ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"290"> git, n'a aucune analogie, est entierement opposée, parce que celui des nerfs ne peut être composé de parties mucilagineuses, mais huileuses, sulphureuses, électriques, & doit avoir par conséquent, par sa nature & par sa destination, le plus grand éloignement à devenir concrescible comme le fluide nerveux. 2°. L'effet qui vient d'être allégué, peut être attribué tout simplement à ce que les évacuations dissipent la matiere du fluide nerveux, comme celle de la nutrition; d'où suit le relâchement des nerfs, qui ne doivent leur ressort qu'au fluide qu'ils contiennent; d'où s'ensuit que lorsque ce ressort manque dans le genre nerveux en général, ou à l'égard d'une partie quelconque, le suc nourricier, en conséquence, n'est point préparé & distribué dans les vaisseaux avec les qualités convenables.

Il en est de même lorsque la circulation du sang est distribuée dans une partie, comme par la ligature d'une artere, d'un nerf, ou par la paralysie: ces différentes lésions nuisent considérablement au méchanisme & à l'organisme de la nutrition, par l'action affoiblie, empêchée des solides de cette partie, & le déréglement dans le mouvement d'impulsion des fluides qui doivent y être distribués; ce qui donne lieu à ce que la nutrition est plus ou moins imparfaite, & que la maigreur, le desséchement, ou la bouffissure, & le relâchement des fibres musculaires succedent dans les parties viciées; ce qui est plus sensible encore dans les plaies de ces parties, où il ne se forme que de mauvaises chairs fongueuses, blaffardes, qui ne peuvent jamais former une bonne cicatrice.

L'excès dans l'évacuation de la liqueur séminale par l'exercice vénérien, par la répétition trop fréquente des pollutions involontaires, des pollutions nocturnes occasionnées par des rêves & par toute autre cause que ce puisse être, mais sur - tout par la mastupration, est une des causes des plus considérables & des plus communes du défaut de nutrition & de l'épuisement qui s'en suit; parce que cette liqueur véritablement analogue au suc nourricier, par sa qualité mucilagineuse, plastique, & par l'élaboration qu'elle éprouve, étant d'ailleurs destinée en grande partie à être repompée dans la masse des humeurs, est un des principaux moyens que la nature employe pour entretenir la sensibilité, l'irritabilité convenables dans toutes les parties solides des mâles; ce qui contribue le plus à établir la force, la robusticité qui les distinguent entre les deux sexes: effet que l'on peut encore attribuer au sel animal, dont la liqueur séminale doit être imprégnée, tout comme le suc nourricier, eu égard au rapport de ces deux fluides entr'eux. Voyez Semence, Irritabilité.

Le spasme, le resserrement des nerfs qui gênent le cours des humeurs dans une partie quelconque, en y empêchant conséquemment la distribution du suc nourricier, nuisent aussi beaucoup à la nutrition, & peuvent causer la maigreur, le desséchement des parties affectées.

L'exercice violent, le travail forcé, la fievre & toute agitation excessive du corps & d'esprit, doivent être aussi rangés parmi les causes qui peuvent le plus contribuer à altérer la qualité du suc nourricier, en détruisant sa qualité concrescible, plastique, en le volatilisant & le disposant à se dissiper sans remplir convenablement sa destination. Par la raison du contraire, le défaut d'exercice, d'action des organes du mouvement animal, produit un embonpoint excessif, qui dépend cependant beaucoup plus de la réplétion des vaisseaux adipeux & des cellules graisseuses, que d'un excès de nutrition proprement dite, qui ne se fait même jamais parfaitement dans ce cas, & ne produit que des fibres lâches, des chairs molles, par le défaut d'élaboration suffisante ou suc nourricier.

Dans les premiers tems de la vie, les fluides prédominent sur les solides qui sont alors très - flexibles, & pour ainsi dire ductiles. Les vaisseaux cedent aisément aux efforts des parties contenues; ils sont susceptibles d'une dilatation toujours plus considérable; ils s'étendent & s'alongent de plus en plus, ce qui exige une nutrition plus abondante que n'est alors la déperdition de substance par l'action de la vie, c'est ce qui forme l'accroissement. Voyez Accroissement.

Dans un âge avancé, au contraire, les solides qui perdent peu - à - peu presque toute leur flexibilité, qui n'ont plus de ductilité, cedent difficilement à l'effort des fluides, se condensent de plus en plus; ensorte que les fibres de toutes les parties, bien loin de s'alonger & de s'étendre, ne permettent pas même que la réparation soit proportionnée aux pertes que font continuellement les solides; elles se raccornissent, les vaisseaux s'obliterent, se raccourcissent, & donnent lieu à un véritable décroissement, qui dépend principalement de ce que la contraction des vaisseaux l'emporte sur la force d'impulsion & de dilatation de la part des fluides. Voyez Décroissement.

Pour un plus grand détail sur tout ce qui a rapport à la nutrition, voyez principalement la physiologie de M. de Senac, connue sous le titre, Essai de physique sur l'anatomie d'Heister; le Commentaire de la physiologie de Boerhaave, de l'édition du baron de Haller, & la physiologie même de ce savant auteur, qui n'a point encore paru en entier, mais dont les premiers volumes font désirer les derniers avec le plus grand empressement.

Nutrition (Page 11:290)

Nutrition, (Jardinage.) se dit des végétaux qui profitent beaucoup; ce qui contribue le plus à cette nutrition, ce sont les labours & les engrais que l'on donne à la terre.

Les vrais principes de la nutrition des plantes sont les pluies, la rosée, les parties nitreuses de l'air, les sels de la terre fermentés par les feux souterrains, & secondés de l'ardeur du soleil.

NUTRITUM (Page 11:290)

NUTRITUM, (Pharmac. & Mat. méd.) Onguent nutritum: prenez de litharge préparée six onces, d'huile d'olive dix - huit onces, de vinaigre très - fort demi - livre; arrosez la litharge tantôt avec l'huile, tantôt avec le vinaigre, en agitant continuellement dans le mortier jusqu'à ce que vous ayez employé vos deux liqueurs, & qu'elles se soient unies à la litharge sous forme & en consistence d'onguent.

Le nutritum est fort recommandé dans les maladies de la peau accompagnées de rougeur, de chaleur & de démangeaison, principalement dans les dartres. Ce remede réussit communément lorsque ces incommodités sont légeres, & il calme au moins pour un tems celles qui sont plus rebelles. On redoute dans ce remede la vertu repercussive, qui peut en effet devenir nuisible par accident, c'est - à - dire, si les éruptions cutanées disparoissant brusquement par l'application de cet onguent, causent des accidens qui surviennent souvent à la guérison de ces maladies; mais le nutritum est communément trop peu efficace pour qu'il puisse passer en général pour un remede suspect. Voyez Repercussif. (b)

NUX Insana, (Botan. exot.) nom donné par Clusius à un fruit des Indes qui cause des vertiges, ou un délire quelquefois de deux ou trois jours à ceux qui en mangent. Il vient sur un arbre grand comme un cerisier & à feuilles de pêcher. C'est un fruit gros comme nos petites prunes, rond, couvert d'une écorce dure, rude, rougeâtre, rénfermant un noyau membraneux, noir, marqué d'une tache blanche, & entouré d'une pulpe noire, semblable à celle [p. 291] de la prune sauvage; ce noyau contient une amande ferme de couleur cendrée. (D. J.)

NUYS ou NEUS (Page 11:291)

NUYS ou NEUS, (Géog.) ville d'Allemagne dans l'électorat de Cologne. Eile appartenoit à la maison d'Autriche. Le duc de Parme la prit en 1580, & y exerça toutes sortes de barbaries. Elle est sur la petite riviere d'Erfft, à demi lieue du Rhin, 2 S. O. de Dusseldorp, 6 N. de Cologne. Long. 24. 22. lat. 51. 18.

Schaaf (Charles), un des savans hommes de ce siecle dans les langues orientales, étoit de Nuys. L'université de Leyde l'appella dans son sein, & se l'attacha par ses bienfaits. Il mourut en 1729. Ses principaux ouvrages sont, 1°. opus Aramoeum; 2°. novum testamentum sytiacum, avec une traduction latine; 3°. lexicon syriacum concordantiale. (D. J.)

NYCTAGES ou NYCTAZONTES (Page 11:291)

NYCTAGES ou NYCTAZONTES, s. m. (Hist. eccles. secte de ceux qui déclamoient contre la coutume qu'avoient les premiers chrétiens de veiller la nuit pour chanter les louanges de Dieu, parce que, selon eux, la nuit est faite pour le repos des hommes. Ce mot dérive du grec NUC, nuit.

NYCTALOPIE (Page 11:291)

NYCTALOPIE, s. f. (Chirurgie.) maladie des yeux qui empêche de voir pendant le jour & non pas pendant la nuit, ou indisposition des yeux qui fait que la personne qui en est attaquée, voit mieux la nuit que le jour.

Ce mot vient du grec NU/C, nuit, & A)LW/PHC, renard, parce qu'on dit que cet animal voit moins bien le jour que la nuit. Hippocrate a employé ce mot dans ce sens.

La nyctalopie vient, dit - on, de ce que les esprits sont trop dissipés dans le jour, & qu'ils le sont moins pendant la nuit. Voyez Vue.

La nyctalopie, selon Boerhaave, consiste en ce que l'uvée est sans mouvement, quoiqu'elle soit ouverte.

Nyctalopie (Page 11:291)

Nyctalopie se dit aussi d'une maladie des yeux toute comraire, qui empêche de voir lorsque le oleil se couche & que sa lumiere commence à diminuer. Voyez Aveuglement. C'est ce qu'on appelle en latin nocturna coecrtas.

En général on appelle de ce nom toute maladie qui empêche de voir à quelque tems particulier de la journée où les autres voient. Il n'y a aucuns sigaes auxquels on puisse reconnoître ces maladies; on n'en juge que sur la déposition des malades; ainsi on ne peut rien prometire sur la cure; il est même difficile de saisir une indication positive, & l'on se retranche sur l'usage des remedes généraux qui sont souvent infructueux.

Dans les Transactions philosophiques, on trouve un exemple d'un jeune homme de vingt ans qui avoit été affecté de nyctalopie dès son bas âge, & si jeune même, qu'il n'étoit pas en état de dire quand elle avoit commencé. M. Parliam nous assure que ce jeune homme avoit la vûe très - bonne pendant le jour, mais qu'à la brune il ne voyoit plus du tout, & que la lumiere d'une chandelle ou le secours d'un verre, ne lui servoient de rien: que cependant en examinant ses yeux, il n'avoit pas trouvé qu'il y manquât rien; qu'il n'avoit point non plus de vertige, ni d'autre maladie de tête à quoi on pût attribuer cette indisposition de sa vûe. Il s'élevoit sur ses yeux, comme nous le rapporte le sieur Parliam, une espece de nuage qui s'épaississoit par degrés comme un brouillard à mesure que le jour baissoit. Sa vûe étoit la même dans les différens aspects de la lune; la lumiere du seu ou de la chandelle ne lui faisoient point de peine, & l'hiver & l'été étoient pour sa vûe la même chose.

Le docteur Briggs essaye de rendre raison de ce cas, de la maniere qui suit: « comme il s'éleve pendant le jour une grande quantité de vapeurs, qui se condensant par la fraieheur du soir, retombent & rendent plus épais l'air qui est voisin de la terre; les humeurs pouvoient être affectées de même dans les yeux de ce jeune homme, & devenir le soir plus grossieres & plus troubles: de même que nous voyons souvent l'urine devenir plus claire ou plus trouble, selon qu'elle est échauffée ou refroidie; & qu'au moyen de cet épaississement des humeurs, les rayons éprouvant une réflexion ou une réfraction excessive, ne parviennent pas jusqu'à la rétine, ou ne l'affectent que foiblement ».

NYCTELIES, ou NYCTILEES (Page 11:291)

NYCTELIES, ou NYCTILEES, (Hist. anc.) orgies ou fêtes de Bacchus qu'on célébroit pendant la nuit: ce mot est grec & composé de NUC, nuit, & de TELEIN, former, accomplir. C'etoit un de ces mysteres ténébreux où l'on s'abandonnoit à toutes sortes de débauches. La cérémonte apparente consistoit dans une marche ou course tumultueuse que faisoient dans les rues ceux qui célébroient cette fête, portant des flambeaux, des bouteilles, & des verres, & faisant à Bacchus d'amples libations. On renouvelloit ces cérémonies à Athènes tous les trois ans au commencement du printems. On célébroit aussi des fêtes de même nom en l'honneur de Cybele. Voyez Bacchanales.

NYCTEMERON (Page 11:291)

NYCTEMERON, s. m. (Astron.) c'est le nom que les Grecs donnoient au jour naturel, ou au tems de la révolution diurne & apparente du soleil autour de la terre. Voyez Jour.

Ce mot est formé des deux mots grecs NU/C nuit, & H\ME/RA, jour; parce que le tems d'une révolution entiere du soleil autour de la terre, renferme la nuit & le jour. (O)

NYCTILEIUS (Page 11:291)

NYCTILEIUS, (Mythol.) *NOKTILEI/OS2, surnom de Bacchus, pris des nyctilées qu'on célébroit en son honneur. (D. J.)

NYCTOSTRATEGE (Page 11:291)

NYCTOSTRATEGE, (Antiq. greq. & rom.) NOKTOSTRATEGOS2, en latin nyctostrategus, officier principal chez les anciens, piéposé pour prévenir les incendies pendant la nuit, ou pour les éteindre; à Rome ils avoient par cette raison le commandement de la garde; & en conséquence de leur charge & de leur nombre, ou les appella triumvirs de nuit, nocturni triumviri. (D. J.)

NYECARLEBY (Page 11:291)

NYECARLEBY, (Géog.) petite ville de Suede dans la Finlande, sur la côte orientale du golfe de Bothnie, au midi de Jacobstat, & à l'embouchure d'une petite riviere.

NYLAND (Page 11:291)

NYLAND, (Géog.) province de Suede, sur le golse de Finlande, où elle s'étend l'espace de 40 lieues marines du levant au couchant. Elle est bornée au nord par la Tartarie, à l'orient par la riviere de Kymen qui la sépare de la Carélie finoise; au midi par le golfe de Finlande, & à l'occident par la Finlande méridionale. Borgo, Rasebourg, & Helsingsors, sont les principaux lieux de cette province.

NYMBOURG (Page 11:291)

NYMBOURG, (Géog.) ville forte de Bohème, sur l'Elbe, entre Prague & Breslaw. Les troapes saxonnes la prirent d'assaut en 1634, & passerent au fil de l'épée une partie de ses habitans. Long. 33. 1. lat. 50. 8. (D. J.)

NYMPHAGOGE (Page 11:291)

NYMPHAGOGE, (Antiq. greq. & rom.) NUMFAGOGOS2, en latin nymphagogus; on appelloit hymphagoges chez les anciens, ceux qui étoient chargés de conduire la nouvelle fiancée de la maison paternelle à celle de son nouvel époux. (D. J.)

NYMPHARENA (Page 11:291)

NYMPHARENA, (Hist. nat.) nom donné par Pline à une pierre qui se trouvoit en Perse, & qui ressembloit aux dents de l'hippopotame. Peut - être

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