ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ATTRITION (Page 1:857)

* ATTRITION, s. f. ce mot vient du verbe atterere, frotter, user, & se forme de la préposition ad, à, unie au verbe tero, j'use. Il signifie un frottement réciproque de deux corps, au moyen duquel se détachent les particules brisées de leurs surfaces. Voyez Mouvement & Frottement.

C'est par ce mouvement que l'on aiguise & que l'on polit. Voyez aux articles, Chaleur, Lumiere, Feu, Electricité , les effets de l'attrition.

M. Gray a trouvé qu'une plume frottée avec les doigts, acquit par cela seul un tel dégré d'électricité, qu'un doigt, auprès duquel on la tenoit, devenoit pour elle un aimant: qu'un cheveu qu'il avoit trois ou quatre fois ainsi frotté, voloit à ses doigts, n'en étant éloigné que d'un demi - pouce; qu'un poil & des fils de soie étoient par ce même moyen rendus électriques. L'expérience fait voir la même chose sur des rubans de diverses couleurs & de quelques piés de long; la main les attire quand ils sont frottés: imprégnés de l'air humide, ils perdent leur électricité; mais le feu la leur redonne.

Le même philosophe dit que les étoffes de laine, le papier, le cuir, les coupeaux, le parchemin, sont rendus électriques par l'attrition.

Il y a même quelques - uns de ces corps que l'attrition seule rend lumineux. Voyez Phosphore. (O)

Attrition (Page 1:857)

Attrition, se prend aussi quelquefois pour le frottement de deux corps, qui, sans user leurs surfaces, ne fait que mettre en mouvement les fluides qu'ils contiennent: ainsi on dit que les sensations de la faim, de la douleur, du plaisir, sont causées par l'attrition des organes qui sont formés pour ces effets. (O)

Attrition (Page 1:857)

Attrition, (en Théologie.) c'est une espece de contrition ou une contrition imparfaite. Voyez Contrition.

Les Théologiens scholastiques définissent l'attrition, une douleur & une détestation du péché, qui naît de la considération de la laideur du péché & de la crainte des peines de l'enfer. Le concile de Trente, sess. XIV. chap. iv. déclare que cette espece de contrition, si elle exclut la volonté de pécher, avec espérance d'obtenir pardon de ses fautes passées, est un don de Dieu, un mouvement du Saint - Esprit, & qu'elle dispose le pécheur à récevoir la grace dans le sacrement de pénitence. Le sentiment le plus reçû sur l'attrition, est que l'attrition dans le sacrement de pénitence ne suffit pas pour justifier le pécheur, à moins qu'elle ne renferme un amour commencé de Dieu, par lequel le pécheur aime Dieu, comme source de toute justice. C'est la doctrine du concile de Trente, sess. VI. chap. vj. & de l'assemblée du clergé de France en 1700.

Les Théologiens disputent entre eux sur la nature de cet amour; les uns voulant que ce soit un amour de charité proprement dite, les autres soûtenant qu'il suffit d'avoir un amour d'espérance. Voyez Amour & Charité.

Il est bon de remarquer que le nom d'attrition ne se trouve ni dans l'Écriture ni dans les Peres; qu'il doit son origine aux Théologiens scholastiques, qui ne l'ont introduit que vers l'an 1220, comme le remarque le P. Morin de Poenitent. Lib. VIII. cap. ij. n°. 14. (G)

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