ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"884"> sur les côtes orientales d'Angleterre: mais quelque part que l'on rencontre l'avoceta, il sera toûjours facile de le distinguer de tout autre oiseau par la courbure singuliere de son bec. Villughby, Ornit. Voyez Oiseau. (I)

AVOGASSE (Page 1:884)

* AVOGASSE (Géog. anc. & mod.) province d'Asie, entre la mer Noire, la Géorgie & la Comanie; on la prend quelquefois pour une partie de la Géorgie. Elle s'étend le long de la mer, & forme avec la Mingrélie, la Colchide des anciens.

AVOINE (Page 1:884)

AVOINE, avena, genre de plante dont les fleurs n'ont point de pétales; elles sont suspendues par petits paquets. Chaque fleur est composée de plusieurs étamines qui sortent d'un calice; le pistil devient dans la suite une semence oblongue, mince, farineuse, enveloppée d'une capsule qui a servi de calice à la fleur. Les petits paquets de fleurs qui forment l'épi sont disposés de façon, que Dioscoride les compare à de petites sauterelles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante (I)

* C'est des menus grains, celui qui se seme le premier: on en distingue principalement deux especes, l'une cultivée, l'autre sauvage; celle - ci ne differe de l'autre, qu'en ce que ses grains sont plus grands & plus noirs.

Il y a la folle avoine, qu'on appelle aussi averon; elle est stérile & sans grain. Elle infecte un champ, & se repeuple, à moins qu'on ne l'arrache & qu'on n'en coupe les tiges avant sa maturité.

Les Canadiens ont une sorte d'avoine, qu'ils recueillent en Juin; elle est beaucoup plus grosse & plus délicate que la nôtre, & on la compare au riz pour la bonté.

Il y a des avoines rouges; il y en a de blanches, & de noires. On croit que la rouge aime les terres légeres & chaudes; qu'elle résiste moins aux accidens du tems; qu'elle s'épie plûtôt que la noire, & qu'elle est moins nourrissante & plus chaude. La blanche passe pour avoir moins de substance que l'une & l'autre.

Vers la mi - Février, lorsque les grands froids seront passés, semez l'avoine, à moins que la terre ne soit trop humide. Semez - la plûtôt dans les terres fortes que dans les terres légeres & maigres, si vous craignez qu'elle ne verse. Prenez pour un arpent huit ou neuf boisseaux de semailles. Il faut que les terres où vous la répandrez, ayent eu un premier labour après la récolte des blés, & avant l'hyver. Le tems de sa semaille s'étendra jusqu'à la fin d'Avril: vous donnerez le second labour immédiatement avant que de semer: vous choisirez pour semer un tems un peu humide.

Si votre terre est forte, vous n'employerez point la charrue, pour recouvrir. Vous recouvrirez le grain semé dans les terres légeres, soit avec la charrue, soit avec la herse. Cela s'appelle semer dessous.

Quand vos avoines seront levées, vous les roulerez; rouler, c'est abattre, adoucir, ou douçoyer, ou ploutrer, ou casser les mottes, & refouler le plant, avec un gros rouleau de bois, qu'un cheval traîne sur toute la piece d'avoine.

Vous n'oublierez pas de sarcler & d'échardonner; il est aussi bon que vous sachiez que l'avoine dégénere dans les terres froides, & que par conséquent il faut les rechausser avec des fumiers; que l'avoine que vous battrez pour en faire de la semence, n'ait point été échauffée.

Vous ne dépouillerez vos avoines qu'après les blés, sur la fin d'Août; quand vous les verrez jaunes ou blanches, elles seront mûres. Il vaut mieux les scier que les faucher. Laissez - les javeller, ou reposer quelque tems sur le champ. Quand la rosée ou la pluie commencera à les noircir, écochelez; écocheler, c'est ramasser l'avoine en tas avec des fourches, & en former des gerbes. Comme elle n'est pas sujette à germer, on peut la laisser un peu à la pluie, & même l'arroser s'il ne pleut pas.

Un bon arpent d'avoine rapportera cent gerbes; un mauvais trente au moins; & les cent gerbes donneront trois septiers - mine. Pour conserver vos avoines sur le grenier, mettez - y des feuilles de laurier. Plus vous les garderez, plus elles décheoiront. Elles veulent être souvent maniées. Ne donnez point d'avoine aux chevaux, sans l'avoir criblée & époussetée.

Les avoines se vendent ordinairement en Carême; c'est le tems où les grandes maisons & les brasseurs. font leurs provisions. Dans les endroits où l'on rade la mesure, celle d'avoine se rade du côté rond, & les autres grains par la rive quarrée; c'est la figure des grains qui fait cette différence. Il y a des endroits où elle se livre à la mesure ferue; c'est - à - dire, qu'on frappe la mesure, soit avec la radoire, quand on ne la donne que rase, soit avec la pelle, quand on la fournit comble. Il y a des provinces où son boisseau est beaucoup plus grand que celui du blé, & où elle est assujettie à la verte moute. Voyez Verte moute, Boisseau, Mesure . Son prix dépend de toutes les causes qui font hausser & baisser les autres grains.

L'avoine sert principalement à nourrir les chevaux: on en fait du pain dans les tems de disette. Le gruau n'est autre chose que de l'avoine mondée. Voyez Gruau. Les Moscovites en tirent par la distillation, une liqueur dont ils usent en guise de vin, & qui n'enivre guere moins.

Il y a dans le Maine une avoine qui se seme avant l'hyver, & se récolte avant les seigles.

L'avoine analysée donne une liqueur limpide, qui a l'odeur & la saveur d'avoine cuite, & qui est un peu acide & obscurément salée; une liqueur roussâtre, empyreumatique, acide, austere, acre, piquante, avec indice de sel alkali; une liqueur brune, alkaline, urineuse, & imprégnée de sel volatil urineux; enfin de l'huile épaisse comme un sirop. La masse noire restée dans la cornue & calcinée pendant douze heures au feu de réverbere, a donné des cendres dont on a tiré par lixiviation du sel alkali. Ainsi l'avoine est composée d'un sel ammoniacal enveloppé dans de l'huile; ce qui forme un mixte mucilagineux.

Les bouillons d'avoine sont salutaires; ils adoucissent les humeurs; ils divisent, ils poussent par les urines, & ils excitent quelquefois la transpiration. Ils sont utiles dans les catarrhes, les enrouemens, la toux, l'ulcération & la secheresse de gorge; les aphthes, la pleurésie, la péripneumonie, les érésipeles, & les fievres aiguës. L'avoine torréfiée dans une poele avec quelques pincées de sel, mise chaude sur le ventre dans un linge fin, soulage la colique; surtout si on y ajoûte le genievre & le cumin; & sa farine en cataplasme desseche & digere médiocrement.

AVOIR (Page 1:884)

AVOIR, v. act. terme de Commerce & de teneurs de livres. Les marchands & négocians, ou leurs commis & premiers garçons qui tiennent leurs livres, ont coûtume de mettre ce mot avoir en gros caractere au commencement de chaque page, à main droite du grand livre, ou livre d'extrait & de raison, ce qu'ils appellent le côté du crédit, ou des dettes actives, par opposition aux pages à gauche, qui sont le côté du débit ou des dettes passives, qu'on distingue par le mot doit aussi écrit en grosses lettres.

Tous les autres livres des négocians qui se tiennent en débit & crédit, doivent pareillement avoir ces deux titres à chacune des pages opposées. Voyez Livre.

Avoir du poids (Page 1:884)

Avoir du poids, ou Averdupois, (Commerce.) terme usité en Angleterre, pour désigner une livre de 16 onces. Voyez Poids. [p. 885]

La proportion d'une livre averdapois, à la livre troy, est celle de 17 à 14. Voyez Livre & Once.

Toutes les marchandises pesantes se vendent à l'averdupois, comme épiceries, fromage, laine, plomb, houblon, &c. les boulangers, qui ne sont point établis en des villes, sont tenus de vendre leur pain à l'averdupois, & les autres à la livre troy. Les Apothicaires achetent leurs drogues à l'averdupois, mais ils vendent leurs médicamens à la livre troy. (G)

AVON (Page 1:885)

* AVON, (Géog.) il y a trois rivieres de ce nom en Angleterre; l'une passe à Bath, & à Bristol; l'autre à Salisbury, & la troisieme à Warvick.

AVORTEMENT (Page 1:885)

AVORTEMENT, s'employe en Medecine pour l'accouchement avant terme, d'un foetus humain imparfait, soit vivant ou mort. Voyez Accouchement & Grossesse.

Dans ce sens, avortement est la même chose que ce que nous appellons communément fausse - couche, les Latins abortus, & quelquefois abactus.

L'avortement peut arriver dans tous les tems de la grossesse: mais s'il arrive avant le second mois après la conception, on l'appelle proprement fausse conception, ou faux germe. Voyez Conception.

Il y a des exemples d'avortemens par la bouche, l'anus, le nombril, &c. Voyez Foetus, Embryon, &c.

Les causes ordinaires de l'avortement, sont des évacuations immodérées, des mouvemens violens, des passions soudaines, des frayeurs, &c. les autres causes sont la grosseur & la pesanteur du foetus, l'irritation de la matrice, le relâchement des ligamens du placenta, la foiblesse & le défaut de nourriture du foetus; trop manger, de longs jeûnes ou de longues villes, l'usage des corps baleinés, les mauvaises odeurs, les violens purgatifs; & en général tout ce qui tend à provoquer les regles.

Les symptomes qui précedent d'ordinaire l'avortement, sont une fievre continue ou intermittente, une douleur dans les lombes & à la tête, une pesanteur des yeux, un affaissement & un resserrement du ventre; un écoulement de sang pur ou aqueux; une diminution des mammelles, un lait séreux, &c. lorsque le moment de la fausse couche est venu, les dou leurs sont à peu - près les mêmes que celles de l'accouchement.

L'avortement est dangereux quand la grossesse est fort avancée, & qu'ainsi le foetus est d'une grosseur considérable; quand la cause est très - violente, que la malade a de fortes convulsions, que l'accouchement est précédé ou suivi d'une grande hémorrhagie, que le foetus est pourri, &c. Dans d'autres cas, il est rarement mortel.

Le traitement doit être conforme aux symptomes particuliers & aux circonstances. Si la malade est pléthorique, il faut saigner dès que les premiers symptomes paroissent. En cas d'hémorrhagie, il faut avoir recours aux astringens appropriés; & s'ils ne réussissent pas, aux fomentations, aux injections, aux fumigations. S'il y a un ténesme, il faut employer la rhubarbe; & s'il y a un relâchement habituel des vaisseaux de la matrice, on se servira du gayac. Voyez Grossesse. (N)

AVORTON (Page 1:885)

AVORTON, s. m. se dit en général de tout ce qui vient avant le tems légitime, celui de sa maturité ou de sa perfection, arbres, fruits, plantes, animaux. Voyez Avortement.

Nous avons un traité fait exprès sur le baptême des avortons. Le dessein de l'auteur est de montrer qu'un avorton peut & doit être baptisé en quelque tems & à quelque terme qu'il vienne au monde; par la raison qu'on ne connoît pas le tems prcis où le foetus commence d'être animé. Cet ouvrage contient plusieurs choses curieuses & rares. Il est intitulé Homo dubius, sive de baptismo abortivorum. Lugd. 1674. in - 4°. (N)

AVOT (Page 1:885)

* AVOT, s. m. est en Flandre une mesure de solides. Quatre avots font la rasiere, & la rasiere contient environ 100 livres de Colzat poids de marc, la graine étant bien seche.

AVOTH - JAIR (Page 1:885)

* AVOTH - JAIR, ou villes de Jaïr. (Géog. & Hist. sainte.) elles étoient au nombre de trente. Jaïr juge des Israélites, en étoit maître; il avoit trente fils, dont elles furent le partage.

AVOUTRE (Page 1:885)

AVOUTRE, s. m. (Jurisprud.) ou Avouestre, termes qui se rencontrent dans quelques - unes de nos anciennes coûtumes, & sont synonymes à adulterin. « Li avoutres, dit Beaumanoir, chap. xviij. sont chil qui sont engendres en femmes mariées, d'autrui que de leurs seigneurs ou hommes mariés ». (H)

AURA ou GALLINASSA (Page 1:885)

* AURA ou GALLINASSA, (Hist. nat.) oiseau d'Amérique, qu'on appelle cosquauth dans la nouvelle Espagne; il a le fond de la couleur noir, quelques teintes de rouge au cou, à la poitrine & aux aîles, les angles & le bec recourbés, les paupieres rouges & du poil au front. On prétend qu'il vole presque toûjours, & qu'il se nourrit de serpens. Si on compare cette description avec celle d'avocete, qui précede, ou celle d'autruche qui va suivre, on s'appercevra aisément combien elle est défectueuse.

AURACH (Page 1:885)

* AURACH, (Géog.) ville d'Allemagne dans la partie méridonale de la Souabe, au duché de Wirtemberg, sur le ruisseau d'Ermst. Lon. 25. 4. lat. 48. 25.

AURAIN (Page 1:885)

* AURAIN, petite ville de France dans la géneralité & l'élection de Paris.

AURAIS (Page 1:885)

AURAIS, (Géog. anc. & mod.) anciennement Audus, mentagne de Barbarie en Afrique, au royaume de Tunis, proche la côte.

AURAY (Page 1:885)

* AURAY, ville & port de France dans la basse Bretagne & le golfe Morbian. Long. 47. 44. latit. 14. 40. 8.

AVRANCHES (Page 1:885)

* AVRANCHES, (Géog.) ville de France en basse Normandie, dans la contrée appellée de son non l'ranchise, proche la riviere de Sée. Lon. 16. 17. 22. lat. 48. 41. 8.

AURAZ - ER - ZEB (Page 1:885)

* AURAZ - ER - ZEB, partie du mont Alas qu s'étend beaucoup sur les confins de la Constantine & de Zeb.

AURE (Page 1:885)

* AURE, (Géog.) il y a en France trois petites rivieres de ce nom; l'une dans le Perche, qui a sa source à la forêt de Perche, passe à Verneuil, Tilliers & Nonancourt, & se jette dans l'Eure proche Anet; l'autre dans l'élection de Bayeux, baigne les murs de ctte ville à l'orient, se joint ensuite à la Drome, & se perd avec elle; la troisieme dans le Berry, passe à Bourges, & reçoit l'Aurone & l'Aurelle.

AUREA - ALEXANDRINA (Page 1:885)

AUREA - ALEXANDRINA, en Pharmacie, espece d'opiate ou d'antidote renommé par les livres des anciens, & composé de quantité d'ingrédiens.

On le nomme aurea, de l'or qui entre dans sa composition; & alexandrina, d'Alexandre medecin, qui en fut l'inventeur. On dit que c'est un bon préservatif contre la colique & l'apoplexie: mais on lui attribue une infmité de vertus dans l'épilepsie, les maladies des veux, les affections de la poitrine & du bas - ventre On en peut voir la recette dans Myrepsus; la dose est de la grosseur d'une noisette. Il faut remarquer que toutes les drogues qui y entrent, au nombre de soixante - douze, en font un électuaire des plus composés, & dont la plûpart des ingrédiens perdent leur vertu par le mêlange, & deviennent inutiles. D'ailleurs ce remede n'étant composé que de plantes aromatiques, & de drogues extremement chaudes, ne peut convenir que dans les cas où il faut employer des remedes fortifians, restaurans & toniques; dans ces cas la thériaque vaut mieux à tous

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