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AVANT (Page 1:859)
AVANT (Grammaire.) préposition qui marque préférence & priorité de tems ou d'ordre, & de rang: il est arrivé avant moi: il faut mettre le sujet de la proposition avant l'attribut: se faire payer avant l'échéances n'appellez personne heureux avant la mort: nous devons servir Dieu, & l'aimer avant toutes choses: la probité & la justice doivent aller avant tout.
M. l'abbé Girard, dans son traité des Synonymes, observe qu'avant est pour l'ordre du tems, & que devant est pour l'ordre des places. Le plûtôt arrivé se place avant les autres; le plus considérable se met devant eux. On est exposé à attendre devant la porte quand on s'y rend avant l'heure.
Devant marque aussi la présence: il a fait cela devant moi; au lieu qu'il a fait cela avant moi, mar<pb-> [p. 860]
Avant se prend aussi adverbialement, & alors il est précédé d'autres adverbes; il a pénétré si avant, bien avant, trop avant, assez avant.
Il faut dire, avant que de partir ou avant que vous partiez. Je sai pourtant qu'il y a des auteurs qui veulent supprimer le que dans ces phrases, & dire avant de se mettre à table, &c. mais je crois que c'est une faute contre le bon usage; car avant étant une préposition, doit avoir un complément ou régime immédiat; or une autre préposition ne sauroit être ce complément: je crois qu'on ne peut pas plus dire avant de, qu'avant pour, avant par, avant sur: de ne se met après une préposition que quand il est partitif, parce qu'alors il y a ellipse; au lieu que dans avant que, ce mot que, hoc quod, est le complément, ou, comme on dit, le régime de la préposition avant; avant que de, c'est - à - dire, avant la chose de, &c.
Avant que de vous voir, tout flattoit mon envie, dit Quinault, & c'est ainsi qu'ont parlé tous les bons auteurs de son tems, excepté en un très - petit nombre d'occasions ou une syllabe de plus s'opposoit à la mesuré du vers: la poësie a des priviléges qui ne sont pas accordés à la prose.
D'ailleurs, comme on dit pendant que, après que, depuis que, parce que, l'analogie demande que l'on dise avant qu.
Enfin, avant est aussi une préposition inséparable qui entre dans la composition de plusieurs mots. Par préposition inséparable, on entend une préposition qu'on ne peut - séparer du mot avec lequel elle fait un tout, sans changer la signification de ce mot; ainsi on dit: avant - garde, avant - bras, avant - cour, avantgoût, avant - hier, avant - midi, avant main, avant - propos, avant - quart, avant - train, ce sont les deux roues qu'on ajoûte à celles de derriere; ce mot est sur - tout en usage en Artillerie: on dit aussi en Architecture, avant - bec; ce sont les pointes ou épérons qui avancent au - delà des piles des ponts de pierre, pour rompre l'effort de l'eau contre ces piles, & pour faciliter le passage des bateaux. (F)
Avant (Page 1:860)
Avant (Page 1:860)
On entend aussi par l'avant, toute la partie du vaisseau
comprise entre le mât de misaine & la proue,
le château d'avant, ou le gaillard d'avant. Voyez
Vaisseau trop sur l'avant, c'est - à - dire qui a l'avant trop enfoncé dans l'eau.
Etre de l'avant, se mettre de l'avant, se dit d'un vaisseau qui marchant en compagnie, avance des premiers.
Etre de l'avant, se dit aussi lorsque l'on se trouve
arrivé à la vûe d'une terre, quand par l'estime de ses
routes, on croit en être encore éloigné. V.
Le vent se range de l'avant, c'est - à - dire qu'il prend par la proue & devient contraire à la route. (Z)
Avant - bec (Page 1:860)
Les Romains faisoient quelquefois l'avant - bec d'amont rond, comme au pont Saint - Ange à Rome; & quelquefois à angle droit, comme au pont antique de Rimini en Italie.
L'avant - bec d'amont est opposé au fil de l'eau, & celui d'aval est au - dessous.
Cette pointe d'une pile qu'on appelle l'avant - bec, est ordinairement garnie de dales à joints recouverts. (P)
Avant - bras (Page 1:860)
Avant - chemin - couvert (Page 1:860)
L'avant - chemin - couvert ne doit point être plus élevé que le premier; au contraire on abaisse quelquefois
son terre - plein d'un pié & demi ou deux piés:
mais on lui construit alors deux banquettes. L'avantchemin - couvert se durcit de la même maniere que le
chemin - couvert ordinaire: il a, comme ce premier,
ses places d'armes, ses traverses, &c. Voyez
Avant - coeur (Page 1:860)
Avant - coeur (Page 1:860)
L'avant - coeur se manifeste par la tumeur qui paroît en - dehors; le cheval devient triste, tient la tête basse, & sent un grand battement de coeur; il se laisse tomber par terre de tems en tems, comme si le coeur lui manquoit, & qu'il fût prèt à s'évanoüir: il perd totalement le manger, & la fievre devient quelquefois si violente par la douleur aiguë qu'il sent, qu'elle l'emporte en fort peu de tems.
Cette maladie peut avoir deux causes: elle vient ou d'une morfondure qui aura fait arrêter & répandre du sang dans les graisses & dans les attaches du mus>e pectoral d'un côté, ou de tous les deux ensemble; ce sang épanché y forme de la matiere, qui étant répandue & fermentant dans un endroit aussi sensible, doit allumer une fievre trés - vive par la douleur violente qu'elle cause.
L'autre cause, qui est bien aussi vraissemblable que la premiere, & à laquelle tous ceux qui ont écrit de ce mal ne l'ont point attribué, que je sache, est un écart ou un effort du cheval, lequel aura forcé les tendons des muscles pectoraux; ce qui causant une grande douleur au cheval, vû la sensibilité de ces parties, y excite une inflammation avec tumeur par l'irruption des vaisseaux dans le tems de l'écart.
Cette tumeur disparoît quelquefois, ce qui est un très - mauvais prognostic, à moins que la saignée n'en soit la cause: enfin si ce mal arrive à un cheval mal disposé, il court grand risque de n'en pas revenir.
Lorsque l'avant - coeur vient à suppuration, & que la matiere s'y forme promptement, il paroît que le cheval a la force de pousser au - dehors cette tumeur, & c'est un bon signe pour sa guérison.
Il vient aussi au cheval une grosse tumeur douloureuse au haut de la cuisse en - dedans, à l'endroit où elle se joint au bas - ventre, c'est - à - dire à l'aine. Ce mal est aussi dangereux que le précédent; car il est [p. 861]
Comme ces maux ont les mêmes symptomes, ils doivent se guérir par les mêmes remedes. Le plus pressé est de diminuer promptement le volume du sang pour appaiser la fievre & la douleur; il faut donc saigner le cheval quatre ou cinq fois brusquement du flanc ou du train de derriere pour l'avantcoeur, & du cou pour la tumeur à l'aine, lui donner beaucoup de lavemens émolliens, & lui faire garder un régime très - exact: on graissera en même tems la tumeur avec du suppuratif; & si l'on voit qu'elle vienne à suppuration, on la percera avec un bouton de feu pour en faire écouler la matiere.
Quelques jours après que la fievre aura cessé, il sera bon de faire prendre au cheval un breuvage, composé d'une once de thériaque & d'une once d'assafoetida. (V)
Avant - corps (Page 1:861)
Avant - corps (Page 1:861)
Avant - cour (Page 1:861)
Avant - fossé (Page 1:861)
On appelle aussi avant - fossé dans les lignes ou retranchemens,
le fossé qu'on fait quelquefois un peu
en - avant du côté de l'ennemi, pour l'arrêter lorsqu'il
veut attaquer le retranchement. Voyez
L'avant - fossé des places doit être toûjours plein
d'eau: autrement il serviroi à couvrir l'ennemi du
feu de la place, lorsqu'il seroit parvenu à se rendre
maître de ce fossé. On fait ensorte par cette raison
que l'avant - fossé ne puisse point être saigné. Au - delà
de l'avant - fossé, on construit ordinairement des lunettes,
redoutes, &c. Voyez
Avant - garde (Page 1:861)
La totalité du corps d'une armée est composée
d'une avant - garde, d'une arriere - garde, & du corps
de bataille. Voyez
Avant - garde se dit aussi quelquefois d'une petite troupe de cavalerie de quinze ou vingt chevaux, commandée par un lieutenant, qui est un peu au - delà, mais à la vûe du corps de bataille. (Q)
Avant - garde (Page 1:861)
Avant - logis (Page 1:861)
Palladio décrit, liv. II. ch. vj. l'avant - logis corinthien qu'il a bâti à la Charité de Venise pour des chanoines réguliers, où il a imité la disposition de celui des Romains dont parle Vitruve, p. 329. (P)
Avant - main (Page 1:861)
Avant - main (Page 1:861)
Avant - parlier (Page 1:861)
Avant - part (Page 1:861)
Avant - pesche (Page 1:861)
Avant - pié (Page 1:861)
Avant - pieu (Page 1:861)
On nomme aussi avant - pieu, un morceau de fer rond pointu par un des bouts, qui sert à faire des trous pour planter des piquets, des jalons & des échalas de treillage, lorsque la terre est ferme. (P)
Avant - terre (Page 1:861)
Avant - train (Page 1:861)
Avant - train (Page 1:862)
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