ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

NÉOTÉRA (Page 11:96)

NÉOTÉRA, s. f. (Littérat.) c'est - à - dire la nouvelle déesse. Dès que Marc - Antoine maître de l'Asie, vint en Egypte au sein de la mollesse, oublier sa gloire entre les bras de Cléopatre, on l'appella le nouveau Bacchus; alors cette reine ne cherchant qu'à lui plaire, prit l'habit sacré d'lsis, & fut surnommée la nouvelle déesse: une de ses médailles fait foi de ce titre flatieur dont ses sujets l'honorerent.

NÉPENTHS, s. m. (Botan. moderne.) genre de plante dont voici les caracteres, selon Linnoeus. Le calice particulier de la fleur est partagé en quatre quartiers arrondis; il n'y a point de pétales, & à peine quelques étamines: mais il y a quatre bossettes attachées au style près du sommet. Le pistil a un germe extrèmement délié; le stile est pointu & de la longueur du calice; le stygma est obtus; le fruit est une capsule oblongue, en forme de colonne tronquée; il est composé de quatre valvules & de quatre loges: les graines sont nombreuses, pointues, & plus courtes que leurs capsules. (D. J.)

NÉPENTHS, (Littérature.) NHPENQHS2, ce terme grec signifie un remede contre la tristesse, de NH\, négation, & de PENQOS2, deuil, affliction. C'étoit je ne sai quoi d'excellente vertu, dont Homere, Odiss. liv. IV. v. 220. dit qu'Helène fit usage pour charmer la mélancholie de Télémaque. Ce prince inquiet de n'avoir point de nouvelles de son pere, vint trouver Nestor, qui ne put lui apprendre ce qu'il étoit devenu. De - là continuant son voyage, il se rendit chez Ménélas où il vit Hélène, & soupa avec elle: cependant il étoit fort triste; & comme cette princesse en eut pitié, elle usa d'un charme pour dissiper son chagrin. Elle mêla dans le vin qu'on devoit servir à table, une drogue qui séchoit les larmes, calmoit la colere, & dissipoit tous les déplaisirs dès le moment qu'on en avoit goûté. Elletenoit cette excellente drogue de Polydamna, femme de Théonis roi d'Egypte. Tous ses hôtes bûrent de ce breuvage, & en éprouverent les merveilleux effets.

Pline & Théophraste parlent du népenthès, comme d'une plante d'Egypte, dont le prince des poëtes grecs a seulement exagéré les vertus. Diodore dit que de son tems, c'est - à - dire du tems d'Auguste, les femmes de Thèbes en Egypte, se vantoient d'avoir seules la recette d'Hélene; & il ajoute qu'elles l'employoient avec succès: mais Plutarque, Athénée & Philostrate, prétendent que le népenthès d'Homere n'étoit autre chose que les charmes de la conversation d'Hélène. Plusieurs savans modernes ont à leur tour choisi le népenthès de l'Odyssée, pour le sujet de leurs conjectures & de leurs hypoth#ses; & l'on ne sauroit croire jusqu'où leur imagination s'est égarée pour découvrir le secret de la belle lacédemonienne. Mais ce reproche ne doit pas tomber sur la dissertation de Pierre Petit, intitulée Homeri nepentes, & imprimée à Utrecht en 1689 in - 8°. On y découvrira beaucoup d'esprit & de science, si on se donne la peine de la lire. (D. J.)

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.