RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"216">
On entend quelquefois par nonciature, la fonction ou charge du nonce & le tems qu'il l'a exercée. On entend aussi par - là une certaine etendue de territoire soumise à la jurisdiction d'un nonce; le pape a divisé les pays soumis à sa puissance en plusieurs nonciatures, comme la nonciature d'Avignon.
L'usage où est la cour de Rome d'envoyer des nonces en France est fort ancien; mais les maximes des décrétales, & celles des conciles de Trente & de Toulouse par rapport à la jurisdiction des nonces, ne sont point reconnues parmi nous, étant contraires à l'usage & aux maximes du royaume.
En effet, les nonces n'ont en France aucun territoire, tribunal ni jurisdiction, soit volontaire ou contentieuse; ils n'y font, comme on l'a déja dit, d'autre fonction que celle d'ambassadeur; ils n'ont aucun emploi que proche la personne du roi, & n'ont aucune autre fonction dans le royaume, tellement qu'en 1647 le nonce du pape en France ayant pris dans un écrit la qualité de nonce dans tout le royaume de France, & un autre nonce ayant pris, en 1665, la qualité de nonce au parlement & au royaume, le parlement s'éleva contre ces nouveautés.
Cependant la cour de Rome, ou les nonces mêmes ont fait de - tems en - tems quelques entreprises contraires à nos maximes; mais dès qu'elles ont été connues, le ministere public s'y est opposé, & elles ont été réprimees par plusieurs ordonnances & arrêts du parlement.
Pour les informations des vies, moeurs & doctrine de ceux qui sont nommés aux bénéfices consistoriaux, que les évêques de France sont en possession de faire, le concile de Trente donne le même pouvoir aux légats & nonces; mais en France, les évêques se sont toujours maintenus dans le droit & possession de faire seuls ces informations devant le nonce; il ne paroît même pas qu'avant leregne d'Henri IV. la cour de Rome ait voulu troubler les évêques de France dans la possession de faire ces informations. Lorsque cette cour eut formé ce dessein, elle ne pensa, jusqu'au pontificat d'Urbain VIII. qu'à établir que ces informations pourroient être faites en France communément par les légats & les nonces, ou par les ordinaires: tel étoit le réglement de Clément VIII. & de Grégoire XIV. Sous le pape Urbain VIII. la cour de Rome alla jusqu'à prétendre qu'en France même les ordinaires ne pouvoient les faire qu'en l'absence des légats & des nonces.
Mais l'ordonnance de Blois, article 1. & 2. la résistance du roi Henri IV. à l'article qui lui fut proposé de réserver ces informations aux nonces, l'avis de l'assemblée des notables tenue à Rouen en 1596, les remontrances de l'assemblée du clergé, convoquée en 1605, l'ordonnance de 1606 dressée sur ces remontrances, celles de la chambre ecclesiastique des états de 1614; enfin, les arrêts de réglement de 1639 & de 1672 justifient l'attachement du clergé &
Le nonce du pape en France, ne peut pareillement donner aucunes provisions pour les bénéfices; ni aucunes dispenses; il ne peut fulminer les bulles qui lui sont adressées; il ne peut même être délégué juge in partibus pour ouir & terminer les differends des sujets du roi, parce que ces sortes de juges deivent être regnicoles.
Il n'a pas non plus droit de visitation ni de correction sur les monasteres, exempts ou non exempts; c'est pourquoi l'artêt du par lement du 29 mars 1582, déclara abusif un reserit de Grégoire XIII. qui commettoit son nonce pour terminer un différend survenu entre le genéral des cordeliers, & les gardien & couvent des cordeliers de Paris au sujet d'un visiteur avec ample pouvoir d'ouir les parties. L'arrêt du 28 mais 1633, en ordonnant la verification des lettres patentes du roi qui permettoient l'établissement d'un monastere de religieuses de S. Augustin, mit cette modification, que le pape ne pouvoit exercer aucune jurisdiction, correction ni visitation dans ce monastere, conformément aux drolts & privileges de l'église gallicane.
Le nonce ne peut pareillement prendre connoissance des causes de mariage, par la raison qu'il n'a en France aucune jurisdiction; & s'il y a quelques exemples de causes de mariage, & autres pour lesquelles nos rois ont bien voulu que les nonces, autorises par lettres - patentes, ayant été commissaires avec d'autres prelats du royaume; ces exemples ne doivent point être tités à conséquence.
Voyez les libertés de l'église gallicane, les loix ecclésiastiques, les mémoires du clergé, le dictionnaire des arrêts, au mot nonce. (A)
Nonce (Page 11:216)
NONCHALANCE (Page 11:216)
NONCHALANCE, s. f. (Gramm.) paresse, négligence, indolence, mollesse, foibless d'organisation, ou mépris des choses, qui laisse l'homme en repos, dans les momens où les autres se meuvent, s'agitent & se tourmentent On devient paresseux, mais on naît nonchalant. La nonchalance ne se corrige point, surtout à un certain âge. Dans les enfans, l'accroissement fortifiant le corps, peut diminuer la nonchalance. La nonchalance qui introduit peu - à peu le desordre dans les affaires, a des suites les plus facheuses. La nonchalence est aussi accompagnée de la volupté. Elle ne répond guere au plaisir, mais elle l'accepte facilement. Les dieux d'Epicure sont des nonchalans, qui laissent aller le monde comme il peut. Il s'échappe des ouvrages de Montagne une nonchalance que le lecteur gagne sans s'en appercevoir, & qui le tranquilise sur beaucoup de choses importantes ou terribles au premier coup d'oeil. Il regne dans les poésies de Chaulieu, de Pavillon, de la Fare, une certaine nonchalance qui plaît à celui qui a quelque délicatesse d'esprit. On diroit que les choses les plus charmantes ne leur ont rien coûté, qu'ils n'y mettent aucun prix, & qu'ils souhaitent d'être lus avec la même nonchalance qu'ils écrivoient. Il faudroit prêcher aux turbulens la nonchalance, & la diligence aux nonchalans. C'est par un coup ou frappé ensens contraire, qu'on modere la chute d'un corps en mouvement, ou frap<pb-> [p. 217]
NONCIATION, nouvel oeuvre (Page 11:217)
NONCIATION,
Mais si l'entreprise intéressoit le public, tous les
citoyens indutinctement pouvoient user de la nonciation. En France, dans un pareil cas, on en donne
avis au voyer. Voyez
NONCIATURE (Page 11:217)
NONCIATURE, s. f. (Jurifpr.) signifie quelquefois le titie & la fonction du nonce du pape, ou le tems qu'un prélat a exercé cette fonction.
On appelle aussi nonciature un certain territoire
dans lequel chaque nonce exerce sa jurudiction ecclesiastique,
ce qui n'a lieu que dans les pays où les
nonces exercent une telle jurisdiction, & non en
France où ds n'en ont aucune. Voyez ci - devant
NON - CONFORMISTES (Page 11:217)
NON - CONFORMISTES, s. m. (Hist. mod.) nom
d'une secte, ou plutot de plusieurs sectes en Angleterre. Voyez
On dit que ce mot a pris son origine dans une déclaration du roi Charles l. qui ordonna que toutes les églises d'Angleterre & d'Ecosse observassent les mêmes cérémonies & la même discipline; & c'est l'acquiescement ou l'opposition à cette ordonnance, qui a fait donner aux uns le nom de Conformistes, & aux autres celui de non Conformistes.
NONDINA (Page 11:217)
NONDINA, (Mythol.) S. Augustin est le seul qui dise que c'étoit une déesse qu'on invoquoit chez les Romains le neuvieme jour après la naissance; & c'est de ce neuvieme jour, nonus dies, qu'a été forge le mot barbare Nondina. (D. J.)
NONES (Page 11:217)
NONES, s. f. (Chronol.) c'étoit dans le calendrier romain le cinquieme jour des mois de Janvier, Fevrier, Avril, Juin, Août, Septembre, Novembre & Décembre; & le septieme des mois de Mars, Mai, Juillet & Octobre. Ces quatre derniers mois avoient six jours avant les nones, & les autres quatre seulement, suivant ces vers,
Sex Maius nonas, October, Julius & Mars
Quatuor at reliqui.
Voyez
Ce mot est venu apparemment de ce que le jour
des nones étoit le neuvieme avant les ides, comme
qui diroit nono - idus. Voyez
Les mois de Mars, Mai, Juillet & Octobre avoient six jours avant les nones, parce que ces quatre mois
On comptoit les jours depuis les nones en rétrogradant, comme depuis les calendes, de sorte que le premier jour après les calendes ou le second du mois s'appelloit sextus nonarum, pour les mois qui avoient six jours avant les nones, & quartus nonarum pour ceux qui n'en a voient que quatre. Chambers.
None, Nones (Page 11:217)
Nones, ou la neuvieme heure est la derniere des
petites heures que l'on dit avant vêpres, & celle
qui répond à 3 heures après midi. Voyez
L'office simple & l'office pour les morts finissent à nones, laquelle heure, selon la remarque du P. Rosweyd, étoit anciennement celle où se séparoit la synaxe, c'est - à - dire l'assemblée ordinaire des premiers Chrétiens à l'église.
L'heure de nones étoit aussi le tems où l'on commençoit
à manger les jours de jeûne, quoiqu'il y
eût des fideles qui ne mangeoient point avant le soleil
couché. Voyez
Pour conserver quelques traces de cette ancienne
coûtume, on dit encore nones a vant le dîner les jours
de jeûne & pendant le carême. Voyez
Bingham observe que dans la primitive Eglise, none étoit regardée comme la derniere des heures ou prieres du jour, & qu'elle avoit été instituée principalement pour honorer la mémoire de l'heure à laquelle Jesus - Christ avoit expiré sur la croix. C'est aussi ce que dit la glose: Latus ejus nona bipertit. C'étoit chez les Juifs l'heure du sacrifice solemnel du soir, & on lit dans les Actes que S. Pierre & S. Jean se rendoient au temple à l'heure de nones, au horam orationis nonam. Les anciens ne disent rien de précis sur le nombre des pseaumes & autres prieres qu'on récitoit à nones. Cassien semble seulement insinuer qu'on n'y chantoit que trois pseaumes. Aujourd'hui dans l'Eglise latine, l'office de none est composé du Deus in adjutorium, d'une hymne, de trois pseaumes sous une seule antienne, puis d'un capitule, d'un répons bref & d'un verset, & enfin d'une oraison propre au tems on à la fête. Bingham, Orig. ecclés. t. V. l. XIII. c. ix. §. 13.
Nones (Page 11:217)
NONNAT (Page 11:217)
NONNAT, voyez
NON - NATURELLES, choses (Page 11:217)
NON - NATURELLES, Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.