ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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OBLATION
(Page 11:302)
OBLATION, s. f. (Théolog.) l'action d'offrir; se
prend quelquefois pour les dons mêmes & les choses
offertes, qu'on nomme autrement offrandes. Voyez.
Offrandes.
Les oblations que les fideles faisoient à l'autel
étoient en quelque sorte des sacrifices qu'ils offroient
au Seigneur, des marques de leur reconnoissance
pour les prêtres, des effets de leur charité pour les
pauvres. Elles consistoient d'abord en pain & en vin.
On en offroit pour les pénitens qui étoient morts
avant que d'avoir été reconciliés, mais non pour les
catéchumenes qui étoient morts avant que d'avoir
reçu le baptême. Les fideles, vivans ou morts, n'étoient
distingués des excommuniés que pour le droit
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qu'ils avoient de faire recevoir leurs oblations. Depuis, elles furent converties en argent; & quelques
conciles particuliers ont excommunié ceux qui refuseroient
de les payer dans les tems preserits. Mais on
les a ensuite laissées à la volonté des fideles, & il
n'y en a plus aujour d'hui de reglées que celle qu'on
fait du pain beni tous les dimanches à la messe de
paroisse. Voyez Pain beni & Offrandes.
Oblation
(Page 11:303)
Oblation, se dit encore parmi les catholiques
romains de la partie de la messe qui suit immédiatement
l'évangile, ou le chant du credo, & qui consiste
dans l'offrande que le prêtre fait d'abord du pain destiné
au sacrifice, posé sur la patene, puis du vin
mêlé d'un peu d'eau dans le calice qu'il tient quelque
tems élevé au milieu de l'autel, accompagnant ces
deux actions de prieres qui y sont relatives & qui
en expriment la sin. C'est là proprement que commence
le sacrifice qui consiste dans l'oblation du
corps & du sang de Jerus Christ. On dit en ce sens que
la messe est à l'oblation, que le credo précede l'oblation, que la préface suit l'oblation, &c.
Oblation
(Page 11:303)
Oblation, (Jurisprud.) signifie tout ce qui est offert
à l'église en pur don; c'est la même chose qu'of
frande. Dans les premiers siecles de l'église, ses ministres
ne vivoient que d'oblations & d'aumônes: l'usage
qui s'est établi de payer la dixme n'a pas empêché
que les fideles n'aient continué à faire des oblations; mais il y a des églises qui ne jouissant pas des
dixmes, n'ont d'autre revenu que les oblations & le
casuel. Il y a eu dans chaque église divers réglemens
pour le partage des oblations entre les cleres. Le
concile de Merida en Espagne, tenu en 666, ordonne,
canon xiv. que les oblations faites à l'église
pendant la messe se partageront en trois: que la premiere
part sera pour l'éveque; la seconde, pour les
prêtres & les diacres; la troisieme, pour les sous-diacres
& les clercs inférieurs. Les oblations des paroissiens
appartiennent aux curés à l'exclusion des
curés primitifs, des patrons & marguilliers, &c. Les
oblations casuelles & incertaines ne sont point imputées
sur la portion congrue. Voyez le traité de M. Duperray sur les portions congrues & dixmes, & tu mot
Portion congrue. (A)
Oblation
(Page 11:303)
Oblation, étoit aussi un droit que les seigneurs
levoient en certaines occasions sur leurs hommes,
comme il se voit dans la coutume de celles de l'an
1216. Voyez le gloss. de M. de Lauriere. (A)
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