ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"35"> par l'action musculaire des organes avec lesquels ils nagent, ou en s'efforçant de tendre vers le fond de l'eau, ou par le moyen de quelque corps pesant dont ils se saisissent pour ajouter à leur pesanteur naturelle. Voyez Plongeur.

Il suit donc de ce qui vient d'être dit de la comparaison des animaux terrestres & des volatiles avec l'homme, par rapport à la disposition respective de leur corps dans l'eau, que celle de l'homme s'oppose à ce qu'il puisse nager naturellement, comme le sont tous les autres animaux, parce qu'il n'a pas l'avantage comme eux, que par l'effet de la gravité spécifique, les parties nécessaires à la respiration restent hors de l'eau, & empêchent par ce moyen la sussocation qu'il ne peut éviter, à moins qu'il ne sache industrieusement se soutenir la tête hors de l'eau; ce que les animaux quadrupedes font par la disposition naturelle de leurs parties, sur - tout de leur tête, qui, outre qu'elle est plus légere, est figurée de maniere que par l'allongement, l'élévation du museau, ils ont beaucoup de facilité pour conserver la respiration.

Ainsi l'on voit pourquoi les animaux nagent comme par instinct, au lieu que c'est un art dans l'homme de pouvoir nager; art qui suppose une adresse qui ne s'acquiert que par l'exercice propre à cet effet, pour apprendre à soutenir hors de l'eau la tête contre son propre poids, & à plier le cou en arriere pour élever le nez & éviter le défaut de respiration, qui arriveroit infailliblement si son corps étoit abandonné à sa disposition naturelle & à son poids, selon les lois de la gravité spécifique, qui tend toujours à ce que la tête ne soit jamais la partie du corps qui surnage.

En sorte que quelqu'un qui se noie, après avoir d'abord plongé, reparoît ordinairement sur l'eau à plusieurs reprises; mais rarement montre - t - il alors la tête, à moins que ce ne soit par l'effet des mouvemens de ses bras étendus, qui lui servent dans ce cas comme de balancier, pour se tenir en équilibre avec le poids de l'eau & élever la tête au - dessus de la surface; mais la force des bras ne pouvant le soutenir long tems, lorsqu'il n'a pas l'habitude de nager, il retombe par son propre poids & replonge la tête à plusieurs reprises, jusqu'à ce que l'eau ayant pénétré dans la poitrine & rempli les voies de l'air, rend le corps plus pesant, & fait qu'il ne reparoît plus sur l'eau que lorsqu'après avoir resté au fond un certain tems après la mort, la putréfaction qui s'ensuit développe de l'air dans les boyaux, & même dans la substance des parties molles dont la raréfaction augmente le volume du corps, sans en augmenter le poids & le rend plus léger qu'un égal volume d'eau; d'où résulte que le cadavre est soulevé, & paroît surnager. Voyez Noyé.

Ce n'est donc pas, selon le préjuge assez généralement reçu, la crainte de se noyer, qui fait que l'homme ne nage pas naturellement, comme les quadrupedes, mais le défaut de disposition dans les parties & dans la figure de son corps, puisque l'on voit des enfans & des imbécilles se jetter hardiment dans l'eau, qui ne laissent pas d'y périr faute de nager, & par conséquent par le seul défaut de disposition à se soutenir dans l'eau comme les animaux, sans y être exposés à la suffocation. Extrait de Borelli de morte animalium, part. I. cap. xxiij.

Quoiqu'on trouve peu dans les ouvrages de Médecine tant anciens que modernes, que l'action de nager soit mise au nombre des exercices utiles à la santé; cependant il paroît qu'elle peut y tenir un rang distingué par les bons effets qu'elle peut produire, étant employée avec les ménagemens, les précautions convenables. En effet, il paroît hors de doute que, outre l'action musculaire dans presque toutes les parties du corps, à laquelle donne lieu cette espece d'exercice, comme bien d'autres, l'application de l'eau froide dans laquelle on nage, contribue, non - seulement par son poids sur la surface du corps, mais encore par sa qualité froide, qui ne cesse d'être telle, attendu le changement continuel qui se fait des surfaces du fluide ambiant, par une suite de la progression qu'opere l'action de nager, à condenser, à fortifier les fibres, à augmenter leur élasticité, & à rendre plus efficace leur action sur les fluides, dont il empêche aussi la dissolution & la trop grande dissipation en diminuant la transpiration, selon Sanctorius. Static. medic. sect. II. aphro. xiv. ce qui ne peut qu'être d'un grand avantage dans l'été, où les grandes chaleurs produisent un relachement général dans les solides, & causent un grand abattement de forces; voyez Chaleur animale, pourvu que la natation ne succede pas à un exercice violent, comme le fait observer cet auteur.

D'où s'ensuit que l'action de nager dans un fleuve ou dans tout autre amas d'eau froide, bien pure, peut joindre le bon effet de l'exercice à celui du bain froid, pourvu que cette action ne soit pas excessive, & qu'elle soit suivie des soins, des ménagemens que l'on doit avoir, après cette sorte de bain. Voyez Bain froid, oecon. anim. Voyez aussi la dissertation de M. Raymond médecin à Marseille, sur le bain aqueux simple, qui a remporté le prix de l'académie de Dijon en 1755.

On observera ici, en finissant, qu'il ne faut pas confondre la natation, qui est l'action de nager, avec une sorte de natation, qui dans le sens des anciens, étoit une maniere de se baigner dans un vase beaucoup plus grand que les baignoires ordinaires: c'est ce qui est désigné par les grecs sous le nom de KOLUMBHSIS2, qui est aussi rendu en latin par le mot de natatio, selon qu'on le trouve dans les oeuvres de Galien, lib. II. de tem. cap. ij. où cette sorte de vase est encore appellée dexamene. Voyez Gorrh. pag. 101.

MATCHEZ (Page 11:35)

MATCHEZ, (Géogr.) peuple de l'Amérique septentrionale dans la Louisiane, sur le bord oriental du Mississipi, & à environ 80 lieues de l'embouchure de ce sleuve.

Si l'on croit les relations, le gouvernement de ces peuples sauvages est despotique. Leur chef dispose des biens de tous ses sujets, & les fait travailler à sa fantaisie; ils ne peuvent lui refuser leur tête; il est comme le grand seigneur; lorsque l'héritier présomptif vient à naître, on lui donne tous les enfans à la mammelle pour le servir pendant sa vie; vous diriez que c'est le grand Sésostris. Ce chef est traité dans sa cabane avec les cérémonies qu'on feroit à un empereur du Japon ou de la Chine. Les préjugés de la superstition, dit l'auteur de l'esprit des lois, sont supérieurs à tous les autres prejugés, & ses raisons à toutes les autres raisons. Ainsi, quoique les peuples sauvages ne connoissent pas naturellement le despotisme, ce peuple - ci le connoît: ils adorent le soleil; & si leur chef n'avoit pas imaginé qu'il étoit le frere du soleil, ils n'auroient trouvé en lui qu'un misérable comme eux.

Lorsqu'un de ces sauvage meurt, ses parens viennent pleurer la mort pendant un jour entier: ensuite on le couvre de ses plus beaux habits, c'est - à - dire, qu'on lui peint les cheveux & le visage, & qu'on l'orne de ses plumages; après quoi on le porte dans la fosse qui lui est préparée, en mettant à ses côtés une chaudiere & quelques vivres. Ses parens vont, dès la pointe du jour, pleurer sur sa fosse, plus ou moins long - tems, suivant le degré de parenté. Leur deuil consiste à ne pas se peindre le corps, & à ne pas se trouver aux assemblées de réjouissance.

Le P. de Charlevoix qui vit leur temple du soleil [p. 36] en 1721, dit que c'étoit une espece de cabane longue, avec un toit couvert de feuilles de latanier. Au milieu de ce temple il y avoit sur le sol qui étoit de simple terre, trois buches disposées en triangle, & qui brûloient par les bouts qui se touchoient, ce qui remplissoit de fumée le temple, où il n'y avoit point de fenêtres.

En 1630, les François firent la guerre aux Natchez, en tuerent un grand nombre, & les disperserent tellement, qu'ils ne font plus un corps de nation. Ils raserent ensuite leurs villages & leur temple du soleil. (D. J.)

NATEL (Page 11:36)

NATEL, (Géog.) ville de Perse, située, selon Tavernier, à 77d. 40'. de long. sous les 36d. 7'. de latit.

NATEMBÈS (Page 11:36)

NATEMBÈS, (Géogr. anc.) peuple de la Libye intérieure; il étoit, selon Pline, liv. IV. ch. vj. plus au nord que la montagne Usargala.

NATES (Page 11:36)

NATES, en Anatomie, est un terme dont on se sert pour exprimer deux protuberances circulaires de la substance du cerveau, qui sont situées derriere la moëlle allongée proche le cervelet. Voyez Cerveau & Moelle. (L)

NATHINÉENS (Page 11:36)

NATHINÉENS, s. m. pl. (Théolog.) ce mot vient de l'hébreu nathan, qui signifie donner. Les Nathinéens ou Néthinéens étoient des serviteurs qui avoient été donnés & voués au service du tabernacle & du temple chez les Juifs pour les emplois les plus pénibles & les plus bas, comme de porter le bois & l'eau.

On donna d'abord les Gabaonites pour remplir ces fonctions, Josué ix. 27. Dans la suite, on assujettit aux mêmes charges ceux des Chananéens qui se rendirent, & auxquels on accorda la vie. On lit dans Esdras, c. viij. v. 20. que les Nathinéens étoient des esclaves voués par David & par les princes pour le ministere du temple, & ailleurs, qu'ils étoient des esclaves donnés par Salomon. En effet, on voit dans les livres des rois, que ce prince avoit assujetti les restes des Chananéens, & les avoit contraints à diverses servitudes, & il y a toute apparence qu'il en donna un nombre aux prêtres & aux lévites, pour leur servir dans le temple. Les Nathinéens furent emmenés en captivité avec la tribu de Juda, & il y en avoit un grand nombre vers les portes caspiennes d'où Esdras en ramena quelques - uns au retour de la captivité; ils demeurerent dans les villes qui leur furent assignées; il y en eut aussi dans Jérusalem qui occuperent le quartier d'Ophel. Le nombre de ceux qui revinrent avec Esdras & Nehemie ne se montant à guere plus de 600, & ne suffisant pas pour remplir les charges qui leur étoient imposées, on institua dans la suite une fête nommée xilophorie, dans laquelle le peuple portoit en solemnité du bois au temple pour l'entretien du feu de l'autel des holocaustes. Voyez Xilophorie. Calmet, diction. de la bible.

NATIF (Page 11:36)

NATIF, adj. (Gram.) terme relatif au lieu où l'on a pris naissance. Il se dit de la personne: je suis natif de Langres, petite ville du Bassigny, dévastée en cette année (1760) par une maladie épidémique, qui dure depuis quatre mois, & qui m'a emporté trente parens. On distingue natif de , en ce que natif suppose domicile fixe des parens, au lieu que suppose seulement naissance. Celui qui naît dans un endroit par accident, est dans cet endroit; celui qui y naît, parce que son pere & sa mere y ont leur séjour, en est natif. J. C. est natif de Nazareth, & à Bethléem.

Natif (Page 11:36)

Natif, (Hist. nat. Minéral.) dans l'histoire naturelle du regne minéral, on appelle natif un métal ou un demi - métal qui se trouve dans le sein de la terre sous la forme qui lui est propre, sans être minéralisé, c'est - à - dire, sans être combiné ni avec du soufre, ni avec de l'arsenic, du moins en assez grande quantité pour qu'on puisse le méconnoître. L'or se trouve toujours natif; on rencontre aussi de l'argent, du cuivre, du fer, du mercure, du régule d'antimoine, du bismuth, de l'arsenic, natifs; quant au plomb & à l'étain, on ne les a point encore trouvés natifs. On voit que natif est dans ce sens un synonyme de vierge, on dit de l'argent vierge ou de l'argent natif, &c. ( - )

NATIO (Page 11:36)

NATIO, s. f. (Mythol.) déesse qui dans l'opinion vulgaire, présidoit à l'accouchement, à la naissance. Elle avoit un temple dans le territoire d'Ardée. Si cette Natio est déesse, dit un des interlocuteurs de Cicéron, la Pudeur, la Foi, l'Esprit, la Concorde, l'Espérance, & Moneta, seront aussi des déesses: or tout cela n'est pas probable. (D. J.)

NATION (Page 11:36)

NATION, s. f. (Hist. mod.) mot collectif dont on fait usage pour exprimer une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue de pays, renfermée dans de certaines limites, & qui obeit au même gouvernement.

Chaque nation a son caractere particulier: c'est une espece de proverbe que de dire, leger comme un françois, jaloux comme un italien, grave comme un espagnol, méchant comme un anglois, fier comme un écossois, ivrogne comme un allemand, paresseux comme un irlandois, fourbe comme un grec, &c. Voyez Caractere.

Le mot de nation est aussi en usage dans quelques universités pour distinguer les supôts ou membres qui les composent, selon les divers pays d'où ils sont originaires. Voyez Université.

La faculté de Paris est composée de quatre nations; savoir, celle de France, celle de Picardie, celle de Normandie, celle d'Allemagne: chacune de ces nations, excepté celle de Normandie, est encore divisée en tribus, & chaque tribu a son doyen, son censeur, son procureur, son questeur & ses appariteurs ou massiers.

La nation d'Allemagne comprend toutes les nations étrangeres, l'Angloise, l'Italienne, &c.

Les titres qu'elles prennent dans leurs assemblées, actes, affiches, &c. sont pour la nation de France, honoranda Gallorum natio; pour celle de Picardie, fidelissima Picardorum natio; on désigne celle de Normandie par veneranda Normanorum natio; & celle d'Allemagne, par constantissima Germanorum natio. Chacune a ses statuts particuliers pour regler les élections, les honoraires, les rangs, en un mot tout ce qui concerne la police de leur corps. Ils sont homologués en parlement, & ont force de loi.

Synode national. Voyez les articles Synode & Concile.

NATISO (Page 11:36)

NATISO, (Géog. anc.) fleuve des Vénetes, selon Pline, liv. III. ch. xviij. qui dit qu'il passoit auprès d'Aquileia Colonia. Léander le nomme Natisone; il prend sa source dans les Alpes, & finit par se rendre dans la Lisonze au - dessous de Gradisca. Il est vrai que les anciens nous font entendre que le Natiso se jettoit dans la mer; mais alors ils donnoient le nom de Natiso à la Lisonze, avec laquelle il se joint. (D. J.)

NATIVITÉ (Page 11:36)

NATIVITÉ, (Théol.) nativitas, natalis dies, natalitium, expressions qui sont principalement d'usage en style de calendrier ecclésiastique, & quand on parle des saints, comme la nativité de la sainte Vierge, la nativité de saint Jean - Baptiste, &c. quand on dit simplement la nativité, on entend le jour de la naissance de Notre Seigneur, ou la fête de Noel. Voyez Fête & Noel.

On croit communément que c'est le pape Thelesphore qui a ordonné que la fête de la nativité se célebreroit le 25 Décembre. Jean, archevêque de Nice, dans une lettre sur la nativité de J. C. rapporte

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