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AUNE (Page 1:882)
AUNE, s. f. (Commerce.) mesure de longueur
dont on se sert en différens pays, & sous différens
noms. Voyez
L'aune est un bâton d'une certaine longueur qui sert à mesurer les étoffes, les toiles, les rubans, &c.
L'aune de France a beaucoup de rapport à la verge
d'Angleterre & de Séville; à la canne de Provence, de Toulouse, de Naples, de Genes, de Livourne & autres villes d'Italie; à la varre d'Aragon; à la
barre de Castille & de Valence; à la brasse de Luques, Venise, Boulogne, &c. au palme de Sicile;
au pic de Constantinople, de Smyrne & du Caire;
à la gueze des Indes & à celle de Perse. Voyez
Servius prétend que l'aune est la longueur que contiennent
les deux bras étendus: mais Suétone ne fait
de cela que la coudée. Voyez
Les aunes dont on se sert le plus communément en Angleterre sont l'aune Angloise & celle de Flandre. L'aune d'Angleterre contient trois piés neuf pouces ou une verge & un quart mesure d'Angleterre: l'aune de Flandre contient vingt - sept pouces ou 3/4 d'une verge mesure d'Angleterre; de sorte que l'aune d'Angleterre est à celle de Flandre comme 5 est à 3.
L'aune de Paris contient trois piés sept pouces huit lignes, conformément à l'étalon qui est dans le bureau des marchands Merciers, & qui par l'inscription gravée dessus, paroît avoir été fait en 1554, sous le regne d'Henri II. Elle se divise en deux manieres: la premiere, en demi - aune, en tiers, en sixieme & en douzieme; & la seconde, en demi - aune, en quart, en huit & en seize, qui est la plus petite partie de l'aune, & après laquelle il n'y a plus de division établie dans le commerce.
Par l'ordonnance du Commerce, de 1673, article 11. du tit. I. il est ordonné à tous négocians & marchands, tant en gros qu'en détail, d'avoir à leur égard des aunes ferrées & marquées par les deux bouts, & il leur est défendu de s'en servir d'autres à peine de faux, & de cent cinquante livres d'amende, parce que les aunes non ferrées par le bout peuvent s'user, se raccourcir par le bout, & devenir fausses mesures.
Ricard, dans son traité du Commerce, donne la réduction suivante des aunes: 100 aunes d'Amsterdam en font 98 & 3/4, de Brabant, d'Anvers & de Bruxelles; 58 >/2 de France & d'Angleterre; 120 de Hambourg, de Francfort, Leipsic, Cologne; 125 de Breslaw, en Silesie; 112 1/2 de Dantzick; 110 de Bergh & de Drontheim; 117 de Stockholm. M. Savary, dans son Dictionnaire du Commerce, donne un rapport beaucoup plus étendu de l'aune d'Amsterdam avec les mesures des principales villes de l'Europe, & ce rapport ne quadre point avec celui de Ricard, quant à la proportion de l'aune d'Amsterdam avec celle de Brabant; car M. Savary la met comme 100 à 60, & Ricard comme 100 à 125. [p. 883]
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Aune courante (Page 1:883)
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