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Autel, parmi les Chrétiens, se dit d'une table quarrée,
placée ordinairement à l'orient de l'église, pour
y célébrer la messe. Voyez
L'autel des Chrétiens ne ressemble pour sa construction,
ni à ceux des Payens, ni à ceux des Juifs:
mais il est fait comme une table, parce que l'eucharistie
fut instituée par J. C. à un souper, & sur une table: ainsi on pourroit l'appeller, comme on fait en
effet en quelques endroits, table de communion. Voy.
Ce n'est pas que le nom d'autel n'y convienne aussi;
car l'eucharistie étant véritablement un sacrifice, la
table sacrée sur laquelle se consomme ce mystere est
bien aussi véritablement un autel. Voyez
Dans la primitive Eglise les autels n'étoient que de bois, & se transportoient souvent d'une place à une autre: mais un concile de >aris de l'an 509 défendit de construire à l'avenir des autels d'autre matiere que de pierre.
Dans les premiers siecles il n'y avoit qu'un seul autel dans chaque église: mais le nombre en augmenta bientôt; & nous apprenons de S. Grégoire le grand, qui vivoit dans le sixieme siecle, que de son tems il y en avoit douze & quinze dans certaines églises. A la cathédrale de Magdebourg il y en a quarante - neuf.
L'autel n'est quelquefois soûtenu que par une seule colonne, comme dans les chapelles soûterraines de sainte Cécile à Rome, & ailleurs: quelquefois il l'est par quatre colonnes, comme l'autel de S. Sébastien, in Crypta arenaria: mais la méthode la plus ordinaire est de poser la table d'autel sur un massif de pierre.
Ces autels ressemblent en quelque chose à des
tombeaux: & en effet nous lisons dans l'histoire de
l'Eglise, que les premiers Chrétiens tenoient souvent
leurs assemblées aux tombeaux des martyrs, & y célébroient
les saints mysteres. C'est de - là qu'est venu
l'usage qui s'observe encore à présent, de ne point
bâtir d'autel sans mettre dessous quelque relique de
saint. Voyez
L'usage de la consécration des autels est assez ancien,
& la cérémonie en est réservée aux évêques.
Depuis qu'il n'a plus été permis d'offrir que sur des
autels consacrés, on a fait des autels portatifs, pour
s'en servir dans les lieux où il n'y avoit point d'autels consacrés. Hincmar & Bede en font mention.
Les Grecs se servent à la place d'autels de linges benis,
qu'ils nomment
Autel (Page 1:894)
Cet autel a beaucoup de rapport avec ce que nous appellons dans nos églises crédence.
Le pere Goar prétend que cette table de prothese
étoit anciennement dans la sacristie, ou le vestiaire;
& son sentiment paroît appuyé par quelques manuscrits
Grecs, où en effet le mot sacristie est employé
au lieu de celui de prothese. Voyez
Autel se trouve aussi employé dans l'Histoire ecclésiastique,
pour signifier les oblations ou les revenus
casuels de l'église. Voyez
Dans les premiers tems on mettoit une distinction entre l'église & l'autel: on appelloit l'église, les dix<cb->
On dit même encore en ce sens que le prêtre doit vivre de l'autel; ce qui signifie qu'il est juste que se devoüant tout entier au service de Dieu, il puisse être sans inquiétude sur les besoins de la vie. (G)
Autel (Page 1:894)
AUTEUR (Page 1:894)
AUTEUR, s. m. (Belles - Lett.) dans le sens propre
signifie celui qui crée ou qui produit quelque
chose. Ce nom convient éminemment à Dieu, comme
cause premiere de tous les êtres; aussi l'appelle - t - on
l'Auteur du monde, l'Auteur de l'univers, l'Auteur de
la nature. Voyez
Ce mot est Latin, & dérivé, selon quelques - uns,
d'auctus, participe d'augeo, j'accrois. D'autres le tirent
du Grec
On employe souvent le mot d'auteur dans le même
sens qu'inventeur. Polydore Virgile a composé
huit livres sur les auteurs ou inventeurs des choses. On
dit qu'Otto de Guericke est auteur de la machine
pneumatique: on regarde Pythagore comme l'auteur
du dogme de la métempsycose: mais il est probable
qu'il l'avoit emprunté des Gymnosophistes, avec lesquels
il conversa dans ses voyages. Voyez
Auteur (Page 1:894)
On distingue les auteurs en sacrés & profanes, anciens & modernes, connus & anonymes, Grecs & Latins, François, Anglois, &c. on les divise encore,
relativement aux divers genres qu'ils ont traités, en
Théologiens, Philosophes, Orateurs, Historiens, Poëtes, Grammairiens, Philologues, &c. On accuse les
auteurs Latins d'avoir pillé les Grecs; & plusieurs
modernes, de n'être que l'écho des anciens. Voyez
Un auteur original, est celui qui traitant le premier quelque sujet, n'a point eu de modele, soit dans la matiere, soit dans la méthode. Ainsi M. de Fontenelle est un auteur original dans ses Mondes, & ne l'est pas dans ses Dialogues des morts. Pour peu qu'on soit versé dans la Littérature, on rencontre peu d'auteurs originaux: les derniers laissent toûjours échapper quelques traits qui décelent ce qu'ils ont emprunté de leurs prédécesseurs. (G)
Auteur (Page 1:894)
Auteur (Page 1:895)
AUTHENTIQUE (Page 1:895)
AUTHENTIQUE, adj. (Gramm.) une chose d'autorité reçûe: quelquefois ce mot signifie solemnel, célebre, revêtu de toutes ses formes, attesté par des personnes qui font régulierement foi. C'est dans ce fens que nous disons: les vérités de la religion Chrétienne sont fondées sur des témoignages authentiques: actes, papiers authentiques, &c.
La noblesse, & les personnes d'un rang distingué, avoient autrefois le privilége d'être appellées authentiques, parce qu'on les présumoit plus dignes de foi que les autres.
On appelle, en style de Pratique, authentique, le
sceau d'une justice subalterne & non royale. Les actes
passés sous scel authentique, n'emportent point
hypotheque hors de la jurisdiction dans laquelle ils
sont passés. Voyez
Authentique (Page 1:895)
Il y a dans les huit tons de l'église quatre tons authentiques, savoir, le premier, le troisieme, le cinquieme, & le septieme.
Voyez
Authentiques (Page 1:895)
Authentiquer (Page 1:895)
Authentiquer (Page 1:895)
Cette peine s'appelle ainsi, parce qu'elle fut ordonnée dans les authentiques. Si le mari meurt dans les deux années, elle semble être en droit de réquérir sa liberté; ou du moins, un autre homme qui veut l'épouser, peut la demander & probablement l'obtenir de la ju>tice. (H)
AUTHIE (Page 1:895)
* AUTHIE (Géog.) riviere de France en Picardie, qui a fa source sur les confins de l'Artois, passe à Dourlens & à Auxie, & se jette dans la mer au pont de Collines, en un lieu appellé le Pas d'Authie.
AUTO DA (Page 1:895)
AUTO DA FÉ. Voyez
AUTOCÉPHALES (Page 1:895)
AUTOCÉPHALES, s. m. (Hist. & Droit ecclés.) les Grecs donnoient ce nom aux évêques, qui n'étoient point soûmis à la jurisdiction des Patriarches, & qui étoient indépendans aussi bien qu'eux. Dans l'église orientale l'archevêque de Bulgarie, & quelques autres métropolitains joüissoient de ce privilége; & dans l'église occidentale, les archevêques de Ravenne s'étoient attribué la même exemption, de sorte qu'ils prétendoient ne dépendre, ni des patriarches de Constantinople, ni des évêques de Rome: mais les Grecs ayant été chassés de l'Italie, les papes réduisirent ces archevêques sous leur obéissance selon le rapport d'Anastase. Dans l'origine tous les métropolitains étoient autocéphales. Dans la suite, les évêques des grandes villes de l'Empire s'attribuerent des droits sur les provinces, qui étoient de leur diocese, savoir d'ordonner les métropolitains, de convoquer le synode du diocese, d'avoir inspection générale sur toutes les provinces qui en dépendoient. Tels furent les droits de l'évêque de Rome, sur le diocese du vicariat de Rome, ou sur les provinces suburbicaires; tels furent les droits de celui d'Alexandrie, sur les provinces d'Égypte, de Libye & de Thébaïde; & de celui d'Antioche, sur tout ce qu'on appelloit le diocese d'Orient. L'évêque d'Éphese semble avoir eu un pouvoir pareil sur le diocese d'Asie; & celui de Césarée en Capadoce, sur le diocese du Pont. L'archevêque de Constantinople, envahit depuis la jurisdiction sur la Thrace, & sur ces deux dioceses: mais plusieurs églises resterent autocéphales, tant en orient qu'en occident, c'est - à - dire indépendantes, quant à l'ordination des évêques, d'un patriarche ou exarque. En occident l'évêque de Carthage étoit indépendant des autres patriarches, & primat du diocese d'Afrique. L'évêque de Milan dans les commencemens, étoit chef du vicariat d'Italie, & n'étoit point ordonné par l'évêque de Rome. Dans les Gaules & dans l'Espagne, les métropolitains ne recevoient point l'ordination de l'évêque de Rome. Le métropolitain de l'île de Chypre joüissoit aussi de la même autocéphalie, qui lui fut confirmée contradictoirement avec l'évêque d'Antioche par le Concile d'Éphese. Action vij, & dans le concile in Trullo, canon 39. Du Cange, Glossar. Lat. M. Dupin, de antiquâ ecclesioe Disciplinâ.
* Il est bon d'ajoûter que les droits des patriarches
ayant été réglés par les conciles, & sur - tout
par ceux de Nicée & de Chalcédoine, la plûpart des
évêques qui s'étoient regardés comme autocéphales,
devinrent soûmis à la jurisdiction soit des Primats soit
des patriarches. Quoique les métropolitains ne reçussent
point l'ordination du Pape, ils ne laissoient pas
que de le reconnoître comme le chef de la hiérarchie
ecclésiastique; & dès le troisieme siecle, on a des
preuves évidentes dans la cause des Quartodecimans
& dans celle des Rébaptisans, que les évêques des
plus grands siéges reconnoissoient dans celui de Rome
une primauté d'honneur & de jurisdiction. Voyez
Bingham dans ses antiquités ecclésiastiques, dissingue
quatre sortes d'autocéphales, 1°. tous les anciens métropolitains
auxquels on donnoit ce nom avant l'institution
de la dignité patriarchale: 2°. depuis cette
institution les métropolitains indépendans, tels que
ceux d'Ibérie, d'Arménie, & de l'île de Chypre. Il
comprend aussi parmi ces autocéphales, les anciens
évêques de la grande Bretagne, qui ne reconnoissoient,
dit - il, pour supérieur, que l'archevêque de
Caerleon (archiepiscopo Caerlegionis parebant) & non
le Pape, avant que le moine S. Augustin fût venu en
Angleterre. Nous montrerons en traitant de la primauté
du Pape, que sa prétention n'est pas fondée.
La troisieme espece d'autocéphales e>oient des évêques soûmis immédiatement à l'autorité d'un patriar<pb->
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