ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"874"> gles, de tout sexe & de tout âge, à cause de certaines mouches qui piquent les yeux & les levres, qui entrent dans les narines, & dont il est impossible de se garantir.

Aldrovande parle d'un sculpteur qui devint aveugle à vingt ans, & qui dix ans après fit une statue de marbre qui ressembloit parfaitement à Cosme II. grand duc de Toscane, & une autre d'argille, qui ressembloit à Urbain VIII. Bartholin parle d'un sculpteur aveugle en Danemarck, qui discernoit au simple toucher toutes sortes de bois & de couleurs. Le pere Grimaldi rapporte un exemple de la même espece. On a vû à Paris un aveugle qui étoit excellent organiste, qui discernoit bien toutes sortes de monnoie & de couleurs, & qui étoit bon joüeur de cartes. Le pere Zahn a rapporté plusieurs exemples de choses difficiles faites par les aveugles, dans un livre qui a pour titre Oculus artificialis. Voy. l'article précédent.

On appelle vaisseaux aveugles, en termes de Chimie, ceux qui n'ont qu'une ouverture d'un côté; & qui sont bouchés de l'autre. (N)

AVEZZANO (Page 1:874)

* AVEZZANO, (Géog. anc. & mod.) autrefois Alphabucelus, ville des Marses en italie, maintenant village, près du lae Celano, dans l'Abruzze ultérieure, proche le royaume de Naples.

AUFEIA, ou MARCIA (Page 1:874)

* AUFEIA, ou MARCIA, eaux conduites à Rome par le roi Ancus Marcius. Voyez Pline, sur les merveilles de leur source & de leur cours, L. XXXI. chap. iij.

AUGARRAS (Page 1:874)

* AUGARRAS, (Géog.) peuples de l'Amérique méridionale au Bresil, dans la province ou le gouvernement de Puerto - Seguro. Laet.

AUGE (Page 1:874)

AUGE, s. f. en Architecture, c'est une pierre quarrée ou arrondie par les angles, de grandeur arbitraire, mais de hauteur d'appui, fouillée en - dedans, ou taillée de maniere qu'on laisse une épaisseur de six pouces au plus dans son pourtour aussi bien que dans le fond, pour retenir l'eau. Ces auges se mettent ordinairement dans les cuisines près du lavoir, & dans les basses - cours des écuries près d'un puits. Voy. Auge en Manége.

Auge (Page 1:874)

Auge de Maçon, espece de boîte non couverte, construite de chêne, de forme quarré - longue, dont le fond plus étroit que l'ouverture forme des talus inclinés en - dedans, & donne la facilité à l'ouvrier de ramasser le plâtre qui est gaché dedans, pour l'employer à la main & à la truelle. (P)

Auge (Page 1:874)

Auge des Couvreurs, est à peu près comme celle des maçons, à l'exception qu'elle est beaucoup plus petite.

Auge (Page 1:874)

Auge, en Hydraulique & Jardinage. On appelle ainsi la rigole de pierre ou de plomb sur laquelle coule l'eau d'un aquéduc ou d'une source, pour se rendre dans un regard de prise ou dans un réservoir. (K)

Auge (Page 1:874)

Auge à goudron, c'est en Marine le vaisseau de bois dans lequel on met le goudron, pour y passer les cordages. (Z)

Auge (Page 1:874)

Auge, en Manége, signifie deux choses: 1°. un canal de bois destiné à mettre l'avoine du cheval: 2°. une grosse pierre creuse destinée à le faire boire; on y verse l'eau des puits quelque tems avant de la lui laisser boire, afin d'en ôter la crudité. (V)

Auge (Page 1:874)

Auge, dans presque toutes les boutiques ou atteliers d'ouvriers en métaux, est une cavité en pierre placée devant la forge, & pleine d'eau, dont le forgeron se sert pour arroser son feu, & éteindre ou rafraîchir ses tenailles quand elles sont trop chaudes; de même que le fer quand il faut le retourner, ou qu'il est trop chaud du côté de la main.

Auge (Page 1:874)

Auge à rompre, chez les Cartonniers, est une grande caisse de bois, à peu près quarrée, & de la même grandeur que la cuve à fabriquer. On met dans cette caisse les rognures de papier qu'on destine à faire du carton, avec de l'eau; & quand elles y ont pourri pendant quelques jours, on les rompt avec une pelle de bois, quelquefois garnie de fer, avant que de les faire passer dans le moulin.

Auge (Page 1:874)

Auge, dans les Sucreries, se dit de petits canots de bois tout d'une piece, dans lesquels on laisse refroidir le sucre avant que de le mettre en barique.

D'où l'on voit qu'auge en général est un vaisseau de bois ou de pierre, ou fixe ou amovible, & transportable, de matiere & de figure différentes, selon les artistes; mais partout destiné à contenir un liquide ou un fluide.

Auge (Page 1:874)

Auge, dans les Verreries, ce sont de gros hêtres creusés que l'on tient pleins d'eau, & qui servent à rafraîchir les ferremens qu'on a employés pour remplir ou vuider les pots: c'est aussi au - dessus de cette eau qu'on commence à travailler les matieres vitrifiées propres à faire des plats. Voyez Verrerie en plats ou à vitre.

Auges (Page 1:874)

Auges, s. m. autrement Apsides, en Astronomie, sont deux points dans l'orbite d'une planete, dont l'un est plus éloigné, & l'autre est plus proche du foyer de cette orbite qu'aucun des autres points. Ces points sont placés à l'extrémité du grand axe de l'orbite; l'un s'appelle aphélie, & l'autre périhélie; & dans la lune, l'un s'appelle apogée, l'autre périgée. V. Apside, Aphélie, Apogée , &c. (O)

Auges (Page 1:874)

* Auges, s. m. pl. (Physiolog.) on distingue trois sortes de canaux dans lesquels nos fluides sont contenus: le liquide a dans les uns un mouvement continuel; tels sont les arteres, les veines, & autres vaisseaux coniques & cylindres: dans les autres, l'humeur séjourne, comme dans la vessie, dans la vésicule du fiel, dans les follicules adipeux; & on les appelle réservoirs: dans les troisiemes, l'humeur coule, mais d'un mouvement interrompu, & ils sont tantôt vuides, & tantôt pleins; tels sont les ventricules & les oreillettes du coeur; & c'est ce qu'on appelle auges.

Auge (Page 1:874)

* Auge, (Géog.) petit pays de France en Normandie, comprenant les villes de Honfleur & de Pont - l'Evêque.

AUGELOT (Page 1:874)

AUGELOT, s. m. (Agricult.) c'est le nom qu'on donne dans les environs d'Auxerre à une petite fosse quarrée qu'on pratique de bonne heure dans les vignes, & sur laquelle on laisse passer l'hyver, pour dans la suite y poser le chapon ou la crossette, qu'on recouvre de terre. Cette maniere de planter la vigne s'appelle planter à l'augelot.

Augelots (Page 1:874)

Augelots, ou Angelots, s. m. pl. dans les Salines, ce sont des cueilleres de fer placées séparément entre les bourbons, sur le derriere de la poële, où elles sont fixées au nombre de six, appuyées sur le fond, & dont l'usage est de recevoir & retenir les écumes & crasses qui y sont portées par l'ébullition de l'eau. Voyez Bourbons.

La platine de fer dont l'augelot est fait, a les bords repliés de quatre pouces de haut, & le fond plat: le fond peut avoir 18 pouces de long, sur 10 de large. Ce qui est une fois jetté dans ce réservoir ne recevant plus d'agitation par les bouillons, y reste jusqu'à ce qu'on l'ôte: pour cet effet, l'augelot a une queue ou main de fer d'environ deux piés de long, à l'aide de laquelle on le retire ordinairement quand les dernieres chaudes du soccage sont données. Voyez Soccage.

On a fait l'épreuve des augelots mis en - devant de la poële: mais ils ne se chargeoient alors que de sel; parce que le feu étant plus violent sous cet endroit, & l'eau plus agitée par les bouillons, l'écume étoit chassée en arriere, comme on voit dans un pot au feu. Voyez, Planche derniere de Salines, figure 2, un augelot ou angelot.

AUGET (Page 1:874)

AUGET, (Manége.) Voyez Canal. [p. 875]

Auget (Page 1:875)

Auget, s. m. & Augette, s. f. (Art milit.) ce sont des conduits de bois où se placent des saucissons qui conduisent le feu à la chambre des mines. Voyez Mine. (Q)

Auget (Page 1:875)

Auget, en terme d'Epinglier, est une espece d'auge fermée d'un bout, depuis lequel ses parties latérales vont toûjours en diminuant de hauteur: Il sert à mettre les égingles dans la frottoire. Voyez Frottoire, & Planc. seconde de l'Epinglier, fig. O. dans la vignette.

AUGIAN (Page 1:875)

* AUGIAN, (Géog.) ville de la province d'Adherbigian. Long. 82. 10. lat. septentrionale 37. 8.

AUGILES (Page 1:875)

* AUGILES, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples de Cyrene en Afrique; ils n'avoient d'autres divinités que les dieux Manes; ils les invoquoient dans leurs entreprises, & juroient par eux, assis sur les sépulchres.

AUGITES (Page 1:875)

* AUGITES, (Hist. nat.) nom d'une pierre précieuse dont il est fait mention dans Pline, & qu'on croit être la même que le callaïs autre pierre précieuse, d'un verd pâle, de la grosseur & du poids de la topaze, imitant le saphir, mais plus blanche.

AUGMENT (Page 1:875)

AUGMENT, s. m. terme de Graimmaire, qui est surtout en usage dans la grammaire Greque. L'augment n'est autre chose qu'une augmentation ou de lettres ou de quantité; & cette augmentation se fait au commencement du verbe en certains tems, & par rapport à la premiere personne du présent de l'indicatif, c'est - à - dire, que c'est ce mot - là qui augmente en d'autres tems: par exemple, TUPTW, verbero, voilà la premiere position du mot sans augment; mais il y a augment en ce verbe à l'imparfait, E'TUPTON; au parfait, TT, au plusqueparfait, E'TETUFEIN, & encore à l'aoriste second ETUPON.

Il y a deux sortes d'augment; l'un est appellé syllabique, c'est - à - dire, qu'alors le mot augmente d'une syllabe; TPTW n'a que deux syllabes; E'TPTON qui est l'imparfait en a trois; ainsi des autres.

L'autre sorte d'augment qui se fait par rapport à la quantité prosodique de la syllabe, est appellé augment temporel, E'LEUFW, venio; H'LEÛFON, vemebam, où vous voyez que l'é bref est changé en élong, & que l'augment temporel n'est proprement que le changement de la breve en la longue qui y répond. Voyez la Grammaire Greque de P. R.

Ce terme d'augment syllabique, qui n'est en usage que dans la grammaire Greque, devroit ausli être appliqué à la grammaire des langues Orientales où cet augment a lieu.

Il se fait aussi dans la langue Latine des augmentations de l'une & de l'autre espece, sans que le mot d'augment y soit en usage: par exemple, honor au nominatif, honoris au génitif, &c. voilà l'augment syllabique; vnio, la premiere breve; vni au prétérit, la premiere longue, voilà l'augment temporel. Il y a aussi un augment syllabique dans les verbes qui redoublent leur prétérit: mordeo, momordi; cano, cecini. (F)

Augment (Page 1:875)

Augment de dot, (Jur sprud.) est une portion des biens du mari accordée à la femme survivante, pour lui aider à s'entretenir suivant sa qualité. Cette libéralité tient quelque chose de ce qu'on appelloit dans le Droit Romain donation à cause de noces; & quelque chose de notre doüaire coûtumier.

Cette portion est ordinairement réglée par le contrat de mariage, & dépend absolument de la volonté des parties, qui la peuvent fixer à telle somme qu'ils veulent, sans qu'il soit nécessaire d'avoir aucun égard à la dot de la femme, ni aux biens du mari.

Lorsqu'elle n'a pas été fixée par le contrat de mariage, les usages des lieux y suppléent & la déterminent: mais ces usages varient suivant les différens parlemens de droit écrit; par exemple, au parlement de Toulouse, elle est toujours fixée à la moitié de la dot de la femme; au parlement de Bourdeaux l'augment des filles est de la moitié, & celui des veuves du tiers.

Si un homme veuf qui a des enfans du premier lit, se remarie, alo l'augment de dot & les autres avantages que le mari fait à sa seconde femme ne peuvent jamais excéder la part du moins prenant des enfans dans la succession de leur pere.

La femme qui se remarie ayant des enfans du premier lit, perd la propriété de tous les gains nuptiaux du premier mariage, & singulierement de l'augment de dot qui en fait partie, lequel passe à l'instant même aux enfans.

Quand il n'y a point d'enfans du mariage dissous par la mort du mari, la femme a la propriété de tout l'augment, soit qu'elle se remarie, ou ne se remarie pas.

Comme les enfans ont leur portion virile dans l'augment de dot par le bénéfice de la loi, ils sont également appellés à cette portion virile, soit qu'ils acceptent la succession du pere & de la mere, ou qu'ils y renoncent.

Les enfans ne peuvent jamais avoir l'augment de, dot quand le pere a survécu la mere; parce qu'alors cette libéralité est réversible à celui qui l'a faite.

La renonciation que fait une fille aux successions a écheoir du pere & de la mere ne s'étend pas à l'augment de dot, à moins qu'il n'y soit nommément compris, ou que la rénonciation ne soit faite à tous droits & prétentions qu'elle a & pourra avoir sur les biens & en la succession du pere & de la mere.

Lorsquele pere a vendu des héritages sujets à l'augment de dot, le tiers acquéreur ne peut pas prescrire contre la femme ni contre les enfans durant la vie du pere.

Le parlement de Paris adjuge les intérêts de l'augment de dot du jour du décès, sans aucune demande judiciaire; ceux de Toulouse & de Provence ne les adjugent que du jour de la demande faite en justice.

La femme a hypotheque pour son augment de dot, du jour du contrat de mariage s'il y en a; & s'il n'y en a point, du jour de la bénédiction nuptiale: mais cette hypotheque est toûjours postérieure à celle de sa dot.

Si la femme est séparée de biens pour mauvaise administration de la part de son mari, les parlemens de Paris & de Provence lui adjugent l'augment de dot; secus à Toulouse & en Dauphiné. (H)

AUGMENTATION (Page 1:875)

AUGMENTATION, s. f. en général action d'augmenter, c'est - à - dire, d'ajoûter ou de joindre une chose à une autre pour la rendre plus grande ou plus considerable. Voyez Addition, Accroissement.

Les administrateurs des libéralités de la reine Anne, pour l'entretien des pauvres ecclésiastiques, obtinrent en vertu de plusieurs actes du parlement, le pouvoir d'augmenter tous les bénéfices du clergé qui nexcedent pas 50 livres sterlins par an; & l'on a prouvé que le nombre des bénéfices qui peuvent s'augmenter en conséquence, est tel qu'il suit.

1071 bnéfices qui ne passent point dix livres de rente, & qui peuvent être accrus au sextuple, des seuls bienfaits de la reine destinés à cet effet suivant les regles actuelles de leurs administrateurs, produiroient une augmentation de 6426.

1467 bénéfices au - dessus de dix livres sterlins par an, & au - dessous de vingt, peuvent etre augmentés jusqu'au quadruple; ce qui feroit 5866 d'augmentation.

1126 bénéfices au - dessus de 20 & au - dessous de 30 livres sterlins de rente, peuvent être augmentés jusqu'au triple; ce qui feroit une augmentation de 3378.

1049 bénéfices au - dessus de 30 & au - dessous de 40,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.