ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"190"> aux parties, soit enfin que la mauvaise couleur de ces humeurs se manifeste à la peau.

La méthode curative demande de corriger, d'évacuer, de dissiper, d'adoucir la malignité. Il faut encore arrêter par les antiseptiques, autant qu'il est possible, le progrès de la corruption des humeurs.

NOIRCIR (Page 11:190)

NOIRCIR, v. act. & neut. (Gramm.) noircir, (neut.) c'est prendre de soi - même une couleur noire. Noircir, (act.) c'est enduire de cette couleur un objet.

Noircir (Page 11:190)

Noircir, (Marine.) c'est enduire les vergues & let mâts d'une mixtion faite de noir de fumée & de goudron, ou d'huile & de noir de fumée. On noircit les mâts près des soutereaux & de l'étambray, & les vergues par - tout.

Noircir (Page 11:190)

Noircir, (Arquebusier, Coutelier, Serrurier, Fourbisseur, & autres ouvriers en fer.) c'est après avoir donné à la lime & au marteau, à des pieces d'ouvrages la forme convenable, les faire chauffer bien chaudes, & les froter avec de la corne de boeuf, afin de les garantir de la rouille.

NOIRCISSEUR (Page 11:190)

NOIRCISSEUR, s. m. (Teinture.) les Noircisseurs sont les ouvriers qui font l'achevement des noirs. A Rouen ils entrent dans la communauté des Teinturiers.

Noire Mer (Page 11:190)

Noire Mer, partie de la Méditerranée, qui forme au fond de cette derniere comme une espece de grand golfe. Voyez Méditerranée. Quelques anciens, & entr'autres Diodore de Sicile, ont écrit que le pont - Euxin ou la mer Noire, n'étoit autrefois que comme une grande riviere ou un grand lac qui n'avoit aucune communication avec la mer de Grece; mais que ce grand lac s'étant augmenté considérablement avec le tems par les eaux des fleuves qui y arrivent, il s'étoit enfin ouvert un passage, d'abord du côté des îles Cyanées, & ensuite du côté del Hellespont. C'est sur ce témoignage des anciens que M. de Tournefort dit dans son voyage du Levant, que la mer Noire recevant les eaux d'une grande partie de l'Europe & de l'Asie, après avoir augmenté considérablement, s'ouvrit un chemin par le Bosphore, & ensuite forma la Méditerranée, ou l'augmenta si considérablement, que d'un lac qu'elle étoit autrefois, elle devint une grande mer, qui s'ouvrit ensuite elle - même un chemin par le détroit de Gibraltar, & que c'est probablement dans ce tems que l'île Atlantide, dont parle Platon, a été submergée. Voyez Atlantide.

Cette opinion ne peut se soutenir, dès qu'on est assuré que c'est l'Océan qui coule dans la Méditerranée, & non pas la Méditerranée dans l'Océan; d'ailleurs M. Tournefort n'a pas combiné deux faits essentiels, & qu'il rapporte cependant tous deux: le premier, c'est que la mer Noire reçoit neuf ou dix fleuves, dont il n'y en a pas un qui ne lui fournisse plus d'eau que le Bosphore n'en laisse sortir; le second, c'est que la mer Méditerranée ne reçoit pas plus d'eau par les fleuves, que la mer Noire; cependant elle est sept ou huit fois plus grande, & ce que le Bosphore lui fournit, ne fait pas la dixieme partie de ce qui tombe dans la mer Noire; comment veut - il que cette derniere partie de ce qui tombe dans une petite mer, ait formé non - seulement une grande mer, mais encore ait si fort augmenté la quantité des eaux, qu'elles aient renversé les terres à l'endroit du détroit, pour aller ensuite submerger une île plus grande que l'Europe! La mer Méditerranée tire au contraire au moins dix fois plus d'eau de l'Océan, qu'elle n'en tire de la mer Noire, parce que le Bosphore n'a que 800 pas de largeur dans l'endroit le plus étroit; au lieu que le détroit de Gibraltar en a plus de 5000 dans l'endroit le plus serré, & qu'en supposant les vîtesses égales dans l'un & dans l'autre détroit, celui de Gibraltar a bien plus de profondeur. Hist. nat. gén. & part. tom. I. Voyez Mer, Fleuve, Courant , &c.

Noire, riviere (Page 11:190)

Noire, riviere, (Géog.) il y a dans l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France, trois rivieres nommées rivieres Noires: l'une se rend dans le fleuve saint - Laurent, l'autre se jette dans le lac des Illinois, & la troisieme se perd dans le fleuve du Mississipi par les 43d de lat. septent.

Noire, pierre (Page 11:190)

Noire, pierre, (Hist. nat.) nigrica, ou nigritis, creta nigra, pnigites, pierre noire, tendre, luisante, grasse au toucher, quelquefois très - âcre, & d'un goût vitriolique & astringent. Les ouvriers, qui l'appellent quelquefois crayon noir, s'en servent pour tracer des lignes. La meilleure espece dont on se serve en France, vient de Normandie. On fait le plus de cas de celle qui n'est point entremêlée de pyrites, & qui ne se vitriolise pas; c'est - à - dire, à la surface de laquelle il ne se forme point une espece de moisissure; ce qui annonce qu'elle renferme des particules pyriteuses qui se sont décomposées.

On trouve deux carrieres de cette pierre noire en Westphalie, dans l'évéché d'Osnabruck près d'Essen; elle est feuilletée comme de l'ardoise. On en transporte une très - grande quantité en Hollande: on prétend que les Hollandois s'en servent pour contrefaire l'encre de la Chine. Il passe près de ces carrieres une riviere dont quelquefois les eaux sont entierement noires. Voyez Bruckmam, epistol. itiner. centuria III. epist. ij. ( - )

Noire (Page 11:190)

Noire, s. f. est une note de Musique qui se fait ainsi, ou , & qui vaut deux croches, ou la moitié d'une blanche.

Dans nos anciennes musiques on se servoit de plusieurs sortes de noires; noires à queue, noire quarrée, noire en lozange. Ces deux dernieres especes sont demeurées dans le plein chant; mais dans la Musique on ne se sert plus que de la noire à queue. Voyez Valeur des notes. (S)

Noirs (Page 11:190)

Noirs, s. m. pl. (Comm.) est le nom d'une nation d'Afrique qu'on nomme ainsi à cause de la couleur de leur peau qui est noire. Voyez la raison de cette couleur sous l'article Negre, où nous avons aussi traité du commerce que les Européens font de ces noirs, tant dans le continent, que dans quelques îles de l'Amérique. (G)

NOIRMOUTIER (Page 11:190)

NOIRMOUTIER, (Géog.) île de l'Océan occidental sur la côte de France, aux extrémités du Poitou & de la Bretagne, vers l'embouchure de la Loire. Cette île s'appelloit autrefois Her ou Herio. S. Philibert s'étant retiré dans cet endroit, y fonda vers l'an 674, un monastere qui fut nommé Hermoutiers, & depuis Noirmoutier, ou par corruption, ou à cause de l'habit noir des moines bénédictins qui l'occupoient. Mais depuis long - tems il n'y a plus de moines noirs dans le prieuré de S. Philibert: ce sont aujourd'hui des moines de Cîteaux.

Cette île a environ trois lieues de long, sept de tour, & une petite ville qui prend le nom de l'île, & qui peut contenir deux mille habitans. Long. 15. 24. lat. 46. 55. (D. J.)

NOISETTIER (Page 11:190)

NOISETTIER, s. m. (Hist. nat. Botan.) corylus, genre de plante à fleur en chaton, composée de plusieurs petites feuilles attachées à un axe en forme d'écailles, sous lesquelles il y a beaucoup de sommets. Les embryons naissent sur le même arbre, mais séparés des fleurs: ils deviennent dans la suite une coque arrondie & osseuse; cette coque est recouverte d'une enveloppe calleuse & frangée, & renferme une amande. Tournefort, Institut. rei herbar. Voyez Plante. (I)

Noisettier (Page 11:190)

Noisettier, corylus, petit arbre que l'on cultive à caute de son fruit. C'est l'espece franche du coudrier qui vient dans les bois, & dont le noisettier [p. 191] ne differe que par son fruit, qui est plus gros & de meilleur goût: ainsi pour la description & les faits généraux, voyez Coudrier.

Il y a plusieurs especes de noisettiers:

1°. Le noisettier franc; les noisettes qu'il produit sont longues & plus grosses que les noisettes des bois.

2°. Le noisettier franc à fruit rouge & oblong.

3°. Le noisettier franc à fruit rouge & oblong, recouvert d'une pellicule blanche.

Ces trois especes de noisettes sont celles qui réussissent le mieux dans le climat septentrional du royaume.

4°. Le noisetier à gros fruit rond, c'est l'aveline, qui ne mûrit bien que dans les pays chauds.

5°. Le noisettier à grapes, c'est une variété qui n'a d'autre mérite que la singularité d'avoir un pédicule plus long qui, au lieu de réunir les noisettes en un seul point, comme on les voit ordinairement, les rassemble en maniere de grape alongée.

6°. Le noisettier d'Espagne, c'est une espece d'aveline fort grosse & anguleuse, mais qui n'est pas d'un goût si délicat que nos noisettes franches.

7°. Et le noisertier du Levant; cet arbrisseau ne devient pas à beaucoup près si haut que les autres noisettiers; à peine s'éleve - t - il à cinq ou six piés: sa feuille est moins large, plus alongée, & extrèmement ridée, & sa noisette est la plus grosse de toutes; mais ce n'est pas la meilleure. Ce noisettier est très - rare.

On pourroit multiplier les différentes sortes de noisettiers en semant leurs noisettes, qui produisent ordinairement la même espece; mais cette méthode est trop longue: les jeunes plants ne donnent du fruit qu'au bout de sept ans. On pourroit aussi les faire venir de boutures & de branches couchées: autre pratique minutieuse, dont on doit d'autant moins se servir, qu'il y a un moyen plus simple, plus court & plus aisé. Tous les noisettiers poussent du pié quantité de rejettons qui sont nuisibles & fort à charge; parce qu'on doit les supprimer tous les ans, sans quoiils feroient dépérir les maîtresses tiges, & attenueroient le fruit. On se sert de ces rejettons pour multiplier l'espece, & on les détache avec le plus de racines qu'il est possible. Ils reprennent aisément à la transplantation, & donnent du fruit au bout de trois ou quatre ans. Tous les noisettiers sont très - robustes; ils s'accommodent de toutes les expositions; ils viennent dans tous les terreins: cependant ils se plaisent mieux dans les terres maigres, sablonneuses & humides, à l'exposition du nord, dans des lieux frais & à l'ombre. Mais il ne faut pas qu'ils soient dominés, ou trop serrés par d'autres arbres. Enfin on met ces arbres dans les places inutiles & dans les coins perdus des jardins fruitiers & des vergers. L'automne est le meilleur tems pour la transplantation des noisettiers, parce qu'ils entrent en seve dès la fin du mois de Janvier. Cependant on peut encore les transplanter de bonne heure au printems. Ces arbres ne sont pas susceptibles d'une forme réguliere; il n'est même guere possible de les réduire à une seule tige; & quand on en viendroit à bout à force de retrancher les rejettons qu'ils poussent du pié, l'arbre dépériroit bientôt par la quantité de fruit qu'il porte: on est donc obligé de laisser sur chaque pié trois ou quatre principales tiges, qu'on renouvelle dans leur dépérissement, par de jeunes rejettons qu'on laisse monter. Pour la qualité & les propriétés du fruit, voyez Noisette.

NOISETTE (Page 11:191)

NOISETTE, (Diete.) voyez Aveline.

NOIX (Page 11:191)

NOIX, s. f. sorte de fruit qui a une écale fort dure, dans laquelle est enfermée une amande plus tendre, & mangeable. Voyez Gland, Amande, &c.

Il y a diverses sortes de noix; savoir, des noisettes, des avelines, des chataignes, des noix de noyer, &c. Voyez Avelines, &c.

Noix (Page 11:191)

Noix, (Diete & Matiere méd.) voyez Noyer.

Noix d'acajou (Page 11:191)

Noix d'acajou, (Botan. exot.) fruit, ou plutôt noyau taillé en rein, de la grosseur d'un oeuf, couvert d'une écorce grise ou brune, épaisse d'environ une ligne, composée de deux membranes & d'une substance entre deux, qui est comme un diploé fongueux, contenant dans ses cellules un suc mielleux, roussâtre, âcre, mordicant, brûlant. L'amande qui est sous l'écorce est blanche, douce, & revêtue d'une petite peau jaune, qu'il faut ôter.

L'arbre qui porte la noix acajou vient en Amérique, au Brésil & aux Indes orientales. Il s'éleve plus ou moins haut, selon la différence du climat & du terroir; car dans le Brésil, il égale la hauteur des hêtres, & est beaucoup moins grand dans le Malabar & dans les îles d'Amérique. Le pere Plumier en donne la description suivante.

C'est un arbre qui est presque de la grandeur de notre pommier, fort branchu, garni de beaucoup de feuilles, couvert d'une écorce ridée & cendrée. Ses feuilles sont arrondies, longues d'environ cinq pouces, larges de trois, attachées à une queue courte, lisses, fermes comme du parchemin; d'un verd gai en - dessus & en - dessous, ayant une côte & des nervures paralleles.

Au sommet des rameaux naissent plusieurs pédicules chargés de petites fleurs disposées en maniere de parasol, dont le calice est découpé en cinq quartiers droits, pointus, en partie rougeâtres, & en partie verdâtres, rabatus en - dehors, & plus longs que le calice; il porte dix étamines déliées, de la longueur des pétales, garnies de petits sommets; elles entourent le pistil dont l'embryon est arrondi: le stile est grêle, recourbé, de la longueur des pétales, & le stigmate qui le termine est pointu.

Le fruit est charnu, pyriforme, de la grosseur d'un oeuf, couvert d'une écorce mince, lisse, luisante, tantôt pourpre, tantôt jaune, & tantôt colorée de l'une & l'autre couleur. Sa substance intérieure est blanche, pleine d'un suc doux, mais un peu acerbe. Ce fruit tient à un pédicule long d'un pouce, & porte à son sommet un noyau en forme d'un rein, long d'environ un pouce & demi, lisse en dehors & d'un verd obscur & cendré. L'écorce de ce noyau est épaisse, & comme à deux lames, entre lesquelles est un diploé contenant un suc ou une huile très - caustique, d'un jaune foncé. L'amande que renferme ce noyau est blanche, couverte d'une peau mince & blanchâtre. Elle a un goût qui approche beaucoup de celui de la pistache. Ce fruit a une odeur forte; & il est tellement acerbe, que s'il n'étoit adouci par l'abondance du suc qui en sort quand on le mâche, à peine pourroit - on le manger.

L'arbre acajou répand par occasion, ou même naturellement, beaucoup de gomme roussâtre, transparente, solide, qui se fond dans l'eau comme la gomme arabique. On exprime des fruits un suc qui, par la fermentation, devient vineux, & capable d'enivrer. On en fait du vinaigre, & on en tire un esprit ardent fort vif. Les Indiens aiment beaucoup les amandes, & expriment des écorces une huile qu'ils emploient pour teindre le linge d'une couleur noirâtre presque ineffaçable. (D. J.)

Noix d'areque (Page 11:191)

Noix d'areque, l'areque est une espece de palmier qui croît dans les Indes orientales, & qui s'éleve beaucoup. Cet arbre porte des fruits ovales & gros comme des noix. L'écorce de ces fruits de vient jaune & molle en mûrissant, & couvre un noyau de la grosseur d'une aveline, gris au - dehors & marbré blanc & de rouge au - dedans comme une muscade. Ce noyau n'est pas régulierement ovale, il est applati & un peu concave à l'endroit qui répond au pédicule du fruit. Ce fruit, lorsqu'il n'est pas encore mûr, enivre ceux qui en mangent; il devient astrin<pb->

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