ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"410"> du; ce soin cependant n'est pas toujours borné - là, bien des fois il est accompagné d'autres précautions.

Plusieurs enveloppent leurs oeufs dans un tissu de cire trés - ferré; d'autres le couvrent d'une couche de poils tirés de leur corps. Quelques especes les arrangent dans un amas d'humeur visqueuse, qui se durcissant à l'air, les garantit de tout accident. Il y en a qui font plusieurs incisions obliques dans une feuille, & cachent dans chacune de ces incisions un oeuf. On en voit qui ont soin de placer leurs oeufs derriere l'écorce des arbres, & dans des endroits où ils sont entierement à couvert de la pluie, du mauvais tems & de la trop grande ardeur du soleil. Quelques - uns ont l'art d'ouvrir les nervures des feuilles & d'y pondre leurs oeufs; de maniere qu'il se forme autour d'eux une excroissance qui leur sert tout - à - la - fois d'abri, & aux petits éclos d'alimens. Il y en a qui enveloppent leurs oeufs d'une substance molle qui fait la premiere nourriture de ces animaux naissans, avant qu'ils soient en état de supporter des alimens plus solides, & de se les procurer. D'autres enfin font un trou en terre, & après y avoir porté une provision suffisante de nourriture, ils y placent leur ponte.

Si un grand nombre d'insectes, après avoir ainsi placé leurs oeufs, les abandonnent au hasard, il y en a d'autres qui ne les abandonnent jamais; tels sont par exemple quelques sortes d'araignées qui ne vont nulle part, sans porter avec elles dans une espece d'enveloppe tous les oeufs qu'elles ont pondus. L'attachement qu'elles ont pour ces oeufs est si grand, qu'elles s'exposent aux plus grands périls plutôt que de les quitter. Telles sont encore les abeilles, les guêpes, les frélons & plusieurs mouches de cet ordre. Les soins que les fourmis ont de leurs petits va encore plus loin, car ils s'étendent jusqu'aux nymphes dans lesquels ils doivent se changer. Les insectes ayant en général tant de soin de leurs oeufs, il est aisé de comprendre la multitude incroyable de ces petits animaux sur la terre, dont une partie périt au bout d'un certain tems, & l'autre sert à nourrir les oiseaux & autres animaux qui en doivent subsister. (D. J.)

OEuf de serpent (Page 11:410)

OEuf de serpent, (Littérat.) Une grande superstition des druides regardoit l'oeuf des serpens. Selon ces anciens pretres gaulois, les serpens formoient cet oeuf de leur propre bave, lorsqu'ils étoient plusieurs entortillés ensemble. Dès que cet oeuf étoit formé, il s'élevoit en l'air au sifflement des serpens, & il falloit, pour conserver sa vertu, l'attraper lorsqu'il tomboit; mais celui qui l'avoit ainsi pris montoit d'abord à cheval pour s'enfuir, & s'éloignoit au plus vîte, parce que les serpens, jaloux de leur production, ne manquoient pas de pour suivre celui qui la leur enlevoit, jusqu'à ce que quelque riviere arrêtât leur poursuite.

Dès que quelqu'un avoit été assez heureux pour avoir un de ces oeufs, on en faisoit l'essai en le jettant dans l'eau, après l'avoir entouré d'un petit cercle d'or; & pour être trouvé bon, il falloit qu'il surnageât; alors cet oeuf avoit la vertu de procurer à celui qui le possédoit gain de cause dans tous ses différends, & de lui faire obtenir, quand il le desiroit, un libre accès auprès des rois mêmes.

Les druides recherchoient avec grand soin cet oeuf, se vantoient souvent de l'avoir trouvé, & en vendoient à ceux qui avoient assez de crédulité pour ajouter foi à toutes leurs rêveries. Pline, en traitant ce manege de vaine superstition, nous apprend que l'empereur Claude fit mourir un chevalier romain du pays des Vocontiens (de la Provence), pour cette seule raison qu'il portoit un de ces oeufs dans son sein, dans la vue de gagner un grand procès. Il nous reste un ancien monument sur lequel sont deux serpens, dont l'un tient dans la gueule un oeuf que l'autre façonne avec sa bave. (D. J.)

OEufs de mer (Page 11:410)

OEufs de mer, (Hist. nat.) ce sont des échinites ou oursins pétrifiés.

OEufs de serpens (Page 11:410)

OEufs de serpens, (Hist. natur.) ovum anguium, nom donné par Boëce de Boot & par quelques autres naturalistes à une espece d'échinites ou d'oursins pétrifiés.

OEuf philosophique (Page 11:410)

OEuf philosophique, espece de petit matras ayant la forme d'un oeuf, & portant son cou à l'un de ses bouts, c'est - à - dire selon la direction de son grand diametre. Ce vaisseau doit être fait d'un verre trèsépais & très fort. On l'emploie aux digestions de certaines matieres peu volatiles, & ordinairement métalliques, qu'on y enferme en le scellant hermétiquement. (b)

OEuf des druides (Page 11:410)

OEuf des druides, (Hist. anc.) chez les Celtes ou les premiers habitans des Gaules, les druides ou prêtres exerçoient la Médecine; ils attribuoient sur - tout des vertus merveilleuses à ce qu'ils appelloient l'oeuf des serpens. Cet oeuf prétendu étoit formé, selon eux, par l'accouplement d'un grand nombre de serpens entortillés les uns dans les autres: aussi - tôt que ces serpens commençoient à siffler, l'oeuf s'élevoit en l'air, & il falloit le saisir avant qu'il fût retombé à terre; aussi tôt après il falloit monter à cheval, & fuir au galop pour éviter la fureur des serpens, qui ne s'arrêtoient que lorsque le cavalier avoit franchi quelque riviere. Voyez Pline, Hist. nat. liv. XXIX. ch. iij. Voyez plus haut OEufs de serpent.

OEuf d'Orphée (Page 11:410)

OEuf d'Orphée, (Hist. anc.) symbole my stérieux dont se servoit cet ancien poëte philosophe, pour désigner la force intérieure & le principe de fécondité dont toute la terre est impregnée, puisque tout y pousse, tout y végete, tout y renaît. Les Egyptiens & les Phéniciens avoient adopté le même symbole, mais avec quelque augmentation; les premiers en représentant un jeune homme avec un oeuf qui lui sort de la bouche; les autres en mettant cet oeuf dans celle d'un serpent dressé sur sa queue. On conjecture que par - là les Egyptiens, naturellement présomptueux, vouloient faire entendre que toute la terre appartient à l'homme, & qu'elle n'est fertile que pour ses besoins. Les Phéniciens au contraire, plus retenus, se contentoient de montrer que si l'homme a sur les choses insensibles un empire très - étendu, il en a moins sur les animaux, dont quelques - uns disputent avec lui de force, d'adresse & de ruses. Les Grecs, qui respectoient trop Orphée pour avoir négligé une de ses principales idées, assignerent à la terre une figure ovale. Voyez l'Histoire critique de la Philosophie par M. Deslandes. (G)

OEuf d'Osiris (Page 11:410)

OEuf d'Osiris, (Hist. anc.) les Egyptiens, si l'on en croit Hérodote, racontoient qu'Osiris avoit enfermé dans un oeuf douze figures pyramidales blanches pour marquer les biens infinis dont il vouloit combler les hommes; mais que Typhon son frere ayant trouvé le moyen d'ouvrir cet oeuf, y avoit introduit secrettement douze autres pyramides noires, & que par ce moyen le mal se trouvoit toujours mêlé avec le bien. Ils exprimoient par ces symboles l'opposition des deux principes du bien & du mal qu'ils admettoient, mais dont cette explication ne concilioit pas les contrariétés. (G)

OEufs (Page 11:410)

OEufs, en terme de Metteur en oeuvre, sont de petites cassolettes ou boîtes de senteur qui sont suspendues à chaque côté de la chaîne d'un étui de piece. Voyez Étui de piece.

OEuf (Page 11:410)

OEuf, (Rafin. de sucre.) on nomme ainsi dans les moulins à sucre, le bout du pivot du grand tambour, à cause qu'il a la figure de la moitié d'un oeuf d'oye. Cette piece s'ajoute au pivot, & y tient par le moyen d'une ouverture barlongue qu'on y fait; [p. 411] elle est d'un fer acéré posée sur une platine ou crapaudine de même matiere.

OEUIL, l (Page 11:411)

OEUIL, l', (Géog.) petite riviere de France dans le Bourbonnois. Elle a sept ou huit sources, qui forment au - dessous de Cosne une petite riviere, laquelle se perd dans le Cher à Valigni, aux confins du Berry.

OEUVRE (Page 11:411)

OEUVRE, s. m. & f. (Gramm. Critiq. sacrée.) ce terme a plusieurs significations dont voici les principales. 1°. Il se prend pour ouvrage des mains: & adoraverunt opus manuum suarum. Ps. cxxxiv. 15. Il signifie 2°. les productions de la nature: mentietur opus olivoe, le fruit de l'olivier manquera. 3°. La délivrance du peuple juif: Domine, opus tuum vivifica; Seigneur, accomplissez votre ouvrage. 4°. Les bienfaits: meditatus sum in omnibus operibus tuis, Ps. lxvj. 12. j'ai médité sur toutes les graces dont vous nous avez comblé. 5°. Les châtimens. 6°. La récompense & le prix du travail: non morabitur opus mercenarii apud te. Levit. xix. 13. 7°. Les actions morales bonnes ou mauvaises. (D. J.)

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, (Métallurgie.) lorsque l'on traite dans une fonderie des mines qui contiennent de l'argent, ou ces mines renferment déja par elles mêmes du plomb, ou l'on est obligé d'y joindre ce métal avant que de faire fondre la mine: après avoir fait ce mélange, on fond le tout, & de cette fonte il en résulte une matiere qu'on appelle l'oeuvre, en allemand werk; ce n'est autre chose que du plomb qui s'est chargé de l'argent qui étoit contenu dans la mine avec laquelle on l'a mêlé, aussi bien que des substances étrangeres, du soufre, de l'arsenic, du cuivre, &c. qui se trouvo ent dans cette mine d'argent. Pour dégager ensuite l'argent du plomb & des autres substances avec lesquelles il est joint dans l'oeuvre, on le fait passer par la grande coupelle, après avoir préalablement fait l'essai de l'oeuvre pour savoir combien il contient d'argent.

L'on nomme aussi oeuvre ou plomb d'oeuvre celui qui découle du fourneau dans l'opération appellée liquation, & qui a servi à dégager l'argent qui étoit contenu dans le cuivre noir. Voyez Liquatiom. ( - )

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, (Hydr.) on dit qu'un bassin a dans oeu vre tant de toises, pour exprimer qu'il tient entre ses murs tant de superficie d'eau. On dit même hors d'oeuvre, quand on parle du dehors d'un ouvrage. Ce terme s'emploie très - à propos pour les escaliers, perrons, balcons & cabinets qui excedent le bâtiment. (K)

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, s. m. (Archit. civile.) ce terme a plusieurs significations dans l'art de bâtir. Mettre en oeuvre, c'est employer quelque matiere pour lui donner une forme & la poser en place: dans oeuvre & hors d'oeuvre, c'est prendre des mesures du dedans & du dehors d'un bâtiment: sous oeuvre; on dit reprendre un bâtiment sous oeuvre, quand on le rebâtit par le pié: hors d'oeuvre; on dit qu'un cabinet, qu'un escalier, ou qu'une galerie est hors d'oeuvre, quand elle n'est attachée que par un de ses côtés à un corps de logis. Daviler.

OEuvre d'église (Page 11:411)

OEuvre d'église, s. f. (Arciht. civile.) c'est dans la nef d'une église, un banc où s'asseoient les marguilliers, & qui a au - devant un coffre ou table sur laquelle on expose les reliques: ce banc est ordinairement adossé contre une cloison à jour, avec aîles aux côtés, qui portent un dais ou chapiteau, & le tout est enrichi d'architecture & de sculpture. L'oeuvre de saint Germain l'Auxerrois est une des plus belles oeuvres de Paris. (D. J.)

OEuvres de marée (Page 11:411)

OEuvres de marée, (Marine.) c'est le radoub & le carénage que l'on donne aux vaisseaux.

OEuvres (Page 11:411)

OEuvres vives, ce sont les parties du vaisseau qui entrent dans l'eau.

OEuvres (Page 11:411)

OEuvres mortes, comprennent toutes les parties du vaisseau qui sont hors de l'eau, ou bien tous les hauts d'un vaisseau, telle que la dunette, l'acastillage, les galeries, bouteilles, feugnes, couronnement, vergues & hunes.

Quelques - uns disent que les oeuvres vives sont toutes les parties du corps du bâtiment comprises depuis la quille jusqu'au vibord ou au pont d'enhaut. (Z)

OEuvres du poids (Page 11:411)

OEuvres du poids, (Comm.) on appelle à Paris marchandises d'oeuvres du poids quelques - unes des marchandises qui sont sujettes au droit de poids - leroi établi dans cette ville. Voyez Poids - le - roi.

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, s. m. ce mot est masculin pour signifier un des ouvrages de musique d'un auteur. Voyez Opéra. (S)

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, terme d'Artisans; on dit du bois, du fer, du cuivre mis en oeuvre. Un diamant mis en oeuvre, est celui que le lapidaire a taillé, & à qui il a donné la figure qui lui convient pour en faire une table, un brillant, ou une rose: il se dit aussi par opposition au diamant brut, c'est - à - dire qui est encore tel qu'il est sorti de la carriere. (D. J.)

OEuvre (Page 11:411)

OEuvre, main d', (Manufacture.) on appelle main d'oeuvre, dans les manufactures, ce qu'on donne aux ouvriers pour le prix & salaires des ouvrages qu'ils ont fabriqués: ainsi on dit, ce drap coûte quarante sols par aune de main d'oeuvre, pour dire qu'on en a donné quarante sols par aune au tisserand.

OEuvres blanches (Page 11:411)

OEuvres blanches, (Taillanderie.) ce sont proprement les gros ouvrages de fer tranchans & coupans, qui se blanchissent, ou plutôt qui s'éguisent sous la meule, comme les coignées, besiguës, ébauchoirs, ciseaux, terriers, essettes, tarrots, planes, hâches, doloires, arrondissoirs, grandes scies, grands couteaux, serpes, bêches, ratissoires, couperets, faux, faucilles, houes, hoyaux, & autres tels outils & instrumens servant aux Charpentiers, Charrons, Menuissiers, Tourneurs, Tonneliers, Jardiniers, Bouchers, Pâtissiers, &c. On met aussi dans cette premiere classe les griffons, & outils de Tireurs d'or & d'argent, & les marteaux & enclumes pour Potiers d'étain, Orfevres & batteurs de paillettes. (D. J.)

OEuvres (Page 11:411)

OEuvres, maître des, (Antiq. rom.) les Romains n'avoient qu'un seul maître des oeuvres, il n'étoit pas citoyen, & il ne lui étoit pas permis de demeurer ni de loger dans Rome; son office consistoit à attacher le criminel au gibet. L'empereur Claude étant à Trivoli, eut la basse curiosité de voir exécuter des criminels, qu'on devoit punir d'un supplice ordinaire; mais il fut obligé d'attendre jusqu au soir, parce qu'il fallut aller chercher le maître des oeuvres qui étoit alors occupé à Rome même. Cet office ne paroit pas avoir subsisté dans les premiers tems chez les Romains; car dans l'affaire d'Horace, c'est à un licteur que le roi s'adresse pour l'attacher à l'arbre funeste, en cas qu'il fût condamné: dans la suite on vit les soldats romains faire la même fonction que les licteurs, fustiger & trancher la tête. (D. J.)

OFANTO l (Page 11:411)

OFANTO l', (Géogr.) les François disent l'Ofante, riviere du royaume de Naples, qui traverse la Pouille de l'ouest à l'est, & tombe dans le golfe de Venise: sa source est dans la principauté ultérieure, proche de Conza, & sépare dans son cours le Capitanat de la terre de Bari & du Basilicat.

Cette riviere se nomme en latin Aufidus, & Horace en a fait une peinture des plus animées. « C'est ainsi, dit - il, que l'Ofanto, qui baigne les campa<pb->

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