ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"902"> couvertes par - devant de grandes écailles en forme de tables. Mém. de l'Acad. roy. des Scienc. tom. III. part. II. L'autruche n'a que deux doigts, qui sont tous les deux en - devant; l'intérieur est le plus long, & il est terminé par un grand ongle noirâtre, l'extérieur n'en a point. Ces deux doigts sont joints jusqu'à la premiere articulation par une forte membrane. Cet oiseau est naturel à l'Afrique. On en voit quelquefois dans les deserts rassemblés en un si grand nombre, qu'on les prendroit de loin pour une troupe de gens à cheval. On en troûve aussi dans l'Asie, sur - tout dans l'Arabie, & il y en a en Amérique de différentes especes. L'autruche se nourrit de différentes choses, & mange des herbes, du pain, & presque tout ce qu'on lui présente. Elle avale jusqu'à du cuir, & même du fer; c'est ce qui a fait croire qu'elle pouvoit digérer ce métal: mais c'est mal - à - propos qu'on a attribué cette force à l'estomac de l'autruche, car elle rend le fer dans l'état où elle l'a avalé. Willughby, Ornit.

On a trouvé dans les ventricules des autruches que M. Perrault a fait disséquer, du foin, des herbes, de l'orge, des féves, des os, & des cailloux, dont quelques - uns étoient de la grosseur d'un oeuf de poule. Il y avoit dans un de ces ventricules jusqu'à soixante & dix doubles, dont la plûpart étoient usés jusqu'aux trois quarts pour avoir frotté les uns contre les autres ou contre les cailloux; car ceux qui étoient courbés avoient été usés & polis sur le côté convexe & restoient entiers du côté concave: ces pieces de cuivre avoient teint onerd tout ce qui étoit dans le ventricule: on a observé que les autruches meurent, lorsqu'elles ont avallé beaucoup de fer ou de cuivre. Mém. de l'Acad. roy. des Scienc. tom. III. part. II.

Les oeufs d'autruche sont très - gros, & leur coque fort dure: on dit qu'il y en a qui pesent près de quinze livres: elle les dépose dans le sable & les abandonne à la chaleur du soleil sans les couver; cette chaleur les fait éclorre. Willughby, Ornit. V. Oiseau. (I)

La membrane intérieure de l'estomac d'autruche est estimée propre pour fortifier l'estomac: elle est apéritive étant séchée & prise en poudre. Sa graisse est émolliente, résolutive, nervale. (N)

* L'autruche fournit aux plumassiers la plûpart des matériaux qu'ils employent dans presque tous leurs ouvrages.

Les plumes grises qu'elles ont ordinairement sous le ventre & sous les aîles, sont appellées petit - gris. Voyez Petit - gris.

Les plu nes des mâles sont les plus estimées, tant parce qu'elles sont plus larges, mieux fournies, & qu'elles ont le bout plus touffu & la soie plus fine, que parce qu'on peut leur donner telle couleur qu'il plaît à l'ouvrier; ce qu'on ne fait que très - difficilement, & même jamais bien aux plumes des femelles.

On les tire de Barbarie, d'Egypte, de Seyde, d'Alep, &c. Voyez Plume.

AUTRY (Page 1:902)

* AUTRY, (Géog.) ville de France dans l'Orléanois, élection de Pithiviers.

AUTUN (Page 1:902)

* AUTUN, (Géog.) ville de France au duché de Bourgogne, au pié de trois grandes montagnes, proche de l'Aroux. Long. 21. 58. 8. lat. 45. 56. 46.

AW (Page 1:902)

* AW, (Géog.) lac de l'Ecosse méridionale, sur les confins du pays d'Argyle & de Lorne. Il est assez étendu en longueur du nord au midi: mais il a peu de largeur de l'orient à l'occident. Il est traversé par l'Aron.

AWEN - MORE (Page 1:902)

* AWEN - MORE, (Géog. anc. & mod.) petite riviere d'Irlande, qui coule dans le comté de Wicklo en Lagenie, passe à Arklo, & se décharge dans la mer d'Irlande. On croit que c'est l'Oboca des anciens.

AUVENT (Page 1:902)

AUVENT, s. m. en Architecture, est une avance faite de planches, qui sert à mettre quelque chose à couvert ou à garantir de la pluie ce qui peut être au<cb-> dessous. Auvent proprement dit, est ce qui sert à couvrir la montre d'une boutique; les auvents sont ordinairement droits, & quelquefois bombés. (P)

* Il est défendu de poser des auvents sans le congé & l'allignement du voyer & de ses commis. La police en a fixé la longueur & la largeur relativement à celle des rues; & il est défendu d'y mettre aucun étalage ni rien qui les déborde.

AUVERNAS (Page 1:902)

AUVERNAS, s. m. vin fort rouge & fumeux, qui vient d'Orléans, & qui est fait de raisins noirs qui portent le nom d'auvernas, à cause que ce plan est venu d'Auvergne.

AUVERGNE (Page 1:902)

* AUVERGNE (Géographie.) province de France d'environ quarante lieues du midi au septentrion, & trente de l'orient à l'occident, bornée au nord par le Bourbonnois; à l'orient par le Forès & le Vélai; à l'occident par le Limosin, le Quercy & la Marche; & au midi par le Rouergue & les Cevennes: elle se divise en haute & basse; celle - ci se nomme la Limagne. Ses rivieres sont l'Allier, la Dordogne & l'Alagnon. Ses principales montagnes, le Puyde - dome, le mont d'Or & le Cantal. Clermont est la capitale de toute la province: quant à son commerce, les gros bestiaux en font la principale partie; ils enrichissent la haute Auvergne, d'où ils passent dans les provinces voisines, & même en Espagne. Les Auvergnats sortent de leur province & se répandent par - tout, où ils se louent à toutes sortes de travaux; ils font principalement la chaudronnerie. Il y a en Auvergne d'excellentes papeteries: il s'y fait quelques étoffes: on connoît ses fromages. Les meilleurs haras de mules & de mulets sont à la Planche, canton de l'Auvergne situé entre Saint - Flour & Murat. Les autres parties de son commerce sont en bois de sapin, en charbon de terre, en pommes de reinette & de calville, en cires, en colles fortes, en suifs, en noix, en huile de noix & en toiles de chanvres.

Clermont peut être regardé comme le marché général de l'Auvergne; on s'y fournit d'étoffes, d'habits, de dentelles, &c. On y prépare des cuirs; on y fait des confitures d'abricots & de pommes; on y travaille des burats, des étamines & des serges. Aurillac fournit des fromages. Il y a des manufactures de points. Il se tient à Saint - Flour des foires considérables. Il s'y vend des mules & des mulets: c'est le grenier des seigles du pays; on y fait des couteaux, des rasoirs, des ciseaux, des raz & des serges, & l'on y prépare des cuirs. Les cartes, le papier, la coutellerie & le fil à marquer font le trafic de Thiers. C'est le même commerce à Ambert, où l'on fabrique des raz & des étamines, mais surtout du papier à la beauté duquel on prétend que les eaux contribuent beaucoup. Tout le monde connoît les tapisseries d'Aubusson. Bessé est l'entrepôt des blés, des vins & des fromages qu'on tire de la Limagne. Il y a à Riom, à Maringues, à Anjan & à Chaudes - Aigues, des tanneries. Il se fait à Aurillac des étamines burattées; à Brioude, des serges; à Felletin, des tapisseries de haute - lisse; à Riom, Murat, Mauriac, &c. de grosses étoffes; & des points, à la Chaise - Dieu, à Allange, &c.

Auvergne (Page 1:902)

Auvergne (jeu. de l'homme d') ce jeu a un grand rapport à celui de la triomphe; on peut y joüer depuis deux jusqu'à six. Le jeu de cartes en contient jusqu'à tronte - deux: mais si l'on ne joue que deux ou trois, il ne sera que de vingt - huit, parce qu'on levera les sept. Les cartes conservent leur valeur ordidinaire, après que l'on a vû à qui fera, celui qui est à mêler fait couper le joüeur de sa gauche, & donne à chacun cinq cartes par deux & trois, & en prend autant pour lui, il tourne la carte qui est dessus le talon, & qui sert de triomphe; alors chacun voit s'il put joüer avec son jeu, sinon il passe, comme à la bête. Si personne n'a assez beau jeu pour joüer dans [p. 903] la couleur retournée, on se réjoüit en ce cas, & jusqu'à trois fois, si les deux premieres cartes retournées n'ont pû accommoder les joüeurs. Il faut faire trois mains pour gagner, & deux premieres, quand elles sont partagées entre les joüeurs. Lorsque le jeu de cartes est reconnu faux, on refait, & les coups précédens sont bons, & même celui où on l'auroit reconnu tel, s'il étoit fini. Celui qui donne mal perd un jeu & remêle; si en mêlant il se trouve quelque carte retournée, on refait: celui qui retourne un roi pour triomphe, gagne un jeu pour ce roi, & autant pour tous ceux qu'il a dans la main; tous les joüeurs ont le même avantage: celui qui joue avant son tour perd un jeu au profit du jeu: celui qui renonce perd la partie; le sens de ce terme, en ce cas, est qu'il n'y peut plus prétendre: celui qui fait joüer & perd, démarque un jeu au profit de celui qui gagne: celui qui a en main le roi de la couleur retournée en réjoüissance, a le même droit que celui qui l'a de la premiere tourne, & marque un jeu pour ce roi, & un pour chaque autre qu'il auroit encore, pourvû néanmoins qu'il n'eût pas eu dans son jeu le roi de la triomphe précédente dans le même coup pour lequel il auroit déjà marqué.

S'il arrive que l'un des joüeurs, après s'être réjoüi, vienne à perdre en joüant le roi de la premiere triomphe, soit que l'on lui coupât ou autrement, celui qui feroit cette levée gagneroit une marque sur celui qui l'auroit jetté, & ainsi des autres rois pour lesquels on gagne des jeux.

AUVILLARD (Page 1:903)

* AUVILLARD (Géograghie.) ville de France, en Gascogne, dans la Lomagne, proche de la Garonne. Long. 18. 40. lat. 44. 7.

AWLEN (Page 1:903)

* AWLEN, petite ville d'Allemagne, dans le cercle de Souabe, sur la riviere de Kochen. Long. 28. 45. lat. 48. 52.

AVUSTE ou AJUSTE (Page 1:903)

AVUSTE ou AJUSTE, s. f. se dit, sur mer & sur les rivieres, d'un noeud de deux cordes attachées l'ne au bout de l'autre.

Avuster, Ajuster (Page 1:903)

Avuster, Ajuster, en Marine & sur les rivieres; c'est attacher deux cordes l'une au bout de l'autre.

On dit en quelques endroits répisser. (Z)

AUXERRE (Page 1:903)

* AUXERRE (Géographie.) ville de France, au duché de Bourgogne, capitale d'un pays appellé de son nom l'Auxerrois, sur l'Yonne. Long. 21. 14. 20. lat. 47. 54.

AUXESE (Page 1:903)

AUXESE, s. f. figure de Rhétorique, par laquelle on amplifie une chose à l'excès. Voyez Amplification & Hyperbole. (G)

AUXESIE (Page 1:903)

AUXESIE, s. f. (Myth.) déesse adorée par les habitans d'Égine. Hérodote & Pausanias, qui en ont fait mention, ne nous en apprennent rien de plus.

AUXI - LE - CHASTEAU (Page 1:903)

* AUXI - LE - CHASTEAU (Géographie.) petite ville des Pays - Bas catholiques, dans l'Artois, à trois lieues de Dourlens, sur l'Authie, qui la sépare en deux.

AUXILIAIRE (Page 1:903)

AUXILIAIRE, adj. (Grammaire.) ce mot vient du Latin auxiliaris, & signifie qui vient au secours. En terme de Grammaire, on appelle verbes auxiliaires le verbe être, & le verbe avoir, parce qu'ils aident à conjuguer certains tems des autres verbes, & ces tems sont appellés tems composés.

Il y a dans les verbes des tems qu'on appelle simples, c'est lorsque la valeur du verbe est énoncée en un seul mot, j'aime, j'aimois, j'aimerai, &c.

Il y a encore les tems composés, j'ai aimé, j'avois aimé, j'aurois aimé, &c. ces tems sont énoncés en deux mots.

Il y a même des tems doublement composés, qu'on appelle sur - composés, c'est lorsque le verbe est énoncé par trois mots; quand il a eu dîné, j'aurois été aimé, &c.

Plusieurs de ces tems, qui sont composés ou surcomposés en François, sont simples en Latin, sur - tout à l'actif amavi, j'ai aimé, &c. Le François n'a point de tems simples au passif; il en est de même en Espagnol, en Italien, en Allemand & dans plusieurs autres langues vulgaires. Ainsi quoiqu'on dise en Latin, en un seul mot, amor, amaris, amatur, on dit en François, je suis aimé, &c. en Espagnol, soy amado, je suis aimé; ares amado, tu es aimé; es amado, il est aimé, &c. en Italien, sono amato, sei amato, è amato.

Les verbes passifs des Latins ne sont composés qu'aux préterits & aux autres tems qui se forment du participe passé, amatus sum vel fui, j'ai été aimé; amatus ero vel fuero, j'aurai été aimé; on dit aussi à l'actif, amatum ire, qu'il aimera, ou qu'il doit aimer, & au passif, amatum iri, qu'il sera, ou qu'il doit être aimé; amatum est alors un nom indéclinable, ire ou iri ad amatum. Voyez Supin.

Cependant on ne s'est point avisé en Latin de donner en ces occasions le nom d'auxiliaire au verbe sum, ni à habeo, ni à ire, quoiqu'on dise habeo persuasum, & que César ait dit misit copias quas habebat paratas, habere grates, fidem, mentionem, odium, &c.

Notre verbe devoir ne sert - il pas aussi d'auxiliaire aux autres verbes par métaphore, ou par extension, pour signifier ce qui arrivera; je dois aller demain à Versailles, je dois recevoir, &c. il doit partir, il doit arriver, &c.

Le verbe faire a souvent aussi le même usage, faire voir, faire part, faire des complimens, faire honte, faire peur, faire pitié, &c.

Je crois qu'on n'a donné le nom d'auxiliaire à être & à avoir, que parce que ces verbes étant suivis d'un nom verbai, deviennent équivalens à un verbe simple des Latins, veni, je suis venu; c'est ainsi que parce que propter est une préposition en Latin, on a mis aussi notre à cause au rang des prépositions françoises, & ainsi de quelques autres.

Pour moi je suis persuadé qu'il ne faut juger de la nature des mots, que relativement au service qu'ils rendent dans la langue où ils sont en usage, & non par rapport à quelqu'autre langue, dont ils sont l'équivalent; ainsi ce n'est que par périphrase ou circonlocution que je suis venu est le préterit de venir. Je est le sujet; c'est un pronom personnel: suis est seul le verbe à la premiere personne du tems présent je suis actuellement: venu est un participe ou adjectif verbal, qui signifie une action passée, & qui la fignifie adjectivement comme arrivée, au lieu que avenement la signifie substantivement & dans un senbstrait; ainsi il est venu, c'est - à - dire, il est actuellement celui qui est venu, comme les Latins disent venturus est, il est actuellement celui qui doit venir. J'ai aimé, le verbe n'est que ai, habeo; j'ai est dit alors par figure, par métaphore, par similitude. Quand nous disons, j'ai un livre, &c. j'ai est au propre, & nous tenons le même langage par comparaison, lorsque nous nous servons de termes abstraits; ainsi nous disons, j'ai aimé, comme nous disons j'ai honte, j'ai peur, j'ai envie, j'ai soif, j'ai faim, j'ai chaud, j'ai froid; je regarde donc alors aimé comme un véritable nom substantif abstrait & métaphysique, qui répond à amatum, amatu des Latins, quand ils disent amatum ire, aller au sentiment d'aimer, ou amatum iri, l'action d'aller au sentiment d'aimer, être faite, le chemin d'aller au sentiment d'aimer, être pris, viam iri ad amatum; or comme en Latin amatum, amatu, n'est pas le même mot qu'amatus; a, tum, de même aimé, dans j'ai aimé, n'est pas le même mot que dans je suis aimé ou aimée; le premier est actif, j'ai aimé, au lieu que l'autre est passif, je suis aimé; ainsi quand un officier dit, j'ai habillé mon régiment, mes troupes; habillé est un nom abstrait pris dans un sens actif, au lieu que quand il dit, les troupes que j'ai habillées, habillées est un pur adjectif participe qui est dit dans le

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