ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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AVACCARI (Page 1:858)

* AVACCARI, (Hist. nat. bot.) petit arbre qui croît aux Indes, & qui a la feuille, la fleur & la baie du myrte; sa baie est seulement un peu plus astringente.

AVAGE (Page 1:858)

* AVAGE, s. m. (Jurisprud.) c'est le nom qu'on donne au droit que les exécuteurs levent ou en argent ou en nature, sur plusieurs marchandises. Ils n'ont pas ce droit par - tout, ni tous les jours; mais feulement dans quelques provinces, & certains jours de marché.

AVAL (Page 1:858)

AVAL, (Commerce.) c'est une souscription qu'on met sur une lettre de change, ou sur une promesse d'en fournir quelqu'une; sur des ordres ou sur des acceptations; sur des billets de change ou autres billets, & sur tous autres actes de semblable espece, qui se font entre marchands & négocians; par laquelle on s'oblige d'en payer la valeur ou le contenu, en cas qu'ils ne soient pas acquités à leur échéance par ceux qui les ont acceptés ou qui les ont signés, C'est proprement une caution pour faire valoir la lettre, la promesse, &c.

On appelle ceux qui donennt ces sortes de cautions, donneurs d'aval, lesquels sont tenus de payer solidairement avec les tireurs, prometteurs, endosseurs & accepteurs, encore qu'il n'en soit pas fait mention dans l'aval. Ordonn. de 1673, art. 33 du tit. V.

Suivant l'art. i. du tit. VII. de la même ordonnance, les donneurs d'aval peuvent être contraints par corps.

Ceux qui souscrivent & donnent leur aval sur les lettres & billets, ne peuvent prétendre ni réclamer le bénéfice de discussion & division: mais ils peuvent d'abord être contraints par corps au payement, ainsi qu'il a été jugé au Parlement de Paris.

Les courtiers de marchandises ne peuvent signer aucune lettre de change par aval, mais seulement certifier que la signature des lettres est véritable. Ordonn. de 1673, art. 2, tit. 11.

Il semble qu'il en devroit être de même à l'égard des agens de change & de banque; puisque par l'art. i du tit. I. de la même Ordonnance, il leur est défendu de faire le change & la banque pour leur compte personnel. (G)

Aval (Page 1:858)

Aval, (d') terme de Riviere, opposé à d'amont. L'aval & l'amont sont relatifs au cours de la riviere, & à la position d'un lieu sur ses bords; l'aval de la riviere suit la pente de ses eaux; l'amont remonte contre leur cours: le pays d'aval est celui où l'on arrive en suivant le cours de la riviere; le pays d'amont est celui où l'on arrive en le remontant. Ainsi des marchands qui viennent de Charenton à Paris, navigent aval, mais viennent du pays d'amont; & pareillement des bateaux qui viennent de Roüen à Paris, & remontent la riviere, navigent amont, mais viennent du pays d'aval.

AVALAGE (Page 1:858)

AVALAGE, s. m. terme de Tonnelier, c'est l'action par laquelle les maîtres Tonnelliers descendent les vins dans les caves des particuliers. Voyez Tonnelier.

AVALANT (Page 1:858)

AVALANT, participe, en terme de Riviere, c'est la même chose que descendant. On dit d'un bateau qu'il va en avalant en pleine riviere; que le montant doit céder à l'avalant en pont; & qu'en pertuis, c'est le contraire. On dit aussi d'une arche, qu'elle est avalante, pour marquer que le courant des eaux y est fort rapide.

AVALÉE (Page 1:858)

AVALÉE, s. f. terme de Manufacture en laine; c'est la plus grande quantité d'ouvrage que l'ouvrier puisse faire, sans dérouler ses ensuples; celle de devant pour mettre dessus l'ouvrage fait, celle de derriere pour lâcher de la chaîne. On dit aussi levée. Avalée & levée sont synonymes à fassure; mais fassure n'est guere d'usage que dans les manufactures en soie.

Avalée (Page 1:858)

Avalée, se dit encore dans les mêmes manufac<cb-> tures, de la quantité d'étoffe comprise depuis la perche jusqu'au faudet, dans l'opération qu'on appelle le lainage; d'avalée en avalée, la piece se trouve toute lainée. Voyez Lainer, Faudet, Draperie

AVALER (Page 1:858)

* AVALER, v. act. (Physiolog.) Voyez Déglutition.

On voit parmi les raretés qu'on conserve à Leyde, dans l'école d'Anatomie, un couteau de dix pouces de long, qu'un paysan avala, & fit sortir par son estomac. Ce paysan vécut encore huit ans aprés cet accident.

Une dame dont M. Greenhill parle dans les Tran<-> tions philosophiques, eut une tumeur au nombril, our avoir avalé des noyaux de prunes. La tumeur nt venue à s'ouvrir d'elle - même quelque tems , elle les rendit; mais elle mourut malgré le soin q en prit. Une fille âgée de dix ans, qui demeuroit auprès de Hall en Saxe, avala en joüant un couteau de six pouces & demi de long; la curiosité du fait engagea Wolfgang Christ Weserton, Medecin de l'électeur de Brandebourg, à en prendre soin; le couteau changea de place plusieurs fois, & cessa d'incommoder cette fille au bout de quelques mois: mais un an après on ne le sentit presque plus, tant il avoit diminué: enfin il sortit par un abcès que sa pointe avoit causé trois travers de doigt au - dessous du creux de l'estomac, mais il étoit extrèmement diminué, & la fille fut entierement rétablie. Transac. philosoph. n° 219. Voyez aussi les Mém. de l'Acad. de Chir.

« Plusieurs personnes » (dit M. Sloane, à l'occasion d'un malheureux qui avoit avalé une grande quantité de cailloux, pour remédire aux vents dont il étoit affligé, lesquels, ayant resté dans son estomac, l'avoient réduit à un état pitoyable;) « s'imaginent lorsqu'ils voyent que les oiseaux languissent, à moins qu'ils n'avalent des cailloux ou du gravier, que rien n'est meilleur pour aider la digestion que d'en avaler: mais j'ai toûjours condamné cette coûtume; car l'estomac de l'homme étant tout - à - fait différent des gésiers des oiseaux, qui sont extrèmement forts, musculeux, & tapissés d'une membrane qui sert avec ces petits cailloux à broyer les alimens qu'ils ont pris; les cailloux ne peuvent manquer de faire beaucoup de mal. J'ai connu, continue cet auteur, un homme qui, après avoir avalé pendant plusieurs années, neuf ou dix cailloux par jour, aussi gros que des noisettes, mourut subitement, quoiqu'ils ne lui eussent fait aucun » mal en apparence, & qu'ils eussent toûjours passé.

Avaler (Page 1:858)

Avaler, v. act. (Commerce.) avaler une lettre de change, un billet de change; c'est y mettre son aval, le souscrire, en répondre: cette expression est peu usitée. (G)

Avaler (Page 1:858)

Avaler la ficelle, terme de Chapelier; c'est faire descendre, avec l'instrument appellé avaloire, la ficelle depuis le haut de la forme d'un chapeau jusques au bas, qui se nomme le lien. Voyez Chapeau & Avaloire.

Avaler (Page 1:858)

Avaler du vin dans une cave, terme de Tonnelier, c'est le descendre dans la cave par le moyen du poulain. Voyez Avalage & Poulain.

AVALIES (Page 1:858)

* AVALIES, s. f. (Commerce & Manufacture.) c'est ainsi qu'on appelle les laines qu'on enleve des peaux de moutons au sortir des mains du Boucher. On conçoit aisément que ces laines étant d'une qualité fort inférieure à celles de toison, on ne peut guere les employer qu'en trames.

AVALOIRE (Page 1:858)

AVALOIRE, s. f. outil dont les Chapeliers se servent pour avaler la ficelle, ou la faire descendre depuis le haut de la forme jusqu'au bas. Voyez Chapeau.

L'avaloire est un instrument moitié de bois & moitié de cuivre ou de fer: la partie qui est composée de bois a cinq ou six pouces de longueur, deux de [p. 859] largeur, & deux ou trois lignes d'épaisseur: mais elle est plus large par en - bas que par en haut; le bas est garni dans toute sa longueur d'une rainure, pour mieux embrasser la ficelle: la partie de l'avaloire, qui est de fer, lui tient lieu de manche, & est garnie par sa partie supérieure d'une petite plaque de fer sur la quelle le Chapelier appuie le pouce en avalant la ficelle. Voyez Chapeau, & la figure 10, Planche du Chapelier.

Avaloire (Page 1:859)

Avaloire d'embas, s. f. terme de Bourrelier; c'est une partie du harnois du cheval, qui consiste en une large bande de cuir double, assujettie par les deux bouts à deux grands anneaux de fer à l'extrémité des reculemens, & soûtenue par deux bandes de cuir qui descendent du sur - dos, & qui la tiennent en une position horisontale dans laquelle elle regne autour des cuisses du cheval: l'avaloire d'embas sert à faire reculer le carrosse au moyen des bandes de côté qui tirent les chaînettes, & par conséquent le timon en arriere. Voyez la figure 9, Planche du Bourrelier, qui représente l'avaloire d'un cheval de limon.

AVALON (Page 1:859)

* AVALON (Géographie.) ville de France en Bourgogne, dans l'Auxois, sur le Cousain. Long. 21. 22. lat. 47. 28.

Il y a dans l'île de Terre - Neuve, Amérique septentrionale, une province de même nom.

AVALURE (Page 1:859)

AVALURE, s. f. (Manege & Maréchal.) c'est un bourrelet, ou cercle de corne, qui se forme au sabot d'un cheval quand ce dernier a été blessé, & qu'il vient de la nouvelle corne qui pousse l'ancienne devant elle; c'est proprement la marque de l'endroit où la nouvelle corne touche l'ancienne.

Les avalures n'arrivent que par accidens & blessures à la corne: lorsque celle - ci a été entamée par une blessure, ou par quelque opération, il se fait une avalure, c'est - à - dire, qu'il croit une nouvelle corne à la place de celle qui a été emportée; cette nouvelle corne est plus raboteuse, plus grossiere & plus molle que l'ancienne; elle part communément de la couronne, & descend toûjours chassant la vieille devant elle: lorsqu'on voit une avalure, on peut compte que le pié est altéré. (V)

AVANAZE (Page 1:859)

* AVANAZE (Hist. nat. bot.) sorte de noisettes fort douces & d'une odeur agréable quand elles sont broyées, qu'on trouve sur un arbrisseau du Brésil, dont on ne donne point la description, & qui se conservent confites dans le sucre; c'est un des meilleurs fruits du Brésil. Il n'est pas nécessaire d'avertir que cette description est tirée d'un vovageur ou d'un historien, & non pas d'un naturaliste.

AVANCE (Page 1:859)

AVANCE, s. f. (Commerce.) se prend pour anticipation de tems. Payer un billet, une promesse d'avance; c'est en compter la valeur avant le tems de son échéance, ce qui se fait ordinairement en escomptant. Voyez Echéance & Escompter.

Avance (Page 1:859)

Avance, signifie aussi prêt d'argent ou fourniture de marchandises: je suis e avance avec un tel, c'est - à - dire, je lui ai prêté des sommes considérables, je lui ai fourni beaucoup de marchandises.

Avance (Page 1:859)

Avance, on dit en termes de lettres de change, avance pour le tireur, lorsque d'une lettre négociée, celui qui la négocie en reçoit plus que le pair, c'est - à - dire, plus que la somme portée par la lettre: on appelle au contraire avance pour le donneur & perte pour le tireur, lorsque par la négociation, celui à qui appartient la lettre, n'en reçoit pas l'entiere valeur. (G)

Avance (Page 1:859)

Avance ou Saillie, en Architecture; c'est ordinairement la ligne ou la distance qu'il y a entre l'extrémité d'un membre ou d'une moulure, & la partie découverte de la colonne ou de toute autre partie d'où l'avance se fait.

Cependant il y a des auteurs qui regardent l'avance, ou la saillie, comme venant de l'axe de la colonne, & ils la définissent une ligne droite comprise en<cb-> tre l'axe & la surface extérieure d'un membre ou d'une moulure. Voyez Saillie. (P)

Avance (Page 1:859)

* Avance (cap d') cap du Magellan, dans l'Amérique méridionale, ainsi nommé de ce qu'il est le plus avancé dans le détroit de Magellan.

AVANCER (Page 1:859)

* AVANCER les plantes (Agriculture.) c'est hâter leur accroissement ou leur fruit, ce qui s'opere par le fumier qu'on leur donne, ou par le remuement des terres, ou par l'arrosage: tous ces moyens produisent le même effet.

Avancer (Page 1:859)

Avancer, dans le Commerce, a différens sens. Il signifie 1°. faire les frais d'une entreprise avant que le tems soit venu de s'en rembourser; ainsi l'on dit qu'un homme a avancé tous les frais d'une manufacture: 2°. il se prend pour prêter de l'argent ou fournir à crédit des marchandises: 3°. en fait de payement, on dit avancer un payement, c'est - à - dire, le faire avant l'échéance. Voyez Avance. (G)

Avancer (Page 1:859)

Avancer, en terme de Tireur d'or, c'est donner au sil d'or le quatrieme tirage pour le mettre en état d'être sini dans la derniere opération qui se fait par les tourneuses. Voyez Tireur d'or.

AVANCEUR (Page 1:859)

AVANCEUR, s. m. ouvrier employé à une opération particuliere dans le tirage de l'or. V. Avancer & Tirer l'or.

AVANIE (Page 1:859)

* AVANIE, outrage, affront, insulte, (Grammaire.) termes relatis à la nature des procédés d'un homme envers un autre. L'insulte est ordinairement dans le discours; l'affront dans le refus; l'outrage & l'avanie dans l'action: mais l'insulte marque de l'étourderie; l'outrage, de la violence; & l'avanie, du mépris. Celui qui vit avec des étourdis est exposé à des insultes; celui qui demande à un indifférent ce qu'on ne doit attendre que d'un ami, mérite presqu'un affront. Il faut éviter les hommes violens si l'on craint d'essuyer des outrages; & ne s'attaquer jamais à la populace, si l'on est sensible aux avanies.

Avanie (Page 1:859)

Avanie (Hist. mod. & Commerce.) ce terme est particulierement usité dans le Levant & dans tous les états du grand - seigneur, pour signifier les présens ou les amendes que les bachas & les doüaniers Turcs exigent des marchands Chrétiens, ou leur font payer injusement & sous de faux prétextes de contravention.

Quand les avanies regardent toute une nation, ce sont les ambassadeurs ou les consuls qui les reglent, & qui ensuite en ordonnent la levée sur les marchands & particuliers de la nation, mais ordinairement de l'avis & avec la participation des principaux d'entr'eux.

Pour les avanies particulieres, chacun s'en tire au meilleur marché qu'il lui est possible, en employant toûjours néanmoins le crédit & l'entremise des ambassadeurs ou des consuls, dont le principal emploi à Constantinople, & dans les échelles de la Méditerranée, est de protéger le commerce & les négocians, & de prévenir ou de faire cesser les avanies. (G)

AVANT (Page 1:859)

AVANT (Grammaire.) préposition qui marque préférence & priorité de tems ou d'ordre, & de rang: il est arrivé avant moi: il faut mettre le sujet de la proposition avant l'attribut: se faire payer avant l'échéances n'appellez personne heureux avant la mort: nous devons servir Dieu, & l'aimer avant toutes choses: la probité & la justice doivent aller avant tout.

M. l'abbé Girard, dans son traité des Synonymes, observe qu'avant est pour l'ordre du tems, & que devant est pour l'ordre des places. Le plûtôt arrivé se place avant les autres; le plus considérable se met devant eux. On est exposé à attendre devant la porte quand on s'y rend avant l'heure.

Devant marque aussi la présence: il a fait cela devant moi; au lieu qu'il a fait cela avant moi, mar<pb->

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