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Au reste, il n'est question jusqu'ici que du point
d'attouchement simple; car il y a des points d'attouchement qui équivalent à trois points d'intersection,
comme dans l'attouchement au point d'inflexion; d'autres
équivalent à quatre points d'intersection, comme
dans l'attouchement au point de serpentement infiniment
petit; & ainsi à l'infini; voyez
ATTRACTIF (Page 1:846)
ATTRACTIF, adj. m. se dit de ce qui a le pouvoir
ou la propriété d'attirer. V.
Ainsi on dit force attractive, vis attractiva, &c.
La vertu attractive de l'aimant se communique au
fer, en faisant toucher le fer à l'aimant. Voyez
Attractifs (Page 1:846)
Les attractifs ne different point des remedes qui
font mûrir & digérer. Voyez
Les principaux simples de cette nature sont les différentes matieres grasses, la fiente de pigeon & celle des vaches, le son, le levain, le hareng, l'encens, la poix, la résine, l'huile, &c.
La matiere étant raréfiée par les remedes, & par conséquent devenue plus coulante, le sang qui circule sans cesse peut aisément l'entraîner dans son cours, la mêler ainsi avec la masse commune, & causer de grands desordres.
La raréfaction lui faisant occuper un espace plus considérable, il en résulte une extension des parties qui la contiennent; & le sentiment en est douloureux. Un plus grand concours des fluides, & par conséquent une augmentation de la tumeur, en sont d'autres fâcheux effets. Il faut donc administrer ce genre de médicamens avec une extrème circonspection. (N)
ATTRACTION (Page 1:846)
ATTRACTION, s. f. attractio ou tractio, composé
de ad, & de traho, je tire; signifie, en Méchanique,
l'action d'une force motrice, par laquelle un mobile
est tiré ou rapproché de la puissance qui le meut. V.
Comme la réaction est toûjours égale & contraire
à l'action, il s'ensuit que dans toute attraction le moteur
est attiré vers le mobile autant que le mobile
vers le moteur. Voyez
Dans l'usage ordinaire on dit qu'un corps A est attiré vers un autre corps B, lorsque A est lié ou attaché avec B par le moyen d'une corde, d'une courroie, ou d'un bâton; c'est de cette maniere qu'un cheval tire un charriot ou une barque: & en général on
De plus, lorsqu'on voit deux corps libres éloignés
l'un de l'autre s'approcher mutuellement sans que
l'on apperçoive de cause, on donne encore à ce phénomene
le nom d'attraction; & c'est principalement
dans ce dernier sens qu'il a été employé par les philosophes
anciens & modernes. L'attraction prise dans
le premier sens, se nomme plus communément traction. Voyez
Attraction ou force attractive, dans l'ancienne Physique, signifie une force naturelle qu'on suppose inhérente
à certains corps, & en vertu de laquelle ils
agissent sur d'autres corps éloignés, & les tirent à
eux. Voyez
Le mouvement que ces prétendues forces produisent,
est appellé par les Péripatéticiens mouvement
d'attraction, & en plusieurs occasions, suction; & ils
rapportent différens exemples où, selon eux, ce mouvement
se remarque: ainsi nous respirons l'air, disent-ils,
par attraction ou suction; de même nous suçons par
attraction une pipe de tabac: c'est encore par attraction qu'un enfant tete: c'est par attraction que le sang
monte dans les ventouses, que l'eau s'éleve dans les
pompes, & la fumée dans les cheminées; les vapeurs
& les exhalaisons sont attirées par le soleil, le fer par
l'aimant, les pailles & la poussiere par l'ambre & les
autres corps électriques. Voyez
Si ces philosophes avoient fait un plus grand nombre
d'expériences, ils auroient bientôt reconnu que
ces différens phénomenes venoient de l'impulsion
d'un fluide invisible. Aussi la plûpart des effets que
les anciens attribuoient à l'attraction, sont aujourd'hui attribués à des causes plus naturelles & plus
sensibles, principalement à la pression de l'air. Voyez
C'est la pression de l'air, par exemple, qui produit
les phénomenes de l'inspiration des ventouses,
de la suction des pompes, des vapeurs, des exhalaisons,
&c. Voyez
Sur les phénomenes de l'attraction électrique &
magnétique, voyez
La puissance opposée à l'attraction est appellée répulsion; & on observe que la répulsion a lieu dans
quelques effets naturels. Voyez
Attraction ou puissance attractive, se dit plus particulierement,
dans la philosophie Newtonienne, d'une
puissance ou principe, en vertu duquel toutes les
parties, soit d'un même corps, soit de corps différens,
tendent les unes vers les autres; ou pour parler
plus exactement, l'attraction est l'effet d'une puissance,
par laquelle chaque particule de matiere tend
vers une autre particule. Voyez
Quoique ce grand philosophe se serve du mot d'attraction, comme les philosophes de l'école, cependant, selon la plûpart de ses disciples, il y attache une idée bien différente. Nous disons selon la plûpart de ses disciples, car nous ne faisons que détailler ici ce qui a été dit sur l'attraction, nous réservant à exposer à la fin de cet article notre sentiment particulier.
L'attraction dans la Philosophie ancienne étoit, selon
eux, une espece de qualité inhérente à certains
corps, & qui résultoit de leurs formes particulieres
& spécifiques; & l'idée que les anciens philosophes
attachoient à ce mot de forme, étoit fort obscure.
Voyez
L'attraction Newtonienne, au contraire, est un principe indéfini, c'est - à - dire, par lequel on ne veut désigner ni aucune espece ou maniere d'action particuliere, ni aucune cause physique d'une pareille action, mais seulement une tendance en général, un conatus accedendi, ou effort pour s'approcher, quelle qu'en soit la cause physique ou métaphysique; c'est - à - dire, soit que la puissance qui le produit soit inhérente aux corps mêmes, soit qu'elle consiste dans l'impulsion d'un agent extérieur.
Aussi Newton dit - il expressément dans ses principes, qu'il se sert indifféremment des mots d'attraction, d'impulsion, & de propension; & avertit le lecteur de ne pas croire que par le mot d'attraction il veuille désigner une maniere d'action ou sa cause efficiente, & supposer qu'il y a réellement une force attractive dans des centres, qui ne sont que des points mathématiques. L. I. p. 5. Et dans un autre endroit il dit: qu'il considere les forces centripetes comme des attractions, quoique peut - être elles ne soient, physiquement parlant, que de véritables impulsions. Ib. pag. 147. Il dit aussi dans son optique, p. 322. que ce qu'il appelle attraction, est peut - être l'effet de quelque impulsion qui agit suivant des lois différentes de l'impulsion ordinaire; ou peut - être aussi l'effet de quelque cause qui nous est inconnue.
Si on considere l'attraction, continuent les Newtoniens, comme une qualité qui résulte des formes
particulieres de certains corps, on doit la proscrire
avec les sympathies, antipathies, & qualités occultes.
Voyez
D'ailleurs, les observations nous ont appris qu'il y a divers cas où les corps s'approchent les uns des autres, quoiqu'on ne puisse découvrir en aucune maniere qu'il y ait quelque cause extérieure qui agisse pour les mettre en mouvement. Quiconque attribue ce mouvement à une impulsion extérieure, suppose donc un peu trop legerement cette cause. Ainsiquand on voit que deux corps éloign>s s'approchent l'un de l'autre, on ne doit pas se presser de conclurre que ces corps sont poussés l'un vers l'autre par l'action d'un fluide ou d'un autre corps invisible, insqu'à ce que l'expérience l'ait démontré; comme il est arrivé dans les phénomenes que les anciens attribuoient à l'horreur du vuide, & qu'on a reconnu être l'effet de la pression de l'air. Encore moins doit - on attribuer ces phénomenes à l'impulsion, lorsqu'il paroît impossible, ou au moins très - difficile, de les expliquer par ce principe, comme il est prouvé à l'égard de la pesanteur. Mussch. Essay de Phys.
Le principe inconnu de l'attraction, c'est - à - dire inconnu par la cause (car les effets sont sous les yeux de tout le monde) est ce que l'on appelle attraction; & sous ce nom général, on comprend toutes les tendances mutuelles dans lesquelles l'impulsion ne se manifeste pas, & qui par conséquent ne peuvent s'expliquer par le secours d'aucunes lois connues de la nature.
C'est de là que sont venues les différentes sortes d'attractions; savoir la pesanteur, l'ascension des liqueurs dans les tuyaux capillaires, la rondeur des gouttes de fluide, &c. qui sont l'offet d'autant de dif<cb->
L'attraction peut se diviser, eu égard aux lois qu'elle
observe, en deux especes. La premiere s'étend à une
distance sensible: telles sont l'attraction de la pesanteur
qui s'observe dans tous les corps, & l'attraction
du magnétisme, de l'électricité, &c. qui n'a lieu que
dans certains corps particuliers. Voyez les lois de chacune
de ces attractions aux mots
L'attraction de la gravité, que les Mathématiciens
appellent aussi force centripete, est un des plus grands
principes & des plus universels de la nature. Nous la
voyons & nous la sentons dans les corps qui sont proche
de la surface de la terre, (Voyez
C'est donc de l'attraction, suivant M. Newton, que
proviennent la plûpart des mouvemens, & par conséquent
des changemens qui se font dans l'univers:
c'est par elle que les corps pesans descendent, &
que les corps légers montent; c'est par elle que les
projectiles sont dirigés dans leur course, que les vapeurs
montent, & que la pluie tombe; c'est par elle
que les fleuves coulent, que l'air presse, que l'Océan
a un flux & reflux. V.
La seconde espece d'attraction est celle qui ne s'étend
qu'à des distances insensibles. Telle est l'attraction mutuelle qu'on remarque dans les petites parties
dont les corps sont composés; car ces parties s'attirent
les unes les autres au point de contact, ou extrèmement
près de ce point, avec une force très supérieure
à celle de la pesanteur, mais qui décroît
ensuite à une très - petite distance, jusqu'à devenir
beaucoup moindre que la pesanteur. Un auteur moderne
a appellé cette force, attraction de cohésion, supposant
que c'est elle qui unit les particules élémentaires des corps pour en faire des masses sensibles. Voyez
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