mêmes avantages pour obtenir une heureuse guerison. L'opération de la taille, de la cataracte & autres; l'extirpation d'une loupe dont les progrès sont lents, &c. peuvent se remettre. Mais lorsqu'il y a des accidens qui peuvent mettre la vie du malade en danger, on n'a plus d'égards aux saisons: on est quelquefois obligé de faire l'opération de la taille pendant l'hiver, au plus fort du froid, comme on la fait aussi dans les chaleurs les plus excessives, lorsque les accidens pressent. Mais alors on doit avoir l'attention d'empêcher, par des précautions convenables, que les malades ne ressentent les effets de ces differentes dispositions de l'air.
Quoique l'pération soit le principal caractere de la Chirurgie, on n'est point chirurgien pour avoir acquis quelque facilité dans l'art d'opérer; ou plutôt quelque adresse qu'on ait, on ne possede jamais l'art d'opérer sans une infinité de connoissances que l'ignorance a voulu faire croire étrangeres à cet égard; & qui sont néanmoins les lumieres sans lesquelles les opérations ne se feront que par une routine, plus souvent meurtriere qu'utile. L'opération ne convient point dans toutes les maladies chirurgicales, c'est un moyen extrème qu'il ne faut mettre en usage que lorsqu'il n'est pas possible de guérir la maladie par des voies moins douloureuses. Lors même que les opérations ont lieu, elles ne sont qu'un point du traitement, & pendant toute sa durée, il faut que par une conduite intelligente & méthodique, on dispose le malade à l'opération; qu'on prévienne ou qu'on détruise les accidens qui pourroient en empêcher le succès; & enfin que par le concours de tous les moyens sagement administrés, on guérisse après l'opération, laquelle indépendamment de la cause fâcheuse, & souvent mortelle qui la prescrit, est souvent par elle même une maladie tres dangereuse. Voudroit on faire consister la capacité & le mérite d'un chirurgien à savoir mutiler avec hardiesse? Le succès des grandes opérations est à la vérité le triomphe des Chirurgiens; mais ce triom<cb->
Opération césarienne (Page 11:498)
Le second tome de l'Encyclopédie où se trouve notre premier article, a paru en 1751, & nous y avons fait mention d'un mémoire publié en 1743 dans le premier tome des Mémoires de l'académie royale de Chirurgie, sur l'opération césarienne, dans lequel on prouve son utilité & sa possibilité; cette académie n'a mis au jour le second volume de ses Mémoires qu'en 1753: il contient une dissertation fort étendue fur les cas qui exigent l'opération césarienne; car on ne peut se dissimuler que parmi les faits de pratique qui ont fourni les preuves de sa possibilite, il n'y en eût quelques - uns qui montroient qu'on s'étoit déterminé trop légerement & sans motif suffisant à entreprendre une opération aussi dangereuse sur la femme vivante. C'est donc rendre un important service à l'humanité que de discuter les cas où cette opération doit être pratiquée, je n'en ferai que l'énumération; on aura recours à la dissertation pour les détails. Ces cas sont, 1°. la mauvaise conformation des os du bassin de la mere, par l'applatissement des os pubis, le rapprochement des tubérosités des os ischion, enfin quand le passage est trop étroit pour laisser sortir l'enfant. S'il étoit mort & qu'on pût l'avoir par parties avec le crochet, il ne faudroit pas exposer la mere aux risques de l'opération césarienne; il n'est question d'operer sur la femme vivante que pour sauver la vie à la mere & à l'enfant. 2°. L'étroitesse du vagin par des tumeurs ou callosités. Il faut avant que d'en venir à l'opération être bien assuré que l'obstacle est absolument insurmontable; les observations de M. de la Motte montrent qu'on a incisé avec succès les parties molles qui resistoient au passage, & que les accouchemens se sont faits ensuite sans difficulté de cette part. 3°. Dans les efforts inefficaces de la femme en travail, la matrice se déchire quelquefois vers le ventre: ce déchirement & le passage de l'enfant dans le ventre exigent l'opération césarienne. 4°. Les conceptions ventrales dans certains cas assez rares: communément l'opération seroit plus dangereuse que profitable, par la difficulté de détacher l'enfant des adhérences qu'il a contractées aux différentes parties. 5°. L'opération césarienne est indiquée dans quelques cas de la hernie de la matrice par une éventration. Il est certain qu'on peut abuser de l'opération césarienne; en général le grand principe est de ne la pratiquer que dans les cas où il est nécessaire de terminer l'accouchement, & où il y a impossibilité physique de le pouvoir faire par les voies ordinaires: cette regle bien méditée fera juger de tous les cas.
En parlant du manuel de l'opération à l'article
Opérations chimiques (Page 11:499)
Ces opérations, est - il dit tout - de - suite, ou sont
fondamentales, & essentiellement chimiques, ou
elles sont simplement préparatoires & méchaniques ».
Les opérations p oprement & essentiellement chimiques
sont celles qui s'exécutent par les instrumens
proprement & essentiellement chimiques, savoir
la chaleur & les menstrues, & qui operent
l'union ou la séparation des sujets proprement & essentiellement
chimiques, savoir des corpuscules des
parties primitives, & chimiquement constitutives
des corps; & les opérations simplement préparatoires
& méchaniques sont celles qui s'exécuteut à l'aide
de divers instrumens méchan ques & qui n'agissant
que sur l'aggrégation des corps, unissent ou séparent
des molecules. Voyez
M. Cramer observe dans la premiere partie de sa Docimastique, qu'il est difficile de construire un système régulier & philosophique des opérations chimiques. Tous les auteurs d'institu ions chimiques, sans en excepter Juncker, qui est d'ailleurs tres - méthodique; tous ces auteurs, dis - je, ou conviennent expressément de cette difficulté, ou l'annoncent en ce qu'ils y ont evidemment succombé.
La division la plus naturelle, la plus simple & la plus réelle, est celle qu'on en fait en opérations divisantes ou diacritiques, & en opérations unissantes ou syncritiques; car tous les effets, toutes les actions, toutes les passions chimiques se ramenent à ces deux évenemens généraux, séparer & unir, diacrise & syncrise.
Mais ce qui a arrêté ou embarrassé les chimistes
qui ont considéré le plus attentivement & le plus
philosophiquement les divers changemens introduits
dans les corps par les diverses opérations chimiques; c'est cette considération très - fondée & très grave
en soi, qui est rapportée à l'article
Mais cette considération n'empêche point qu'on ne puisse diviser très - exactement & très - utilement, & par conséquent qu'on ne doive diviser les opérations chimiques en unissantes & en séparantes; car premierement on ne peut douter qu'il ne soit essen<cb->
D'après cette vûe nous divisons d'abord très géneralement les opérations chimiques, tant essentrelles que préparatoires, en unissantes, en divisantes ou séparantes, & en mixtes ou plutôt complexes.
Secondement, nous renvoyons à la fin de cet article la considération des opérations complexes & des opérations préparatoires, & nous subdivisons les opérations chimiques, tant unissantes que divisantes, en celles qui attaquent la seule aggrégation des corps & en celles qui portent jusques sur leurs mixtions. Cette subdivision nous fournit quatre chefs, savoir les opérations aggrégatives, les opérations disgrégatives, les opérations combinantes ou mixtives, & les opérations resolvantes.
Opérations aggrégatives. Ce sont celles qui rapprochent les particules des corps simplement rarefiés, ou qui ramassent en une seule masse des particules dispersées: on doit rapporter à cette classe,
1°. Le refroidissement des vapeurs, par lequel
on les réduit en état de liqueur, qui fait une partie
essentielle de la distillation. Voyez la suite de cet article,
& l'article
2°. La fusion par laquelle les régules, soit simples,
soit composés, rapprochent les particules des
corps simplement raréfiés (car l'union que contractent
les différentes matieres métalliques dans lesrégules
composés, & dans les alliages, doit être rapportée
à l'aggrégation), où la limaille des métaux, ou
même des masses considérables & distinctes, sont
réduites par le secours d'un feu violent en une
seule masse liquide qui devient consistante par le
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