ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"74"> que x < a, & y = o lorsque x = a; dans ce cas le passage se fait par zéro. Mais si [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on aura y positif tant que x est > a, y négatif lorsque x est < a, & y = Œ lorsque x = a; le passage se fait alors par l'infini.

Ce n'est pourtant pas à dire qu'une quantité qui passe par l'infini ou par le zéro, devienne nécessairement de positive, négative; car elle peut rester positive. Par exemple, soit [omission: formula; to see, consult fac-similé version] ou [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; lorsque a = x, y est = o dans le premier cas, & = Œ dans le second; mais soit que a soit > x, ou que a soit < x, y demeure toujours positive. Voyez Maximum. (O)

NÉGATION (Page 11:74)

NÉGATION, s. f. (Logique, Grammaire.) les Métaphysiciens distinguent entre négation & privation. Ils appellent négation l'absence d'un attribut qui ne sauroit se trouver dans le sujet, parce qu'il est incompatible avec la nature du sujet: c'est ainsi que l'on nie que le monde soit l'ouvrage du hasard. Ils appellent privation, l'absence d'un attribut qui non seulement peut se trouver, mais se trouve même ordinairement dans le sujet, parce qu'il est compatible avec la nature du sujet, & qu'il en est un accompagnement ordinaire: c'est ainsi qu'un aveugle est privé de la vûe.

Les Grammairiens sont moins circonspects, parce que cette distinction est inutile aux vûes de la parole: l'absence de tout attribut est pour eux négation. Mais ils donnent particulierement ce nom à la particule destinée à désigner cette absence, comme non, ne, en srançois; no, en italien, en espagnol & en anglois; nein, nicht, en allemand; /, /K, en grec, &c. sur quoi il est important d'observer que la négation désigne l'absence d'un attribut, non comme conçue par celui qui parle, mais comme un mode propre à sa pensée actuelle; en un mot la négation ne présente point à l'esprit l'idée de cette absence comme pouvant être sujet de quelques attributs, c'est l'absence elle - même qu'elle indique immédiatement comme l'un des caracteres propres au jugement actuellement énoncé. Si je dis, par exemple, la négation est contradictoire à l'affirmation; le nom négation en désigne l'idée comme sujet de l'attribut contradictoire, mais ce nom n'est point la négation elle - même: la voici dans cette phrase, Dieu N E peut être injuste, parce que ne désigne l'absence du pouvoir d'être injuste, qui ne sauroit se trouver dans le sujet qui est Dieu.

La distinction philosophique entre négation & privation n'est pourtant pas tout - à - fait perdue pour la Grammaire; & l'on y distingue des mots négatifs & des mots privatifs.

Les mots négatifs sont ceux qui ajoûtent à l'idée caractéristique de leur espece, & à l'idée propre qui les individualise l'idée particuliere de la négation grammaticale. Les noms généraux nemo, nihil; les adjectifs neuter, nullus; les verbes nolo, nescis; les adverbes nunquam, nusquam, nullibi; les conjonctions nec, neque, nifi, quin, sont des mots négatifs. Les mots privatifs sont ceux qui expriment directement l'absence de l'idée individuelle qui en constitue la signification propre; ce qui est communément indiqué par une particule composante, mise à la tête du mot positif. Les Grecs se servoient sur - tout de l'alpha, que les Grammairiens nomment pour cela privatif; O(MALOS2/, d'où A)NW/MALOS2, avec A & un N euphonique; BUSSO/S2, d'où A)/BUSSOS2. La particule in, étoit souvent privative en latin; dignus, mot positif, indignus, mot privatif; decorus, indecorus; sanus, insanus; violatus, inviolatus; felix, felicitas & feliciter, d'où infelix, infelicitas & infeliciter: quelquefois le n final de in, se change en l & en r, quand le mot positif commence par l'une de ces liquides, & d'au<cb-> tres fois en m, si le mot commence par les labiales b, p & m; legitimus, de - là illegitimus pour inlegitimus; regularis, de - là irregularis pour inregularis; bellum, & de - là imbellis pour inbellis; probè, d'où improbè pour inprobè; mortalis, d'où immortalis pour inmortalis. Nous avons transporté dans notre langue les mots privatifs grecs & latins, avec les particules de ces langues; nous disons anomal, abime, indigne, indécent, insensé, inviolable, infortume, illégitime, irrégulier, &c. mais si nous introduisons quelques mots privatifs nouveaux, nous suivons la méthode latine & nous nous servons de in.

Ainsi la principale différence entre les mots négatifs & les mots privatifs, c'est que la négation renfermée dans la signification des premiers, tombe sur la proposition entiere dont ils font partie & la rendent négative; au - lieu que celle qui constitue les mots privatifs, tombe sur l'idée individuelle de leur signification, sans influer sur la nature de la proposition.

A l'égard de nos négations, non & ne, il y a dans notre langue quelques usages qui lui sont propres, & dont je pourrois grossir cet article; mais je l'ai déjà dit, ce qui est propre à certaines langues, n'est nullement encyclopédique: & je ne puis ici, en faveur de la nôtre, qu'indiquer les remarques 389 & 506 de Vaugelas, celle du P. Bouhours sur je ne l'aime, ni ne l'estime, tom. I. p. 89. & l'art de bien parler françois, tom. II. p. 355. remarque sur ne (B. E. R. M.)

NÉGINOTH (Page 11:74)

NÉGINOTH, (Critiq. sacrée.) ce terme hébreu qui se trouve à la tête de quelques pseaumes, signifie ou des instrumens à corde que l'on touchoit avec les doigts, ou des joueurs d'instrumens. (D. J.)

NÉGLIGER (Page 11:74)

NÉGLIGER, v. act. (Alg.) on emploie ce mot dans certains calculs, pour désigner l'omission de plusieurs termes, qui étant fort petits par rapport à ceux dont on tient compte, ne peuvent donner un résultat sensiblement différent de celui auquel on arrive en omettant ces termes.

Cette méthode est principalement d'usage dans les calculs d'approximation, voyez Approximation. Et elle est en général fondée sur ce principe, que si on a une quantité très - petite x, les termes où entrera le quarré x x de cette quantité seront très petits par rapport à ceux où entrera la quantité simple x; en effet x x est incomparablement plus petit que x, pu sque x x est à x :: comme x est à 1, & que x est supposée une très - petite partie limitée. A plus forte raison les termes où se trouveroit x3, x4, sont très - petits par rapport à ceux qui contiennent x. Ainsi on néglige tous ces termes, ou au moins ceux qui contiennent les puissances les plus hautes de x.

Cette méthode a été employée avec succès par les Géometres, pour la solution approchée d'un grand nombre de problèmes; cependant on ne doit l'employer qu'avec précaution: car si, par exemple, le coefficient du terme qui renferme x x, étoit fort grand par rapport à celui du terme qui renferme x, il est visible qu'on ne pourroit négliger le terme où est x x, sans s'exposer à une erreur considérable. Il est de même certaines questions où une très petito quantité négligée mal - à - propos, peut produire une erreur considérable. Par exemple, une très - petite erreur dans le rayon vecteur d'une planete, peut en produire une fort sensible dans la position de l'apogée ou du périgée de cette même planete, parce que près de l'apogée ou du périgée les rayons vecteurs sont sensiblement égaux. Une autre erreur qu'il faut éviter, c'est de supposer mal - à propos dans le calcul, qu'une quantité doit être fort petite; par exemple, si on avoit [omission: formula; to see, consult fac-similé version], z étant une quantité fort petite, il est clair qu'on ne devroit [p. 75] traiter 2 comme très petite par rapport à 2ax - xx, que tant que 2ax - xx a une valeur considérable; car si x est presque = 2a, alors 2ax - xx, est presque =o, & alors z bien loin d'être très - petite par rapport à 2ax - xx, peut être beaucoup plus grande. De même si un corps est auiré vers un point, par une force qui soit en raison inverse du quarré de la distance, & qu'à cette force il s'en ajoûte une autre dans la même direction, que j'appellerai F, & qui soit tres petite par rapport à la premiere, on auroit tort de supposer en général, que le rayon vecteur differe peu de ce qu'il seroit s'il n'y avoit que la premiere force; car la seconde force peut être telle qu'elle donne un mouvement à l'apogée, & que par conséquent au bout de plusieurs révolutions l'orbite change considérablement de position & de forme. Au reste, l'usage & la lecture des grands Géometres en appren Iront plus sur ce sujet que toutes les leçons & tous les exemples. (O)

Négliger (Page 11:75)

Négliger, (Jardinage.) on dit un jardin négligé, un gazon négligé, un oranger négligé.

Négliger (Page 11:75)

Négliger son corps à cheval, c'est ne s'y pas tenir en belle posture.

NÉGOAS (Page 11:75)

NÉGOAS, (Géog.) ou l'ile des Negres; île d'Asie, l'une des Philippines entre celles de Luçon au nord, & celle de Mindanoa au midi. Long. 139. 35 - 141. lat. 8. 50 - 10.35. (D. J.)

NÉGOCE (Page 11:75)

NÉGOCE, s. m. (Commorce.) ou trafic de marchandises ou d'argent. Voyez Commerce.

Le négoce est une profession très - honorable en Orient, où elle est exercée non seulement par les roturiers, mais encore par les plus grands seigneurs, & même par les rois quelquefois en personne, mais toûjours par leurs commis.

C'est sur - tout en Perse que la qualité de marchand a des honneurs & des prérogatives extraordinaires; aussi ce nom ne se donne - t - il point aux gens qui tiennent boutique ou qui trafiquent de menues denrées, mais seulement à ceux qui entretiennent des commis & des facteurs dans les pays les plus éloignés. Ces personnes sont souvent élevées aux plus grandes charges, & c'est parmi elles que le roi de Perse choisit ses ambassadeurs. Le nom de marchand en persan est saudaguet, qui signifie faiseur de profit.

Le négoce se sait en Orient par courtiers, que les Persans nomment delal, c'est - à - dire grands parleurs, à cause de leur maniere singuliere de traiter. Voyez Courtiers. Et ils appellent vikils, ceux qu'ils tiennent dans les pays étrangers. Diction. de Com.

Le moyen le plus sûr de ruiner le négoce dans un royaume, est d'autoriser la Finance à son préjudice. L'embarras des formalités, les droits des fermiers, des commis, les charges, les visites, les procès - verbaux, le retard des expéditions, les saisies, les discussions qui en résultent, &c. detruisent en peu d'années dans les provinces, le négoce le plus lucratif & le mieux accrédité. Aussi la pernicieuse liberté accordée au fermier de la douane de Lyon, d'établir des bureaux où bon lui sembleroit, fut si bien employée dans le dernier siecle, qu'en moins de cinquante ans il s'en trouva cent soixante - sept dans le Lyonnois, le Dauphiné, la Provence & le Languedoc; & par - là tout le négoce des denrées à l'étranger se trouva culbuté. C'est au grand crédit des favoris & des Financiers, sous le regne d'Henri III. que l'on doit rapporter la plûpart des établissemens funestes au négoce du royaume. (D. J.)

NEGOCIANT (Page 11:75)

NEGOCIANT, s. m. banquier ou marchand qui fait négoce. Voyez Banquier, Marchand, Commerce, Négoce, Trafic

NÉGOCIATEUR (Page 11:75)

NÉGOCIATEUR, s. m. (Politique.) ministre chargé de traiter de paix, de guerre, d'alliance & de toute autre affaire d'état, plus ou moins importante.

Le négociateur ou le plénipotentiaire, dit la Bruyere, est un prothée qui prend toutes sortes de formes: semblable quelquefois à un joueur habile, il ne montre ni humeur, ni complexion, soit pour ne point donner lieu aux conjectures, ou se laisser pénétrer, soit pour ne rien laisser échapper de son secret par passion, ou par foiblesse. Quelquefois aussi il sait feindre le caractere le plus conforme aux vûes qu'il a, & aux besoins où il se trouve, & paroître tel qu'il a intérêt que les autres croient qu'il est en effet.... Il parle quelquefois en termes clairs & formels: il sait encore mieux parler ambiguement, d'une maniere enveloppée; user de tours ou de mots équivoques qu'il peut faire valoir ou diminuer dans les occasions & selon ses intérêts. Il demande peu quand il ne veut pas donner beaucoup; il demande beaucoup, pour avoir peu & l'avoir plus sûrement; il demande trop, pour être refusé; mais dans le dessein de se faire un droit ou une bienséance de refuser lui - même ce qu'il sait bien qu'on lui demandera, & qu'il ne veut pas octroyer....... Il prend directement ou indirectement l'intérêt d'un allié, s'il y trouve son utilité ou l'avancement de ses prétentions. Il ne parle que de paix, que d'alliance, que d'intérêts publics; & en effet il ne songe qu'aux siens, c'est - à - dire à ceux de son maître....... Il a son fait digéré par la cour, toutes ses démarches sont mesurées, les moindres avances qu'il fait lui sont prescrites; & il agit néanmoins dans les points difficiles, & dans les articles contestés, comme s'il se relâchoit de lui - même sur le champ, par un esprit d'accommodement & de déférence, promettant qu'il fera de son mieux pour n'être pas désavoué par sa cour. Il ne tend par ses intrigues qu'au solide & à l'essentiel, toûjours prêt de leur sacrifier les points d'honneur imaginaires....... Il prend conseil du tems, du lieu, des occasions, de sa puissance ou de sa foiblesse, du génie des nations avec qui il traite, du tempérament & caractere des personnes avec qui il négocie. Toutes ses vûes, toutes ses maximes, tous les raffinemens de sa politique tendent à un seule fin, qui est de n'être point trompé, & de tromper les autres. (D. J.)

Négociateur (Page 11:75)

Négociateur, s. m. dans le Commerce, celui qui se mêle de quelque négociation, traité ou marché entre les Commerçans. Les agens de banque & courtiers sont les négociateurs des marchands & banquiers. Dict. de commerce. (G)

NÉGOCIATION (Page 11:75)

NÉGOCIATION, s. f. (Société civile.) conduite d'affaires & de traités entre particuliers.

Le but de toutes négociations est de découvrir ou d'obtenir quelque chose. Les hommes se découvrent ou par confiance, ou par colere, ou par surprise, ou par nécessité, c'est - à - dire lorsqu'on met quelqu'un dans l'impossibilité de trouver des faux fuyans, ni d'aller à ses fins sans se laisser voir à découvert.

Pour gagner un homme, il faut connoître son naturel & ses manieres; pour le persuader, il faut savoir la fin où il butte, ou gagner les personnes qui ont le plus de pouvoir sur son esprit: pour lui saire peur, il faut connoître ses foiblesses & ses désavantages. Avec les gens adroits, consultez plutôt leurs desseins que leurs paroles, vous connoîtrez leurs vûes par leurs intérêts: la ruse décele moins d'esprit que de foiblesse; mais la finesse permise est le chemin couvert de la prudence.

Les négociations importantes ont besoin de tems pour mûrir. La précipitation fait de grands maux dans les affaires, ainsi qu'une digestion trop hâtée détruit l'équilibre des humeurs, & que la crudité des sucs devient le germe des maladies. On avance beaucoup plus à marcher d'un pas égal & soutenu, qu'à courir à perte d'haleine. La vanité de paroître

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