ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"351"> répond au limbe intérieur du cadran. Ce limbe est divisé en douze parties pour les milles, & chaque mille est subdivisé en moitiés, en quarts, &c. & sert à marquer les révolutions de l'autre aiguille, ainsi qu'à connoître les demi milles, les milles, &c. jusqu'à douze milles, que l'on a parcourus.

Usage de l'odometre. La maniere de se servir de cet instrument est facile à comprendre par sa construction. Il sert à mesurer les distances dans les cas où l'on est pressé, & où l'on ne demande pas une si grande exactitude.

Il est évident qu'en faisant agir cet instrument, & observant les tours des aiguilles, on a la longueur de l'espace qu'on veut mesurer, comme si on l'arpentoit à la chaîne ou à la toise. Chambers. (E)

L'odometre ci - dessus est celui qui est destiné à compter le chemin par les tours de roue d'un carrosse ou d'une voiture.

L'odometre à compter les pas s'ajuste dans le gousset, où il tient à un cadran qu'on fait passer au - dessous du genou, & qui, à chaque pas, fait avancer l'aiguille. Du reste, ces deux odometres different peu l'un de l'autre.

C'est par le moyen d'un odometre que Fernel mesura les degrés de Paris à Amions; & malgré la grossiereté de ce moyen, il le trouva très - approchant du vrai. Voyez Figure de la terre & Degré.

M. Meynier présenta à l'académie des Sciences en 1724 un odometre qui parut fort bien construit, & dans lequel chaque pas & chaque tour de roue donnoit exactement un pas d'aiguille, & n'en donnoit qu'un: cependant cet odometre avoit un inconvénient, c'est que dans le recul il s'arrêtoit; & reprenant ensuite son mouvement, donnoit sur le cadran autant de tours de roue ou de pas de trop en avant qu'on avoit eus en arriere. M. l'abbé Outhier a remédié à cet inconvénient dans un odometre qu'il a présenté à l'académie en 1742, & dans lequel l'aiguille recule quand le voyageur recule; en sorte que l'odometre décompte de lui - même tous les pas de trop que l'on a fait arriere. Voyez Hist. acad. 1742, pag. 145. (O)

ODONTALGIE (Page 11:351)

ODONTALGIE, s. f. terme de Médecin. & de Chirurgie, douleur de dents. Ce mot est composé du grec O)DOS2, dent, & de A)/LGOS2, douleur. Le mal de dents est des plus ordinaires & des plus cruels, au point qu'on a vu des gens attenter à leur vie pour s'en délivrer. Les violentes douleurs de dents sont presque toujours occasionnées par la carie, qui, mettant le nerf de la dent à découvert, permet sur ce nerf l'action des causes extérieures qui excitent la douleur. Les auteurs admettent une odontalgie idiopathique, qui dépend d'une fluxion sur les nerfs & les vaisseaux nourriciers de la dent. Mauquert de la Motte, dans son traité de chirurgie, assure avoir délivré des personnes qui souffroient violemment de la douleur de dents, en les faisant saigner du bras; ce qui prouve qu'une fluxion inflammatoire étoit la cause formelle de cette douleur. Charles le Pois, dans son excellent traité de morbis ab illuvie serosâ, met l'engorgement séreux au nombre des causes de l'odontalgie, & il rapporte un cas qui s'est passé sur lui - même. Il prit un remede purgatif contre une douleur de dents, qui le tourmentoit depuis plusieurs jours; il vomit une assez grande quantité d'eaux, avec un tel succès, qu'il fut plus de dix ans sans être incommodé du même mal. On a remarqué que les dents arrachées dans le tems de la douleur, avoient leurs vaisseaux fort engorgés, & le tissu cellulaire qui les soutient, comme oedémateux. On peut faire cette observation quand ces vaisseaux se rompent dans le fond de l'alvéole, & non pas précisément à l'extrémité des racines de la dent dont on fait l'extraction.

Les causes externes de la douleur de dents sont, l'air froid & humide, la trop grande chaleur qui rar éfie le sang & les humeurs, les intempérances dans le boire & dans le manger, la négligence de se chausser tout en sortant du lit, &c.

S'il n'y a aucune dent cariée, il faut procéder à la guérison du mal de dents par les remedes généraux, qui consiste à diminuer le volume des humeurs, & à discuter celles qui font l'engorgement local. Dans les fluxions inflammatoires, la saignée, les boissons délayantes, la diete humectante & rafraîchissante détruiront la cause de la douleur. La saignée sera moins indiquée que la purgation, si l'engorgement est formé par des sucs pituiteux. On fait ensuite usage extérieurement des remedes odontalgiques, qui sont en très grand nombre. Voyez Odontalgique. On peut avoir recours aux narcotiques pris intérieurement pour calmer la vive douleur, lorsqu'on a suffisamment diminué le volume redondant du sang & des humeurs, suivant les diverses indications.

Quoique les dents ne paroissent pas cariées, il n'est pas sûr que la douleur des dents ne soit pas causée par la carie occulte de la partie de la dent qui est cachée dans l'alvéole. Il est à propos de frapper les dents sur leur couronne avec un instrument d'acier, tel que seroit un poinçon obtus, ou autre corps semblable. Ce contact a souvent découvert le mal, par la sensation douloureuse qu'il a exercée sur une dent saine en apparence. Dans ce cas il faut faire sans hésiter le sacrifice de la dent, pour pouvoir faire cesser efficacement le mal présent, & en prévenir de plus grands, tels que l'abscès du sinus maxillaire. Voyez ce que nous avons dit de cette maladie, en parlant de celles qui attaquent les gencives à la suite du mot Gencives.

Quand la carie des dents est apparente, si elle est disposée de façon que l'on puisse plomber la dent avec succés, on peut la conserver par ce moyen. Voyez Plomber. Lorsque cela n'est pas possible, les personnes timides, qui craignent de s'exposer à la douleur de l'extraction de la dent, en laissent détruire le nerf par le cautere actuel. Voyez Cautere & Cautérisation. Mais hors le cas où le plomb peut conserver la dent, les odontalgiques ne sont que des secours palliatifs dans le cas de carie; & le parti le plus sûr est de faire ôter la dent, pour s'épargner les douleurs cruelles, si sujettes à récidive, pour se délivrer de la puanteur de la bouche, qui est causée par une dent gâtée, & empêcher la communication de la carie à d'autres dents.

La carie est une suite assez ordinaire de leur érosion, maladie nouvellement découverte, & dont l'étiologie est due aux observations du feu sieur Bunon, dentiste des enfans de France, & expert reçu à saint Côme. Le séjour des alimens dans le creux de l'érosion, le chaud & le froid alternatif des boissons, la qualité des liqueurs, &c. alterent l'émail, & causent la carie des dents.

Les académiciens cu ieux de la nature, decad. xj. parlent d'une odontolgie qui fut guérie par un soufflet que reçut la personne souffrante. Bien des gens sont délivrés de la douleur d'une façon bien plus surprenante: ils cessent de sentir leur mal, lorsqu'ils voient le dentiste qui doit leur arracher la dent. (Y)

ODONTALGIQUE (Page 11:351)

ODONTALGIQUE, s. m. & adj. terme de Chirurgie concernant la matiere médicale externe, remede propre pour calmer la douleur des dents.

Ces remedes sont en très - grand nombre, & il n'y a presque personne qui n'en vante un dont il assure l'efficacité.

On applique avec succès un emplâtre de mastic ou de gomme élemi à larégion des tempes. L'emplâ<pb-> [p. 352] tre d'opium a souvent produit un très - bon effet, de même que le cataplasme de racine de grande consoude pour réprimer la fluxion.

Quelques - uns appliquent des médicamens dans l'oreille du côté de la douleur. L'huile d'amandes ameres, ou la vapeur du vinaigre dans lequel on a fait bouillir du pouillot ou de l'origan. Le vinaigre est recommandé contre les fluxions chaudes ou inflammatoires: & quand l'engorgement vient d'une cause froide ou humorale, on coule dans l'oreille du jus d'ail cuit avec de la thériaque, & employé chaudement, ou bien un petit morceau de gousse d'ail cuit sous la cendre, & introduit dans l'oreille en forme de tente.

Il n'y a sorte de cataplasmes astringens, émolliens, résolutifs, discussifs, dont on ne trouve des formules pour appliquer sur la machoire & la joue, contre les fluxions qu'occasionne la douleur des dents. On conseille aussi des gargarismes, avec des noix de galles cuites dans le vinaigre; avec du vinaigre dans lequel on a éteint des cailloux roussis au feu; de la décoction de verveine, de la décoction de gayac dans l'eau ou le vin, en y ajoutant un peu de sel. D'autres font mâcher de la racine de pyrethre pour faire dégorger les glandes salivaires; la racine de calamus aromaticus a produit souvent de très - bons effets: mais c'est sur - tout les remedes qu'on applique sur la dent, dans le creux que forme la carie, qui méritent essentiellement le nom d'odontalgiques. L'huile de gayac, celles de buis, de gerofle, de camphre, de canelle, portées dans le creux de la dent avec un peu de coton, dessechent la carie, empêchent ses progrès, & brûlent le nerf. C'est un préparatif à l'opération de plomber une dent. Si la douleur est très violente, le coton trempé dans les gouttes anodynes, calme puissamment: on peut même introduire avec succès dans la dent deux ou trois grains d'opium. Mais l'extraction de la dent est le moyen le plus sûr, comme nous l'avons dit à l'article Odontalgie.

Les personnes du peuple mettent dans le creux d'une dent cariée un morceau d'encens: ce remede pourrit la dent & la fait tomber par parcelles; mais on a remarqué que cela étoit dangereux pour les dents voisines. Les autres parlent d'un trochisque fait avec le lait de tithymale, l'encens en poudre & temperé d'amidon, pour procurer la chute spontanée de la dent. L'adresse de nos dentistes doit faire préferer leurs secours, tout douloureux qu'ils sont, à des remedes incertains, qui ont tant d'inconveniens d'ailleurs. (Y)

ODONTOIDE (Page 11:352)

ODONTOIDE, ODONTOEIDES2, en Anatomie, apophyse dans le milieu de la seconde vertebre, à laquelle on a donné ce nom par rapport à la ressemblance qu'elle a avec une dent. Voyez Pyrénoïde & Vertebre.

Ce mot est formé du grec ODOS2, dent, & de EIDOS2, forme.

Sa surface est un peu inégale, afin que le ligament qui en sort & qui la lie avec l'occiput, s'y attache mieux.

Elle est aussi environnée par un ligament solide & rond, fait d'une maniere industrieuse, pour empêcher que la moëlle de l'épine ne soit comprimée par cette apophyse. (I)

ODONTOIDES pierres (Page 11:352)

ODONTOIDES pierres, (Hist. nat.) nom générique donné par quelques auteurs aux pierres qui ressemblent à des dents. Voyez Glossopetres.

ODONTOLOGIE (Page 11:352)

ODONTOLOGIE, s. f. partie de l'Anatomie qui traite des dents, ce mot est composé des deux grecs ODOS2, dent, & LOGOS2, traité. (L)

ODONTOPETRES (Page 11:352)

ODONTOPETRES, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes aux dents de poissons que l'on appelle communément glossepetres ou langues de serpent; on les appelle aussi bufonites, crapaudines, ichtycdontes, chelonite, &c.

ODONTOTECHNIE (Page 11:352)

ODONTOTECHNIE, s. f. terme de Chirurgie, dérivé du mot grec O)D OS2, dent, & TE/XNH, art, ce qui signifie à proprement parler l'art du dentiste en général: quelques - uns entendent particulierement par ce terme, la partie de l'art du dentiste qui a pour objet les dents artificielles.

La perte des dents à l'occasion d'un coup, d'une chute, ou de leur extraction indiquée par la carie dont elles étoient gâtées, défigure la bouche, nuit à la mastication & à la prononciation. L'art a des ressources efficaces pour réparer cette perte.

Les dents qu'on emploie ne sont pas toujours artificielles; on peut faire porter dans l'alvéole une dent naturelle semblable en dimension & de la même espece que celle qu'on a perdue. Les dentistes ont à cet effet beaucoup de dents tirées des mâchoires des personnes mortes, qui avoient les dents fort saines. Pour placer une dent naturelle, il faut le faire immédiatement après l'extraction de la mauvaise; & on l'assujettit pendant quelque tems aux dents voisines avec des liens de soie cirés, ou avec des fils d'or. On monte quelquefois une dent artificielle à vis sur la racine qui remplit l'alvéole, lorsque la couronne seule étoit cariée, & qu'on a cru pouvoir se contenter de la scier sans faire l'extraction de sa racine. La matiere dont on forme les dents artificielles, est la dent d'hippopotame; elle est bien préférable à l'ivoire dont on se servoit anciennement, & qui n'est ni si dure, ni si blanche que la dent de cheval marin, & qui jaunit très - promptement. On en fait des rateliers complets d'une seule piece, lorsque toutes les dents manquent; (voyez Ratelier). Guillemeau donne la recette d'une composition pour faire des dents artificielles; (voyez le tome IV. de l'Encyclopédie à l'article Dent, pag. 840). Cette pâte servira plus utilement à remplir une dent cariée, « afin d'empêcher, suivant l'expression de l'auteur, qu'il ne tombe & se cache quelque viande en mangeant, qui la pourrit davantage, & excite souvent grande douleur ». Au défaut d'artiste capable de bien plomber une dent, on pourroit se servir de cette composition, après les précautions que nous avons indiquées à l'article Odontalgique, & que nous exposerons à l'article Plomber. (Y)

ODORANT, Principe (Page 11:352)

ODORANT, Principe, (Chimie, Pharmac. & Mat. médic.) partie odorante, principe ou partie aromatique, parfum, odeur, gas, esprit recteur, ens, esprit, mercure.

Les Chimistes ont désigné sous tous ces noms un principe particulier dont un grand nombre de plantes & un très - petit nombre de substances animales sont pourvues, qui est l'objet propre du sens de l'odorat, ou le principe matériel du sens de cette sensation. Voyez Odorat, Physiologie.

Le principe aromatique des végétaux réside ou dans une huile essentielle, dont quelques substances végétales sont pourvues (voyez Huile essentielle); ou il adhere au parenchyme de quelques autres qui ne contiennent point d'huile essentielle; ou même il est logé chez ces derniers dans de petits reservoirs insensibles. Il peut fort bien être encore que les plantes qui ont de l'huile essentielle, contiennent leur principe aromatique de ces deux manieres.

Les baumes & les racines n'étant autre chose que des huiles essentielles, plusou moins épaissies, qui se sont séparées d'elles - mêmes de certains végétaux, il est évident qu'elles ne méritent aucune considération particuliere, par rapport à leur principe aromatique.

Le petit nombre de substances animales aromatiques; le musc, la civette, le castor, sont aussi exac<pb->

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