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AVERSE (Page 1:870)
* AVERSE, (Géog.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de labour. Long. 31. 50. lat 41.
AVERSION (Page 1:870)
AVERSION, s. f. (Med.) c'est l'action de détourner
les humeurs vers une partie opposée, soit par révulsion,
dérivation, ou répulsion. Voyez
Aversion (Page 1:870)
Aversion (Page 1:870)
AVERTI (Page 1:870)
AVERTI, adj. (en Manege.) pas averti, pas écouté,
est un pas réglé & soûtenu, un pas d'école. On disoit
autrefois un pas racolt dans le même sens. Voyez
AVERTIN ou AVORTIN (Page 1:870)
* AVERTIN ou AVORTIN, s. m. (OEconom. rustiq.) maladie des bêtes aumailles, qu'on appelle aussi vertige, étourdissement, sang, folie, & tournant, & dans laquelle elles tournent, sautent, cessent de manger, bronchent, & ont la tête & les piés dans une grande chaleur. Le soleil de Mars & les grandes chaleurs la donnent aux brebis.
Pour la guérir, on saigne les bêtes à la tempe, ou à la veine qui passe sur le nez; alors la bête s'évanoüit, & meurt quelquefois. Pour éviter la saignée, on prend des bettes sauvages, on en exprime le suc; on en met dans le nez de la bête malade; on lui fait manger de la plante; on lui coule aussi dans les oreilles du jus d'orvale.
L'avertin donne lieu à l'action redhibitoire.
AVERTIR (Page 1:870)
AVERTIR un cheval, en Manége, c'est le reveiller au moyen de quelques aides, lorsqu'il se néglige dans son exercice. Ce terme ne s'emploie guere que dans le manége. (V)
AVERTISSEMENT (Page 1:870)
AVERTISSEMENT, s. m. (Litterat.) conseil ou instruction, qu'on donne à une personne qui y est intéressée. Ce mot vient du latin advertere, considérer, faire attention.
Les auteurs, à la tête de leurs ouvrages, mettent
quelquefois un avertissement au lecteur, pour le prévenir
sur certaines choses relatives aux matieres qu'ils
traitent, ou à leur méthode. Quand ces avertissemens
sont d'une certaine étendue, on les nomme Préfaces.
Voyez
Avertissement (Page 1:870)
AVERTISSEUR (Page 1:870)
AVERTISSEUR, s. m. (Hist. mod.) officier de la maison du roi, dont la fonction est d'annoncer quand le roi vient dîner.
AVES (Page 1:870)
* AVES, (
Il y a ime autre île de même nom au nord de la
précédente, vers le 15
Et une troisieme dans l'Amérique septentrionale,
proche la côte orientale de Terre - neuve, au 50
Aves (Page 1:870)
AVESNES (Page 1:870)
* AVESNES, (Géog.) ville des Pays - bas François, au comté de Hainaut, sur la riviere d'Hespre. Long. 21. 33. lat. 50. 10.
AVETTE (Page 1:870)
AVETTE, s. f. (Hist. nat. Insectolog.) on donnoit
autrefois ce nom aux abeilles. Voyez
AVEU (Page 1:870)
AVEU, Voyez
AVEUER (Page 1:870)
AVEUER, ou mieux AVUER une perdrix, se dit en Fauconnerie, pour la suivre de l'oeil, la garder à vûe, & observer quand elle part, & qu'elle va s'appuyer dans les remises.
AVEUGLE (Page 1:870)
AVEUGLE, adj. pris subst. se dit d'une personne privée de la vûe. Cette privation devroit, suivant l'analogie, s'appeller aveuglement; mais ce mot n'est usité que dans un sens moral & figuré, & ce n'est pas le seul de notre langue qui ne se prenne que dans un sens métaphorique; bassesse est de ce nombre. La privation de la vûe est appellée par quelques écrivains cécité, du mot Latin coecitas, qui vient de coecus, aveugle; & ce mot, qui est commode, nous paroît mériter d'être adopté.
On peut être aveugle de naissance, ou le devenir soit par accident, soit par maladie. Notre dessein n'est point ici de traiter des maladies ou des causes qui occasionnent la perte de la vûe, & qu'on trouvera dans ce Dictionnaire à leurs articles: nous nous contenterons de faire des réflexions philosophiques sur la cécité, sur les idées dont elle nous prive, sur l'avantage que les autres sens peuvent en retirer, &c.
Il est d'abord évident que le sens de la vûe étant fort propre à nous distraire par la quantité d'objets qu'il nous présente à la fois, ceux qui sont privés de ce sens doivent naturellement, & en général, avoir plus d'attention aux objets qui tombent so> leurs autres sens. C'est principalement à cette cause qu'on doit attribuer la finesse du toucher & de l'oüie, qu'on observe dans certains aveugles, plûtôt qu'à une supériorité réelle de ces sens par laquelle la nature ait voulu les dédommager de la privation de la vûe. Cela est si vrai, qu'une personne devenue aveugle par accident, trouve souvent dans le secours des sens qui lui restent, des ressources dont elle ne se doutoit pas auparavant. Ce qui vient uniquement de ce que cette personne étant moins distraite, est devenue plus capable d'attention: mais c'est principalement dans les aveugles nés qu'on peut remarquer, s'il est permis de s'exprimer ainsi, les miracles de la cécité.
Un auteur anonyme a publié sur ce sujet, en 1749, un petit ouvrage très - philosophique & très - bien écrit, intitulé Lettres sur les aveugles, à l'usage de ceux qui voyent; avec cette épigraphe, possunt, nec posse videntur, qui fait allusion aux prodiges des aveugles nés. Nous allons donner dans cet article l'extrait de cette lettre, dont la métaphysique est par - tout très fine & très - vraie, si on en excepte quelques endroits qui n'ont pas un rapport immédiat au sujet, & qui peuvent blesser les oreilles pieuses.
L'auteur fait d'abord mention d'un aveugle né qu'il a connu, & qui vraissemblablement vit encore. Cet aveugle qui demeure au Puisaux en Gatinois, est Chimiste & Musicien. Il fait lire son fils avec des caracteres en relief. Il juge fort exactement des symmétries: mais on se doute bien que l'idée de symmétrie qui pour nous est de pure convention à beaucoup d'égards, l'est encore d'avantage pour lui.
Sa définition du miroir est singuliere; c'est, dit - il,
une machine par laquelle les choses sont mises en relief
hors d'elles - mêmes. Cette définition peut être absurde
pour un sot qui a des yeux; mais un philosophe, même
clairvoyant, doit la trouver bien subtile & bien
suprenante.
On juge bien que tous les phénomenes des miroirs
& des verres qui grossissent ou diminuent, ou multiplient
les objets, sont des mysteres impénétrables
pour lui.
Il définit les yeux, un organe sur lequel l'air fait l'effet d'un bâton sur la main. L'auteur remarque que cette définition est assez semblable à celle de Descartes, qui dans sa Dioptrique compare l'oeil à un aveugle qui touche les corps de loin avec son bâton: les rayons de la lumiere sont le bâ>on des clairvoyans. Il a la mémoire des sons à un degré surprenant, & la diversité des voix le frappe autant que celle que nous observons dans les visages.
Le secours qu'il tire de ses autres sens, & l'usage singulier qu'il en fait au point d'étonner ceux qui l'environnent, le rend assez indifférent sur la privation de la vûe. Il sent qu'il a à d'autres égards des avantages sur ceux qui voyent; & au lieu d'avoir des yeux, il dit qu'il aimeroit bien autant avoir de plus longs bras, s'il en étoit le maître.
Cet aveugle adresse au bruit & à la voix très - sûrement: il estime la proximité du feu au degré de la chaleur, la plénitude des vaisseaux au bruit que font en tombant les liqueurs qu'il transvase, & le voisinage des corps à l'action de l'air sur son visage: il distingue une rue d'un cul - de - sac; ce qui prouve bien que l'air n'est jamais pour lui dans un parfait repos, & que son visage ressent jusqu'aux moindres vicissitudes de l'atmosphere. Il apprécie à merveille le poids des corps, & les capacités des vaisseaux; & il s'est fait de ses bras des balances fort justes, & de ses doigts des compas presque infaillibles. Le poli des corps n'a guere moins de nuances pour lui, que le son de la voix: il juge de la beauté par le toucher; & ce qu'il y a de singulier, c'est qu'il fait entrer dans ce jugement la prononciation & le son de la voix. Il fait de petits ouvrages au tour & à l'aiguille, il nivelle à l'équerre, il monte & démonte les machines ordinaires: il exécute un morceau de musique, dont on lui dit les notes & les valeurs; il estime avec beau<cb->
Son aversion pour le vol est prodigieuse, sans doute à cause de la difficulté qu'il a de s'appercevoir quand on le vole: il a peu d'idée de la pudeur, ne regarde les habits que comme propres à garantir des injures de l'air, & ne comprend pas pourquoi on couvre plûtôt certaines parties du corps que d'autres. Diogene, dit l'auteur que nous abrégeons, n'auroit point été pour notre aveugle un philosophe. Enfin les apparences extérieures du faste qui frappent si fort les autres hommes, ne lui en imposent en aucune maniere. Cet avantage n'est pas à mépriser.
Nous passons sous silence un grand nombre de réflexions fort subtiles que fait l'auteur de la lettre, pour en venir à ce qu'il dit d'un autre aveugle très célebre; c'est le fameux Saunderson, professeur de Mathématiques à Cambridge en Angleterre, mort il y a quelques années. La petite vérole lui fit perdre la vûe dès sa plus tendre enfance, au point qu'il ne se souvenoit point d'avoir jamais vû, & n'avoit pas plus d'idées de la lumiere qu'un aveugle né. Malgré cette privation, il fit des progrès si surprenans dans les Mathématiques, qu'on lui donna la chaire de professeur de ces sciences dans l'université de Cambridge. Ses leçons étoient d'une clarté extrème. En effet il parloit à ses éleves comme s'ils eussent été privés de la vûe. Or un aveugle qui s'exprime clairement pour des aveugles, doit gagner beaucoup avec des gens qui voyent. Voici comment il faisoit les calculs, & les enseignoit à ses disciples.
Imaginez un quarré de bois (
Saunderson avoit un grand nombre de ces petits
quarrés, tracés sur une grande table. Pour désigner
le chiffre 0, il mettoit une épingle à grosse tête au
centre d'un de ces quarrés, & rien dans les autres
trous. (Voyez
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En passant successivement les doigts sur chaque rangée verticale de haut en bas, il faisoit l'addition à la maniere ordinaire, & marquoit le résultat par des épingles mises dans de petits quarrés, au bàs des nombres susdits.
Cette même table remplie de petits quarrés, lui
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