ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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La fig. 6. est une seconde représentation de l'enlevement d'Europe par Jupiter, fait sur le pavé tapporté par le célebre & savant Charles - Antoine ***.

La fig. 7. est un tableau d'environ sept piés de hauteur sur dix de largeur, en marbre blanc & noir, dont nous sommes redevables au célebre abbé Ambroise Spezia, représentant trois dauphins, deux écrevisses de mer, un polype, Neptune avec son trident ou quelqu'autre dieu marin. Vers le bas de cette figure on découvre les vestiges de trois autres poissons dont l'un n'est pas connu, un autre semble être un veau marin & le dernier un cheval; d'où l'on pourroit conjecturer qu'il y - avoit là des caux qui contenoient ces sortes de poissons.

La Pl. IV. est un paysage en mosaïque de la derniere espece, trouvé en la ville de Palestrine, dans les ruines d'un édifice dont la destination est encore incertaine; les uns croient que c'étoit un temple dédié à la Fortune, d'autres que c'étoit un lieu où l'empereur Antonin faisoit élever un certain nombre de jeunes filles; mais la plûpart fondés sur différentes inseriptions qu'on y trouva en même tems, & par les débris qui en restoient, assurent que c'étoit le fameux temple de Serapis, divinité célebre, révérée des anciens Romains.

Cette planche représente un canton de la haute Egypte où le Nil débordé se répand dans la campagne; du milieu de ses eaux s'élevent des pointes de rochers où les oiseaux viennent se reposer; les édifices sont séparés par des canaux couverts de barques & de bateaux, qui selon Maillet servent de communication les uns aux autres pendant l'inondation de ce fleuve.

A est un temple orné de guirlandes dorées, & couvert dans sa face antérieure d'un voile de pourpre au dessous duquel est l'empereur Hadrien tenant entre ses mains un vase qu'il a reçu d'un prêtre; il est suivi d'une troupe d'officiers & de soldats, dont une partie sont sur la galere qui va le joindre. Ce prince va au - devant de la ville de Sienne, ou d'Eléphantine, que quelques - uns ont pris pour la Victoire, recevoir une palme & un diadème.

B est probablément la demeure des ministres de ce temple, près de laquelle est un parc destiné à renfermer des troupeaux & des animaux sacrés.

C est un autre temple où sont des prêtres égyptiens en habits de lin, couronnés de fleurs & rasés, dont six forment un choeur de musique; quatre portent un chandelier posé sur une table quarrée qu'on croit être le tombeau d'Osiris, & les autres portent sur de longs bâtons les effigies symboliques des divinités égyptiennes.

Près de là, sur un grand piédestal de marbre de couleur, est représenté la statue d'Anubis.

D est la maison d'un pere de famille avec un colombier, titre qui n'existoit qu'avec le mariage, près de laquelle est une barque avec voile & maison, plus bas sont quelques bateaux de pêcheurs.

E est une légere représentation des fêtes de l'Egypte, c'est un berceau chargé des fruits de la vigne, appuyé des deux côtés sur deux îles, dans l'intervalle desquelles coulent tranquillement les caux du Nil; aux deux côtés sont deux banquettes où sont assises des figures égyptiennes tenant des vases à boire & des instrumens de musique; au - dessus, au - dessous & à côté de ce berceau sont trois bateliers occupés à ramasser dans le Nil du lotus, plante qui sert de nourriture aux Egyptiens & aux Ethiopiens pendant une partie de l'année.

F est une cabane à l'entrée de laquelle sont deux paysans ou pêcheurs, dont l'un tient un trident ou harpon à trois pointes propre à prendre des gros poissons, qu'on trouve quelquefois dans le Nil.

Plus loin en G sont des Egyptiens montés sur une barque sans voile avec une maison, après avoir percé de deux traits un hippopotame.

H ils en lancent d'autres.

I un autre hippopotame qui fuit & se cache dans les roseaux.

Au - dessus en K sont des figures debout dont les unes semblent être les ministres du temple voisin, environné d'obélisques & de tours, dont une leur sert de demeure. Celui qui tient un trident est un pêcheur que quelques - uns ont pris pour Neptune.

Près de - là est un puits, espece de nilometre qui servoit à mesurer les accroissemens & décroissemens du Nil.

L est un autre temple à - peu - près semblable au précédent, mais décoré de guirlandes, & flanqué de deux maisons.

M sont deux maisons en tours quarrées, une en tour ronde servant de retraite aux ibis, espece de courlis, animaux volatiles, & deux cabannes couvertes de chaume; près de - là est une barque avec voile & sans maison.

On voit en N un édifice considérable sur les bords du Nil, propre à nous donner une idée générale des palais d'Egypte.

Le haut de cette planche représente la retraite des animaux pendant les inondations de ce fleuve; aussi les Ethiopiens n'ayant alors d'autres ressources que la chasse, ont beaucoup plus de facilité à les poursuivre; il en est de toute espece, qui portent chacun leur nom en particulier, dont la plûpart ont été altérés par la longueur des tems & les différentes révolutions que cet ouvrage a éprouvées.

*RINOKEROS2, rhinoceros, est un animal assez connu; *XU - ROPIQ - IL, ou plûtôt *XOIROW=IQHKOS2, est un animal dont le nom a souffert quelques légeres altérations; le mot grec signifie cochon, singe: en effet il tenoit de la nature de l'un & de l'autre.

*ELAFOS2 ou EFADOS2, semblent être deux sangliers; ce sont deux animaux de la grosseur des hippopotames, qu'on nommoit chez les Ethiopiens colé.

*CAUOS2, se rapporte à l'animal inférieur; il saudroit lire KAUROS2, lésard.

*HXIIN - S2 - , est un nom dont on n'a pû fixer la lecture ni l'explication.

*LEAINA, est une lionne avec son lionceau.

*LINE, est une espece de singe qui ressemble beaucoup au cheral; c'est, selon quelques - uns, le lynx des anciens que d'autres croyent être un loup - cervier.

*DGELARK, n'a aucune signification déterminée.

*KROKODILOS2 - PARDALIS2, est un crocodile - panthere, animal extraordinaire dont les anciens peuploient l'Afrique; & non pas celui de mer, comme on le pourroit croire par opposition à celui qui suit.

*KROKODILOS2 XERSAIOS2, est le crocodile terrestre.

Au - dessus de ce dernier assis sur un rocher, est un singe dont le nom a disparu.

*TIGRIS2, sont des tigres. Près de - là est un serpent appellé, à cause de la grosseur, le serpent géant: c'est un animal qui rampe sur les rochers; on en trouve d'énormes en Ethiopie & dans les îles que forme le Nil.

*DRKOS2 ou plutôt DORKOS2, chevre sauvage. Cet animal ressemble plus à une brebis qu'à une chevre, mais plus encore à une chevre qu'à un sanglier; ainsi APROS2 est une faute dans la gravure de 1721.

*HONOKENAURA, honocentaure; animal à longue criniere, qui tient de la nature de l'homme & de celle de l'âne; il se sert de ses mains in différemment pour courir ou pour tenir quelque chose. M. de Jussieu croit que c'est une espece de singe que l'on nomme calli iche.

*GABOUS2, vraissemblablement NABOUS2, nabnu, ainsi appellé par les Ethiopiens. Il a, dit - on, la tête d'un [p. 749] chameau, le col d'un cheval, les piés & les cuisses d'un boeus; sa couleur rougeâtre, entremélée de taches blanches, l'a fait nommer par d'autres caméléopard.

*KHIPEN, est une espece de singe d'Ethiopie à tête de lion. Près de cet animal, est un paon perché sur un arbre.

*KROKOTTAS2, animal originaire d'Ethiopie, qui, selon plusieurs auteurs, tient beaucoup de la nature du loup & de celle du chien.

*KAMELOW=ARDALI. .... nom qui a été défiguré dans le monument; ce sont des caméléopards, ainsi nommés parce qu'ils ont le col du chameau, & des taches sur la peau comme les léopards. Ces animaux ont la tête du ceif avec des cornes de six doigts, la queue fort petite, & les piés fourchus.

Près de - là, sont deux crabes dans l'eau, un singe sur un rocher, & un animal nommé KRINGIA qui a disparu avec son nom.

*IOIG, le nom & l'animal sont également inconnus.

*QWANTES2 ou FWANTES2 & non pas WAIES2, comme on le voit dans la gravure de 1721. On croiroit d'abord que ce sont des thos, espece de loups - cerviers qu'on fait venir d'un loup & d'une léoparde; cependant cette conjecture est contredite par le nom & la figure de ces animaux, qu'on prendroit plutôt pour un sion & une panthere. Près de là, est un serpent géant qui s'est saisi d'un canard qui vient d'être tué par les chasseurs.

*ENUDRIS2, enhydris, nom commun à la loutre & à une espece de serpent. Ce sont deux tortues d'eau & deux loutres, tenant chacune un poisson à la bouche.

Des outils Les outils propres aux ouvrages de mosaïque sont presque les mêmes que ceux qui appartiennent à la marbrerie. L'emploi du marbre étant le seul objet de ces deux arts, la plûpart de ceux que l'on voit dans la Planche V. sont une augmentation de ceux placés dans ce dernier, & particuliers à la mosaique.

La figure premiere, Pl. V. est un composé d'environ deux cens cases particulieres assemblees les unes contre les autres, contenant chacune une certaine quantité de petites pieces de marbre d'une même couleur, appuyé sur une table AA, posée sur deux traiteaux d'assemblage BB.

La fig. 2. est un établi AA, à prés d'assemblage BB, sur lequel est posé un etau de bois, composé de jumelle dormante C, jumelle mouvante D, & vis à écroux E, dans lequel sont des petits morceaux de marbre F disposés pour être travaillés; G est une sebille qui contient de l'émeril qui aide à scier ie marbre.

La fig. 3. est une petite sciotte, propre aux ouvrages délicats, composée d'un fer A & de sa monture de bois B.

La fig. 4. est un petit compas droit, propre à lever des distances par ses pointes AA.

La fig. 5. est un petit compas à pointes courbes, appellé compas d'épaisseur, fait pour lever des épaisseurs par ses pointes AA.

La fig. 6. est un archet, composé d'une corde à boyau A, tendue sur un arc de baleine B.

La fig. 7. est un trépan, aciété en A, & à pointe arrondre en B, ajusté dans la boîte C, setvant avec le secours de l'archet, fig. 6. à petcer des trous. On peut voir dans l'art de marbretie cette opération de deux manieres différentes.

La fig. 8. est une lime quarrelette d'Angleterre A, emmanchée en B, faite pour limer & posir le marbre.

La fig. 9. est une pince, faite pour prendre les petites pieces de marbre, & les appsiquer plus facile<cb-> ment sur le mastic; il en est de plus petites ou de plus grandes selon la grandeur des ouvrages.

La fig. 10. est une pince, faite d'une autre maniere, à charniere A. Article de M. Lucote.

Mosaïque (Page 10:749)

Mosaïque, en Peinture, espece de peinture faite avec de petites pierres coloriées & des aiguilles de verre compassées & rapportées ensemble, de maniere qu'elles imitent dans leur assemblage, le trait & la couleur des objets qu'on a voulu representer.

Pour exécuter cet art, il faut, avant toutes choses, avoir le tableau peint, soit en grand, soit en petit, de l'ouvrage qu'on veutimiter, & avoir aussi les desseins au net de la grandeur de chaque partie de l'ouvrage; ce qu'on appelle cartons. On se sert de petites pietres de toutes sortes de forme & de couleur, qu'on distribue suivant leur nuance, dans différentes boëtes ou paniers. Ces petites pierres doivent avoir une face lisse & plate, mais il ne faut point qu'elles soient polies à leur surface extérieure; car on n'y verroit pas la couleur lorsqu'elle refléchiroit la lumiere. Le dessein ou carton de chaque partie de l'ouvrage doit être piqué; cela fait, on mouille un peu la place de l'enduit qui a été préparé, comme dans la peinture à fresque; alors on ponce cette place avec de la pierre noire piléc; ensuite l'on passe du mortier très fin, d'une épaisseur médiocre & égale, sur chaque endroit qui n'est pas marqué par le trait du dessein, asin de conserver & de mettre dans les contours les petites pierres, en les trempant dans le mortier liquide qu'on a soin d'avoir auprès de soi. Quand on veut dorer dans cette espece de peinture, on se sert de petites pieces de veire blanc épais & doré au feu d'un côté. La mosaïque subsiste d'ordinaire autant que le pavé ou le mur sur lequel elle est employée, sans aitération de couleur.

Il nous reste en mosaïque un grand nombre de morceaux de la main des anciens. On voit, par exemple, dans le palais que les Barberins ont fait bâtir dans la ville de Palestrine, à 25 milles de Rome, un grand morceau de mosaïque, qui peut avoir 12 pi s de long, sur dix de hauteur, & qui sert de pavé à une espece de grande niche, dont la voûte soutient les deux rampes separees, par lesquelles on monte au premier palier du principal escalier de ce bâtiment. Ce superbe moiceau est une espece de carte géographique de l'Egypte, &, à ce qu'on prétend, le même pavé que Sylla avoit fait placer dans le temple de la Forune Prénestine, & dont Pline parle au vingt - cinquieme chapitre du trente - sixieme livre de son histoire. Il se voit gravé en petit dans le latium du P. Kircher; mais en 1721 le cardinal Charles Barberin le fit graver en quatre grandes feuilles. L'ancien artiste s'est servi, pour embellir sa carte, de plusieurs especes de vignettes, telles que les Géographes en mettent pour remplir les places vuides de leurs cartes. Ces vignettes représentent des hommes, des animaux, des bâtimens, des chasses, des cérémonies, & plusieurs points de l'histoire morale & naturelle de l'Egypte ancienne. Le nom des choses qui y sont dépeintes, est écrit au - dessus en caracteres grecs, à - peu - près comme le nom des provinces est écrit dans une carte générale du royaume de France. On voit encore à Rome & dans plusieurs endroits de l'Italie, des fragmens de mosaïque antique, dont la plûpart ont été gravés par Pietro Santi Bartoldi, qui les a insérés dans ses différens recueils.

Les incrustations de la galerie de sainte Sophie à Constantinople sont des mosaïques faites la plûpart avec des dez de verre, qui se détachent tous les jours de leur ciment; mais leur couleur est inaltérable. Ces dez de verre sont de véritables doublets; car la feuille colorée de différente maniere, est couverte d'une piece fort mince, collée par - dessus:

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