ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"814"> dont la partie inférieure applatie embrasse le dessous des brancards, & la supérieure terminée en vis est reçue dans un écrou que l'on manoeuvre avec une clé percée d'un trou quarré qui embrasse le corps de l'écrou.

La piece de bois à refendre ayant donc été amenée sur le chariot, & l'extrémité par laquelle le sciage doit finir ayant été posée sur un coussinet, ou sur l'entretoise du chariot qu'elle couvre d'environ deux pouces, on place un coussinet sous cette même piece à l'extrémité par laquelle la scie doit entrer, sur lequel on l'affermit: ce coussinet est fendu verticalement par autant de traits qu'il y a de feuilles de scie, & dans lesquels pour lors les feuilles sont engagées de toute leur largeur, & encore deux ou trois pouces au - delà. C'est sur cet excédent que repose la piece de bois que l'on veut débiter, où elle est affermie par quelqu'un des moyens indiqués ci - dessus.

Au dessous & tout le long des deux brancards sont fixées deux cramailleres de fer dentées dans toute leur longueur; les dents de ces cramailliers engrenent dans des lanternes de même métal fixées sur un arbre de fer horisontal, qui porte une roue dentée en rochet. C'est par le moyen de cette roue que le chariot, & par conséquent la piece de bois dont il est chargé, avancent à la rencontre de la scie.

Le rochet dont on vient de parler est poussé du sens convenable pour faire avancer le chariot sur la scie à chaque relevée, & cela par une bascule dont l'extrémité terminée en pié de biche, s'engage dans les dents du rochet pour empêcher celui G de rétrograder. Il y a un cliquet ou volet mobile à charniere sur le plancher, & disposé de maniere à retomber dans les dentures à mesure qu'elles passent devant lui. Voyez les fig. & leur explication en Charpenterie.

C'est du nombre plus ou moins grand des dents du rochet, que dépend le moins ou le plus de vitesse du chariot, & par conséquent du sciage. Cette vitesse doit être moindre quand le chassis porte plusieurs scies que quand il n'en porte qu'une, puisque la résistance qu'elles trouvent est proportionnelle à leur nombre. On refend de cette maniere des troncs d'arbres jusqu'en dix - huit ou vingt feuillets de trois ou quatre lignes d'épaisseur, qu'on appelle feuillets d'Hollande, & dont les Menuisiers, Ebénistes, &c. font l'emploi.

Reste à expliquer comment, lorsque la piece est sciée sur toute sa longueur à un pouce ou deux près, la machine s'arrête d'elle - même: pour cela il y a une bascule par laquelle la vanne qui ferme le coursier est tenue suspendue, & le coursier ouvert: la corde par laquelle l'autre extrémité de la bascule est tenue abaissée, est accrochée à un déclict placé près d'une des coulisses du chassis de la scie, & tellement disposée, que lorsque l'extrémité du chariot est arrivée jusque là, un index que ce même chariot porte fait détendre le déclict qui lâche la corde de la bascule de la vanne; cette vanne chargée d'un poids venant à descendre, ferme le coursier & arrête par ce moyen toute la machine.

Pour amener les pieces de bois que l'on veut scier sur le chariot, il y a dans la cave du moulin un treuil armé d'une lanterne, disposé parallelement à l'axe de la roue à aubes. Ce treuil, monté par une de ses extrémités sur quelques - unes des pieces de la charpente qui, dans la cave du moulin, soutiennent les pivots de la roue à aubes & de la lanterne de la manivelle, est soutenu, du côté de la lanterne, par un chevron vertical; l'extrémité inférieure de ce chevion, terminée en tenon, est mobile dans une mortoise pratiquée à une semelle, posée au fond de la cave du moulin; l'extrémité supérieure du même chevron traverse le plancher par une ou verture aussi large que le chevron est épais, & longue autant qu'il convient pour que la partie supérieure de ce chevron, poussée vers l'une ou l'autre extrémité de cette ouverture, puisse faire engrener ou desengrener la lanterne du treuil avec les dents de l'hérisson. On arrête le chevron dans la position où il faut qu'il soit pour que l'hérisson puisse mener la lanterne, soit avec une cheville qui traverseroit l'ouverture qui lui sert de coulisse, ou avec un valet ou étai assemblé à charniere à l'autre extrémité de la même coulisse, & dont l'extrémité, terminée en tranchant, s'engage dans des crans pratiqués à la face du chevron.

Lorsqu'on veut faire cesser le mouvement du treuil, il n'est besoin que de relever le valet & de repousser le chevron vers l'autre extrémité de la coulisse où il reste arrêté par son propre poids, sa situation étant alors inclinée, & la lanterne, n'engrenant plus avec l'hérisson, cesse de tourner.

La corde du treuil, après avoir passé, en montant obliquement sur le plancher du moulin, par une ouverture où il y a un rouleau, est étendue horisontalement le long des coulisses du chariot, & est attachée à un autre petit chariot monté sur quatre roues, sur lequel on charge les pieces de bois que l'on veut amener dans le moulin pour y être débitées; la même corde peut aussi servir à ramener le chariot entre les longues coulisses, après que la piece de bois dont il est chargé auroit été débitée dans toute sa longueur. Pour cela il faut relever l'extrémité de la bascule qui engrene dans les dents du rochet & le cliquet qui l'empêche de rétrograder; on amarre alors la corde du treuil à la tête du chariot, après cependant qu'elle a passé sur une poulie de retour; &, relevant la vanne du coursier, la roue à aubes venant à tourner fera aussi tourner le treuil dont la lanterne est supposée engrener dans l'hérisson, & fera, par ce moyen, rétrograder le chariot dont les cremaillieres feront en même tems rétrograder le rochet, jusqu'à ce que la scie soit entierement dégagée de la piece qu'elle avoit refendue. En laissant alors retomber la vanne, elle fermera le coursier, & la machine sera alors arrêtée.

Dans les pays de montagnes où on trouve des chûtes d'eau qui tombent d'une grande hauteur, il y a des moulins à scier plus simples que celui dont on vient de voir la description. Ils n'ont ni hérisson ni lanterne, le mouvement de la scie dépendant immédiatement du mouvement de la roue à aubes, sur laquelle l'eau est conduite par une beuse ou canal de bois, dont l'ouverture est proportionnée à la grandeur des aubes qui peuvent être faites en coquilles, & à la quantité d'eau dont on peut disposer, ou on se sert d'une roue à pots dans lesquels l'eau est conduite par le même moyen.

Dans ces sortes de moulins, l'arbre de la roue porte la manivelle qui, par le moyen de la châsse, communique le mouvement à la scie. Le chariot & le reste est à - peu - près disposé de même.

La vîtesse de la scie est d'environ soixante - douze ou quatre - vingt relevées par minute, & la marche du chariot pendant le même tems est d'environ dix pouces; ainsi, en une demi - heure, une piece de bois de vingt - cinq piés peut être refendue d'un bout à l'autre. Pour ce qui concerne la forme des dentures des scies, voyez l'article Scie & Scieur de long . (D)

Mouiin (Page 10:814)

Mouiin, en terme d'Epinglier - Aiguilletier, est une boîte de bois, longue & ronde, garnie de plusieurs bâtons comme une cage d'oiseau, & surpassée par un autre plus gros qui la traverse dans toute sa longueur. Ce bâton a à l'un de ses bouts une manivelle avec laquelle on tourne le moulin sur deux montans. Voyez les figures, Planches de l'Aiguillier - Bonnetier. Une de ces figures, même Pl. représente l'ar<pb-> [p. 815] bre du moulin, traversé de plusieurs bâtons. On met les aiguilles, après qu'elles sont trempées, dans le moulin avec du son pour les sécher ou les éclaircir, ce qui se fait en les sassant dans cette machine.

Moulin (Page 10:815)

Moulin, en terme de Batteur d'or, c'est un instrument de fer monté sur un banc d'environ quatre piés de haut. Cette machine est composée de deux montans percés vers le milieu de deux encoches, dans lesquelles sont rivées par un bout deux roues massives d'acier trempé, qui se terminent chacune du côté opposé par un arbre quarré à son extrémité, qui excede le montant, & où entre une manivelle. Les montans sont traversés en - haur d'une piece qui les surpasse tous deux, & qui, dans cette partie même, est percée en vis & contient un écrou qui tombe de part & d'autre sur l'arbre de chaque roue, & par le moyen duquel on les approche ou on les éloigne tant qu'il est besoin. Entre les deux roues, seulement à l'extérieur, est un morceau de fer percé en quarré, qui contient l'or toûjours au milieu. A mesure qu'on tourne les manivelles, les roues écrasent & chassent l'ouvrage, & l'applatissent suffisamment pour pouvoir être perfectionné au marteau, ce qui s'appelle passer au moulin. Voyez l'article Batteur d'or & les Pl.

Moulin (Page 10:815)

Moulin, machine dont les Bimblotiers, faiseurs de dragées de plomb pour la chasse, se servent pour adoucir les angles des dragées, c'est - à - dire, la partie du jet particulier par lequel elles tenoient à la branche ou jet principal. Voyez Branche & l'article Fonte des dragées au moule . Pour cet effet, on les met trois ou quatre cens pesant - dans le moulin que l'on fait tourner ensuite.

Le moulin représenté dans les Pl. de la Fonderie des dragées au moule, est une caisse de bois fortement sertie par des bandes de fer qui en maintiennent les pieces assemblées; cette caisse qui a un pié quarré de face par les bouts & quinze pouces de long, est traversée dans la longueur par un axe terminé par deux tourillons, qui roulent sur les coussinets M des montans M N du pié sur lequel la machine est posée; ces montans sont assemblés dans des couches OO où ils sont maintenus par des étais PP, ensorte que le tout forme un assemblage solide; une des extrémités de l'axe est terminée par un quarré B sur lequel est attaché avec une clavette la manivelle FKL, au moyen de laquelle un homme tourne la boîte ABCD dont tous les parois intérieurs sont armés de grands clous, dont l'usage est de frapper en tout sens les dragées dont la boîte est remplie à moitié ou aux deux tiers. Le couvercle est tenu fortement appuyé sur la boîte A B C D par le moyen de quatre charnieres 11, 22, qui tiennent à la boîte, & de quatre autres 33, 44, qui tiennent au couvercle QR. Ces charnieres sont retenues les unes dans les autres par des boulons S & T qui les traversent; ces boulons sont arrêtés par des clavettes qui passent au - travers d'un oeil pratiqué à leurs extrémités s & t; l'autre est une tête ronde qui empêche le boulon de sortir de la charniere par ce côté.

Moulin (Page 10:815)

Moulin, en terme de Boutonnier en tresses, ce sont deux meules de bois bien polies, placées l'une au - dessus de l'autre, & ayant chacune la manivelle pour la tourner. Au - dessus, en - travers, est une planche garnie dans le milieu d'une vis. Cette planche répond à deux montans qui se haussent & se baissent comme on veut sur l'arbre de la roue de dessus; par - là on les écarte & on les rapproche à son gré. Ce moulin sert à fouler les tresses pour les reparer. Voyez Tresses. Je ne parle point du banc & des piés du moulin, il lui faut ces deux pieces, cela va sans dire, mais nulle forme affectée. L'essentiel de la machine sont ses roues; la carcasse sur laquelle elles sont montées, on peut la faire de diverses manieres également bonnes.

Moulin a pierres précieuses (Page 10:815)

Moulin a pierres précieuses, en terme de Diamantaire, est une machine de bois composée de quatre montans cb, figures & Planches I. du Diamantaire, assemblés les uns avec les autres par des traverses bb, ii, qui forment en - bas & en - haut des chassis qui affermissent les quatre montans. Les traverses sont assemblées par des vis qui traversent les montans, & se vissent dans les écrous placés dans l'intérieur des traverses à trois ou quatre pouces de leurs extrémités, ensorte que tout cet assemblage a la forme d'un parallélipipede plus long que haut & plus haut que large. La longueur est de sept ou huit piés, la hauteur de six, & la largeur ou épaisseur de deux. Nous appellerons cette derniere, dimension, le côté de la machine. Les côtés, outre les deux traverses 1 & 5, en ont encore trois autres 2, 3, 4. La premiere porte le sommier du chef l, qui est une forte piece de bois qui traverse la cage dans le milieu de son épaisseur. Cette piece est assemblée à tenons & mortoises dans le milieu de chaque traverse 22. La traverse 3 porte la table, c c, qui est un fort madrier de chêne ainsi que tout le reste de la machine. Les traverses 44 portent le sommier du bas n, assemblé de même que le premier l. Celui - ci est soutenu dans le milieu de sa longueur par un pilier o, assemblé d'un bout dans le sommier, &, par en - bas, dans une piece de bois qui traverse le chassis inférieur. Cette piece est assemblée à tenons & mortoises dans les longues barres i i de ce chassis. Le sommier supérieur est percé de deux trous quarrés verticaux, dans lesquels passent deux barreaux de bois de noyer e e, qui sont retenus dans les trous par des clavettes ou clés de même bois qui traversent horisontalement le sommier, voyez les figures; o est le bâton de noyer, c la clé qui le serre dans le trou du sommier.

Le sommier inférieur n est de même percé de deux trous, dans lesquels passent deux autres bâtons de noyer d, retenus avec une clé c. Ces bâtons doivent répondre à plomb au - dessous de ceux du sommier supérieur l. Ces bâtons doivent être placés vers les extrémités des sommiers à un quart de leur longueur de distance. La table m de la machine est percée de deux trous ronds de cinq ou six pouces de diametre, dont les centres répondent précisément entre les extrémités des deux bâtons c & f, qui servent de crapaudines pour les pivots p & R de l'axe de la roue de fer q qui traverse la table lm. Voyez les fig. On éleve plus ou moins la roue q en élevant ou abaissant les deux barreaux D d, qui servent de crapaudines à son axe.

Cet axe se termine en pointes par les deux bouts. Ces pointes sont les pivots qui roulent dans les trous coniques, pratiqués aux extrémités des bâtons qui regardent l'axe. A un tiers ou environ, en montant, est une platine de fer de cinq pouces de diametre, soudée sur l'arbre qui lui est perpendiculaire. Cette platine a quatre tenons z z z z (fig. 17.), qui entrent dans quatre trous y y y y, pratiqués à la face inférieure de la meule (fig. 16.); x est le trou par où entre l'arbre. La fig. u u représente le dessus de la meule qui est de fer forgé; le milieu de la meule est cavé à moitié de l'épaisseur totale.

Après que la meule est passée sur l'arbre, & que les tenons z sont entrés dans les trous y y, on passe, sur la partie cylindrique 2 de l'arbre, une virole i que l'on serre contre la meule, & celle ci contre la platine par le moyen d'une clavette ou coin qui traverse la mortoise 3. Voyez la fig. 5. qui représente comment les tenailles sont posées sur la meule précisément de q en Q, & sur la table; & l'article Tenailles, qui explique leur construction.

Le mouvement est communiqué à la meule par le moyen d'une roue de bois, posée horisontalement.

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