ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"856"> ou à l'ouest, ensore que l'attraction ne puisse plus avoir d'effet, la distance de l'étoile observée dans cette nouvelle station doit être moindre que la premiere, au cas que l'attraction de la montagne produise un effet sensible.

On peut aussi se servir du moyen suivant, qui est encore meilleur. Il est visible que si le fil à plomb au sud de la montagne est écarté vers le nord, ce même fil à plomb au nord de la montagne sera écarté vers le sud; ainsi le zénith, qui dans le premier cas étoit pour ainsi dire reculé en arriere vers le sud, sera dans le second cas rapproché en avant vers le nord; donc dans le second cas la distance de l'étoile au zénith sera moindre que s'il n'y avoit point d'attraction, au lieu que dans le premier cas elle étoit plus grande. Prenant donc la différence de ces deux distances & la divisant par la moitié, on aura la quantité dont le pendule est écarté de la situation verticale par l'attraction de la montagne.

On peut voir toute cette théorie fort clairement exposée avec plusieurs remarques qui y ont rapport, dans un excellent mémoire de M. Bouguer, imprimé en 1749, à la fin de son livre de la figure de la terre. Il donne dans ce mémoire le détail des observations qu'il fit, conjointement avec M. de la Condamine, au sud & au nord d'une grosse montagne du Pérou appellée - Chimboraco; il résulte de ces observations, que l'attraction de cette grosse montagne écarte le fil à plomb d'environ 7" & demie de la situation verticale.

Au reste, M. Bouguer fait à cette occasion cette remarque judicieuse, que la plus grosse montagne pourroit avoir très - peu de densité par rapport au globe terrestre, tant par la nature de la matiere qu'elle peut contenir, que par les vuides qui peuvent s'y rencontrer, &c. qu'ainsi cent observations où on ne trouveroit point d'attraction sensible, ne prouveroient rien contre le système Newtonien; au lieu qu'une seule qui lui seroit favorable, comme celle de Chimboraco, mériteroit de la part des philosophes la plus grande attention. (O)

ATTRACTIONNAIRE (Page 1:856)

ATTRACTIONNAIRE, adject. pris subst. est le nom que l'on donne aux partisans de l'attraction. Voyez Attraction. (O)

ATTRAPE (Page 1:856)

ATTRAPE, s. f. (Marine.) c'est une corde qui empêche que le vaisseau ne se couche plus qu'il n'est nécessaire, lorsqu'il est en carene. (Z)

Attrape (Page 1:856)

Attrape, s. f. se dit dans les fonderies de tables en cuivre, d'une pince coudée qui sert à retirer du fourneau les creusets, lorsqu'ils se cassent. Pour cet effet les extrémités de ses branches les plus courtes, sont formées en demi - cercles. Voyez dans les Planches intitulées de la Calamine, entre celles de Minéralogie, parmi les outils, la figure de l'attrape.

ATTRAPE - MOUCHE (Page 1:856)

ATTRAPE - MOUCHE. V. Muscipula. (K)

ATTRAPPER (Page 1:856)

ATTRAPPER, en terme de Peinture, désigne l'action de bien saisir son objet & de bien l'exprimer. Ce Peintre, dit - on, saisit bien la ressemblance, les caracteres; il attrappe bien la maniere de tel. (R)

ATTREMPÉ (Page 1:856)

ATTREMPÉ, adj. se dit en Fauconnerie, d'un oiseau qui n'est ni gras ni maigre; on dit ce faucon est attrempé.

ATTREMPER (Page 1:856)

ATTREMPER, v. act. en Verrerie, se dit des pots; attremper un pot, c'est le recuire, ou lui donner peu à peu le degré de chaleur nécessaire, afin qu'il puisse passer dans l'intérieur du four sans risquer de se casser; pour cet effet, on marge ou bouche avec le margeoir la lunette de l'arche à pot. Voyez Lunette, Marger, Margeoir .

On met sur trois petits piliers, ou sur six moitiés de brique, dont deux moitiés forment un pilier, le fond du pot à attremper; on l'enferme dans l'arche par une légere maçonnerie faite de tuiles ou plaques de terre, comme on le jugera à propos. Cela fait, le pot est tenu dans une chaleur modérée, plus ou moins de tems, selon qu'il étoit plus ou moins sec, quand on l'a mis dans l'arche: il reste dans ce premier état environ sept à huit heures, puis on retire le margeoir d'environ deux pouces; ce qui s'appelle donner le premier coup de feu: le pot reste dans ce second état, environ le même tems.

On retire encore un peu le margeoir, & on laisse encore à peu près le même intervalle, jusqu'à ce qu'on retire encore un peu le margeoir pour la troisieme fois; on continue ainsi jusqu'à ce que le margeoir soit entierement retiré. Dans ce dernier état, le pot est en pleine chaleur; on l'y laisse huit, dix, douze heures. Après quoi, on jette du charbon tout autour du pot par un trou pratiqué à la maçonnerie; & à mesure que ce premier charbon se consume, on en augmente la quantité; observant de le remuer de tems en tems avecun ferret. Lorsque l'arche & le pot seront blancs, la chaleur aura été assez poussée; le pot sera attrempé; on le retirera de l'arche, & on le transportera dans le four: c'est ainsi que les Anglois attrempent; en France, on s'y prend un peu autrement.

On bouche la lunette de l'arche qui communique dans l'intérieur du four; au bout de vingt - quatre heures, on fait un trou à la lunette; c'est - là le premier coup de feu. Les autres coups de feu se donnent dans l'espace de deux à trois jours, augmentant successivement le trou fait à la lunette, jusqu'à ce qu'elle soit entierement débouchée. Quelques heures avant que de tirer le pot de l'arche, on y jette beaucoup de billettes, & on continue d'en jetter, jusqu'à ce que l'ardeur du feu ait rendu le pot tout blanc; alors il est attrempé.

ATTRIBUT (Page 1:856)

ATTRIBUT, s. m. (Métaphysique.) propriété constante de l'être, qui est déterminée par les qualités essentielles. L'essence de l'être consiste dans ces qualités primitives qui ne sont supposées par aucune autre, & qui ne se supposent point réciproquement. De celles - ci, comme de leur source, dérivent d'autres qualités qui ne sauroient manquer d'avoir lieu, dès que les premieres sont une fois posées; & qui ne sont pas moins inséparables de l'être, que celles qui constituent son essence. Car les qualités qui peuvent exister ou ne pas exister dans le sujet, ne sont ni essentielles, ni attributs; elles forment la classe des modes (dont on peut consulter l'article.) Nous avons donc un criterium propre à distinguer les qualités essentielles des attributs, & ceux - ci des modes: mais il faut avoüer qu'il n'y a guere que les sujets abstraits & géométriques, dans lesquels on puisse bien faire sentir ces distinctions. Le triage des qualités physiques est d'une toute autre difficulté, & l'essence des sujets se dérobe constamment à nos yeux.

Un attribut qui a sa raison suffisante dans toutes les qualités essentielles, s'appelle attribut propre: celui qui ne découle que de quelques - unes des qualités essentielles, est un attribut commun. Eclaircissons ceci par un exemple. L'égalité des trois angles d'un triangle rectiligne à deux droits, est un attribut propre; car cette égalité est déterminée & par le nombre des côtés, & par l'espece des lignes, qui sont les deux qualités essentielles de ce triangle. Mais le nombre de trois angles n'est déterminé que par celui des côtés, & devient par - là un attribut commun qui convient à toutes sortes de triangles, de quelque espece que soient les lignes qui le composent, droites ou courbes.

Au défaut des qualités essentielles, ce sont les attributs qui servent à former les définitions, & à ramener les individus à leurs especes, & les especes à leurs genres. Car la définition (Voyez son article) étant destinée à faire reconnoître en tout tems le défini, doit le désigner par des qualités constantes, tels que sont les attributs. Les genres & les especes étant aussi des notions fixes qui doivent caractériser sans [p. 857] variation les êtres qui leur sont subordonn és, ne peuvent se recueillir que des mêmes qualités permanentes du sujet. Cet article est tiré de M. Formey. (X)

Attributs (Page 1:857)

Attributs, (en Théologie.) qualités ou perfections de la divinité dont elles constituent l'essence. Telles sont l'infinité, l'éternité, l'immensité, la bonté, la justice, la providence, la toute - puissance, la préscience, l'immutabilité, &c. La conciliation de quelques attributs de Dieu, soit entre eux, comme de sa simplicité avec son immensité, & de sa liberté avec son immutabilité; soit avec le libre arbitre de l'homme, comme sa préscience, est une source inépuisable de difficultés, & l'écueil de la raison humaine. (G)

Attributs (Page 1:857)

Attributs, dans la Mythologie, sont des qualités de la divinité que les Poëtes & les Théologiens du Paganisme personnifioient, & dont ils faisoient autant de dieux ou de déesses. Ainsi, selon eux Jupiter étoit la puissance, Junon le courroux ou la vengeance, Minerve la sagesse; sa volonté absolue étoit le Destin, Fatum, auquel la puissance divine ou Jupiter même étoit assujetti. (G)

Attributs (Page 1:857)

Attributs, chez les Peintres & les Sculpteurs, sont des symboles consacrés à leurs figures & à leurs statues pour caractériser les divinités de la fable, les vertus, les Arts, &c. Ainsi l'aigle & la foudre sont les attributs de Jupiter; le trident est celui de Neptune; le caducée de Mercure; le bandeau, l'arc, le carquois, caractérisent l'Amour; une balance & une épée désignent la Justice; l'olivier marque la Paix, & la palme ou le laurier, sont les attributs de la Victoire. Voyez Statue, Sculpture, Peinture . (G)

ATTRIBUTIF (Page 1:857)

ATTRIBUTIF, adj. terme de Palais ou de Pratique, qui ne se dit que des édits, ordonnances, ou autres choses semblables; d'où il résulte en faveur de quelqu'un ou de quelque chose un droit, un privilége, une prérogative. Ce mot ne se dit jamais seul; il est toùjours suivi de la dénomination du droit ou privilége dont l'édit ou autre acte en question est attributif. Ainsi l'on dit que le sceau du Châtelet de Paris est attributif de jurisdiction, c'est - à - dire, que c'est à cette jurisdiction qu'appartient la connoissance de l'execution des actes scellés de son scea (H)

ATTRITION (Page 1:857)

* ATTRITION, s. f. ce mot vient du verbe atterere, frotter, user, & se forme de la préposition ad, à, unie au verbe tero, j'use. Il signifie un frottement réciproque de deux corps, au moyen duquel se détachent les particules brisées de leurs surfaces. Voyez Mouvement & Frottement.

C'est par ce mouvement que l'on aiguise & que l'on polit. Voyez aux articles, Chaleur, Lumiere, Feu, Electricité , les effets de l'attrition.

M. Gray a trouvé qu'une plume frottée avec les doigts, acquit par cela seul un tel dégré d'électricité, qu'un doigt, auprès duquel on la tenoit, devenoit pour elle un aimant: qu'un cheveu qu'il avoit trois ou quatre fois ainsi frotté, voloit à ses doigts, n'en étant éloigné que d'un demi - pouce; qu'un poil & des fils de soie étoient par ce même moyen rendus électriques. L'expérience fait voir la même chose sur des rubans de diverses couleurs & de quelques piés de long; la main les attire quand ils sont frottés: imprégnés de l'air humide, ils perdent leur électricité; mais le feu la leur redonne.

Le même philosophe dit que les étoffes de laine, le papier, le cuir, les coupeaux, le parchemin, sont rendus électriques par l'attrition.

Il y a même quelques - uns de ces corps que l'attrition seule rend lumineux. Voyez Phosphore. (O)

Attrition (Page 1:857)

Attrition, se prend aussi quelquefois pour le frottement de deux corps, qui, sans user leurs surfaces, ne fait que mettre en mouvement les fluides qu'ils contiennent: ainsi on dit que les sensations de la faim, de la douleur, du plaisir, sont causées par l'attrition des organes qui sont formés pour ces effets. (O)

Attrition (Page 1:857)

Attrition, (en Théologie.) c'est une espece de contrition ou une contrition imparfaite. Voyez Contrition.

Les Théologiens scholastiques définissent l'attrition, une douleur & une détestation du péché, qui naît de la considération de la laideur du péché & de la crainte des peines de l'enfer. Le concile de Trente, sess. XIV. chap. iv. déclare que cette espece de contrition, si elle exclut la volonté de pécher, avec espérance d'obtenir pardon de ses fautes passées, est un don de Dieu, un mouvement du Saint - Esprit, & qu'elle dispose le pécheur à récevoir la grace dans le sacrement de pénitence. Le sentiment le plus reçû sur l'attrition, est que l'attrition dans le sacrement de pénitence ne suffit pas pour justifier le pécheur, à moins qu'elle ne renferme un amour commencé de Dieu, par lequel le pécheur aime Dieu, comme source de toute justice. C'est la doctrine du concile de Trente, sess. VI. chap. vj. & de l'assemblée du clergé de France en 1700.

Les Théologiens disputent entre eux sur la nature de cet amour; les uns voulant que ce soit un amour de charité proprement dite, les autres soûtenant qu'il suffit d'avoir un amour d'espérance. Voyez Amour & Charité.

Il est bon de remarquer que le nom d'attrition ne se trouve ni dans l'Écriture ni dans les Peres; qu'il doit son origine aux Théologiens scholastiques, qui ne l'ont introduit que vers l'an 1220, comme le remarque le P. Morin de Poenitent. Lib. VIII. cap. ij. n°. 14. (G)

ATTRITIONNAIRES (Page 1:857)

ATTRITIONNAIRES, s. m. (Theol.) nom qu'on donne aux Théologiens qui soûtiennent que l'attrition servile est suffisante pour justifier le pécheur dans le sacrement de pénitence.

Ce terme est ordinairement pris en mauvaise part, & appliqué à ceux qui ont soûtenu, ou que l'attrition, conçûe par la considération de la laideur du péché, & par la crainte des peines éternelles, sans nul motif d'amour de Dieu, étoit suffisante; ou qu'elle n'éxigeoit qu'un amour naturel de Dieu; ou même que la crainte des maux temporels suffisoit pour la rendre bonne; opinions condamnées ou par les papes ou par le clergé de France. (G)

ATTROUPÉES (Page 1:857)

ATTROUPÉES, adj. f. pl. (en Anatomie.) épithete des glandes qui sont voisines les unes des autres. Telles sont celles de l'estomac, du gosier, &c. on les nomme aussi assemblées. Voyez Glande. (L)

ATTUAIRES (Page 1:857)

* ATTUAIRES, s. m. (Hist. mod.) peuples qui faisoient partie de l'ancien peuple François. Ils habitoient le Laonnois. Les Salies ou Saliens faisoient l'autre partie.

ATTUND (Page 1:857)

* ATTUND ou Ostund, (Géog.) pays de la Suede, une des trois parties de l'Upland, entre Stockolm, Upsal & la mer Baltique.

A U

AU (Page 1:857)

* AU (Gramm.) Quant à sa valeur dans la composition des mots. c'est un son simple & non diphthongue; il ne differe de celui de la voyelle o qu'en ce qu'il est un peu plus ouvert: quant à sa valeur dans le discours, voyez l'article Article.

AVA (Page 1:857)

* AVA, (Géog. mod.) royaume d'Asie, sur la riviere de même nom, au - delà du Gange, sur le golfe de Bengale. Ava en est la capitale; sa longitude est 114, & sa latit. 21. Il y a au Japon un royaume du même nom, dont la capitale s'appelle aussi Ava: ce royaume est renfermé dans une île située entre la presqu'île de Niphon & l'île de Bongo. long. 151, 10, lat. 33. Ava, autre royaume du Japon, avec une ville de même nom, dans la presqu'île de Niphon. Long. 159, lat. 35, 20.

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