ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"896"> che, & non à celle du métropolitain. Nilus Doxopatrius, écrivain du onzieme siecle, compte jusqu'à vingt - cinq évêques autocéphales de cette sorte sous le patriarchat de Jérusalem, & seize sous celui d'Antioche. Enfin la quatrieme espece est celle dont parle M. de Valois, dans ses notes sur le chap. 23 du V. liv. de l'Histoire ecclésiastique d'Eusebe: ces autocéphales étoient des évêques, qui n'ayant point de suffragans, ne reconnoissoient non plus ni métropolitain ni patriarche. Il en cite pour exemple l'évêque de Jérusalem, avant qu'il fût lui - même institué patriarche; mais c'est une erreur, car il est constant qu'alors l'évêque de Jérusalem reconnoissoit pour métropolitain l'évêque de Cesarée, & pour patriarche celui d'Antioche. Bingham paroît douter & avec fondement, qu'il y ait eu des autocéphales de cette derniere espece, à moins, dit - il, que ce n'ait été quelque évêque établi seul & unique dans une province, dont il gouvernoit toutes les églises, sans suffragans, tel que le métropolitain de Tomes en Scythie; & c'est peut - être le seul exemple qu'on en trouve dans l'Histoire ecclésiastique. Bingham. orig. ecclésiast. Liv. II. chap. xviij. S. 1. 2. 3. & 4. (G)

AUTOCHTONES (Page 1:896)

AUTOCHTONES, s. m. pl. (Hist. anc.) nom que les Grecs ont donné aux peuples qui se disoient originaires du pays qu'ils habitoient, & qui se vantoient de n'être point venus d'ailleurs. Ce mot est composé d'A'UO\, même, & de QW\N, terre, comme qui diroit natifs de la terre même. Les Athéniens se glorifioient d'être de ce nombre. Les Romains ont rendu ce mot par celui d'indigenoe, c'est - à - dire, nés sur le lieu. (G)

AUTOGRAPHE (Page 1:896)

AUTOGRAPHE, s. m. (Gramm.) Ce mot est composé de A'UO\, ipse, & de GRAFW, scribo. L'autographe est donc un ouvrage écrit de la main de celui qui l'a composé, ab ipso autore scriptum. Comme si nous avions les épîtres de Ciceron en original. Ce mot est un terme dogmatique; une personne du monde ne dira pas: J'ai vu chez M. le C. P. les autographes des lettres de Mde de Sévigné, au lieu de dire les originaux, les lettres mêmes écrites de la main de cette dame. (F)

AUTOMATE (Page 1:896)

AUTOMATE, s. m. (Méchaniq.) engin qui se meut de lui - même, ou machine qui porte en elle le principe de son mouvement.

Ce mot est grec A'UTOMAON, & composé de A'UTO\, ipse, & MAW, je suis excité ou prêt, ou bien de MATHN, facilement, d'où vient A'UTOMAO, spontanée, volontaire. Tel étoit le pigeon volant d'Architas, dont Aulugelle fait mention au liv. X. ch. xij. des nuits attiques, supposé que ce pigeon volant ne soit point une fable.

Quelques auteurs mettent au rang des automates les instrumens de méchanique, mis en mouvement par des ressorts, des poids internes, &c. comme les horloges, les montres, &c. Voyez Joan. Bapt. Port. mag. nat. ch. xjx. Scaliger. subtil. 326. Voyez aussi Ressort, Pendule, Horloge, Montre , &c.

Le flûteur automate de M. de Vaucanson, membre de l'Académie royale des Sciences, le canard, & quelques autres machines du même auteur, sont au nombre des plus célebres ouvrages qu'on ait vûs en ce genre depuis fort long - tems.

Voyez à l'article Androide ce que c'est que le Flûteur.

L'auteur, encouragé par le succès, exposa en 1741 d'autres automates, qui ne furent pas moins bien reçûs. C'étoit:

1°. Un canard, dans lequel il représente le méchanisme des visceres destinés aux fonctions du boire, du manger, & de la digestion; le jeu de toutes les parties nécessaires à ces actions, y est exactement imité: il allonge son cou pour aller prendre du grain dans la main, il l'avale, le digere, & le rend par les voies ordinaires tout digéré; tous les gestes d'un canard qui avale avec précipitation, & qui redouble de vîtesse dans le mouvement de son gosier, pour faire passer son manger jusques dans l'estomac, y sont copiés d'après nature: l'aliment y est digéré comme dans les vrais animaux, par dissolution; & non par trituration; la matiere digérée dans l'estomac est conduite par des tuyaux, comme dans l'animal par ses boyaux, jusqu'à l'anus, où il y a un sphincter qui en permet la sortie.

L'Auteur ne donne pas cette digestion pour une digestion parfaite, capable de faire du sang & des sucs nourriciers pour l'entretien de l'animal; on auroit mauvaise grace de lui faire ce reproche. Il ne prétend qu'imiter la méchanique de cette action en trois choses, qui sont: 1°. d'avaler le grain; 2°. de le macérer, cuire ou dissoudre; 3°. de le faire sortir dans un changement sensible.

Il a cependant fallu des moyens pour les trois actions, & ces moyens mériteront peut - être quelque attention de la part de ceux qui demanderoient davantage. Il a fallu employer différens expédiens pour faire prendre le grain au canard artificiel, le lui faire aspirer jusques dans son estomac, & là dans un petit espace, construire un laboratoire chimique, pour en decomposer les principales parties intégrantes, & le faire sortir à volonté, par des circonvolutions de tuyaux, à une extrémité de son corps toute opposée.

On ne croit pas que les Anatomistes ayent rien à desirer sur la construction de ses aîles. On a imité os par os, toutes les éminences qu'ils appellent apophyses. Elles y sont régulierement observées, comme les différentes charnieres, les cavités, les courbes. Les trois os qui composent l'aîle, y sont très - distincts: le premier qui est l'humerus, a son mouvement de rotation en tout sens, avec l'os qui fait l'office d'omoplate; le second qui est le cubitus de l'aîle, a son mouvement avec l'humerus par une charniere, que les Anatomistes appellent par ginglyme; le troisieme qui est le radius, tourne dans une cavité de l'humerus, & est attaché par ses autres bouts aux petits os du bout de l'aîle, de même que dans l'animal.

Pour faire connoître que les mouvemens de ces aîles ne ressemblent point à ceux que l'on voit dans les grands chefs - d'oeuvres du coq de l'horloge de Lyon & de Strasbourg, toute la méchanique du canard artificiel a été vûe à decouvert, le dessein de l'auteur étant plûtôt de démontrer, que de montrer simplement une machine.

On croit que les personnes attentives sentiront la difficulté qu'il y a eu de faire faire à cet automate tant de mouvemens différens; comme lorsqu'il s'éleve sur ses pattes, & qu'il porte son cou à droite & à gauche. Ils connoîtront tous les changemens des différens points d'appui; ils verront même que ce qui servoit de point d'appui à une partie mobile, devient à son tour mobile sur cette partie, qui devient fixe à son tour; enfin ils decouvriront une infinité de combinaisons méchaniques.

Toute cette machine joue sans qu'on y touche, quand on l'a montée une fois.

On oublioit de dire, que l'animal boit, barbotte dans l'eau, croasse comme le canard naturel. Enfin l'auteur a tâché de lui faire faire tous les gestes d'après ceux de l'animal vivant, qu'il a considéré avec attention.

2°. Le second automate, est le joüeur de tambourin, planté tout droit sur son pié d'estal, habillé en berger danseur, qui joue une vingtaine d'airs, menuets, rigodons ou contre - danses.

On croiroit d'abord que les difficultés ont été moindres qu'au flûteur automate: mais sans vouloir élever l'un pour rabaisser l'autre, il faut faire réflexion qu'il s'agit de l'instrument le plus ingrat, & le plus faux par lui - même; qu'il a fallu faire articuler une flûte à [p. 897] trois trous, où tous les tons dépendent du plus ou moins de force du vent, & de trous bouchés à moitié; qu'il a fallu donner tous les vents différens, avec une vitesse que l'oreille a de la peine à suivre, donner des coups de langue à chaque note, jusque dans les doubles croches, parce que cet instrument n'est point agréable autrement. L'automate surpasse en cela tous nos joüeurs de tambourin, qui ne peuvent remuer la langue avec assez de légereté, pour faire une mesure entiere de doubles croches toutes articulées; ils en coulent la moitié: & ce tambourin automate joue un air entier avec des coups de langue à chaque note.

Quelle combinaison de vents n'a - t - il pas fallu trouver pour cet effet? L'auteur a fait aussi des découvertes dont on ne se seroit jamais douté; auroit - on cru que cette petite flûte est un des instrumens à vent qui fatiguent le plus la poitrine des joüeurs?

Les muscles de leur poitrine font un effort équivalant à un poids de 56 livres, puisqu'il faut cette même force de vent, c'est - à - dire, un vent poussé par cette force ou cette pesanteur, pour former le si d'enhaut, qui est la derniere note où cet instrument puisse s'étendre. Une once seule fait parler la premiere note, qui est le mi: que l'on juge quelle division de vent il a fallu faire pour parcourir toute l'étendue du flageolet Provençal.

Ayant si peu de positions de doigts différentes, on croiroit peut être qu'il n'a fallu de différens vents, qu'autant qu'il y a de différentes notes: point du tout. Le vent qui fait parler, par exemple, le re à la suite de l'ut, le manque absolument quand le même re est à la suite du mi au - dessus, & ainsi des autres notes. Qu'on calcule, on verra qu'il a fallu le double de différens vents, sans compter les dièses pour lesquels il faut toûjours un vent particulier. L'auteur a été lui - même étonné de voir cet instrument avoir besoin d'une combinaison si variée, & il a été plus d'une fois prêt à desespérer de la réussite: mais le courage & la patience l'ont enfin emporté.

Ce n'est pas tout: ce flageolet n'occupe qu'une main; l'automate tient de l'autre une baguette, avec laquelle il bat du tambour de Marseille: il donne des coups simples & doubles, fait des roulemens variés à tous les airs, & accompagne en mesure les mêmes airs qu'il joue avec son flageolet de l'autre main. Ce mouvement n'est pas un des plus aisés de la machine. Il est question de frapper tantôt plus fort, tantôt plus vîte, & de donner toûjours un coup sec, pour tirer du son du tambour. Cette méchanique consiste dans une combinaison infinie de leviers & de ressorts différens, tous mûs avec assez de justesse pour suivre l'air; ce qui seroit trop long à détailler. Enfin cette machine a quelque ressemblance avec celle du flûteur: mais elle a été construite par des moyens bien différens. Voyez Obser. sur les écrits mod. 1741. (O)

AUTOMATIA (Page 1:897)

* AUTOMATIA, (Myth.) déesse du hasard. Timoléon lui consacra des autels après ses victoires. On ne nous dit point qu'il ait eu des imitateurs, ni qu'aucun des autres généraux de la Grece ayent jamais ordonné des sacrifices dans le temple que la modestie & la sincérité de Timoléon avoient élevé à la déesse du hasard.

AUTOMATIQUE (Page 1:897)

AUTOMATIQUE, adj. dans l'oeconomie animale, se dit des mouvemens qui dépendent uniquement de la structure des corps, & sur lesquels la volonté n'a aucun pouvoir. Boerhaave, Comment. physiolog. (L)

AUTOMNAL (Page 1:897)

AUTOMNAL, adj. m. se dit de ce qui appartient à l'automne. On dit des fruits automnaux, des fleurs, des fievres automnales, &c. Voyez Automne.

Point automnal, est un des points de la ligne équinoctiale, d'où le soleil commence à descendre vers le pole méridional: c'est l'un des points où l'éclipti<cb-> que coupe l'équateur, & celui des deux où commence le signe de la balance. Voyez Equinoctial.

Signes automnaux; ce sont la Balance, le Scorpion, le Sagittaire. Voyez Balance, Scorpion & Sagittaire. (O)

AUTOMNE (Page 1:897)

AUTOMNE, s. m. (Astron.) troisieme saison de l'année, tems de la récolte des fruits de l'été. Voyez Saison, Année, &c.

Quelques - uns le font venir de augeo, j'accrois, quod annum frugibus augeat.

L'automne commence le jour que la distance méridienne du soleil au zénith, après avoir décrû, se trouve moyenne entre la plus grande & la moindre. La fin de l'automne se rencontre avec le commencement de l'hyver. Durant l'automne les jours vont en décroissant, & sont toûjours plus courts que les nuits, excepté le premier jour d'automne, qui est le jour de l'équinoxe. Voyez Hiver, &c.

Diverses nations ont compté les années par les automnes, comme les Anglo - saxons par les hivers. Tacite nous apprend que les anciens Germains connoissoient toutes les saisons de l'année, excepté l'automne, dont ils n'avoient nulle idée.

On a toûjours pensé que l'automne étoit une saison mal saine. Tertullien l'appelle, tentator valetudinum. Horace dit aussi, autumnus libitinoe quoestus acerboe.

Equinoxe d'Automne, est le tems où le soleil entre dans le point automnal. V. Automnal. (O)

Automne (Page 1:897)

Automne, en Alchimie, est le tems où l'opération du grand oeuvre est à sa maturité. (M)

AUTON (Page 1:897)

* AUTON, volcan de l'Amérique méridionale, province de Chimito, proche la riviere de Robio.

AUTONOME (Page 1:897)

AUTONOME, adj. (Hist. anc.) titre que prenoient certaines villes de Grece qui avoient le privilége de se gouverner par leurs propres lois. Il est conservé sur plusieurs médailles antiques. Ce nom est Grec & vient d'A'UTO\, même, & NOMO, loi, regle, qui se regle soi - même. (G)

AUTONOMIE (Page 1:897)

AUTONOMIE, s. f. (Hist. anc. & politiq.) sorte de gouvernement anarchique où le peuple se gouverne par cantons, se donnant des chefs pendant la guerre & des juges pendant la paix, dont l'autorité ne dure qu'autant qu'il plaît à ceux qui la leur ont conférée. Hérodote rapporte que cette espece d'administration précéda la monarchie chez les anciens Babyloniens: & l'on dit qu'elle a encore lieu parmi plusieurs peuples de l'Amérique septentrionale, dans l'Arabie deserte, & chez les Tartares de la haute Asie. (G)

AUTOPSIE (Page 1:897)

AUTOPSIE, s. f. Ce mot est Grec, composé de A'UTO\, soi - même, & de OYI, vûe; c'est l'action de voir une chose de ses propres yeux. Voyez Vision, &c.

L'autopsie des anciens étoit un état de l'ame où l'on avoit un commerce intime avec les dieux. C'est ainsi que dans les mysteres d'Eleusis & de Samothrace, les prêtres nommoient la derniere explication qu'ils donnoient à leurs prosélytes, & pour ainsi parler, le mot de l'énigme. Mais ceux - ci au rapport de Cicéron étoient fort étonnés que cette vûe claire des mysteres qui avoit demandé de si longues préparations, se réduisoit à leu apprendre des choses très - simples, & moins la nature des dieux que la nature des choses mêmes, & les principes de la morale. (G)

AUTORISATION (Page 1:897)

AUTORISATION, terme de Palais, est le concours ou la jonction de l'autorité d'un tuteur ou d'un mari, dans un acte passé par un mineur ou par une femme actuellement en puissance de mari; faute dequoi l'acte seroit invalide & sans effet. Si pourtant l'acte passé sans l'autorisation du tuteur étoit avantageux au pupille, il ne tiendroit qu'à lui de s'y tenir: & celui qui a contracté avec lui, ne seroit pas recevable à en demander la nullité en conséquence du défaut d'autorisation; parce que la nécessité de l'au -

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